Homosexualité: Acquis ou inné? Choix ou fatalité?

Débats Gay et Lesbien

L'homosexualité est:

Un choix conscient
9
4%
Une acquisition inconsciente
36
15%
Une acquisition ET un choix inconscient
45
19%
Une fatalité inévitable
9
4%
Une caractéristique innée
44
18%
Une fatalité inévitable ET innée
13
5%
Ca dépend vraiment de l'individu en question
51
21%
Rien de tout ca, t'as fumé ma pauv'e!
31
13%
 
Nombre total de votes : 238

Levitz
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Inscription : jeu. mai 13, 2010 4:31 pm

Re: Homosexualité: Acquis ou inné? Choix ou fatalité?

Message par Levitz »

OFF-Topic :
Merci Ray Steam, faut que je le retienne!
Concernant le sujet, c'est une question que je ne me pose pas trop. Je suis bien dans mes baskets, c'est le principal. Rapidement, je pense qu'il y a eu dans mon histoire familiale des ingrédients pour être gay : un père qui était distant (ou que je perçois comme ça), n'ayant pas su jouer son rôle de père, n'en ayant pas eu lui-même et de mon côté un fort attachement à ma mère (et mon père ne s'est pas interposé dans cette relation, il n'a pas pris sa place et ne m'a pas remis à la mienne). Mais je sais bien que cela ne suffit pas.

J'ai répondu une acquisition inconsciente.
ExMembre

Re: Homosexualité: Acquis ou inné? Choix ou fatalité?

Message par ExMembre »

OFF-Topic :
De rien, Levitz, je me souviens toujours de ce cours avec plaisir :wink:
Idem que Levitz. Père distant. Après, mon père s'est beaucoup plus occupé de mon frère, il est devenu hétéro et homophobe. Simpliste ? Réducteur ? M'en fous. Je vote aussi pour l'acquisition inconsciente.
Pacô
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Inscription : jeu. nov. 11, 2010 10:58 pm

Re: Homosexualité: Acquis ou inné? Choix ou fatalité?

Message par Pacô »

Indigo a écrit :
OFF-Topic :
Juste comme ça - tu vas voir un psychiatre quand tu as une gastro ? C'est assez original. :gn:
L'erreur serait justement de confondre psychiatre et psychanalyste.
Mais je concède, on ne va pas plus voir un psychanalyste pour une gastro entérite. L'exemple était foireux :).

La métaphore du barbu me plaît, je pense que je vais la retenir. Très bon prof au passage, je pense ;).

Mais ça reste tout de même des théories ; moi-même je suis tout bonnement incapable de préciser avec exactitude depuis quand je suis attiré par les garçons et encore moins de situer le point de déclic.
Alors parfois je me demande comment des hétérosexuels comme Freud peuvent en savoir plus que nous, sans même avoir vécu le processus.
Zünisch
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Re: Homosexualité: Acquis ou inné? Choix ou fatalité?

Message par Zünisch »

Pacô a écrit :Je ne crois pas en la génétique pour ce qui est de l'homosexualité.
Les plus brillants scientifiques se heurtent à la question (et ont aussi peut être de meilleurs problèmes à solutionner avant celui-ci ?).
La génétique étant une discipline récente (et la génétique des comportements ont en parle même pas), le fait que les scientifiques les plus brillants se heurtent à la question ne me paraît pas être la bonne voie pour réfuter l'intervention de la génétique dans l'homosexualité. Si dans 50 ans, on en est toujours au même point sur le sujet, ça pourra peut être être un indice mais là, je ne suis pas sûre qu'il soit valable. :s
Pacô
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Re: Homosexualité: Acquis ou inné? Choix ou fatalité?

Message par Pacô »

Zünisch a écrit : La génétique étant une discipline récente (et la génétique des comportements ont en parle même pas), le fait que les scientifiques les plus brillants se heurtent à la question ne me paraît pas être la bonne voie pour réfuter l'intervention de la génétique dans l'homosexualité. Si dans 50 ans, on en est toujours au même point sur le sujet, ça pourra peut être être un indice mais là, je ne suis pas sûre qu'il soit valable. :s
En fait, il me semble surtout que les plus brillants scientifiques réfutent en bloc l'hypothèse de la génétique.
Ayant brièvement étudié le domaine durant mes modestes années vouées à l'art des sciences, il me paraît clair que les gènes programment beaucoup de choses dans le corps, comme la couleur des cheveux ou des yeux, le nombre de poils pubiens ou encore les odeurs... mais ils n'ont rien à voir avec les goûts et les couleurs.
Et ça semble logique, parce que tous les messages codés sont distribués de façon à commander un élément de l'organisme, avec un message clair, précis et répétitif (et même multiplié).

Comment peut-on programmer des choses aussi subjectives que les goûts ? =/
Tout le monde s'est bien rendu compte que nos goûts évoluent : au début on aime Alizée, puis après on se rend compte que ce n'est pas si génial que ça.
Les gènes ne peuvent pas diriger cela ; et ça rentre dans le domaine du cerveau. Celui qu'on connait pas toujours très bien ;).
Kefka
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Re: Homosexualité: Acquis ou inné? Choix ou fatalité?

Message par Kefka »

Etant donné que le caractère génétique de maladies comme la schizophrénie et de la dépression est clairement établi ou encore l'identification des gènes associés à l'agressivité comme la monoamine oxydase, je ne jetterais pas en bloc l'idée d'une génétique des comportements. Les interactions doivent être être extrêmement complexes entre la génétique, le hasard et l'environnement, mais il se peut qu'il y ait tout de même une influence des gènes.
Indigo
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Re: Homosexualité: Acquis ou inné? Choix ou fatalité?

Message par Indigo »

Je pense que la question de la génétique est beaucoup plus complexe qu'un truc figé dans le marbre. En effet, tous les gènes ne s'expriment pas partout ni tout le temps. Que ce soit au niveau purement cellulaire, ou au niveau de l'individu : par exemple, ce sont des gènes différents qui vont coder pour l'hémoglobine foetale et pour l'hémoglobine "adulte". Le cas des cheveux des nouveaux-nés qui foncent avec le temps est aussi assez parlant : il n'y a pas eu de modification du génome, a priori, et pourtant, il y a évolution du phénotype. Sans même parler du mécanisme de la puberté, qui a d'énormes effets sur le comportement (hormones etc).

Sans parler du concept de "terrain génétique favorable à", que ce soit des cancers, des maladies cardiovasculaires, ou même un goût immodéré pour le fromage de chèvre (quoi que je ne suis sûr de rien pour ce dernier cas :mrgreen: )
Pacô
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Re: Homosexualité: Acquis ou inné? Choix ou fatalité?

Message par Pacô »

En juillet 1993, un généticien avait pu démontrer l'existence d'un gène qui serait susceptible de causer l'homosexualité.
Son idée n'était pas bête : après avoir remarqué que la concentration homosexuelle était plus visible dans des familles où les femmes étaient plus nombreuses, il a analysé le gène X des êtres masculins appartenant à ces lignés.

Il aurait selon lui découvert une anomalie dans cette portion du chromosome. Il l'a nommé gène et a établi que c'était le gène de l'homosexualité.
Sur le coup, ça tenait debout et ça a fait la joie des médias. Les associations LGBT l'ont un peu moins crié fort :
=> d'un côté, elles ont apprécié l'idée qu'on puisse affirmer que l'homosexualité n'était pas un caprice des hommes et des femmes, mais bien une fonctionnalité génétique
=> d'un autre côté, elles ont beaucoup moins aimé qu'on parle d'anomalie chromosomique pour qualifier l'homosexualité.

Car oui, Indogo, tu me parles de gènes qui s'expriment au niveau cellulaire... incompréhension biologique ? Les gènes ne s'expriment qu'au niveau moléculaire, et c'est ce qui a des répercussions sur le niveau cellulaire puis macroscopique.

Toutefois, on ne peut pas dire : "En effet, tous les gènes ne s'expriment pas partout ni tout le temps. Que ce soit au niveau purement cellulaire, ou au niveau de l'individu."
Le gène s'exprime au niveau moléculaire, point barre.

Ensuite, selon les mutations du gène, selon les combinaisons qu'il a avait avec d'autres segments du chromosome, on peut parler d'altération du niveau cellulaire, puis du niveau macroscopique.
Et c'est ce qu'ont opposé les scientifiques qui ont démonté la thèse du docteur Hamer (le généticien américain en question). Un seul gène en lui-même, on s'en est rendu compte plus tard, ne peut pas être la cause immédiate de l'individu entier.
A la rigueur, on peut parler de mutations combinées, mais il faudrait que chaque individu gay rencontre la même mutation, c'est-à-dire une chance de 2 puissance 28 (ce qui en fait beaucoup, calcule si tu veux).

Car c'est ce qui se passe dans la modification de notre chevelure ou encore d'une partie de notre corps humain, bien que ça aille encore plus loin puisque la puberté est inscrite dans la programmation du gène.

Bref, plus ça va et plus l'hypothèse de la génétique tourne au ridicule. du moins du gène "gay".
Par contre, il n'est pas impossible qu'on décèle un jour des combinaisons génétiques qui conduisent à telle réaction sur telle propriété de l'encéphale (encéphale de je ne sais plus quel côté, mais on a réussi à prouver duquel provenait nos goûts et nos sentiments. D'ailleurs à ce sujet, l'amour serait renvoyé à une simple réaction chimique. C'est moins glamour hein ?). Mais moi ce qui me chagrine, encore une fois, c'est qu'on risque de tomber sur l'os : c'est une anomalie qui s'est formée par altération du code génétique au cours des générations.
Et ça ne va pas arranger l'image de l'homosexuel...
Dernière modification par Pacô le lun. nov. 15, 2010 12:16 am, modifié 1 fois.
Hamma
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Re: Homosexualité: Acquis ou inné? Choix ou fatalité?

Message par Hamma »

Pacô a écrit :Car oui, Indogo, tu me parles de gènes qui s'expriment au niveau cellulaire... incompréhension biologique ? Les gènes ne s'expriment qu'au niveau moléculaire, et c'est ce qui a des répercussions sur le niveau cellulaire puis macroscopique.
Toutefois, on ne peut pas dire : "En effet, tous les gènes ne s'expriment pas partout ni tout le temps. Que ce soit au niveau purement cellulaire, ou au niveau de l'individu."
Le gène s'exprime au niveau cellulaire, point barre.
Si ça c'est pas de la contradiction :-P
Bon, pour sa défense, je suppose très volontiers qu'Indigo parlait de l'expression de gènes localisée à certaines cellules. Promoteurs sélectifs et inductifs (tiens, ceux-là pourraient nous renvoyer sur une cause hormonale?), etc, qui sont à la base des fonctions très variées selon les types et localisation cellulaire.
Un seul gène en lui-même, on s'en est rendu compte plus tard, ne peut pas être la cause immédiate de l'individu entier.
Moui. Et depuis quand l'homosexualité d'un individu le caractérise dans sa totalité? Tu n'es pas sans savoir qu'il suffit d'une variation allèlique pour modifier un phénotype particulier. Dans la mesure où l'attirance sexuelle se réduirait donc à cela, un phénotype isolé, on peut supposer qu'elle dérive d'un seul gène, non?
Pacô a écrit :Mais moi ce qui me chagrine, encore une fois, c'est qu'on risque de tomber sur l'os : c'est une anomalie qui s'est formée par altération du code génétique au cours des générations.
Et ça ne va pas arranger l'image de l'homosexuel...
Oui, enfin, dans la mesure où, de l'inné ou de l'acquis, les deux ont de grands avantages et de grands inconvénients (thérapie gènique pour exterrrrrminer l'espèce/diabolisation de celui qui "choisit" d'être """""contre-nature"""")... je reste persuadée pour ma part qu'invoquer un savant mélange génome/environnement est la meilleure façon d'aborder la problèmatique. Comme le disait Kefka, la schizophrènie et autres pathologies psychiques ont une influence génètique, pourquoi n'en serait-il pas de même pour les affinités, dans la mesure où à peu près tous les phénotypes établis par nos chromosomes sont modifiables via intervention extérieure.
Indigo
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Re: Homosexualité: Acquis ou inné? Choix ou fatalité?

Message par Indigo »

Pacô a écrit :Car oui, Indogo, tu me parles de gènes qui s'expriment au niveau cellulaire... incompréhension biologique ? Les gènes ne s'expriment qu'au niveau moléculaire, et c'est ce qui a des répercussions sur le niveau cellulaire puis macroscopique.

Toutefois, on ne peut pas dire : "En effet, tous les gènes ne s'expriment pas partout ni tout le temps. Que ce soit au niveau purement cellulaire, ou au niveau de l'individu."
Le gène s'exprime au niveau cellulaire, point barre.
Vulgarisation, à vrai dire. Je pourrai aussi parler de phénotype associé à l'expression d'un allèle d'un gène, mais ça n'apporterait pas grand chose.
Mais là il ne s'agit que d'une question de vocabulaire, qui ne traite pas du tout du fond de mon message : l'expression des gènes n'est pas la même à tout instant de la vie. Que ce soit celle de la cellule, ou celle de l'individu dans son ensemble (et auquel cas, pas forcément dans toutes les cellules).
(EDIT: Merci Hamma d'avoir éclairci e point pour moi :) )
Bref, plus ça va et plus l'hypothèse de la génétique tourne au ridicule. du moins du gène "gay".
Sauf que l'hypothèse "du gène gay" n'est pas celle considérée actuellement. C'est une hypothèse épigénétique : interaction entre génome et environnement.
Mais moi ce qui me chagrine, encore une fois, c'est qu'on risque de tomber sur l'os : c'est une anomalie qui s'est formée par altération du code génétique au cours des générations.
Et ça ne va pas arranger l'image de l'homosexuel...
Encore une question de vocabulaire : toute variation n'est pas une anomalie. Mais c'est vrai que cette question de vocabulaire est très épineuse. Une variation n'est pas considérée comme une mutation, ou une anomalie, que si elle n'est pas très répandue dans la population. Donc, entre un blond et un brun, aucun des deux n'est un mutant. Mais après on a le problème avec la large population hétérozygote pour l'allèle morbide du gène dont l'expression (récessive par rapport à l'expression de l'allèle non morbide du gène) est responsable du phénotype de la drépanocytose, qui confère à sa population une résistance au palu. Parce que bon, ça reste un allèle morbide.
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