Je plussoie à beaucoup de choses ci dessus, et effectivement avant le Suicide, il y a très souvent la Dépression : "creux", affaissement, crise, chute, (ou perte de valeurs) dans une sur…face (Masque ?) ; Perturbation du dynamisme de la vie psychique, qui se caractérise par une diminution plus ou moins grave de l'énergie mentale, une certaine pente de l'affectivité qui est marquée par le découragement, la tristesse, l'angoisse, la peur (et les croyances qui y contribuent).
Mais ce qu'on oublie trop souvent c'est de dédramatiser cette... hop calez vous dans votre fauteuil on prend du recul: Zone nuageuse ou dépressionnaire : Lorsque deux masses d'air (conflit interne de pensées) se rencontrent, elle se gondole par endroits. Une dépression se forme et se creuse au niveau de cette ondulation, car la partie qui cède amorce une rotation sur elle-même (un retournement, une révolution). Une dépression en formation: Rencontre entre une masse d'air chaud et une masse d'air froid.
Vous avez prit le recul nécessaire ? Dès lors on peut entrer dans le vif du sujet...
Il semble qu'il règne une sorte de consensus général face à la "dépression"…, à moins qu'elle ne soit réellement sévère et qu'on soit alors étiqueté "malade" ce qui conduit invariablement à "se faire soigner", …mieux vaut l'ignorer ! Et ça énormement de gens savent hélas très bien faire...
On ferme alors les yeux, on continue ses activités habituelles comme si de rien n'était !
Faire en sorte d'être constamment occupé est habituellement considéré comme un bon antidote, alors qu’y accorder trop d’attention est considéré comme de la "complaisance". La dépression n’est pas prise au sérieux, sauf s’il s’agit d’une dépression grave; pour la plupart des gens, elle est plutôt un état d’esprit agaçant de complaisance envers soi-même,

dû à une situation concrète comme la rupture d’une relation ou la perte d’un être cher, et qui passera si on ne se laisse pas aller !!!

"Ben voyons si tu l'dis bouffi !"
C’est en fonction de sa gravité que la dépression devient un état qui "mérite" qu’on s’y intéresse sérieusement. Notez d'ailleurs qu'on s'interresse à la dépression et rarement à celui qui la vit...
Si l’individu a de la volonté et sait ce qu’il veut, il peut la plupart du temps s’en tirer et poursuivre sa vie... c'est vrai. Mais presque tout le monde ignore que dans ce cas la dépression ne s’en va pas; elle devient simplement plus ou moins inconsciente, ou s’exprime à travers le corps mais aussi à travers parfois plusieurs générations ! Quant à ceux que leur dépression a anéantis, il ne leur est tout simplement pas possible de s’en sortir, ce qui ne reflète pas forcément un manque de volonté ou de la complaisance, comme certains l’imaginent. Peut-être un individu apparemment malheureux est-il en meilleur contact avec ses sentiments qu’un autre qui se domine davantage; ou il est possible, enfin déjà pensable que, quelle que soit notre force, la puissance de l’inconscient soit supérieure ?
Personnellement j'ai une bonne idée de la réponse mais c'est la mienne...
Un tout petit exemple : Le désintérêt pour l’hygiène personnelle est l’une des expressions extérieures les plus fréquentes de la dépression, j'aurais pu dire chez les jeunes comme beaucoup de bien pensants le disent mais non, y'a pas d'âge, je ne parle pas non plus du style vestimentaire car vous pouvez être parfaitement pomponné sous des "loques" l'habit ne fait pas le moine !

et donc pas le sain.
Ces manifestations superficielles de la dépression nous décrivent clairement le processus d’altération qui intervient dans la relation de l’individu avec la réalité extérieure mais aussi ce que ses (soi-disant) amis jugent comme la réalité.
Le sommeil est souvent perturbé, si bien qu’on se réveille très tôt le matin après avoir eu du mal à s’endormir la veille. Là déjà tout le monde applaudit, car la chance n'appartiendrait qu'a ceux qui se lèvent tôt ?
Les habitudes alimentaires peuvent également se modifier: boulimie, anorexie et un recours de plus en plus fréquent à l’alcool. Je crois que la plupart des gens font l’expérience de ce niveau de dépression à un moment ou un autre de leur vie. Mais parfois les symptômes sont plus sévères et plus inquiétants. L’individu est dégoûté par son corps, qu’il trouve affreux; il entre dans un cercle vicieux, car la tendance à négliger son corps conforte le sentiment qu’il est sale et répugnant et donc impropre à se relier à d'autres. Certains fantasmes profondément perturbants peuvent alors faire leur apparition : l’individu croit que son corps pourrit, qu’il sent mauvais, ou qu’il est plein de "mal", noirceur, ou de maladies ou de malédictions. Comme personne ne parle de ce genre de fantasmes et de sensations qui sont un peu gênants, celui qui est profondément déprimé ne se rend pas compte, qu’il s’agit d’expériences courantes, sans doute plus significatives qu’il ne semble à première vue.
Cette charmante description des symptômes classiques de la dépression vous montre qu’une grande partie de ce mystérieux état psychique semble être associée à la relation qu’on entretient avec son corps. Le corps est souvent le premier à exprimer la dépression, parfois même longtemps avant que l’individu ne prenne conscience de l’état d’esprit qui l’accompagne; et c’est lui qui lui semble mauvais, horrible ou putride. La négation de la vie (qui n'est pas encore une idée de suicide et loin de là même) qui caractérise la dépression s’exprime en premier lieu par les sentiments que l’on ressent envers son propre corps. Si son état s’aggrave, l’individu peut simplement rester prostré sans rien faire, et l’on va alors parler de ce que la psychiatrie appelle "dépression nerveuse", où il devient impossible d’évoluer dans la vie normale. On ne peut plus se lever le matin ni aller travailler ni communiquer. On s’englue dans une sorte de torpeur ou de paralysie qu’on ne peut dominer. Ce qui est étrange, surtout lorsque la dépression nerveuse s’accompagne des symptômes les plus flagrants, c’est que souvent l’individu ne ressent rien. Et là l'attention des amis intervient... mais hélas aussi leur sens critique souvent très mal employé...
Nous croyons généralement qu’une personne déprimée se sent affreusement mal ou complétements désespérée. Mais dès lors qu’on ressent et exprime ces sentiments, on est certainement mieux relié à soi-même et sans doute en meilleure santé que celui qui a simplement coupé le courant et ne ressent rien d’autre que de l’apathie.
Peut-être ne faudrait-il même pas appeler dépression cet état qui s’exprime par des émotions, car il s’agit plutôt d’une plongée dans des sentiments sombres ou négatifs. Ce que nous appelons dépression clinique correspond en fait à un désespoir non ressenti. L’individu n’a pas l’impression d’être déprimé, car c’est la dépression qui le possède et non l’inverse.
L’absence de vie, l’apathie et la pagaille qui s’amoncellent dans les placards montrent à l’observateur extérieur ce que l’individu ne peut exprimer, parce qu’il n’éprouve aucun sentiment.
Les fantasmes concernant le pourrissement ou la laideur du corps ne sont pas des sentiments; ce sont des pensées obsessionnelles, tout comme la conviction que la vie ne vaut pas la peine d’être vécue ou qu’on est un raté. Il n’y a aucun sentiment attaché à de telles convictions ou fantasmes obsessionnels. On ne fait rien parce qu’il n’y a pas la moindre lueur d’espoir. Si certains parmi vous se sont vraiment trouvés dans cet état, ils savent bien que celui qui fait une dépression nerveuse ne dira jamais : " Je me sens horriblement mal. " Parce qu’il ne sent rien du tout.
Il semble y avoir une dichotomie dans la manière dont la psychiatrie orthodoxe envisage les états dépressifs sévères. Il y a d’un côté la dépression qu’on impute aux circonstances, et de l’autre celle qui est endogène, c’est-à-dire organique et sans relation avec les événements extérieurs.
Autrement dit, si quelqu’un fait une grave dépression six mois après la mort de sa mère, on supposera qu’elle est due à ce deuil et qu’il la surmontera. Mais c’est en fait plus compliqué qu’il n’y paraît.
Il y a bien de toute évidence un facteur concret qui peut être directement relié à sa dépression. Je me souviens avoir lu un article dans lequel une recherche statistique minutieuse menée sur plusieurs années apportait la preuve formelle que la plupart des gens qui perdaient un être cher tombaient en dépression. Grâce soit rendue aux statistiques, nous n’aurions jamais pu obtenir ce résultat tout seuls ! Quoi qu’il en soit, nous ne pouvons nier que certaines situations particulières de la vie provoquent la dépression. C’est à dessein que j’utilise le terme "provoquer" plutôt que "causer".
Le chagrin, entre autres, peut la déclencher, surtout lorsqu’il n’a pas été exprimé ou reconnu au moment de l’événement douloureux. Lorsqu’un être aimé disparaît ou s’en va, il arrive que l’individu réagisse en refoulant toutes ses réactions émotionnelles, sans reconnaître les terribles sentiments de perte, de rage et de désespoir qui l’habitent. Mais il fait souvent une grave dépression quelque temps plus tard, parfois même beaucoup plus tard, sans raison apparente. (Je ne vous parlement des deuils durant la gestation dont nous pouvons tout aussi bien être victime à travers nos mères)
Quelques conseils judicieux, venant même d’un ami plutôt que d’un thérapeute, vont révéler que le processus de deuil, qui est naturel et inéluctable, n’a pas été effectué; et la dépression est alors une sorte de substitut du deuil, un moyen pour les sentiments refoulés de s’exprimer.
Il peut se passer la même chose lors de la rupture d’une relation, surtout pour ceux qui se montrent parfaitement raisonnables et pensent très bien comprendre ce qui n’allait pas et rendait nécessaire cette séparation. Tout le monde reste ami et montre beaucoup de savoir-vivre, et les sentiments naturels que devrait susciter cette situation qui est, somme toute, une sorte de mort appelant chagrin et deuil, ne sont pas reconnus. Et un peu plus tard, la dépression fait son apparition. Il me semble que cet aspect causal de la dépression, même différée longtemps après l’événement, est assez compréhensible.
Il me semblerait aussi que la psychose maniaco-dépressive devrait être rangée dans la catégorie des dépressions, dans la mesure où les phases maniaques sont en réalité une forme de résistance à la dépression. Mais d’un autre côté, certains n’ont aucune défense.
Donc, en résumé,"la nigredo" comme nous la surnommons est l’image d’une phase particulière du processus alchimique qu'entre autre Jung décrivait lui-même après la perte d'un ami, qui décrit parfaitement un stade du développement et de la transformation psychologiques. C’est une étape nécessaire qui doit précéder les phases ultérieures du processus. La nigredo est une plongée dans l’expérience de la mortalité et dans le monde obscur de l’ombre. Vécue à l’âge adulte, elle est souvent une sorte de régression au cours de laquelle l’ego mature s’effondre, alors que tous les sentiments sombres et primitifs de la petite enfance remontent à la surface.
Le terme "ombre", qui est très général, peut recouvrir toutes sortes d'expériences : nos sentiments d’impuissance, nos complexes d'infériorité, notre difformité, notre côté sombre et primitif. Qui êtes-vous sans votre masque, sans votre persona qui vous rend présentable ? Vous êtes ce crâne qu’elle dissimule. Il semble que l’individu en dépression ne soit plus capable d’utiliser la persona pour voiler ce qui est dessous, ce corps mortel perdu dans les ténèbres et le péché pour les croyants. Nous ne sommes pas des êtres immatériels et éternels, vivant à jamais dans la jeunesse, la beauté et la grâce divines. Nous sommes de simples êtres humains.

Aimons nous vivants et mourrons le plus tard possible, en bonne santé !
Extraits d'études et recherches BDUA.