Bisexualité et professionnels de la santé
Bisexualité et professionnels de la santé
Bonjour à tous !
J'ai cru comprendre en me basant sur certaines lectures ("The Bisexuality Report", notamment), que les professionnels de la santé étaient encore très peu informés en ce qui concernait la bisexualité. J'ai lu les témoignages de plusieurs bis qui avaient reçus des remarques désobligeantes de la part de leurs médecins quand interrogés sur leur vie sexuelle ou sentimentale.
J'aimerais savoir si ce genre d'expérience est généralisée, que ce soit avec les médecins généralistes, les psys, ou encore les gynécologues ? Quelle a été votre expérience personnelle ?
Quand je vais à un rendez-vous médical quelconque, j'ai toujours peur que la question soit abordée (jamais eu besoin jusqu'ici, mais je sais que c'est une possibilité) et de me heurter, au mieux à de l'ignorance, au pire à du mépris. Est-ce que cette crainte est justifiée ou est-ce que c'est surtout de la parano ? A quel genre de questions/réactions dois-je me préparer ?
J'ai cru comprendre en me basant sur certaines lectures ("The Bisexuality Report", notamment), que les professionnels de la santé étaient encore très peu informés en ce qui concernait la bisexualité. J'ai lu les témoignages de plusieurs bis qui avaient reçus des remarques désobligeantes de la part de leurs médecins quand interrogés sur leur vie sexuelle ou sentimentale.
J'aimerais savoir si ce genre d'expérience est généralisée, que ce soit avec les médecins généralistes, les psys, ou encore les gynécologues ? Quelle a été votre expérience personnelle ?
Quand je vais à un rendez-vous médical quelconque, j'ai toujours peur que la question soit abordée (jamais eu besoin jusqu'ici, mais je sais que c'est une possibilité) et de me heurter, au mieux à de l'ignorance, au pire à du mépris. Est-ce que cette crainte est justifiée ou est-ce que c'est surtout de la parano ? A quel genre de questions/réactions dois-je me préparer ?
Re: Bisexualité et professionnels de la santé
Perso mon médecin ou un quelconque représentant de la médecine peut bien se demander avec qui je couche, il n'en reste pas moins que cela ne le regarde pas.
Même si ma sexualité a pu être abordée de façon détournée par un médecin quelconque, je n'ai jamais eu à me justifier ni senti devoir me justifier de quoi que ce soit.
Et il me semble que c'est normal.
Non ?
Même si ma sexualité a pu être abordée de façon détournée par un médecin quelconque, je n'ai jamais eu à me justifier ni senti devoir me justifier de quoi que ce soit.
Et il me semble que c'est normal.
Non ?
Re: Bisexualité et professionnels de la santé
Malgré que je sois bi, j'ai pas encore eu à expérimenter d'avoir à en parler avec un médecin. Si ca arrivait, je serais pas contre parler d'un minimum de choses, mais faut voir. Je pense que comme beaucoup de choses, ca doit dépendre du médecin, meme dans le milieu médical il y a des désaccords (enfin c'est mon impression)
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Re: Bisexualité et professionnels de la santé
Pour un garçon oui. Pour une fille....qui va chez le gyneco....et doit repondre à certaines questions, plus compliqué déjà!Koryben a écrit :Et il me semble que c'est normal.
Non ?
Re: Bisexualité et professionnels de la santé
Effectivement, je n'ai pas vu les choses sous cet angle.
Le gynécologue est amené à demander à ses patientes le type de pénétration qu'elles ont eu ?
Le gynécologue est amené à demander à ses patientes le type de pénétration qu'elles ont eu ?

Re: Bisexualité et professionnels de la santé
Même si la gynéco demande quels types de rapports il y a eu, ça ne serait pas professionnel de juger la sexualité, les pratiques éventuellement, si elles mettent la santé en danger, mais pas plus
Re: Bisexualité et professionnels de la santé
Effectivement le/la gyneco n'est pas supposer juger sa patiente (question de déontologie) tout du moins en théorie. Dans la pratique ca peut être dur de trouver un bon praticien
Car en effet oui ton histoire sexuelle (pour une fille) va avoir un impact sur quels examens vont pouvoir être faits, de quelle façon, le petit couplet moralisateur auquel tu pourras avoir droit sur l'absence de contraception si tu ne precises pas que tu n'es pas hetero, etc. Parfois le (mauvais) praticien n'en tient pas compte (même si involontairement) et a des actes ou propos qui peuvent juste être ... blessants.
Bref, oui, une fois de plus, la femme (au sens générique) a encore la mauvaise place face aux personnels médicaux. Et l'injonction sociale d'aller chez le gynéco tous les ans (je ne conteste pas l'utilité prophylactique, hein, je dis juste que ca habitue les femmes à un truc un peu infantilisant) pour prevention ne change pas cet état de fait, bien au contraire.

Car en effet oui ton histoire sexuelle (pour une fille) va avoir un impact sur quels examens vont pouvoir être faits, de quelle façon, le petit couplet moralisateur auquel tu pourras avoir droit sur l'absence de contraception si tu ne precises pas que tu n'es pas hetero, etc. Parfois le (mauvais) praticien n'en tient pas compte (même si involontairement) et a des actes ou propos qui peuvent juste être ... blessants.
Bref, oui, une fois de plus, la femme (au sens générique) a encore la mauvaise place face aux personnels médicaux. Et l'injonction sociale d'aller chez le gynéco tous les ans (je ne conteste pas l'utilité prophylactique, hein, je dis juste que ca habitue les femmes à un truc un peu infantilisant) pour prevention ne change pas cet état de fait, bien au contraire.
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Re: Bisexualité et professionnels de la santé
C'est marrant j'ai eu cette conversation il y a peu de temps... N'étant moi jamais allé chez le gynéco (oh oui boooouh) je n'ai pas eu à le vivre mais la plupart de mes amies, même hétéro, ont juste une réception assez violente de ces visites. C'est assez dégradant souvent.Mizc a écrit :Bref, oui, une fois de plus, la femme (au sens générique) a encore la mauvaise place face aux personnels médicaux. Et l'injonction sociale d'aller chez le gynéco tous les ans (je ne conteste pas l'utilité prophylactique, hein, je dis juste que ca habitue les femmes à un truc un peu infantilisant) pour prevention ne change pas cet état de fait, bien au contraire.
Et oui le professionnel de santé n'est pas censé juger ni présupposer...et les gens ne sont pas censés être homophobes et les politiques sont censés faire leur boulot dans l'intérêt du plus grand nombre et les pompiers sont censés être de braves héros qui secourent la veuve et l'orphelin et...enfin bref. Il y a des cons partout, et la connerie a bien des visages, ce n'est pas une catégorie de métier qui nous épargne de tomber sur au mieux une personne pas très au fait de ces choses et qui va sauter sur des conclusions hâtives, au pire se montrer réellement désapprobatrice.
Et bref j'en ai eu l'exemple récemment avec trois médecins différents. Je suis un parcours médical assez compliqué et intense en ce moment et suis adressée à différents spécialistes et donc bref on me demande toujours ce que je suis comme traitement, quelle pilule je prends. Quand je réponds que je ne prends pas la pilule il y a souvent une petite réaction. On m'a également demandé après ça s'il pouvait y avoir une suspicion de grossesse. Mon nom ferme et définitif suscite également une réaction.
Bref, que tu sois bi, hétéro, homos ou autre, peu importe, souvent les professionnels de santé ont une suite logique de questions en tête et ne vont pas forcément s'adapter et vont parfois faire des raccourcis hâtifs. C'est souvent fatiguant et quelque fois blessant mais après ce n'est pas non plus la mer à boire. Donc crainte à avoir: non, n'allons pas jusque là. De toute façon il suffit de se figurer le pire scénario: un médecin ou autre clairement en désapprobation de ta bisexualité et qui te le signifie. Et bien il te suffit de te lever, de lui dire au revoir et d'en choisir un autre. Bref pas agréable mais pas traumatisant non plus, et c'est un scénario un peu extrême!
Re: Bisexualité et professionnels de la santé
Bah, présupposer si il peut, après tout c'est normal qu'il commence par poser les questions qui déblaient le chemin le plus vite, il faut pouvoir cibler le problème rapidement, et ça passe par des suppositions.
Donc qu'il te présuppose hétéro, c'est normal puisque la majorité de ses patients vont l'être, ce qu'il ne doit pas faire c'est dire que c'est mal d'être homo/bi, laisser sous entendre qu'on devrait vivre autrement se trouver un partenaire "normal" ou quoi, ça non
Donc qu'il te présuppose hétéro, c'est normal puisque la majorité de ses patients vont l'être, ce qu'il ne doit pas faire c'est dire que c'est mal d'être homo/bi, laisser sous entendre qu'on devrait vivre autrement se trouver un partenaire "normal" ou quoi, ça non
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Re: Bisexualité et professionnels de la santé
Non. Présupposer pour un professionnel de la santé c'est grave. Présupposer c'est ne pas être ouvert à toutes les hypothèses, c'est avoir un espèce de schéma préalable en tête et donc laisser des éléments possibles de côté car ne pas y penser tout simplement. Donc non un médecin normalement ne devrait présupposer de rien.Rosslaew a écrit :Bah, présupposer si il peut
Donc qu'il te présuppose hétéro, c'est normal puisque la majorité de ses patients vont l'être
Au lieu de partir sur des a priori, vu que la plupart de ses patients sont hétéros, il pourrait poser la question tout simplement, être conscient à tout moment que cette éventualité existe et est quand même relativement très répandue! D'ailleurs certains (bons) médecins le font.
C'est comme de dire que c'est normal qu'on te demande toujours (quand tu es une fille) si tu as un copain. Bah non. Et je suis la première à toujours demander aux gens s'ils ont quelqu'un dans leur vie, parfois même à préciser un copain ou une copine et à ne jamais présupposer. C'est quand même pas compliqué de cesser de projeter sa vision du monde sur la personne d'en face et de tenter de rester un minimum ouvert sur l'autre.
Dans le cas d'un médecin c'est quand même la base je pense d'éviter de tomber dans un schéma tout fait et de nier l'individualité de chaque patient.