Peut-on se réjouir de la mort de quelqu'un ?
Bizarre cette idée de rire de la mort d'un «monstre» pour s'en éloigner, alors que précisément on prend un peu ses méthodes.
C'est ce qui me gêne dans le fait de se réjouir de la mort d'un dictateur/tortionnaire/extrémiste/terroriste (rayer l'éventuelle mention inutile), on devient un peu comme lui, il nous a contaminé en nous inspirant un sentiment d'exclusion qui mène au souhait de la mort d'autrui.
C'est comme face à quelque chose qui me déplaît : je préfère éviter d'en parler pour ne pas lui donner de l'importance.
Comme dit l'autre : il suffit de ne pas acheter pour que ça ne se vende pas, c'est un peu pareil pour les sentiments négatifs.
C'est ce qui me gêne dans le fait de se réjouir de la mort d'un dictateur/tortionnaire/extrémiste/terroriste (rayer l'éventuelle mention inutile), on devient un peu comme lui, il nous a contaminé en nous inspirant un sentiment d'exclusion qui mène au souhait de la mort d'autrui.
C'est comme face à quelque chose qui me déplaît : je préfère éviter d'en parler pour ne pas lui donner de l'importance.
Comme dit l'autre : il suffit de ne pas acheter pour que ça ne se vende pas, c'est un peu pareil pour les sentiments négatifs.
J'ai l'impression que dans ce débat, plusieurs mini-débats s'y mêlent et contribuent au fourvoiement.. à la base, la problématique est " Peut-on rire de la mort de quelqu'un ? ". Ensuite, un amalgame entre " rire " et " se réjouir ". Pour l'auteur du topic, s'agit-il de rire au sens de se moquer, plaisanter, ou s'en réjouir ? Puis l'appellation monstre, qui fait tiquer certain(e)s, et tout ce que ça engendre comme questionnements. A ceux qui considèrent que des criminels, des violeurs, des pédophiles, des terroristes et tout ce que vous voulez dans ces registres-là ne sont pas des monstres mais juste des êtres humains tout comme nous ( les beaux gens normaux : ), au motif que nous sommes potentiellement capables de les imiter, cela veut-il dire que nous sommes tous des êtres humains en puissance ? J'ai un peu de mal à saisir la nuance, en fait.
.. mais je contribue peut-être à faire dériver le sujet.
.. mais je contribue peut-être à faire dériver le sujet.
Ne voudrais tu pas dire des monstres en puissance plutôt ?Lutaker a écrit : A ceux qui considèrent que des criminels, des violeurs, des p*édo*phil*es, des terroristes et tout ce que vous voulez dans ces registres-là ne sont pas des monstres mais juste des êtres humains tout comme nous ( les beaux gens normaux : ), au motif que nous sommes potentiellement capables de les imiter, cela veut-il dire que nous sommes tous des êtres humains en puissance ? J'ai un peu de mal à saisir la nuance, en fait.
Si oui, tu devrais te renseigner sur la thèse philosophique de Hannah Arendt, la banalité du mal, et sur l'expérience de Milgram qui en découle. C'est absolument fascinant (enfin j'ai trouvé).
Et si d'autres veulent le faire, qu'ils ne s'en prive pas.

Et pour citer une phrase de Desproges: On peut rire de tout, mais pas avec tout le monde.
Ca résume tout ^^On peut rire de tout, mais pas avec tout le monde.
Non, j'entendais bien être humains en puissance. En suivant le fil logique, si un assassin est un être humain, que tous les êtres humains sont des assassins en puissance, et que par là-même il n'est pas possible de qualifier un assassin de monstre mais juste d'être humain au motif que nous avons en commun ce même potentiel, ça signifie que nous sommes tous des êtres humains en puissance ? Et si jamais nous sommes des monstres en puissance comme tu le proposes, à quel moment, à quel stade peut-on considérer que le seuil de monstruosité est dépassé ? Et si ce seuil est dépassé, qu'en est-il de la personne en question ? Est-elle toujours un être humain ?Zünisch a écrit :Ne voudrais tu pas dire des monstres en puissance plutôt ?
Si oui, tu devrais te renseigner sur la thèse philosophique de Hannah Arendt, la banalité du mal, et sur l'expérience de Milgram qui en découle. C'est absolument fascinant (enfin j'ai trouvé).
Et si d'autres veulent le faire, qu'ils ne s'en prive pas. Smile
Je crois que je vais aller me coucher et arrêter d'embêter le monde avec mes questionnements vaseux : )
Moi aussi j'ai trouvé cette expérience troublante Zünisch !
J'ai lu récemment une interview d'Errol Morris qui a réalisé un documentaire sur Abou Ghraib. Il disait qu'ils ne trouvait pas d'excuses aux soldats qui ont commis ces actes. Il disait qu'il aimait à penser que la majorité des gens (dont lui) serait incapable de faire ce genre de choses, mais, qu'au fond, il ne peut en être totalement certain.
J'ai lu récemment une interview d'Errol Morris qui a réalisé un documentaire sur Abou Ghraib. Il disait qu'ils ne trouvait pas d'excuses aux soldats qui ont commis ces actes. Il disait qu'il aimait à penser que la majorité des gens (dont lui) serait incapable de faire ce genre de choses, mais, qu'au fond, il ne peut en être totalement certain.
Bouh, le beau sophisme ...Lutaker a écrit : Non, j'entendais bien être humains en puissance. En suivant le fil logique, si un assassin est un être humain, que tous les êtres humains sont des assassins en puissance, et que par là-même il n'est pas possible de qualifier un assassin de monstre mais juste d'être humain au motif que nous avons en commun ce même potentiel, ça signifie que nous sommes tous des êtres humains en puissance ? Et si jamais nous sommes des monstres en puissance comme tu le proposes, à quel moment, à quel stade peut-on considérer que le seuil de monstruosité est dépassé ? Et si ce seuil est dépassé, qu'en est-il de la personne en question ? Est-elle toujours un être humain ?
Je crois que je vais aller me coucher et arrêter d'embêter le monde avec mes questionnements vaseux : )


Je suis végétarien, donc pas de sanglier pour moi !comme je le disais, je ne parle pas de faire un banquet avec des sangliers pour chaque mauvais chanteur ou acteur qui nous quitte...
Plus sérieusement, je crois qu'il y a mille et une morts.
Je ne vois pas d'objection à se réjouir de la mort d'une crapule, type Pinochet ou Pol Pot.
Ni d'un type aussi nauséabond que Haider. Ce qui me gène dans ce cas précis, ce n'est pas que l'homme soit détestable, mais l'audience électorale qu'il a. Quand on se dit que ce type a pu faire plus d'un quart des voix, ça laisse pantois ! Un type comme Haider agit plutôt comme un révélateur, celui d'un état d'âme nauséabond. Sa mort n'y changera pas grand chose, hélas.
Enfin, il y a effectivement la mort comme délivrance. J'ai été très touché par la mort du philosophe André Gorz. Je connais peu son oeuvre, puisque je n'ai lu que sa Lettre à D.
Il s'agit d'un texte sublime, une lettre à sa femme, malade, où il revient sur l'amour fusionnel qui les a unis pendant des décennies. Ils ont décidé de mourir ensemble, par amour là encore. Je ne trouve pas choquant, dans ce cas également, de me réjouir d'une délivrance.
Mais je ne cherche pas à avoir raison, pour preuve que je n'ai rien argumenté du tout puisque je n'ai fait que poser des questions pour profiter du savoir des uns et des autres qui traînent par ici. Donc si les monstres sont humains, pourquoi y a-t-il une différenciation entre les deux ? Ou alors, il s'agit peut-être d'une nuance, un monstre-humain ? Ou encore, tu pars du principe que s'il s'agit d'un fait inaliénable, on reste un être humain quoi qu'il arrive mais que par définition, un être humain est juste capable de tout ( c.f un comportement qu'on attribue à celui d'un monstre également ). Mais là où j'ai un peu de mal, c'est quand tu emploies le terme d'humanité... A quel sens l'entendais-tu ? Humanité au sens général du terme, qui désigne l'ensemble des êtres humains, ou l'humanité au sens comportemental du terme ? Parce que quelqu'un qui fait preuve d'humanité justement, s'oppose diamétralement à la définition d'un monstre. Comment peut-il donc être considéré comme un être humain ? Je ne sais pas si tu vois ce que je veux dire en fait.. cela dit tu n'es pas obligé de me répondre, je pose des questions un peu à tout-va par pure curiosité ^^ 'phoenix85 a écrit :Bouh, le beau sophisme ...Lutaker a écrit : Non, j'entendais bien être humains en puissance. En suivant le fil logique, si un assassin est un être humain, que tous les êtres humains sont des assassins en puissance, et que par là-même il n'est pas possible de qualifier un assassin de monstre mais juste d'être humain au motif que nous avons en commun ce même potentiel, ça signifie que nous sommes tous des êtres humains en puissance ? Et si jamais nous sommes des monstres en puissance comme tu le proposes, à quel moment, à quel stade peut-on considérer que le seuil de monstruosité est dépassé ? Et si ce seuil est dépassé, qu'en est-il de la personne en question ? Est-elle toujours un être humain ?
Je crois que je vais aller me coucher et arrêter d'embêter le monde avec mes questionnements vaseux : )Tu complexifies l'argumentation à ton désavantage ! Il ne s'agit absolument pas d' "être humain" en puissance, ce qui serait un "devenir". L'humanité est un fait acquis, c'est ça ce que nous voulions dire. Et ce n'est pas parce que certaines personnes ont franchi certaines limites que cette humanité leur est reniée ... C'est bien Zü qui avait raison : l'humanité de chacun est un fait, la "monstruosité" une possibilité. J'espère que c'est clair pour toi, sinon, on peut réexpliquer à nouveau
Je me trompe peut être mais à mon avis, dans la majorité des cas, la famille d'un enfant qui a été kidnappé, torturé, a subi des sévices, puis a fini dans la rivière du village découpé en 15 morceaux, aura du mal à se réjouir de quoique ce soit, y compris de la mort de l'assassin, avant longtemps.Lutaker a écrit :C'est évident qu'on ne peut pas se réjouir de la mort de quelqu'un, mais.. Si tu prends le cas d'une famille dont l'enfant a été kidnappé, torturé, a subi des sévices, puis a fini dans la rivière du village découpé en 15 morceaux, personne n'en voudra à la famille de se réjouir de la mort éventuelle de l'agresseur
D'ailleurs, ce qui est important pour ces familles, c'est surtout qu'il y ait un jugement, que l'assassin soit confronté à ses actes, qu'il les reconnaisse, qu'il témoigne d'un remord, qu'il s'excuse, que la famille sache pourquoi c'est arrivé, ça leur est arrivé. Il est arrivé qu'un accusé se suicide ou trouve la mort avant son procès et souvent, les familles, loin d'en être soulagée, en ont été frustrée : elle voulait qu'il soit jugé.
Sinon, par rapport à ce qui a été dit, je peux comprendre qu'on puisse rire, plaisanter, au sujet de la mort de quelqu'un, tant que ça ne blesse personne (donc peut-être pas trop sur un forum où l'on ne se connait pas vraiment les uns les autres, qui peut dire si une blague au sujet de quelqu'un qui vient de mourir ne va pas blesser quelqu'un ?), mais se réjouir que quelqu'un soit mort, pour moi, ça renvoie à un malaise quelque part. C'est un sentiment que l'on ressent, mais à mon sens, un sentiment négatif pour soi même, qui peut témoigner d'une amertume, d'une frustration, ou je ne sais quoi. Je ne suis pas sûr de bien m'exprimer. Ce que je veux dire, c'est que même si le gars était un salopard, ça ne grandit personne que de se réjouir de ses malheurs. Après, c'est du ressenti, donc on ne contrôle pas vraiment ça. Et cela demeure quelque chose d'humain, à mon sens.
Heu... non, si tu lis l'intitulé du sujet, la problématique de base, c'est "Peut-on se réjouir de la mort de quelqu'un". Ensuite, effectivement, un amalgame a été fait avec rire et, comme tu le soulignes très justement, rire de quelque chose (dans le sens faire des plaisanterie) et s'en réjouir au fond de soi, c'est très différent.Lutaker a écrit :J'ai l'impression que dans ce débat, plusieurs mini-débats s'y mêlent et contribuent au fourvoiement.. à la base, la problématique est " Peut-on rire de la mort de quelqu'un ? ". Ensuite, un amalgame entre " rire " et " se réjouir ".
On peut faire des blagues sur la mort de quelqu'un sans être heureux que cette personne soit morte, c'est une façon aussi d'évacuer le stresse.
Dernière modification par floridjan le mer. oct. 15, 2008 5:45 am, modifié 2 fois.