Eh bien moi, j'ai découvert l'homophobie pour la première fois de ma vie.
Je savais que ça existait hein, mais, j'avais eu la chance de ne pas y avoir été confrontée personnellement.
(A part dans ma famille mais vu qu'ils me méprisaient déjà pour d'autres raisons, je n'ai pas spécifiquement associé leur comportement de cons à mon homosexualité mais juste au fait que c'étaient des connards

.)
Bref. Je l'ai donc découverte récemment et j'ai récupéré toutes mes années de retard en la matière en quelques semaines.
La chute fut dure.
Je n'ai pas été prise à partie moi, en tant que Sarablue, mais, dans tous les commentaires du lectorat des journaux quels qu'ils soient, dans les réflexions anodines de boulot quand le sujet était mis sur le tapis, dans la manipulation journalistique de ceux qui prenaient clairement parti en annonçant de faux chiffres, de ceux qui préféraient faire leur Une avec les anti, des documentaires sur le sujet...Bref, dans chacun d'eux,
les homosexuels, les déviants, les fous, les inférieurs, la "minorité non prioritaire", c'était moi. C'était vous aussi, mes amis, pour ceux que je connais. Et ça, c'était pas marrant.
Ca ne m'a pas chagrinée. Ca m'a foutue en rage et ça m'a fait réflechir. Une de ces nombreuses réfléxions que j'avais déjà à propos d'autres trucs où je me demandais "pourquoi? et surtout "comment?"
Je n'ai jamais été spécifiquement patriote ou chauvine, bien au contraire. Sans cracher sur la France, je ne la portais pas aux nues mais je dois avouer que ces derniers temps, je me suis même mise à la rejeter.
J'ai bien conscience que malgré le tas de boue qui nous a déferlé sur la tête ces derniers mois, la France reste tout de même bien plus vivable que des tas de pays où ce message ne pourrait même pas être écrit en public sous peine de me voir flagellée/violée/torturée/assassinée, mais, tout de même. Nous faisons partie d'un des pays du monde censé être évolué, éclairé...
Ben c'est raté.
J'ai été choquée de cette marée d'homophobie latente qui ne demandait qu'à exploser. Et plus que jamais, je ne comprends pas mes "semblables" qui ne le sont pas tant que ça (et j'en suis assez contente).
J'ai encore moins d'espoir en le genre humain et je deviens de plus en plus misanthrope haha.
Mais, le côté positif de l'affaire (car il en faut bien un, sinon ça serait invivable), c'est que ma mère s'est découvert un nouveau cheval de bataille qui lui a ouvert les yeux sur deux ou trois trucs et qu'à plusieurs reprises j'ai pu être fière d'elle. Et puis, je sais aussi qu'on oeuvre pour le bien, pour l'humain, pour le respect de l'individu en tant qu'être libre et maître de sa vie et de son corps et ça, l'air de rien, ça fait du bien.
Par contre, je n'oublierai pas. Je suis du genre rancunier et même si je n'ai pas le désir absolu de vengeance, rien ne s'effacera. Ce passage de ma vie, de notre histoire, contribuera à continuer de nous construire.