RexMacedoniae a écrit :Kefka a écrit :A mon sens, l'intérêt soudain, au delà d'un coeur de soutiens purs et durs, n'a rien à voir avec un regain d'intérêt pour les idées de gauche "la vraie, 100% élevée au grain". C'est le personnage et la posture qui attire, moins le programme.
Il a le bon discours, la bonne posture et les bons mots (ainsi qu'un humour féroce). Le programme est annexe.
Donc un discourt anti-système (bancaire) ne peut être qu'une posture, à part être attiré par la gestuelle, personne ne peut croire vraiment qu'une alternative à l’ultra-libéralisme n'est possible... si je comprends bien ?
Tu ne m'as pas compris, et tu parles en idéologue, pas en observateur. Je n'ai jamais évoqué la validité politique du discours de Mélenchon, faut pas tout confondre.
La posture de Mélenchon est, à mon avis, motivée, au moins pour lui, par des opinions défendues et revendiquées. Il en va de même pour un cercle d'électeurs "pur et dur". Mais les 14% d'intentions de vote prennent aussi en compte un halo d'électeurs qui manifestent un intérêt pour Mélenchon moins pour ses idées et son programme que parce qu'ils ont la sensation qu'il se préoccupe de leurs soucis. L'intérêt de cette posture est de pouvoir rameuter des électeurs qui ne sont pas "fidèles" et qui votent de plus en plus non pas pour manifester une appartenance politique spécifique mais en fonction de leur perception de l'appareil politique en lui-même. Marine le Pen et Mélenchon ont ça en commun qu'ils refusent de rentrer dans le "système" alors que Sarkozy et Hollande sont vus comme des produits de l'appareil élitiste français et qu'au final, entre les deux, c'est bonnet blanc et blanc bonnet. C'est la démarcation discursive de Mélenchon qui attire à mon avis, pas son programme. Considérer l'inverse, c'est comme penser qu'un électeur du FN est nécessairement lepéniste : Mélanchon a réussi ce tour de force d'au moins partager la posture contestaire avec Le Pen qui dénonçait l'UMPS. Ils se présentent tous les deux en "candidats du peuple" contre des "candidats d'appareil". La question de l'idéologie n'a que peu à voir ici, d'autant que le contexte économique se prête à ça : on serait dans une période comme les Trente Glorieuse, Mélenchon aurait-il la même audience ? Les électeurs veulent avoir l'impression d'être écoutés et entendus et Mélenchon est très fort pour leur donner ce qu'il demande.
Par ailleurs, je ne suis pas d'accord pour parler de "droitisation" des partis, car si l'on considère la droite française des années 30, alors on serait fondé à dire que finalement, les partis tendent à gauche ...