Il y a beaucoup de choses qui me chiffonnent dans ta réponse. On va y aller petit à petit ^^
Soupir a écrit :Donc, on est pas égaux parce qu'on est tous différent. C'est peut-être évident pour certains mais y'en a toujours qui te balanceront "MAIS NON, ON EST TOUS PAREIL, TOUS LES MEMES".
Il me semble que tu fais ici un lien entre deux données qui n'interviennent pas au même niveau.
Pour reprendre une typologie classiquement admise (Rousseau,
Discours sur l'origine et le fondement de l'inégalité entre les hommes) :
-une inégalité naturellement fondée qui te fait, à juste titre, dire que nous sommes tous différents
-une inégalité politique qui se fonde sur les conventions politiques et sociales, inégalité "
autorisée par le consentement des hommes". C'est à celle-ci que s'adresse le discours "tous pareils, tous les mêmes" et qui fait que les différentes déclarations des droits de l'homme insistent sur "les hommes naissent libres et égaux en droit et en dignité". Cette égalité là se fonde sur les représentations de l'état de nature et des théories du contrat social (théories fastidieuses à reproduire ici).
Dès lors, tu escamotes cette différence et fais, à mon sens, intervenir deux choses qui n'ont pas de liens.
Inégalité par rapport à n'importe quoi, quelqu'un qui est né plus grand que moi aura plus de chances de courir plus vite que moi. Quelqu'un qui est né aveugle ne peut pas voir, moi si. Pour revenir au sujet, un homosexuel ça n'est pas un hétéro, ils sont différents, on ne peut pas leurs accorder la même chose. Exemple stupide: A quoi bon fonder une assos qui aide les jeunes homos perdus pour les hétéros vu qu'ils ne sont pas homos ? Ils n'ont pas les mêmes besoins.
Exemple mal choisi, à mon avis : l'existence d'associations d'aide et de soutien pour les homos ne constituent pas un droit. Dès lors, un choix discriminant de public n'a pas de lien avec la notion de droits, qu'ils soient politiques et sociaux. Au contre, ce genre d'associations relèvent d'actions privées et/ou publiques parce qu'un problème estimé comme préoccupant a été identifié. J'enfonce donc le clou : ce genre d'actions ne relève pas d'un droit spécifiquement lié à la condition d'homo, car il est tout à fait possible de faire exactement l'inverse pour les hétéros.
Cependant, ce n'est pas parce qu'on ne leurs accorde pas la même chose, qu'ils ne peuvent pas arriver à la même conclusion. Exemple stupide n°2: Je marche avec mes jambes du point A au point B, un paraplégique se fait pousser dans un fauteuil du point A au point B. Le paraplégique a eu le droit à une personne à son service. On est donc arrivé au même point tous les deux, mais pas de la même manière.
Petit point notionnel : ce que tu défends à un nom et s'appelle l'équité. Le principe de l'équité est de prendre en compte les différences pertinentes pour les intégrer dans le traitement social et juridique des individus. L'égalité revient à traiter tous les individus de la même manière indifféremment de tous les critères possibles et imaginables.
Pour donner un exemple concret : l'impôt sur le revenu est un principe équitable car il ne touche pas de la même manière selon les revenus ; la TVA, que tout le monde paye en consommant, et au même niveau, est un principe égalitaire.
Fin de la parenthèse
Acceptons de nous placer dans une perspective équitable. A nouveau, je doute de la pertinence de l'exemple. Déjà, il suppose que l'aide médicale soit liée à l'action étatique et inscrite dans le droit (alors qu'elle pourrait être privée, et rejoindrait alors mon argumentation plus haut). Mais supposons. Cette différence de traitement est alors socialement justifiée par la condition même du paraplégique. Or, dans le cas de l'homoparentalité, tu n'as pas encore fait preuve que la différence de traitement était justifiable. En quoi refuser un couple homo d'adopter serait la condition à un futur meilleur pour la société dans sa globalité que si l'on l'autorisait ? C'est à cette question qu'il faut que tu répondes en prouvant que l'orientation sexuelle est un caractère suffisant pour justifier une différence de traitement.
Pour résumer : tu semble supposer ce traitement comme équitable. Or, tu n'en as pas fait la preuve, puisque l'on ne sait en quoi cette différence de traitement permet à chacun d'atteindre le même objectif (quel objectif, d'ailleurs ?). A toi d'argumenter pour fonder rationnellement ton point de vue (après, je te laisse en paix, promis !

).
Par contre, répondre à toutes ces questions présuppose que l'adoption est un droit (ce dont, personnellement, je doute). Tu peux te défausser d'y répondre, mais alors, il te faudra faire la preuve que l'adoption n'est ni un droit, ni une procédure administrative (égalité de tous en droits, égalité de tous devant l'administration).
Pour moi c'est la même chose qui doit être appliqué en société, un homo n'est pas un hétéro, donc on devrait prendre le temps de réfléchir à la question du mariage par exemple, au lieu de répondre machinalement "IL FAUT L'EGALITE DES DROITS" puis ensuite réclamer encore et encore des choses.
Je t'assure qu'on peut être pro-mariage ET y avoir réfléchi ^^
Tout comme on peut proposer des solutions alternatives, revenant au même principe de l'égalité en droit et de droit.