Influence de votre bisexualité dans vos couples "hétéro"

[Norma]

Bon, je me doute que c'est dur de comparer avec ce que ça aurait pu être si vous aviez été hétéro puisque c'est spéculatif.

Mais quand vous êtes dans une relation hétéro, est-ce que votre orientation sexuelle a une influence sur votre façon de vivre votre couple ?
(Je ne pense pas du tout à des questions de fidélité, mais plutôt à des petits détails ou des grandes choses, qui pourraient aller de "mater de concert une fille/gars avec votre conjoint" à, que sais-je, "refuser de se marier avant que le mariage pour tous ne soit établi".

C'était la question à la con du mardi, merci !

[Lolo]

Au risque de m'attirer tes foudres, Norma , je vais répondre "à la place de", car je ne suis pas bi (pas pour le moment). Mais mon ex l'est. Donc je connais quand même le sujet. Sa bisexualité n'avait quasiment aucune influence dans notre relation à nous (c'est son polyamour qui en avait, mais bon, là, c'est pas le sujet. Passons.).
En revanche je sais pour en avoir beaucoup discuté avec lui et... elle (sa copine, donc), que sa bisexualité avait une influence sur sa relation hétérosexuelle : il restait assez discret sur ce sujet même si sa copine et moi savions très bien ce qu'il en était (nous avons appris à nous connaître afin de tenter de faire marcher cette curieuse relation). Il se cantonne dans un schéma "classique" lorsqu'il est avec elle. Je dirais même qu'il amplifie le coup de pinceau, qu'il s'inscrit vraiment dans un schéma hétéro "macho" (un peu cliché, oui oui). Avec elle, il évite les repas entre amis gays, alors qu'avec moi bien sûr c'était assez fréquent. Si sa bisexualité a eu une influence sur sa relation hétéro, je dirais que c'est plus en raison des craintes qu'elle a suscité chez sa copine avant qu'elle ne comprenne que leur relation sentimentale n'était pas en danger. Bref, il "s'achète une conduite" afin de la ménager elle.

[Norma]

Tiens, intéressant.

Je ne me serais pas attendu à ça ! (tu vois, tu ne t'attires aucune foudre ! )
Enfin remarque, je pense que les influences peuvent énormément varier selon que la relation "hétéro" précède la découverte de la bisexualité ou arrivent après une bisexualité assumer ... ou alors y a-t-il toujours comme quelque chose "à prouver" ?

[Lolo]

Dans ce cas précis, il y avait peut-être quelque chose à prouver effectivement : il a eu une vie homosexuelle pendant 10 ans avant de se mettre en couple. Mais elle le connaissait depuis bien avant qu'il ne découvre son homosexualité. Donc elle avait "besoin" d'être rassurée. Ils se sont séparés, nous nous sommes trouvés, ils se sont retrouvés... Et intelligent et prévenant comme je suis, je les ai rassuré en leur expliquant que bisexualité et polyamour sont des concepts totalement différents.
Je ne serais pas surpris outre mesure d'apprendre que désormais (puisque je l'ai quitté), il est moins réservé au sujet de sa bisexualité : elle a compris au cours de cette période qu'ils s'aiment pour la vie, et que sa bisexualité ne le fera pas aller voir ailleurs, et que même les sentiments qu'il a(vait) pour moi n'enlèvent rien à l'amour qu'il lui porte. Bref (je n'y suis plus pour vérifier), je pense qu'ils ont passé ce cap, et que désormais leur complicité, les liens qui les unissent, sont tels qu'il doit leur être accessible de mater conjointement dans la rue. (Je précise "accessible", car notre séparation est fraîche et je ne pense pas qu'il soit d'humeur à mater même tout seul pour le moment.)

[hanachan]

je suis pas sur d'avoir bien pigé laquestion mais vais tenter de repondre ( si je me suis tromper n'hesiter pas a le dire hein!)

il me semble que lorsque j'étais avec mon ex copine, mon homme me trouvais du coup plus detendue, plus joyeuse aussi.

monb meilleur ami, m'a carrément dit que j'étais plus vivante, plus rayonnnte que lorsque je suis avec mon mari, j'aurais tendance a être plus passive et discrête...

[Norma]

Ah, tu as vécu les deux couples en même temps ?

Ma question était plus orientée sur quand est bi est en couple monogame avec quelqu'un du sexe opposé, qu'est ce qu'il apporte du "monde" LGBT dans sa relation, qu'est ce qui fait qu'il n'est pas pour autant "comme les hétéros" même dans ses couples hétéros. C'est ça l'idée.

[hanachan]

oui les 2 en même temps.

oups! effectivement j'avais pas saisie la question!

[Miss Hada]

Je ne sais pas si ce qui va suivre est dans le sens de ta question...

En tant qu'homoflexible, je suis classée par les hétéros dans la catégorie "bi"... Quoique ce soit pas du tout fonctionnel conceptuellement à mon avis.

Dans un couple hétéro, les "apports" ont toujours été négatifs :

• soit angoisse du mec, avec deux options :
  • soit il a peur de tous le monde
  • soit il essaie de me trouver de quoi consommer que je ne le quitte pas parce qu'il me manquerait un truc... sauf que quand je suis avec quelqu'un, ça me gonfle qu'on me mette n'importe qui dans les pattes sous prétexte que je dois avoir faim...
• soit classification grosse salope "chérie puisque tu es bi, je voudrais aller en club libertin te voir baiser avec 50 mecs à la fois"... le rapport ? aucun ! juste la couillonnerie...
• soit délire "il faut que je sois chaste car ma Dame n'aime pas la bite" (alors qu'en fait je m'en fout a priori, c'est parce que c'est la bite de celui là qu'elle m'intéresse, comme d'ailleurs tout le reste de sa personne)

[Sigma]

Pour le moment, c'est à la fois trop et pas tellement.
Trop, parce que comme c'est la seule personne à qui j'ai fait mon CO (je ne peux pas voir mes amis quand ils sont en prépa ou en médecine), j'ai tendance à ne parler presque qu'à lui de tout ce qui concerne le monde LGBT (même si là-dessus il n'est pas tout à fait tout seul) et de mes petites réflexions sur cette partie de moi (quand j'en fais part à quelqu'un IRL).
Pas tellement, parce que d'un autre côté, outre le soutien psychologique, il en ressort surtout de petits avantages - comme pouvoir comparer les blondes et les rousses ou dire que Thomis est pas mal du tout et que Lindsey Stirling est tout de même très mignonne.
L'un dans l'autre, je vois surtout du positif (même s'il est devenu encore plus possessif. Enfin tant qu'il n'est pas jaloux, tout va bien.)

[4minutes33]

Je remonte ce topic car j'y ai pensé dans le métro en rentrant de mon rendez vous avec mon """copain""" va t-on dire.

C'en est encore aux débuts et aux tâtonnements, on apprend à se connaître, à se cerner, à comprendre un peu d'où vient l'autre, qui l'entoure, ce qui fait qu'il est lui etc. Et je me suis retrouvée avec cette question un peu chiante du: lui dis-je ou pas?

On s'est rencontré dans un contexte très très hétéro et donc ça ne viendra jamais naturellement. Auparavant les mecs que j'ai eus, soit le savaient directement car amis d'ami(e)s qui leur avaient dit, soit je les mettais au courant quasi-immédiatement car je savais que la chose ne serait pas sérieuse donc aucun intérêt à cacher cela. Seulement là les choses prennent un tournant différent, un côté très posé, donc on va progressivement rentrer dans ce schéma de relation de """couple""" (oui je mets des milliards de guillemets et ceux qui me connaissent savent pourquoi, notion très vague) et je sens que si je ne le dis pas rapidement ça va devenir de plus en plus compliqué à sortir. Mais en même temps j'ai naturellement envie de ne pas en parler. Je ne sais pas exactement pourquoi. J'imagine que c'est à rapprocher du fait que ce que je cherche dans cette relation c'est "autre chose" par rapport à ma vie "normale" et donc je ne veux mélanger les deux.

Mais ce côté là de moi est très important. Enfin je veux dire que ça a des côtés très superficiels mais qui ressortent souvent d'une part et que je ne veux pas avoir à cacher sans arrêt (du type où je sors, qui je vois, mon passé etc) et des côtés plus profonds (c'est une partie importante de ce que je suis, les ramifications sont profondes, et vu l'actualité...). Et donc occulter totalement cela me parait compliqué mais j'ai le désir spontané de ne pas le dire. Et en même temps j'ai conscience de ne pas pouvoir le "cacher" et de ne pas le vouloir non plus.

Donc...compliqué! Et oui je ne pose que des questions et n'apporte strictement aucune réponse, je viens pour une fois en quête de vos conseils avisés (enfin si possible).

Sinon je vais quand même donner mon témoignage sur les questionnements de base de ce topic avant que je ne le fasse légèrement dériver: oui le fait que je ne sorte quasi exclusivement qu'avec des filles influe sur mes """couples""" hétéros (outre le fait qu'ils meurent de façon brutale et inattendue). Déjà je déteste qu'un garçon tente de me confiner à ce rôle de femme qu'il peut y avoir dans un couple, je suis souvent aussi dans une relation un peu étrange presque de rivalité, à savoir j'ai tendance à toujours réaffirmer que je ne suis pas sa chose, une femme fragile qui ne vaut que pas son mec et autre. Et j'ai également tendance à "jouer" sur le fait que globalement je sors peu avec des mecs donc qu'il est bien chanceux et que c'est spécial, donc qu'il a intérêt à en profiter et que de toute façon les filles c'est mieux, et que je fais ce que je veux avec du coup.

C'est, on va dire, mon mode de fonctionnement le plus fréquent. A deux exceptions près: ce garçon avec lequel j'ai baissé ma garde et avec qui j'étais bien plus naturelle mais on n'a pas eu le temps de vivre cette relation plus de quelques mois... Et donc le garçon dont je parle plus haut et avec lequel je ne me sens pas dans la même optique de jeu et domination.