Très cher F-F, je te comprends. Mais, pardonne ma brutalité, ce que tu viens de dire est une enfilade d'observations d'une part subjectives, et d'autre part complètement à côté de la plaque. Si je ne me retenais pas, si je ne saisissais pas les fondements de ta colère, j'aurais bien allègrement qualifier ton discours d'imbécile.
J'espère que personne ne te modèrera, parce que tu viens de livrer le parfait exemple de ce qu'il ne faut pas faire. Et je dis ça sans ironie aucune.
Tu ne peux pas parle de 'la religion". Ni les mettre toutes dans le même panier et encore moins leur attribuer l'origine de tous les maux de nos sociétés.
Elles n'ont fait que mettre sur le dos de Dieu un ensemble de pratiques humaines. Parce que, par exemple, le signe le plus fondamental de l'inscription de la différence homme-femme dans nos sociétés, c'est-à-dire le langage lui-même qui divise l'ensemble des mots en masculin et féminin, n'est pas issu, d'une quelconque manière que ce soit, de l'Église ou d'une secte. Ne te trompe pas d'ennemi. La religion, les religions, ont sans doute de bons côtés, même si elles sont critiquables très sévèrement sur d'autres points -malheureusement nombreux.
La suppression des religion (impossible dans les faits, de toute façon) n'arrangera rien, c'est toi qui te leurres ici.
Il faut apprendre à tempérer les discours et la pensée. Si je puis me permettre de parler une demi-seconde de ma personne, sache que je suis passée d'un état de révolte et de haine contre l'église et les religions à un état de compréhension de leurs positions, auxquelles je n'adhère pas pour des raisons logiques. C'est la seule évolution que je puis te souhaiter, à toi qui célèbres les Lumières.
Apprends, réfléchis, argumente, n'explose pas, même si ça fait du bien. Ce sera bien plus efficace qu'une violente diatribe dont tous les mots sont faux, et que tes adversaires auraient tôt fait de te renvoyer à la face.
Tout n'est pas à jeter dans le catholicisme, et la situation est en France, de ce point de vue, bien différente de celle de l'Espagne. On doit aussi à l'Église bien des formes de solidarité très efficaces. Les catholiques, même les prêtres ou les évêques, peuvent être des gens très ouverts. Donc...
Ne jette pas le bébé avec l'eau du bain. Tu vaux bien mieux.