mais de films où sont juste racontées les histoires de personnages à la recherche d'eux-mêmes, de l'acceptation de soi, de l'amour, du désir, mais aussi à la recherche de "valeurs" auxquelles s'accrocher. Je te conseille ça parce que ça permet de dédramatiser et de relativiser l'homosexualité (d'en faire une chose normale en somme), mais aussi de se rendre compte, par contraste ou par ressemblance, de qui nous sommes, de ce que nous cherchons, de ce que nous voulons, de ce que nous ne voulons pas.On nous bombarde sans arrêt de culture hétéro : films, livres, pièces de théâtre où l'amour se conjugue à la sauce hétéro. Dans ce contexte culturel, c'est parfois difficile de se dire que d'autres "histoires" sont possibles, surtout si on n'a pas d'amis gays et qu'on est timide. Les gens ne racontent pas leur vie spontanément. On ne se rend pas compte de la vie des homos. Voir des films gays, ça nous "raconte" des histoires un peu différentes, et ça fait du bien, quand on se pose des questions sur notre sexualité. On se rend compte des difficultés et des douceurs qu'il y a à être soi-même.
Les livres aussi, les livres qui racontent des histoires entre personnes du même sexe, ça donne confiance en soi quand on est gay. Si tu aimes la littérature, tu peux lire Genet (Miracle de la rose ou Journal d'un voleur). Le narrateur est un homme vivant son amour pour d'autres hommes de manière on ne peut plus spontanée. Il décrit la beauté d'autres hommes et je trouve sa façon de les aimer intéressante et belle. Genet lui-même était homosexuel, et il savait donc de quoi il parlait.
Un petit extrait, pour toi, de Journal d'un voleur :
Un autre extrait, cette fois-ci, de Miracle de la rose :Je nomme violence une audace au repos amoureuse des périls. On la distingue dans un regard, une démarche, un sourire, et c'est en vous qu'elle produit les remous. Elle vous démonte. Cette violence est un calme qui vous agite. On dit quelquefois : "Un gars qui a de la gueule." Les traits délicats de Pilorge étaient d'une violence extrême. Leur délicatesse surtout était violente.
Si tu n'aimes pas la littérature, les films me paraissent la meilleure solution. Je suis sûre qu'il doit y avoir des listes de films où l'histoire d'amour est entre deux gays sur internet.Si mon amour pour Divers et l'adoration que j'ai vouée à Harcamone me troublent encore, malgré cette légèreté que j'ai découverte en lui, Bulkaen était la chose présente. Il était celui qui est. Je ne l'imaginais pas, je le voyais, je le touchais et, grâce à lui, je pouvais vivre sur la terre, avec mon corps, avec mes muscles. (...)
Bulkaen le regarda dans les yeux d'une telle façon que l'autre n'osa pas nous dire un mot, il s'enfuit. Ce regard m'enchanta par sa dureté. Je devinais ce que serait mon sort si un tel regard me transperçait un jour et ce qui s'ensuivit m'épouvanta encore car, pour se poser sur moi, les yeux de Bulkaen s'adoucirent jusqu'à n'être qu'un rayon de lune frissonnant de feuilles et sa bouche sourit. Les murailles s'effritaient, le temps tombait en poudre, Bulkaen et moi demeurions debout sur une colonne qui nous élevait toujours plus haut."
Enfin, si tu ne sais pas ce que veut ton coeur, ferme les yeux, respire un grand coup. Puis imagine-toi embrasser une fille que tu trouves jolie. Ensuite, imagine-toi embrasser un garçon qui te fait de l'effet. Qu'est-ce qui te fait le plus vibrer ? Ou bien, imagine-toi avoir une copine agréable, belle, intelligente. Ensuite, imagine-toi avoir un copain agréable, beau, intelligent. Entre les deux, qu'est-ce qui fait le plus battre ton coeur ? Qu'est-ce qui t'émeut ou te touche le plus ? N'as-tu pas déjà la réponse ?
Sauf si tu le demandes, bien entendu. Attention,ça risque de devenir un nid à trolls intello 
, Kliban : je pense que le choix ne peut se faire qu'entre le refoulement du désir (en suivant les valeurs homophobes qui nous imprègnent plus ou moins, selon les personnes et les milieux) ou l'expression du désir (qui exige une réflexion et un bouleversement des anciennes valeurs - homophobes - pour en adopter de nouvelles).
et je me dis : heureusement que j'appartiens au groupe des niais ! ce n'est pas pour rien.