Votre rapport avec...vous
Re: Votre rapport avec...vous
NB : Je palabre (c'est ce que je fais de mieux), mais je ne parle pas à titre personnel, m'en tenant à des généralités (qui découlent ou ne découlent peut-être pas de l'expérience personnelle)
La guerre avec (ou contre, tout contre) soi même. La guerre, celle qu'on mène avec le monde contre soi, ou celle qu'on mène avec soi contre le monde. Ou encore la pacification. Ou encore les ruses inconscientes qui s'imposent toutes seules. Un rapport à soi. ("-Au rapport", exige le supérieur hiérarchique dans l'armée. Pas étonnant que la métaphore de la guerre se soit imposée toute seule.)
Je pense qu'il est de l'ordre de l'inévitable de souffrir un jour d'un rapport conflictuel avec soi. C'est qu'une personnalité ne naît pas toute construite aux yeux du monde, et se façonne tantôt avec l'environnement, tantôt contre. Et surtout qu'une personnalité est toujours sous le regard (sous le jugement ?) de deux observateurs : soi-même, et puis les autres. Un genre de double miroir : il faut que la personnalité construite soit valorisante à ses propres yeux, mais également gratifiante aux yeux d'autrui, qui nous renvoie notre propre image (Et on en fait de même... société, monde de miroirs en pagaille. Un petit côté effrayant, cette image.) Et je crois que beaucoup de ces souffrances autour de l'estime de soi, ou de façon plus posaïque, autour de la question : comment se supporter ?, viennent de cette dichotomie entre ce que l'on est à soi et ce que l'on est aux autres. D'autant plus qu'une dynamique temporelle se mêle évidemment de l'affaire : ce qu'on a pu auparavant être à soi, ce qu'on voudrait être à soi. Ce qu'on a auparavant été aux autres, ce qu'on voudrait être aux autres.
La problématique est alors multiple :
- tendre vers ce que l'on aspire à être, à la fois à ses yeux et à ceux des autres
- faire en sorte que cette réalisation soit la plus cohérente possible. (c'est à dire, si pour me réaliser aux yeux d'autrui je ne me reconnais plus dans une glace, il y a des chances qu'à long terme il y ait des soucis à régler par une longue psychanalyse. Je caricature à gros traits, mais vous voyez l'idée.)
- l'image que l'on donne aux autres se superpose naturellement à celle que l'on a de soi, puisque les agissements d'autrui la renvoient. Parfois, pour vivre simplement, il est simple d'utiliser celle-ci comme un masque social. Mais parfois, si la différence entre personnalité privée et publique est trop grande, le masque peut se déchirer, et on est quitte pour être malheureux pour quelques temps avant que la fissure ne recicatrise.
- ou alors on arrive à vivre en cohérence parfaite entre l'image donnée par autrui et celle qu'on a de soi, en ajustant sans cesse cette-dernière, laquelle fait office de sas de décompression, de variable d'ajustement. Le souci est qu'on risque alors de jouer avec ses nerfs et d'être susceptible de bien trop souffrir de situations anodines de la vie de tous les jours, puisqu'on ne contrôle pas les individus avec qui on vit en société. J'en déduis que c'est impossible, ou que c'est un gros sacrifice dont le coût rend le consentement difficile.
Partant de ces quelques considérations, je pense que cette espèce de "self-spleen" que quelques-uns d'entre vous évoquez n'a rien d'incompréhensible ... voire même peut-être, représente un signe de bonne santé mentale. Tout du moins signe de conscience et de sensibilité au monde.
La guerre avec (ou contre, tout contre) soi même. La guerre, celle qu'on mène avec le monde contre soi, ou celle qu'on mène avec soi contre le monde. Ou encore la pacification. Ou encore les ruses inconscientes qui s'imposent toutes seules. Un rapport à soi. ("-Au rapport", exige le supérieur hiérarchique dans l'armée. Pas étonnant que la métaphore de la guerre se soit imposée toute seule.)
Je pense qu'il est de l'ordre de l'inévitable de souffrir un jour d'un rapport conflictuel avec soi. C'est qu'une personnalité ne naît pas toute construite aux yeux du monde, et se façonne tantôt avec l'environnement, tantôt contre. Et surtout qu'une personnalité est toujours sous le regard (sous le jugement ?) de deux observateurs : soi-même, et puis les autres. Un genre de double miroir : il faut que la personnalité construite soit valorisante à ses propres yeux, mais également gratifiante aux yeux d'autrui, qui nous renvoie notre propre image (Et on en fait de même... société, monde de miroirs en pagaille. Un petit côté effrayant, cette image.) Et je crois que beaucoup de ces souffrances autour de l'estime de soi, ou de façon plus posaïque, autour de la question : comment se supporter ?, viennent de cette dichotomie entre ce que l'on est à soi et ce que l'on est aux autres. D'autant plus qu'une dynamique temporelle se mêle évidemment de l'affaire : ce qu'on a pu auparavant être à soi, ce qu'on voudrait être à soi. Ce qu'on a auparavant été aux autres, ce qu'on voudrait être aux autres.
La problématique est alors multiple :
- tendre vers ce que l'on aspire à être, à la fois à ses yeux et à ceux des autres
- faire en sorte que cette réalisation soit la plus cohérente possible. (c'est à dire, si pour me réaliser aux yeux d'autrui je ne me reconnais plus dans une glace, il y a des chances qu'à long terme il y ait des soucis à régler par une longue psychanalyse. Je caricature à gros traits, mais vous voyez l'idée.)
- l'image que l'on donne aux autres se superpose naturellement à celle que l'on a de soi, puisque les agissements d'autrui la renvoient. Parfois, pour vivre simplement, il est simple d'utiliser celle-ci comme un masque social. Mais parfois, si la différence entre personnalité privée et publique est trop grande, le masque peut se déchirer, et on est quitte pour être malheureux pour quelques temps avant que la fissure ne recicatrise.
- ou alors on arrive à vivre en cohérence parfaite entre l'image donnée par autrui et celle qu'on a de soi, en ajustant sans cesse cette-dernière, laquelle fait office de sas de décompression, de variable d'ajustement. Le souci est qu'on risque alors de jouer avec ses nerfs et d'être susceptible de bien trop souffrir de situations anodines de la vie de tous les jours, puisqu'on ne contrôle pas les individus avec qui on vit en société. J'en déduis que c'est impossible, ou que c'est un gros sacrifice dont le coût rend le consentement difficile.
Partant de ces quelques considérations, je pense que cette espèce de "self-spleen" que quelques-uns d'entre vous évoquez n'a rien d'incompréhensible ... voire même peut-être, représente un signe de bonne santé mentale. Tout du moins signe de conscience et de sensibilité au monde.
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Re: Votre rapport avec...vous
Ouais j'suis d'accord dans les grandes lignes...surtout avec la dernière! 

Re: Votre rapport avec...vous
Ah mais dis moi, je me vois presque complètement dans tes mots!shaya a écrit :C'est une guerrilla permanente. Il y a deux "moi". Le premier est timide, peureux comme pas deux, qui écoute plus que ne parle, aimerait bien en groupe pouvoir se mettre dans un trou et ne plus jamais en sortir. L'autre est réservé, mais volontaire, bavard, prompt à déconner, prêt à prendre des risques et à se planter, ou à réussir, angoissé. Entre eux, c'est une bataille qui ne s'arrête jamais, pour savoir qui prendra le dessus. Parfois, et même souvent, ça serait bien de pouvoir leur foutre des baffes, pour que l'angoisse se barre. D'un autre côté, on vit avec depuis tellement longtemps, que c'est ma vieille amie ^^
J'ai un peu le même genre de problème. Pour commencer, je n'ai pas deux "moi", mais trois! Je m'explique.
-Quand je suis au lycée, je suis quelqu'un de très ouverte, un peu fofolle, j'aime raconter des conneries à longueur de journée et faire rire les gens, je chante et siffle pour la plupart du temps, je passe pour une super hédoniste. D'ailleurs au lycée on m'a souvent qualifiée comme étant quelqu'un "d'originale" (on m'a même sorti que j'étais un "personnage"!

-Ensuite il y a le "moi" avec mes amis proches (qui ne sont pas au lycée avec moi étant donné que j'ai redoublé deux fois



-Puis il y a "moi", que seule moi connait. Je suis assez sévère avec moi-même, je me fais du mal pour un rien, c'est bête quand même. Je suis très mélancolique et j'ai la vague impression de n'être heureuse que quand je suis malheureuse (?!?). Je dois bien avouer que je ne m'aime pas. Ce "moi" là est tout ce qu'il y a de plus triste et donc tout ce qu'on ne veut pas rencontrer évidemment. J'essaye souvent de relativiser, je me dis que ça passera avec le temps, et j'espère avoir raison!
Je me préfère au lycée je crois!

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Re: Votre rapport avec...vous
Étrangement mes "Moi" sont vraiment Contradictoire xDD ~ Celui que j'ai IRL ou plutôt dans le Milieu Scolaire est Limite Associal Reservée Solitaire Etc. C'est pas vraiment parce que je le veux mais ma Mega-Timidité me fait Barrière et donc ma Jauge de Social est dans le Rouge
Et donc à Force ça va Mal puisque Personne ne fait les Premiers Pas et Chacun Reste dans son Coin
Parcontre J'aime Écouter les Autres et les Observer (Stalker !) Mais à cause de ça pas de Vie Amoureuse J'Hésite toujours à aller vers les Autres J'sais plus quoi Faire
Bref alors qu'à l'Inverse J'pourrais dire que J'suis Extravertie avec les Gens que J'ne coutoie que via l'Ordinateur (Eww Ouais No-Life :B ) ou à l'Extérieur du Cadre Scolaire J'ai Surement Peur des Autres, de leurs Regards pourtant J'ai bel et bien une Confiance en Soi (Ou Pas) C'est juste Handicapant
Double Personnality ?!
J'Espère pourtant me Débarasser de cette Timidité Maladive mais Elle est Tenace, J'y arrive vraiment pas
en Espérant que plus tard ca Ira Mieux sinon ca sera le Célibat 4 Ever xDD
Wesh J'suis déja Génée de Parler de Ça ~ En tout cas la Lutte Continue Toujours entre l'Associal et la Social
Mais J'Crois que tout le Monde se Bat ou c'est déjà Battu avec notre Soi Personnel Non ? On serait pas Humain Sinon x)
C'était le Post Inutile de Shirow ~ Merci ! 




J'Espère pourtant me Débarasser de cette Timidité Maladive mais Elle est Tenace, J'y arrive vraiment pas

Wesh J'suis déja Génée de Parler de Ça ~ En tout cas la Lutte Continue Toujours entre l'Associal et la Social

Mais J'Crois que tout le Monde se Bat ou c'est déjà Battu avec notre Soi Personnel Non ? On serait pas Humain Sinon x)


Re: Votre rapport avec...vous
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Dernière modification par Miamol le mer. juil. 16, 2014 9:40 pm, modifié 1 fois.
Re: Votre rapport avec...vous
je me sens bi pour l'instant; peut être un passage obligé avant mon homosexualité; j'aime une femme en tout cas, osmose avec elle
Re: Votre rapport avec...vous
Une présentation et poster dans le bon sujet, ce serait cool aussi.yogasutra a écrit :je me sens bi pour l'instant; peut être un passage obligé avant mon homosexualité; j'aime une femme en tout cas, osmose avec elle

Re: Votre rapport avec...vous
Actuellement j'ai un rapport à peu près pacifique avec moi-même.
Psychologiquement, je n'aime pas trop montrer les faiblesses, mais je le supporte beaucoup mieux qu'il y a quelques temps. Et je n'ai plus l'impression d'être invisible, et de devoir ramer constamment pour avoir un minimum d'attention. Et pour le coup, je constate que le problème venait peut-être en partie de moi et de ma mauvaise disposition psychologique, mais qu'il venait aussi et surtout de mon entourage de l'an dernier (une amie qui passe son temps avec son meilleur pote, dont elle est amoureuse, et eux qui se comportent comme un couple, me laissant constamment à l'écart à tenir la chandelle, sans s'en rendre compte). Et j'aurais dû m'éloigner d'eux spontanément. Forcément, ça plus une série de ruptures amicales était mauvais pour l'estime de soi. Et puis cet été, j'ai aussi réappris à être seul, et non plus dépendant de la présence des gens (même si il y a encore du boulot). Le seul problème est que j'ai encore du mal à proposer une sortie à quelqu'un, et que je suis toujours pas à l'aise en groupe.
Et physiquement, bah...je m'aime. Enfin relativement quoi, j'ai pas vraiment de complexes.
Psychologiquement, je n'aime pas trop montrer les faiblesses, mais je le supporte beaucoup mieux qu'il y a quelques temps. Et je n'ai plus l'impression d'être invisible, et de devoir ramer constamment pour avoir un minimum d'attention. Et pour le coup, je constate que le problème venait peut-être en partie de moi et de ma mauvaise disposition psychologique, mais qu'il venait aussi et surtout de mon entourage de l'an dernier (une amie qui passe son temps avec son meilleur pote, dont elle est amoureuse, et eux qui se comportent comme un couple, me laissant constamment à l'écart à tenir la chandelle, sans s'en rendre compte). Et j'aurais dû m'éloigner d'eux spontanément. Forcément, ça plus une série de ruptures amicales était mauvais pour l'estime de soi. Et puis cet été, j'ai aussi réappris à être seul, et non plus dépendant de la présence des gens (même si il y a encore du boulot). Le seul problème est que j'ai encore du mal à proposer une sortie à quelqu'un, et que je suis toujours pas à l'aise en groupe.
Et physiquement, bah...je m'aime. Enfin relativement quoi, j'ai pas vraiment de complexes.
Re: Votre rapport avec...vous
marmitedeptitspois a écrit : J'ai beau souvent nager en plein rêve en prônant la paix, la tranquillité, en essayant de raisonner les gens, en luttant contre la discrimination, en rêvant d'un monde ou il n'y aurait plus de morts de faim,..
Ce que j'aime pas chez moi, c'est que je veux des choses que j'aurai jamais, qui n'arriveront jamais, et puis que je me démonte tout le temps le moral en pensant à tout ce qui va pas dans le monde, toutes les injustices...mais j'ai appris à pas parler de ça aux gens parce que ça les gave...je sais pas si c'est plus moi qui devrait vivre ma vie comme les autres, ou c'est plus les autres qui devraient se sensibiliser à ce qu'il se passe dans le monde...
Je ressens exactement la même chose que toi, la différence c'est que ma "carapace" a été explosé il y a maintenant 4 ans.. ça et les années de psychothérapies à la c** ont fait que j'ai plus de facilité à exprimer mes sentiments mais ça a le désavantage que je me sens "vulnérable" c'est débile mais j'en souffre. De ça et de ma confiance proche du niveau 0 envers les gens et proche du niveau -20 pour moi...
ShiroTatsuKi a écrit : Étrangement mes "Moi" sont vraiment Contradictoire xDD ~ Celui que j'ai IRL ou plutôt dans le Milieu Scolaire est Limite Associal Reservée Solitaire Etc. C'est pas vraiment parce que je le veux mais ma Mega-Timidité me fait Barrière et donc ma Jauge de Social est dans le RougeEt donc à Force ça va Mal puisque Personne ne fait les Premiers Pas et Chacun Reste dans son Coin
Parcontre J'aime Écouter les Autres et les Observer (Stalker !) Mais à cause de ça pas de Vie Amoureuse J'Hésite toujours à aller vers les Autres J'sais plus quoi Faire
Bref alors qu'à l'Inverse J'pourrais dire que J'suis Extravertie avec les Gens que J'ne coutoie que via l'Ordinateur (Eww Ouais No-Life :B ) ou à l'Extérieur du Cadre Scolaire J'ai Surement Peur des Autres, de leurs Regards pourtant J'ai bel et bien une Confiance en Soi (Ou Pas) C'est juste Handicapant
Double Personnality ?!
J'Espère pourtant me Débarasser de cette Timidité Maladive mais Elle est Tenace, J'y arrive vraiment pasen Espérant que plus tard ca Ira Mieux sinon ca sera le Célibat 4 Ever xDD
Là encore je ressens exactement la même chose.. C'est fou en "piochant à droite à gauche" comme je trouve des gens qui me ressemble.. Je sais qu'à l'époque où j'étais encore une geek j'étais totalement différente avec les gens ig qu'avec les gens irl.. ( en réalité j'ai arrêté les jeux en réseau pas parce ça grille les neurones, mais parce que je suis tombé sur des gens qui m'ont fait autant souffrir que si je les connaissais irl ^^)
Re: Votre rapport avec...vous
Disons qu'il y a 4 ans, je me suis retrouvé à l'hosto parce que mon "mental" avait des effets sur mon physique : je faisais des crises bizarres... et bref il y a un psy qui est venu me voir et ma mère m'a obligé à aller le voir... mais c'est vrai que quand j'ai "perdu" ma carapace ça a été dure, "tout était trop", des années d'insultes et de rabaissement ont resurgis d'un seul coup donc voilà..