Combien sommes-"nous"

Débats Gay et Lesbien
Adyton
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Message par Adyton »

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Dernière modification par Adyton le jeu. mars 11, 2010 12:57 am, modifié 1 fois.
Zünisch
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Message par Zünisch »

Norma Jean a écrit :Si on leur demande s'ils sont exclusivement homosexuels ou s'ils se définissent comme tel, alors oui, c'est encore une question à la con.
Pourquoi ? Je trouve bizarre que sous prétexte de refuser les étiquettes, on dénie aux autres le droit de s'en mettre. Si les gens se définissent comme homo ou hétéro (et là, je parle de ceux qui sont honnêtes avec eux même), eh bien ils sont homos ou hétéros. C'est peut être on ne peut plus simpliste comme façon de voir, j'en conviens. Mais dire à quelqu'un que de toute façon, la sexualité est en mouvement permament donc tu n'en sais rien est un peu présomptueux. (Dans le sens, où, vous non plus, vous n'en savez rien.) Après, on peut les faire s'interroger sur le bien-fondé de se mettre des étiquettes. Mais refuser de les définir ce par quoi eux même se définissent, je trouve ça un peu extrême. :?

Après, ils sont peut être homosexuels selon une définition qui leur est toute particulière. Et c'est peut être là le problème de ce genre de sondage. Trop de biais car une définition fluctuante. :)

Mon dieu, je crois que mon cerveau est allé vadrouiller durant ce post.
Kliban
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Message par Kliban »

Zünisch a écrit :Et c'est peut être là le problème de ce genre de sondage. Trop de biais car une définition fluctuante. :)
En fait, trop de biais par rapport à quoi ?

On sait que ce que l'on "mesure" est flou et qu'on aura même du mal à déterminer la zone de flou. Il faut (intégrer dans le sondage et sans doute aussi comparer les résultats de telles études.

Ce que je trouve intéressant dans les résultats fournis, c'est qu'on peut être à peu près sûr que des gens qui couchent avec d'autres gens du même sexe, il y en a au moins 2%. Ce n'est pas peu à l'échelle d'une population, surtout si l'on prend bien conscience que ce chiffre est une valeur basse.

Après ce qu'on fait de ce chiffre, c'est affaire de goût, de science ou, plus discutablement, de politique.

Je n'ai jamais considéré que les sondages me mettaient en étiquette. Un sondage définit des tendance et des catégories. Il ne donne pas réellement de moyens de ranger tout un chacun dans une case - il donne parfois al possibilité de faire l'opération pour les sondé, un "sondé" ici étant la collection des statistiques recueillies pour le sondage, pas une personne.

L'étiquette est une chose extraite d'une population, ce n'est pas une règle qui permet de te ranger toi, ou toi, dessous elle. Si boen qu'on parlera plus de "catégorie" que d'étiquette.

Là où le politique est gênant, c'est qu'il transforme les catégories statistiques - ou morales, ou whatever - en règles sous lesquelles les individus doivent entrer. C'est la rançon inévitable d'une gestion économique rationalisée par exemple de l'aide, mais aussi d'une gestion statistiquement efficace d'une campagne de prévention.

Au final, on risque toujours l'idéologie. Mais l'idéologie ce n'est pas coller des étiquettes aux gens c'est croire que l'étiquette représente quelqu'un, de réduire quelqu'un à son étiquette.

Je passe mon temps à coller des étiquettes. Que je décolle. Et je ne connais que très peu de gens qui ne le fassent pas, volens nolens. On ne peut tout simplement pas vivre socialement sans ça - sauf rarissime exception - à la limite, vous collez sur les gens l'étiquette de "colleur d'étiquette" :D . Ce n'est pas un problème : c'est juste un nom posé sur une régularité de comportement constatée ; constat qui peut toujours être défait par quelque chose d'inattendu.

Et là, je crois que ça (clic clic vilain catégorisateur) s'impose.
No-Body
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Message par No-Body »

Je crois qu’il faut dans un premier temps distinguer à quel niveau on utilise les catégories/ étiquettes.
En effet, catégoriser, ranger est utile à un niveau sociologique : cela permet de repérer une population. Mais « jouer » à ce jeu là nécessite de garder à l’esprit deux choses :
-a quoi va servir ce repérages (dans un temps pas si lointain, ça permettait de savoir combien il en restait à exterminer… c’est extrême comme exemple mais je le trouve tout à fait clair)
- et surtout comment ils sont faits. Quoiqu’il arrive ces catégories peuvent évoluer pour affiner la vision.

C’est sûr que repérer l’ampleur de la communauté gay est une bonne chose pour qu’elle puisse être reconnue et respectée. Mais depuis toujours, je suis gênée par le fait qu’un/e homo doit nécessairement « afficher » sa sexualité. C’est sur qu’après une période où on était vu comme un malade mental, il est encore difficile de ne pas subir un minimum de pression due à son choix de partenaire. Pourtant j’aimerais bien vivre dans une civilisation où la question n’aurait pas besoin de se poser.

Maintenant quand on regarde au niveau de l’individu, au niveau psychologique, il est forcément inutile de « coller » une étiquette, puisqu’un individu est en constante évolution et qu’il a toujours la possibilité de changer. Et même si certains rentrent parfaitement dans une case, pour d’autres il sera toujours impossible de le faire, l’identité étant un processus trop complexe pour être parfaitement « étiqueté ».
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