Aux profs! Aux amoureux de l'Histoire! Aux Scientifiques.

Débats Gay et Lesbien
Guillaum.
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Message par Guillaum. »

moniiique a écrit :Ouip je suis d'accord avec Zphyr, mais ça a déjà été dit sans pour autant stopper l'inflammation du débat ici. Quand on bosse en lycée pro comme c'était mon cas l'an dernier et l'année d'avant, on voit bien de l'intérieur que ce type de réformes n'ont pas du tout de but pédagogique, mais qu'il s'agit d'enlever des nombres d'heures (DHG) aux établissements et donc de fermer des postes. Avant tout. Le reste n'est effectivement qu'habillage. Les bac pro 3 ans étaient déjà une belle porte ouverte à la politique de la casse.
Pour exemple dans mon lycée avec cette réforme ils prévoient la suppression de trois profs d'histoire-géo. Trois pour le seul lycée. Pour le coup, ça va faire des économies. Voir sur le long terme ne semble pas être leur priorité...
:? :pascontent:
Darkel
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Message par Darkel »

Dernière actu sur ce sujet :

http://www.rue89.com/schaub/2009/12/06/ ... -a-rebours

Il pourrait y avoir marche arrière...
Luka
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Message par Luka »

Article du Monde, des universitaires s'indignent de la suppression de l'histoire géo en Terminale S :
http://www.lemonde.fr/savoirs-et-connai ... id=1229424
Kliban
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Message par Kliban »

Et enfin du Comité de Vigilance face aux Usages Publics de l'Histoire : ceci (clic clic, affriolant/e gauchiste).
Tempérance
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Message par Tempérance »

Kliban a écrit :Et enfin du Comité de Vigilance face aux Usages Publics de l'Histoire : ceci (clic clic, affriolant/e gauchiste).
Je l'ai lu et j'ai relevé cette phrase :

"Elle rétablit une école d’un autre âge, celle du cours magistral, dans lequel le professeur, réinvesti d’une autorité patriarcale, délivre le savoir à des élèves collectivement infantilisés."
C'est exactement ce qui se passe en milieu professionnel, les équipes de management "infantilisent" les personnes qui sont sensées être malgré tout inventives, autonomes, polyvalentes, réactives et productives :shock: Un non sens total ou l'illustration parfaite de ce que de plus en plus de personnes trouvent le courage de révéler : la volonté d'exercer une manipulation par des injonctions contradictoires :?




et aussi ...à la fin de l'article, le dévoilement de ce qui se trame pour de plus en plus de milieu (privé, associatif et maintenant public) :
"Au-delà, comme nos collègues de Sciences économiques et sociales, nous pensons que les réformes annoncées font fi du rôle des sciences humaines et sociales dans l’éducation de nos futures générations : sous le prétexte de professionnaliser l’enseignement, c’est l’apprentissage d’une citoyenneté critique et de la culture humaniste qui, une fois de plus, se voit sacrifié sur l’autel de l’utilité et de la rentabilité à courte vue."

La question que je me pose face à ce constat, c'est comment les personnes qui érigent, cautionnent et défendent cette volonté de trancher dans ce qui justement permettent à des élèves de devenir des hommes et de femmes critiques et donc (on l'espère) responsable pour eux même et pour le pays dans lequel ils vivent, comment ces personnes arrivent-elles encore à croire à un quelconque bienfait dans ce qu'elles veulent à tout prix nous imposer ?

Comment tous ces décideurs ne voient-ils pas que le retours sera terrible, je n'ignore pas qu'une société a sa propre "vie", ses propres "luttes" de fond qui entraînent des changements de cap inéluctables mais là, arriver à anihiler autant de savoir faire, cela confère à une volonté mortifère.



Qu'est-ce qui sous-tend cette volonté inflexible ?
alors là, c'est un verbe auquel je penses souvent, mais il y a peu de synonyme efficace pour lui :lol:




Il n'existerait alors que la seule optique de préciper le mouvement pour s'adapter à ce qui restera encore debout en espérant faire partit de ceux qui survivront sans s'occuper outre mesure du prix à payer ?


En un mot (enfin presque) : que voient-ils, que nous nous refuserions de voir ? Enfin, une dernière interrogation (pour la route :wink: ), sommes nous donc si peu résistant(e)s aux difficultés qui se profilent devant nous qu'ils nous faillent accepter de sacrifier ce qui a fait ce que nous sommes ?
Lyanes
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Message par Lyanes »

Darkel, Luka, Kliban .. merci. A la lecture de vos articles choppés ici et là... je ne suis pas rassurée pour deux sous!
Finalement le papier de Rue 89 rejoins ce qui c'est fait jour ici même, à savoir le divorce des sciences et des lettres. Alors même que Pécresse tentait, elle, de réconcilier ces deux entités par le biais d'une licence à la carte!
Et je te rejoins complétement Tempérance, j'aime ces questions que tu (te) posent et nous fait partager.
Dans l'absolu, oui c'est un débat politique. Ou plutôt de la chose publique.

Tempérance a écrit : C'est exactement ce qui se passe en milieu professionnel, les équipes de management "infantilisent" les personnes qui sont sensées être malgré tout inventives, autonomes, polyvalentes, réactives et productives :shock: Un non sens total ou l'illustration parfaite de ce que de plus en plus de personnes trouvent le courage de révéler : la volonté d'exercer une manipulation par des injonctions contradictoires :?
[...]
En un mot (enfin presque) : que voient-ils, que nous nous refuserions de voir ? Enfin, une dernière interrogation (pour la route :wink: ), sommes nous donc si peu résistant(e)s aux difficultés qui se profilent devant nous qu'ils nous faillent accepter de sacrifier ce qui a fait ce que nous sommes ?
Tu mets des mots sur ce que je vis au quotidien, c'est un hors sujet, mais je tenais à te remercier au passage!

moniiiiiique, quand tu évoques une politique de "la casse", c'est très (trop?) connoté. La casse de la fonction publique, la casse du système, ce sont des termes qui ne sont pas entendus dans leur sens premier par nombre de citoyens, hélas!
Luka
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Message par Luka »

Comme toi Lyanes je trouve ça dommage (bien que je suis une pure littéraire) qu'on laisse de moins en moins le choix (suppression de l'option maths en L, suppression des maths en 1ère L, suppression de l'HG en socle commun) qu'on cherche de moins en moins à former des gens accomplis (mon idée de quelqu'un d'accompli dans un monde utopique où ce qui est dit sur le papier se réaliserait) pour se tourner vers l'homme efficace, le robot qui est excellent à son poste mais incapable de s'adapter à un autre. Je crois que c'est Kefka qui a un moment mentionnait les humanistes, et j'avoue que cet attrait pour la connaissance dans son ampleur et dans sa diversité m'a toujours passionnée (même si je n'en suis pas une bonne représentante).

Puis, ça me fait encore plus chier quand je vois que les meilleures universités américaines se tournent elles vers ce système de la pluridisciplinarité au maximum avec les College of liberal Arts qui en gros sont partagés en trois : matières obligatoires pour ta spécialisation, matières "générales" obligatoires et matières au choix. Pour les matières générales obligatoires ça inclue : sciences, maths (bon, un niveau minimum hein mais existant tout de même), littérature/méthode (un minimum aussi), sciences sociales de "réflexion" (philo, socio, anthopo, psycho...), sciences sociales de connaissance du monde (histoire, histoire de l'art, géo). Et dans les matières au choix, c'est vraiment au choix. Etudiante en littérature, je peux sans problème prendre des cours de politique, de cinéma, de business, de phychologie, de langues, d'histoire, d'économie, de finances, de communication, de religion, de philo, d'urbanisme, etc, et ce avec une répartition environ égale (35, 35, 30) en pourcentage entre les différentes catégories. Parce qu'on considère que préparer à un métier est une utopie (je parle de fillières générales et non technologiques, hein) dans un monde où on aura probablement à en changer plusieurs fois, et que la spécialisation réelle viendra au niveau supérieur (master, doctorat) ou ne viendra pas, mais qu'être capable de gérer les changements, de réfléchir, de ne pas se reposer sur des connaissances mais d'être en perpétuelle recherche, et d'acquérir des savoir-faire que l'on peut transférer d'un champ à un autre, est le plus important.

C'est une stratégie inverse à celle de l'hyper-spécialisation et l'un et l'autre sont défendables je crois. Mais celle que je viens de présenter a au moins l'avantage de ne pas seulement voir le métier/l'argent/l'efficacité mais aussi de prendre en compte l'être humain. Qui, quoi qu'il arrive devra s'inscrire dans le monde, et autant qu'il le fasse avec le plus d'outils possibles à sa portée.

C'est aussi pour ça que j'admire la prépa littéraire maths (B/L). Considérée comme une prépa littéraire, elle inclue un programme je crois quasiment équivalent en maths à celui de Maths Sup/Maths Spé, tout en privilégiant quand même les matières littéraires (littérature, histoire, langues, philo...). Pour y entrer, il faut avoir fait S (ou une très bonne ES option maths), mais c'est là l'idée que je me fais de l"homme accompli". Celui qui aurait un livre de Kant à la main et une calculette dans l'autre. Bon d'accord, ça doit pas être drôle comme vie, mais quand même.

En bref, je n'ai pas lu le projet de Pécresse mais sur le principe, je suis a priori pour.

Enfin, pour appuyer Lyanes, c'est forcément un débat politique, puisqu'étymologiquement cela vient de πόλις, la cité, et que donc ce sont les choses qui concernent la cité. L'éducation en est forcément l'un des centres, en plein coeur et cela ne peut qu'amener le débat parce que c'est trop important et trop large pour qu'un consensus se forme. La cité ne peut que s'intéresser à ce qui va assurer son avenir. Puis les débats échappent rarement à la politique.

http://www.lemonde.fr/societe/article/2 ... id=1229424
Pour terminer, un petit article qui montre que chacun va s'écharper pour défendre son bout de viande, son horaire et que même les maths s'y mettent (perte d'heures en 1ère S). De quoi bien relancer une petite guerre à qui est le plus important. J'espère juste qu'on se rendra compte que là dedans, le seul ennemi c'est la rentabilité.
Dernière modification par Luka le lun. déc. 07, 2009 10:27 pm, modifié 1 fois.
aldo
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Message par aldo »

Luka a écrit :Considérée comme une prépa littéraire, elle inclue un problème je crois quasiment équivalent en maths à celui de Maths Sup/Maths Spé.
Euuuuuuh....
Luka
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Message par Luka »

Je retire ce détail, je n'arrive pas à confirmer ni à infirmer. Je suis certaine qu'on me l'a dit cependant.
aldo
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Message par aldo »

Luka a écrit :Je retire ce détail, je n'arrive pas à confirmer ni à infirmer. Je suis certaine qu'on me l'a dit cependant.
Apparemment le niveau est très semblable à celui de prépa commerciale option scientifique. C'est un niveau très respectable, il y a même des choses qui ne sont pas vues en maths sup/maths spé, notamment des probabilités. Mais en classes préparatoires scientifiques, le nombre d'heures de mathématiques est quand même le double (12h contre 6h par semaine, je crois)...
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