La prostitution
Re: La prostitution
Justement, j'ai vu un reportage hier soir sur TF1 (ne me lapidez pas) qui parlait de la prostitution. J'ai parcouru les 8 pages de ce forum, attentivement. J'ai d'habitude l'esprit assez ouvert, on peut même parfois réussir à me faire adhérer à une idée, avec de bons arguments. Et ceux des pro-prostitution (si on peut appeler ça comme ça) le sont. Pourtant, je n'y arrive vraiment pas.
La raison pour laquelle un débat comme celui-ci provoque tant d'émotion est selon moi parce qu'il repose aussi sur une question de morale. Après en avoir parlé dans mon entourage je remarque que beaucoup de femmes sont indignées par ce phénomène, alors que les hommes eux, trouvent ça normal. Je pense que s'ils s'imaginaient au fond du bois de Boulogne en train d'enchainer les passes, la bouche et la vagin pleins tous les quarts d'heure, ils changeraient peut-être d'opinion.
Quand je pense à ces femmes qui monnayent leurs corps, qui rendent un "service" sexuel, je ne peux qu'être indignée dans ma condition de femme et d'être humain.
Sexuellement je suis ouverte à la majorité des pratiques, tant qu'elles sont exécutées entre deux adultes consentants. A propos de ça, on peut être consentant physiquement, mais psychologiquement ce n'est pas toujours le cas. Ca c'est pour ceux qui pensent que les prostituées sont consentantes. Elles le sont, certes, d'une certaine manière. Mais c'est loin d'être un choix, à part pour celles qui revendiquent aimer le sexe et en tirer profit. On choisit d'être médecin, prof, boucher, pas d'être une pute. On le fait pour subvenir à un besoin matériel, pas pour faire de l'argent "facile", car se faire baisée pour être payé, ce n'est pas facile.
Pour ceux qui penseraient que je suis une féministe misandre, je réponds tout de suite, ce n'est pas le cas. Enfin quoique... Au fond je me dis que les hommes qui font appel aux "services" de ces femmes sont des hommes frustrés, qui veulent se prouver qu'ils sont encore des mecs en tirant leur coup au moins 1 fois par semaine, parce que c'est beaucoup plus facile et moins contraignant d'imposer l'acte que de se faire désirer. Et j'ai de la peine pour eux. Quand j'entends Philippe Caubère par exemple, ça me donne envie de vomir (http://www.liberation.fr/societe/010123 ... rostituees). Ce type qui est contre la pénalisation des clients seulement dans son propre intérêt. Bref ... j'essaie d'occulter cette vision ci des choses, afin d'être assez objective.
Pour finir, je sais que je ne fais pas avancer le débat, mais je crois que le sexe n'est absolument pas une marchandise. Les relations sexuelles doivent se faire entre deux personnes qui le désirent tant physiquement que psychologiquement, qui ne sont pas contraintes par des raisons matérielles ou que sais-je encore. Il est utopique de vouloir éradiquer la prostitution, de mettre à égalité les hommes et les femmes, de prendre en compte leurs désirs de la même façon. C'est utopique mais on a le droit d'y croire et d'essayer.
La raison pour laquelle un débat comme celui-ci provoque tant d'émotion est selon moi parce qu'il repose aussi sur une question de morale. Après en avoir parlé dans mon entourage je remarque que beaucoup de femmes sont indignées par ce phénomène, alors que les hommes eux, trouvent ça normal. Je pense que s'ils s'imaginaient au fond du bois de Boulogne en train d'enchainer les passes, la bouche et la vagin pleins tous les quarts d'heure, ils changeraient peut-être d'opinion.
Quand je pense à ces femmes qui monnayent leurs corps, qui rendent un "service" sexuel, je ne peux qu'être indignée dans ma condition de femme et d'être humain.
Sexuellement je suis ouverte à la majorité des pratiques, tant qu'elles sont exécutées entre deux adultes consentants. A propos de ça, on peut être consentant physiquement, mais psychologiquement ce n'est pas toujours le cas. Ca c'est pour ceux qui pensent que les prostituées sont consentantes. Elles le sont, certes, d'une certaine manière. Mais c'est loin d'être un choix, à part pour celles qui revendiquent aimer le sexe et en tirer profit. On choisit d'être médecin, prof, boucher, pas d'être une pute. On le fait pour subvenir à un besoin matériel, pas pour faire de l'argent "facile", car se faire baisée pour être payé, ce n'est pas facile.
Pour ceux qui penseraient que je suis une féministe misandre, je réponds tout de suite, ce n'est pas le cas. Enfin quoique... Au fond je me dis que les hommes qui font appel aux "services" de ces femmes sont des hommes frustrés, qui veulent se prouver qu'ils sont encore des mecs en tirant leur coup au moins 1 fois par semaine, parce que c'est beaucoup plus facile et moins contraignant d'imposer l'acte que de se faire désirer. Et j'ai de la peine pour eux. Quand j'entends Philippe Caubère par exemple, ça me donne envie de vomir (http://www.liberation.fr/societe/010123 ... rostituees). Ce type qui est contre la pénalisation des clients seulement dans son propre intérêt. Bref ... j'essaie d'occulter cette vision ci des choses, afin d'être assez objective.
Pour finir, je sais que je ne fais pas avancer le débat, mais je crois que le sexe n'est absolument pas une marchandise. Les relations sexuelles doivent se faire entre deux personnes qui le désirent tant physiquement que psychologiquement, qui ne sont pas contraintes par des raisons matérielles ou que sais-je encore. Il est utopique de vouloir éradiquer la prostitution, de mettre à égalité les hommes et les femmes, de prendre en compte leurs désirs de la même façon. C'est utopique mais on a le droit d'y croire et d'essayer.
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Re: La prostitution
Je déteste Caubère. Je suis un mec. Je ne me définis pas comme "pro-sexe" ou "pro-prostitution", ceci dit je ne suis pas totalement d'accord avec ton argumentation. Toutefois, je pense que c'est une vision un peu naïve du sexe que de le séparer totalement de la dimension économique. L'économique ne régit pas toute notre vie, mais il influe pas mal dans bien des aspects : dans le choix du conjoint, des études, des amis ... et aussi dans les rapports sexuels.LadyG a écrit :Pour finir, je sais que je ne fais pas avancer le débat, mais je crois que le sexe n'est absolument pas une marchandise. Les relations sexuelles doivent se faire entre deux personnes qui le désirent tant physiquement que psychologiquement, qui ne sont pas contraintes par des raisons matérielles ou que sais-je encore. Il est utopique de vouloir éradiquer la prostitution, de mettre à égalité les hommes et les femmes, de prendre en compte leurs désirs de la même façon. C'est utopique mais on a le droit d'y croire et d'essayer.
Ce qui me pose problème dans cette loi, c'est qu'elle va être appliqué à qui. Est-ce qu'un homme politique/d'affaire commandant les services d'une escort va se faire "pincer" par la police ? Ou bien est-ce qu'on va condamner l'ouvrier en sortant de son taf qui va demander un service sexuel à la prostituée du quartier ? On va pénaliser le travail sexuel de la prostituée de luxe ou de la prostituée de la rue ? Et quelle prostitution dérange ? Est-ce que ce sont les héritières des courtisanes ou les héritières des catins des bordels ? Car ouais, le marché du sexe s'est complexifié, hiérarchisé, et qu'encore une fois l'intervention de l'Etat ne va pas condamner le concept même mais une partie précise de la population. J'aimerais donc bien qu'on arrête un peu avec des principes universalistes qui visent à montrer du doigt une minorité, souvent déjà discriminée par d'autres facteurs.
Re: La prostitution
Perso je connais un escort et un prostitué, le premier le fait pour avoir un bon niveau de vie (sans toutefois prendre n'importe qui comme client), le second le fait pour allier l'agréable à l'utile. Donc ils le font de leur propre chef (je parle pas de réseau de prostitution organisée). Ça n'a pas l'air de les déranger de faire ça, et apparement ya nettement plus de mecs qu'on pourrait penser qui ont recours à ce genre de services.
Re: La prostitution
Justement, la prostitution ne peut pas être interdite par strate sociale.
La plus basse ne peut que vivre des situations ignobles et cela est démontré y compris dans les pays qui ont dépénalisé et organisé la prostitution. La plus haute strate peut en vivre bien et confortablement.
Le souci c'est que si on veut autoriser la plus haute, alors la "justice sociale" vis à vis des clients veut qu'on autorise la plus basse, la plus crade et la plus misérable pour que l'ouvrier puisse lui aussi tirer son coup.
Donc pour détruire la plus basse il faut l'interdire de haut en bas et oui les plus riches (clients et prostitués) s'en sortirons toujours sans se faire attraper comme les gamins du 16ème se font moins pincer avec un joint que ceux du 93... Mais un petit frisson d'insécurité pour les plus friqués me parait peu cher payé pour détruire cette horreur qu'est l'abattage ou même les eros center et autres "salons" de la misère féminine pour sa grande majorité.
La plus basse ne peut que vivre des situations ignobles et cela est démontré y compris dans les pays qui ont dépénalisé et organisé la prostitution. La plus haute strate peut en vivre bien et confortablement.
Le souci c'est que si on veut autoriser la plus haute, alors la "justice sociale" vis à vis des clients veut qu'on autorise la plus basse, la plus crade et la plus misérable pour que l'ouvrier puisse lui aussi tirer son coup.
Donc pour détruire la plus basse il faut l'interdire de haut en bas et oui les plus riches (clients et prostitués) s'en sortirons toujours sans se faire attraper comme les gamins du 16ème se font moins pincer avec un joint que ceux du 93... Mais un petit frisson d'insécurité pour les plus friqués me parait peu cher payé pour détruire cette horreur qu'est l'abattage ou même les eros center et autres "salons" de la misère féminine pour sa grande majorité.
Re: La prostitution
la prostitution masculine, ça se pratique de quel age à quel age ?
j'imagine qu'autour de 21 ans, c'est là qu'ils sont les plus nombreux, mais quelles sont les bornes ?
j'imagine qu'autour de 21 ans, c'est là qu'ils sont les plus nombreux, mais quelles sont les bornes ?
Re: La prostitution
cela démarre dès bébé si tu comptes les victimes des trafiquants de viande humaine et faire la pute cela peut se faire jusqu'à grand vieillard, suffit de changer de créneau de prestation...agri-égay a écrit :la prostitution masculine, ça se pratique de quel age à quel age ?
j'imagine qu'autour de 21 ans, c'est là qu'ils sont les plus nombreux, mais quelles sont les bornes ?
Re: La prostitution
Je suis loin de maîtriser le sujet autant que d'autres, mais je me permets tout de même d'avoir quelques opinions.
Tout d'abord, il serait bon de qualifier ce qui est dérangeant dans le caractère commercial de la prostitution :
MAIS (il y a toujours un "mais")
Si c'est le second point qui pose problème, cela change la donne : il devient difficile voir impossible de mesurer le degré de consentement évoqué dans le premier point.
C'est peut-être simpliste, comme raisonnement, mais je crois que la question de la prostitution se trouve dans cette dualité. Si on admet cette vision, alors il devient évident pour moi que légiférer pour interdire le racolage ou le clientélisme est absurde Le problème n'est que déplacé dans une zone plus obscure de la société, et les conditions de vies des prostitué(e)s ne s'en trouvent pas un seul instant améliorées.
Maintenant, faire de la prostitution un métier comme un autre est un raccourci un peu rapide : il s'agit d'actes sexuels, et le respect de la dignité humaine n'est pas loin. Un mauvais exemple vaut mieux que rien du tout pour m'expliquer : si une entreprise de plaquage placo-platre travaille mal, au pire, il y aura un dommage esthétique, une malfaçon. Si une entreprise de prostitution travaille mal, alors il y aura des relations non consenties, des viols, une atteinte grave à la dignité humaine.
Bref, la prostitution ne pourra pas devenir une profession non règlementée, elle gardera, comme bien d'autres professions, ses spécificités.
A mon avis, la prostitution est une des conséquences de la misère humaine, et elle existera donc probablement aussi longtemps que l'humanité. Essayer de l'interdire, c'est refuser de la voir, et favoriser les proxénètes, les mauvaises conditions de travail, l'insécurité. La seule chose qu'on peut faire, et qu'on doit faire, partant de ce constat, c'est aider [les prostitué(e)s]. En leur offrant une vraie protection sociale, en luttant vraiment contre le proxénétisme, bref en faisant de la politique envers cette population, c'est à dire la considérer comme n'étant pas un phénomène en marge de la société.
Pour revenir sur la clé du débat, en conclusion : interdire, c'est possible. Faire disparaître, c'est impossible.
Tout d'abord, il serait bon de qualifier ce qui est dérangeant dans le caractère commercial de la prostitution :
- L'acte en soi, pour des raisons morales ayant trait aux rapports humains entre hommes et femmes,
- Le caractère non libre de cet acte, c'est à dire lorsqu'une personne se prostitue car c'est son seul recours pour pouvoir s’alimenter, se loger,
MAIS (il y a toujours un "mais")
Si c'est le second point qui pose problème, cela change la donne : il devient difficile voir impossible de mesurer le degré de consentement évoqué dans le premier point.
C'est peut-être simpliste, comme raisonnement, mais je crois que la question de la prostitution se trouve dans cette dualité. Si on admet cette vision, alors il devient évident pour moi que légiférer pour interdire le racolage ou le clientélisme est absurde Le problème n'est que déplacé dans une zone plus obscure de la société, et les conditions de vies des prostitué(e)s ne s'en trouvent pas un seul instant améliorées.
Maintenant, faire de la prostitution un métier comme un autre est un raccourci un peu rapide : il s'agit d'actes sexuels, et le respect de la dignité humaine n'est pas loin. Un mauvais exemple vaut mieux que rien du tout pour m'expliquer : si une entreprise de plaquage placo-platre travaille mal, au pire, il y aura un dommage esthétique, une malfaçon. Si une entreprise de prostitution travaille mal, alors il y aura des relations non consenties, des viols, une atteinte grave à la dignité humaine.
Bref, la prostitution ne pourra pas devenir une profession non règlementée, elle gardera, comme bien d'autres professions, ses spécificités.
A mon avis, la prostitution est une des conséquences de la misère humaine, et elle existera donc probablement aussi longtemps que l'humanité. Essayer de l'interdire, c'est refuser de la voir, et favoriser les proxénètes, les mauvaises conditions de travail, l'insécurité. La seule chose qu'on peut faire, et qu'on doit faire, partant de ce constat, c'est aider [les prostitué(e)s]. En leur offrant une vraie protection sociale, en luttant vraiment contre le proxénétisme, bref en faisant de la politique envers cette population, c'est à dire la considérer comme n'étant pas un phénomène en marge de la société.
Pour revenir sur la clé du débat, en conclusion : interdire, c'est possible. Faire disparaître, c'est impossible.
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chtitdemone
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- Inscription : mar. oct. 02, 2007 7:51 pm
Re: La prostitution
Sans rentrer dans les multiples débats exposés dans ce topic, je me pose cependant une question sur l'idée présentée par Miss Hada. La pénalisation des clients, c'est bien beau, mais ça ne fonctionne que si la police à accès aux clients pour les réprimander (d'où le côté il n'y aurait plus que les gens de la haute société qui aurait accès aux prostituée). Mais est-il vraiment raisonnable de penser qu'actuellement la police à les moyens d'avoir accès aux autres clients? Ne sera-t-elle pas opposée exactement au même problème que maintenant, à savoir détenir la preuve qu'il s'agissait bien d'un acte de prostitution (comme dans le cas du racolage actuellement)?
En fait le problème de la pénalisation des clients serait l'effectivité de la répression, pour en arriver au résultat proposé, il faudrait une effectivité de quasiment 90% (enfin plutôt sur 90% de la population). Comme ça me paraît relativement infaisable, il faut aussi se demander quelle serait les conséquences d'une loi dans ce genre mais appliqué avec les moyens actuel de la police.
Je m'exprime mal, j'en suis consciente donc je vous demande de ne pas trop jouer sur les mots (ou les chiffres).
En fait le problème de la pénalisation des clients serait l'effectivité de la répression, pour en arriver au résultat proposé, il faudrait une effectivité de quasiment 90% (enfin plutôt sur 90% de la population). Comme ça me paraît relativement infaisable, il faut aussi se demander quelle serait les conséquences d'une loi dans ce genre mais appliqué avec les moyens actuel de la police.
Je m'exprime mal, j'en suis consciente donc je vous demande de ne pas trop jouer sur les mots (ou les chiffres).
Re: La prostitution
À ce tarif là, il faut dépénaliser beaucoup beaucoup de choses car la Police n'a pas les moyens de faire son travail déjà en l'état actuel de la législation et de son budget.chtitdemone a écrit :Sans rentrer dans les multiples débats exposés dans ce topic, je me pose cependant une question sur l'idée présentée par Miss Hada. La pénalisation des clients, c'est bien beau, mais ça ne fonctionne que si la police à accès aux clients pour les réprimander (d'où le côté il n'y aurait plus que les gens de la haute société qui aurait accès aux prostituée). Mais est-il vraiment raisonnable de penser qu'actuellement la police à les moyens d'avoir accès aux autres clients? Ne sera-t-elle pas opposée exactement au même problème que maintenant, à savoir détenir la preuve qu'il s'agissait bien d'un acte de prostitution (comme dans le cas du racolage actuellement)?
En fait le problème de la pénalisation des clients serait l'effectivité de la répression, pour en arriver au résultat proposé, il faudrait une effectivité de quasiment 90% (enfin plutôt sur 90% de la population). Comme ça me paraît relativement infaisable, il faut aussi se demander quelle serait les conséquences d'une loi dans ce genre mais appliqué avec les moyens actuel de la police.
Je m'exprime mal, j'en suis consciente donc je vous demande de ne pas trop jouer sur les mots (ou les chiffres).