En même temps dans ce cas ça peut se dire de plein d'autres choses : les fanatiques de foot, les croyants inconditionnels, les geeks, les blondes etc.... La problématique n'est donc pas "être fier d'être gay", mais plutôt "être fier d'un truc dont tout le monde se fout"
Et là ça relève plus d'une tendance à exposer sa vie à tout va sans limites, sans se demander si ça a un intérêt ou pas... A mon sens, ça reflète essentiellement un manque de sujets d'intérêts dans la vie en général, et puisqu'on ne s'intéresse pas à ce qu'il y a autour de soi, on s'intéresse juste à soi.... et on fait croire qu'on a une vie sociale en exposant à tout le monde sa vie... personnelle.
Moi je ne suis pas fier d'être gay, je suis fier d'être qui je suis et d'avoir réussi à assumer la vie que je voulais avoir moi, et non pas celle que la société aurait préférée que j'ai !
Oui c'est vrais que parfois on peut se demander s'ils ne veulent pas se convaincre eux même... Enfin comme certain disait, un chemin vers l'acceptation peut être.
Mais bon, le contexte dépend vraiment beaucoup, certain c'est un moyen de se porter en dérision et donc de se protéger de toute attaque sur ce point, à revendiquer outrageusement d'être gay (comme le fait un mec de mon lycée) à pas avoir peur de crier sur les toits "je suis pédé " et bah tout de suite, des insultes du genre "sale pd" devienne ridicule... Et puis il en est drôle
Darkel a écrit :A mon sens, ça reflète essentiellement un manque de sujets d'intérêts dans la vie en général, et puisqu'on ne s'intéresse pas à ce qu'il y a autour de soi, on s'intéresse juste à soi....
Je pense qu'il y a beaucoup de ça : dans de nombreux cas, les gens sont fiers d'être gays (ou arabes, ou noirs, ou français, ou témoins de Jéhovah,... rayez la mention inutile) surtout parce qu'ils n'ont pas tellement d'autre motif de fierté (ce qui n'est pas forcément un jugement de valeur - personne n'est astreint à être fier de quoi que ce soit - mais plutôt une constatation). C'est une mine d'or pour ceux qui veulent montrer qu'ils ne sont pas monsieur tout le monde, qu'ils ont quelque chose qui les distingue immanquablement des autres, à peu près au même titre qu'un accessoire de mode dernier cri, alors qu'ils n'ont jamais vraiment rien fait d'autre : ça n'est pas bien méchant, mais ça peut vite tourner à l'obsession et au ridicule.
Le seul côté positif, c'est peut-être que les personnes fières d'être homos représentent une part non-négligeable des éléments moteurs des mouvements revendicatifs, autrement dit que ça les pousse massivement à s'investir pour faire bouger les choses. Ca restera toujours plus facile de mobiliser des troupes avec un slogan comme "fiers d'être gays" qu'avec "on n'est pas si différents des autres"...
Je suis également passé par l'étape "fierté voire arrogance".
Puis je l'ai méprisé ostensiblement.
Maintenant, je porte un regard apaisé.
L'homosexualité est une composante de mon être, et je ne pense pas que l'on doive être fier d'une composante. Je considère plutôt qu'il importe de se construire comme individu à part entière, et que ce n'est que de cette individualité que l'on doit être fière : avoir une identité propre et unique plutôt que de s'identifier. Etre sa propre oeuvre comme disait la Marquise de Merteuil à Valmont.
Manchette a écrit : avoir une identité propre et unique plutôt que de s'identifier. Etre sa propre oeuvre comme disait la Marquise de Merteuil à Valmont.
c'est zoli tout plein le coup de l'identité propre... mais dans la réalité, ca marche beaucoup moins, tout le monde fait partie "d'un monde" que l'on veuille ou non, par nos origines, notre classe social, nos idées, quoi que l'on fasse on finit tous par se regrouper selon des critéres prédéfinis, on peut croire que l'on unique dans sa façon de penser, de voir, d'apréhender les choses, mais peu de chances que ce soit le cas... on finit tous par se regrouper, regarder le forum, c'est déja un forum, donc une communauté, et la dedans d'autres communautés se sont formés, avec leur language, leur culture, leurs fous rires, et leurs sorties, ca finit toujours comme celà... alors pourquoi pas être fier de ce que je suis, parce affirmer être fier d'être gay, ce n'est pas une chose personnel, je me le dis pas a moi même, même s'il m'arrive de me parler, c'est mon côté schyzo, c'est surtout aux gens que l'on dit, par nos paroles et aussi par nos actes, dire aux gens que les gays existent pas seulement dans un lit, mais aussi dans une culture, une histoire, des lieus, ce n'est pas leur faire affront, c'est leur montrer que nous sommes là pas contre eux, mais avec eux depuis un moment, être fier d'être gay c'est aussi tout celà, c'est une déclaration au monde, comme je suis fiére de mes origines espagnoles, fier de ma culture de banlieue, et pourtant ce ne sont pas des "gros-mots"...
lestump a écrit :tout le monde fait partie "d'un monde" que l'on veuille ou non
Je suis tout à fait d'accord : on ne peut pas renier le rattachement, volontaire ou non, de chacun d'entre nous à des cultures particulières.
En revanche, tout dépend par la suite du sens que l'on veut donner au mot "fier" : si on entend par là être "satisfait", on est effectivement en plein dans l'acceptation pacifiée - peut-être un peu idéalisée, mais c'est déjà mieux que rien - de ces attachements culturels divers.
Ce que je trouve gênant, c'est que le terme peut rapidement prendre la signification tout à fait différente - et qui semble également plus courante dans le langage de tous les jours - de : prétentieux, méprisant, orgueilleux (dans le Larousse, on trouve par exemple comme définition : "qui se croit supérieur aux autres et le manifeste").
Du coup, ça ne me paraît pas d'un relativisme excessif de dire que dans cette dernière acception, le fait de dire "je suis fier d'être gay, breton, d'origine uruguayenne,..." a quelque chose d'absurde (d'autant plus que ce sont toutes des caractéristiques que l'on n'a pas choisies).