Bon, j'ai fais une première réponse à Juuune, mais en fait, ça concernait trop le polyamour, donc j'ai déplacé ici :
http://www.et-alors.net/forum/viewtopic ... 93#p895793^^
Juuune a écrit :Pour moi l'infidélité c'est cacher à son partenaire qu'on a d'autres relations amoureuses. C'est pas avoir d'autres relations amoureuses. Je dis bien amoureuses, je ne parle pas que de saiks. Je trouve ça dommage quand les gens cassent sous prétexte qu'ils aiment quelqu'un d'autre. Pourquoi pas tenter de concilier les deux ?
Parce que c'est difficile de concilier les deux à cause d'une foule de sentiments que beaucoup de gens ressentent :
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la jalousie, bien sûr : c'est pas quelque chose que l'on peut contrôler. On est jaloux (à des dégrès divers) ou on ne l'est pas. La personne jalouse ne pourra pas partager l'être aimé sans souffrir. Soit elle luttera pour que l'autre relation disparaisse, soit elle renoncera à sa propre relation. Ou alors, elle se sentira incapable de renoncer ou de lutter et elle acceptera que l'autre ait une autre relation, mais à contrecoeur (le fameux "sacrifice" évoqué plus haut) : clairement, pour moi, demander à une personne que l'on aime de faire ce sacrifice pour soi, c'est de l'égoïsme, c'est ne pas aimer/respecter cette personne. Si l'infidélité doit entrainer le sacrifice de l'autre, faut dire stop : soit on reste avec la personne et on est fidèle, soit on quitte la personne
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le manque de confiance en soi : beaucoup de gens manquent de confiance en soi. Leur dire qu'on aime quelqu'un d'autre, c'est le meilleur moyen de leur faire perdre pied. Ils vont se sentir en compétition, en concurrence, vont se mettre à douter de l'amour de l'autre, vont sans arrêt penser qu'ils ont commis une faute puisque l'autre a ressenti le besoin d'une deuxième relation, etc.
Bref, je pense que pour concilier les deux, comme tu dis (être avec quelqu'un et accepter que cette personne soit parfois avec d'autres personnes), faut être dépourvu de tout sentiment de jalousie et avoir une grande estime de soi, une confiance immense dans l'amour de l'autre. C'est pas quelque chose d'évident : la plupart des gens sont plus ou moins jaloux, sont plus ou moins dans le doute, psychotent pas mal sur le sujet : qu'est-ce qu'il/elle éprouve réellement pour moi ? M'aime-t-il/elle encore ?
Ensuite, il faut que tout les acteurs de la relation soient dans cet état d'esprit...
Je ne dis pas que c'est impossible, of course, mais c'est rare...
Pour moi, c'est plus de l'ordre du fantasme, une idée que l'on trouve belle, généreuse, saine, tant que ça reste une abstraction. Puis lorsque cela se produit concrètement, on découvre que le vivre c'est une tout autre affaire. On se découvre jaloux, possessif, exclusif, angoissé, inquiet, dans le doute, fragile, sensible, pas confiant, etc.
C'est une chose de se dire : voilà comment j'aimerai être, voilà le genre de relation que je trouve bien. C'est autre chose que de le vivre : on se retrouve confronté à soi-même, à ses contradictions, à la tête qui dit : "le polyamour, c'est fun" et le coeur qui rétorque "mais moi, je n'aime que lui et je veux qu'il n'aime que moi"...