Crown Prinz a écrit :Bonsoir,
Bon, j'espère être dans les clous en faisant "l'apologie" de la GPA, qui est stricto-sensu une pratique illégale en France.
Je vous épargne l'écueil du sondage : "pour" / "contre" / "ma bite".
Ce sujet touchera davantage les pédérastes que les gougnottes, vu que nous, hélas, pourvus seulement d'une bite et deux couilles, mais sans utérus, on l'a bien dans le cul, et cette fois-ci sans que ça soit très plaisant, pour faire des bébés. La GPA, c'est un peu la seule solution (ou alors, attendre l'agrément de la DDAS 10 ans pour l'adoption, pour ensuite adopter 15 ans plus tard un enfant africain trisomique, le tout en ayant atteint soi-même 60 ans au moment des faits vu que les démarches auront pris 25 ans).
Je vous avoue ne pas bien comprendre le braquage complet qu'il y a sur la GPA. Récemment j'étais tombé sur cet article :
http://www.lemonde.fr/idees/article/201 ... _3232.html
Bon, en soi j'ai été tenté de le prendre à la légère, car je tiens les actuelles principales leaders des mouvances féministes françaises comme un ramassis de gogoles (les divers articles sur l'horreur que représente l'usage de "mademoiselle" ou du chiffre "1" ou "2" sur les cartes vitales pour signifier le sexe, quand en même temps il y a un écart salarial à emploi égal de l'ordre de 25 %, ça me sidère). Cependant, quand même, mine de rien, les voir comme ceci cracher sur la GPA comme s'il fallait être la pire des merdes pour songer y avoir recours, vu qu'à les en croire, ça serait l'Apocalypse, ça m'a peiné.
Peiné et sidéré un peu, de lire des phrases du type :
"La GPA donne la possibilité aux hommes de disposer du corps des femmes pour satisfaire un "droit à l'enfant" que nous récusons.", alors que, sans chercher à jouer au plus con, j'ai assez envie de répondre que "le don de sperme donne la possibilité aux femmes de disposer de la semence des hommes pour satisfaire un "droit à l'enfant" que nous récusons". Et en oubliant bien sûr au passage que la GPA serait aussi et surtout une solution thérapeutique
pour les couples hétérosexuels dont c'est la femme qui est infertile (pour des problèmes liés à l'utérus) - donc dans pareil cas d'école c'est plus dur de simplifier connement les choses en parlant de "domination des hommes sur les femmes", si c'est un couple hétéro qui est le demandeur, bonne femme comprise.
Idem, sidéré de lire :
"la GPA n'est pas une "PMA pour gays". La GPA n'est pas une forme de procréation médicalement assistée : les lobbies pro-GPA entretiennent cette confusion à dessein.", alors que bon... euuuh, si, en fait. Ca sert à faire des bébés avec l'intervention de la médecine entre deux, moi j'appelle ça du "faisage de bébés avec l'aide de technologies médicales".
"PMA et GPA ne relèvent donc pas de la même logique. Il est tout à fait possible d'autoriser l'une sans accorder l'autre." ==> ah oui, pas du tout la même logique, effectivement : un couple infertile qui peut éventuellement engendrer (pour au moins une personne du couple) grâce à l'intervention d'un tiers, c'est radicalement pas la même chose.
J'avoue aussi être un peu abasourdi de voir une association de lesbiennes en signataire : bonjour la solidarité dans l'adversité, j'ai envie de dire. J'ai bien conscience de la logique politique, qui veut qu'il vaut mieux proposer un pack "mariage PMA adoption" qui a ses chances de passer et faire des heureux, plutôt que "mariage PMA adoptions GPA", qui se fera retoquer dans son ensemble. Mais outre que ça n'est pas de cette manière que fonctionne véritable la négociation d'un texte par amendements (où on peut très bien ne voter qu'une partie d'un projet de Loi), je trouve assez hallucinant de voir un groupe de personnes auxquelles l'Etat s'apprête enfin à apporter son aide pour la procréation s'amuser à vilipender le désir de paternité de l'autre moitié des personnes homosexuelles que compte la France. Vouloir faire un vrai bébé avec "son" patrimoine génétique quand on est gouine, c'est trop cool ; vouloir faire un vrai bébé avec "son" patrimoine génétique quand on est pédé, c'est être un sale bâtard d'enculé qui veut asservir les femmes.
Heureusement, ce soir, je suis tombé sur une tribune d'Elisabeth BADINTER, en réponse à cet article complètement con ==>
http://www.lemonde.fr/idees/article/201 ... _3232.html
j'ai été ému par cette analyse, que je trouve d'une finesse et d'une exactitude exceptionnelle. Elle rappelle déjà l'évidence, que sisi la GPA c'est de la procréation médicalement assistée, et surtout, et c'est le passage le plus émouvant de l'article, qu'il est tout à fait possible d'imaginer ces
"GPA éthiques qui sont aussi contraires à la marchandisation des femmes que l'adoption est contraire aux enlèvements d'enfants, et le don d'organes au trafic d'organes."
Si ces sacrées connasses qui ont pondu le texte d'avant pouvaient avoir la moitié du discernement de Mme BADINTER, on n'en serait sans doute pas là.
Bref, j'aime pas trop la stigmatisation dont fait l'objet la GPA en ce moment. C'est un peu comme si, étant pédé, il fallait s'auto-cracher dessus, tordre le cou à son propre désir d'être papa, et faire semblant d'aller dans le sens du poil en disant que bien entendu "la GPA ça va trop loin, faut pas demander ça sinon on n'obtiendra jamais rien".
J'ai 27 ans, je suis encore jeune, mais je n'ai aucune envie que l'intégration de la GPA dans l'éventail de méthodes de PMA disponibles en France prenne 25 ans.