Faut-il interdire "Tintin au Congo" ?
Re: Faut-il interdire "Tintin au Congo" ?
Ridicule.
A croire qu'il n'y a pas plus pressant, et inquiétant, que le message prêté à l'une des œuvres de Hergé. Comme certains l'ont déjà souligné, à juste titre à mon sens, interdire Tintin au Congo n'aurait au mieux pas le moindre sens. Au pis, ce serait l'expression d'une certaine forme d'obscurantisme. Sortir une chose de son contexte pour lui nuire, la décrier ou lui porter préjudice n'a réellement aucun intérêt. Il ne s'agit pas là, du reste, d'un acte tempéré, d'une vision sagace.
Apprêtons-nous à mettre des notes explicatives, des renvois, avertissements, nota bene et que sais-je sur de nombreuses œuvres.
Sans compter certains objets du quotidien.
Allons donc.
L'éducation est normalement là pour pallier aux danger potentiel de certains savoir.
Qui a dit, dans le meilleur des mondes ?
A croire qu'il n'y a pas plus pressant, et inquiétant, que le message prêté à l'une des œuvres de Hergé. Comme certains l'ont déjà souligné, à juste titre à mon sens, interdire Tintin au Congo n'aurait au mieux pas le moindre sens. Au pis, ce serait l'expression d'une certaine forme d'obscurantisme. Sortir une chose de son contexte pour lui nuire, la décrier ou lui porter préjudice n'a réellement aucun intérêt. Il ne s'agit pas là, du reste, d'un acte tempéré, d'une vision sagace.
Apprêtons-nous à mettre des notes explicatives, des renvois, avertissements, nota bene et que sais-je sur de nombreuses œuvres.
Sans compter certains objets du quotidien.
Allons donc.
L'éducation est normalement là pour pallier aux danger potentiel de certains savoir.
Qui a dit, dans le meilleur des mondes ?
Re: Faut-il interdire "Tintin au Congo" ?
Je suis pas spécialement en accord avec ta phrase sur l'éducation, Shuyen. Si je l'ai bien compris elle implique qu'il y ait une forme d'éducation qui vaut au dessus de toutes, et qui saurait distinguer ce qu'est un "bon" savoir, et un "mauvais". Or, il y a autant d'éducations que d'individus sur terre (ou presque). Je chipote un peu là, mais à mon avis l'éducation est bien plus vaste que la simple acquisition d'un savoir dit "au dessus" d'autres savoirs. L'éducation est là pour faire réflechir oui, éveiller des curiosités sans doute, mais "palier aux dangers potentiels de certains savoir" me fait peur. C'est cette affirmation qui me parait dangereuse justement^^
J'ai l'impression en fait que tu résumes l'éducation dans son entier en la simple représentation que l'on peut avoir de "l'éducation nationale".
J'ai l'impression en fait que tu résumes l'éducation dans son entier en la simple représentation que l'on peut avoir de "l'éducation nationale".
Re: Faut-il interdire "Tintin au Congo" ?
Absolument pas, je suis désolé si tel est le sens donné à posteriori à mes écrits.Erual a écrit :J'ai l'impression en fait que tu résumes l'éducation dans son entier en la simple représentation que l'on peut avoir de "l'éducation nationale".
L'enseignement n'est pas le strict synonyme d'éducation.
Il n'en reste pas moins qu'il faut des clés, la connaissance d'un contexte d'une œuvre, par exemple, pour en apprécier la visée.
Re: Faut-il interdire "Tintin au Congo" ?
La question n'est pas de savoir si c'est "ridicule" ou pas. C'est sans doute ridicule tant que la démarche n'a pas été faite (parce que si elle n'a pas été faite, c'est sans doute que personne n'a éprouvé le besoin de le faire), mais si un beau jour des femmes namuriennes considèrent que cette oeuvre est offensante, je ne vois pas de quel droit je mépriserais leur sentiment - ce qui ne veut pas dire que je serais forcément d'accord avec elles. Et si, c'est quand même très éloigné de Tintin, parce qu'en l'occurrence tu pioches une phrase dans une oeuvre qui fait 42 livres et des milliers de pages. Dans Tintin au Congo, l'infantilisation des Noir-e-s, c'est à chaque page ! Et puis Chateaubriand, c'est pas à destination des enfants, mais d'un public adulte.Ray Steam a écrit :Moi, je n'aime pas trop cette idéeYohko a écrit :ça ça me paraitrait bien.Harmodius a écrit : L'idée d'insérer une page explicative me paraît judicieuse : c'est à peu près, d'ailleurs, la solution qui a été retenue pour l'édition en France de Mein Kampf (l'ouvrage est précédée d'une préface historique qui recadre un peu les choses). Et puis il faut aussi s'en remettre à la responsabilité des personnes qui liront l'ouvrage, éventuellement à celle des parents dont les enfants auront l'album entre les mains.![]()
Parce que si on est parti dans cette voie, il y a une masse de livres qu'on devrait faire précéder de notes explicatives ou de mises en garde diverses et variées. Je donne un bête exemple dans les "Mémoires d'Outre-Tombe" de Chateaubriand, que je suis en train de relire.
On y trouve la phrase suivante, dans le passage "Femmes de Namur", page 399 dans l'édition du Livre de Poche :
Ce n'est pas très éloigné de Tintin, petit blanc supérieur reconnu comme tel par les Congolais, non ? Supposons qu'un comité de femmes de Namur porte plainte en justice et demande l'interdiction des "Mémoires d'Outre-Tombe" ou du moins l'insertion d'une mise en garde précisant que ce passage a été écrit en 1822, que le nationalisme à cette époque percolait dans tous les esprits, contextualisant le passage ... Ce serait ridicule, non ?Les femmes de Namur ... Je m'aperçus qu'elles me traitaient avec une sorte de respect et de déférence : il y a dans la nature du Français quelque chose de supérieur et de délicat que les autres peuples reconnaissent.
Ben, je crois qu'avec "Tintin au Congo", c'est la même chose.
Lire un classique comme les Mémoires d'Outre-Tombe, c'est s'attaquer à un classique, en connaissance de cause, avec tout ce que cela implique y compris dans la façon de considérer l'oeuvre au moins autant comme un jalon du romantisme français, comme un monument de style, etc., que comme une suite d'anecdotes agréables. On a d'emblée un regard médié et je crois que la plupart des lecteur-trice-s ont d'emblée une approche spontanément critique et un peu distanciée de l'oeuvre.
Et par ailleurs, la grande majorité des éditions des Mémoires d'Outre-Tombe sont des éditions critiques, avec à chaque fois j'imagine une préface et des notes qui font le point sur l'auteur, le contexte culturel de production... et qui, même sans aborder spécifiquement telle ou telle phrase problématique du texte, peuvent aussi contribuer à faire écran à une lecture trop immédiatement naïve ou à une adhésion trop franche du lecteur ou de la lectrice à son texte.
Bref :
-comparaison n'est pas raison ^:) ;
-on n'est pas obligé d'avoir des critères objectifs et universalisables pour déterminer à partir de quand une oeuvre doit être précédée d'une notice explicative ou pas, voire censurée ou pas. Il y a des tas de facteurs à prendre en compte : le public de l'oeuvre, l'époque où elle a été faite, sa qualité artistique, la densité plus ou moins grande des passages problématiques, etc.
Et sinon, je voudrais réagir à ça, même si c'est une remarque valable aussi pour d'autres topics (le sujet "Madame ou Mademoiselle" par exemple) :
Il y a toujours plus pressant et inquiétant. Il y a des bombes qui tombent sur l'Afghanistan, il y a des enfants qui meurent de faim au Sahel et il y a des choses affreuses sur toute la planète. Bien. Mais ici on est sur un forum, personne n'est obligé de perdre son temps aux sujets qui ne l'intéressent pas, et si y a bien un endroit où les gens qui le souhaitent peuvent discuter de problèmes "mineurs", c'est ici. Surtout, cette manie du "ce n'est pas important" est une façon d'esquiver la question au lieu d'y répondre politiquement.A croire qu'il n'y a pas plus pressant, et inquiétant, que le message prêté à l'une des œuvres de Hergé.
Re: Faut-il interdire "Tintin au Congo" ?
Je suis bien évidemment en désaccord avec la volonté d'interdire Tintin au Congo. Néanmoins, notons que cette demande démesurée (qui ne sera jamais accordée) est avant tout un coup de pub et relève d'une technique de manipulation : le véritable objectif n'est pas l'interdiction, mais l'insertion d'un commentaire préalable à toutes les éditions (pour demander quelque chose de gros, réclamer d'abord quelque chose d'énorme !).
Sinon, deux remarques :
1) Cette histoire me semble être le symptôme d'une société sur-atomisée. L'individu est sacré et son ressenti forcément respectable. Il y a comme l'idée qu'il y a une légitimation a priori des opinions, des pensées, des conceptions de chacun : on transpose une forme de respect obligatoire de l'individu à ce qu'il produit : puisque l'individu est respectable, alors tout ce qui gravite autour de lui (et mieux, qui prend sa source en lui) est au moins autant digne d'approbation. J'ai l'impression qu'on retrouve ça dans la phrase d'Harmodius, dans le post plus haut : "mais si un beau jour des femmes namuriennes considèrent que cette oeuvre est offensante, je ne vois pas de quel droit je mépriserais leur sentiment". Je suis très mitigé face à cette nouveauté : oui, cette demande me semble passablement ridicule, sacralisant à outrance des réactions anachroniques, et je ne vois pas pourquoi je devrais la traiter avec sérieux.
2) Je suis perplexe face à cette déclaration d'un des deux avocats : "Ce procès est celui des préjugés racistes de l’époque coloniale, une époque abominable que Hergé s’est contenté de décrire, où les Africains sont tous idiots, ahuris et s’expriment très mal en français". De quoi ? Depuis quand peut-on se permettre de "juger" une période historique avec ses critères légaux contemporains ? Depuis quand c'est le travail de la justice de dire que "bouh, les vilains, ils étaient racistes alors que nous avons décidé que c'était pas bien ?". C'est moi ou l'accusation nage en plein ethnocentrisme historique et anachronique ?
Sinon, deux remarques :
1) Cette histoire me semble être le symptôme d'une société sur-atomisée. L'individu est sacré et son ressenti forcément respectable. Il y a comme l'idée qu'il y a une légitimation a priori des opinions, des pensées, des conceptions de chacun : on transpose une forme de respect obligatoire de l'individu à ce qu'il produit : puisque l'individu est respectable, alors tout ce qui gravite autour de lui (et mieux, qui prend sa source en lui) est au moins autant digne d'approbation. J'ai l'impression qu'on retrouve ça dans la phrase d'Harmodius, dans le post plus haut : "mais si un beau jour des femmes namuriennes considèrent que cette oeuvre est offensante, je ne vois pas de quel droit je mépriserais leur sentiment". Je suis très mitigé face à cette nouveauté : oui, cette demande me semble passablement ridicule, sacralisant à outrance des réactions anachroniques, et je ne vois pas pourquoi je devrais la traiter avec sérieux.
2) Je suis perplexe face à cette déclaration d'un des deux avocats : "Ce procès est celui des préjugés racistes de l’époque coloniale, une époque abominable que Hergé s’est contenté de décrire, où les Africains sont tous idiots, ahuris et s’expriment très mal en français". De quoi ? Depuis quand peut-on se permettre de "juger" une période historique avec ses critères légaux contemporains ? Depuis quand c'est le travail de la justice de dire que "bouh, les vilains, ils étaient racistes alors que nous avons décidé que c'était pas bien ?". C'est moi ou l'accusation nage en plein ethnocentrisme historique et anachronique ?
Re: Faut-il interdire "Tintin au Congo" ?
Parce qu'il n'y a pas tellement d'autre critère que la subjectivité pour déterminer à partir de quand il est "légitime" (???) d'être vexé-e, gêné-e, offensé-e, etc. Après, une fois que tout le monde a exprimé son sentiment personnel là-dessus, on peut voir ce qu'on fait et jusqu'où on va pour éviter aux gens un maximum de désagrément. On n'est pas obligé de dire "amen" à toutes les demandes. Mais effectivement, je crois qu'on ne peut pas discuter rationnellement et universellement du fait de se sentir vexé-e, offensé-e, dans telle ou telle situation.Cette histoire me semble être le symptôme d'une société sur-atomisée. L'individu est sacré et son ressenti forcément respectable. Il y a comme l'idée qu'il y a une légitimation a priori des opinions, des pensées, des conceptions de chacun : on transpose une forme de respect obligatoire de l'individu à ce qu'il produit : puisque l'individu est respectable, alors tout ce qui gravite autour de lui (et mieux, qui prend sa source en lui) est au moins autant digne d'approbation. J'ai l'impression qu'on retrouve ça dans la phrase d'Harmodius, dans le post plus haut : "mais si un beau jour des femmes namuriennes considèrent que cette oeuvre est offensante, je ne vois pas de quel droit je mépriserais leur sentiment". Je suis très mitigé face à cette nouveauté : oui, cette demande me semble passablement ridicule, sacralisant à outrance des réactions anachroniques, et je ne vois pas pourquoi je devrais la traiter avec sérieux.
A part ça, je voudrais signaler que l'édition anglaise de Tintin au Congo porte une notice d'avertissement. Je ne pense pas que les Anglais-es en soient traumatisé-e-s ^^
Re: Faut-il interdire "Tintin au Congo" ?
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Re: Faut-il interdire "Tintin au Congo" ?
Où ai-je dit qu'il était possible d'en discuter objectivement, rationnellement et/ou universellement ? Je souligne juste que le système de valeurs actuel favorise à mon avis l'émergence de tels comportements, où l'on veut voir supprimées/amoindries les sources de la plus petite contrariété ou du moindre désagrément (encore que je ne vois pas en quoi Tintin au Congo pourrait actuellement être une source de désagrément : je ne l'ai pas encore entendu cité dans l'argumentaire raciste classique).Harmodius a écrit :Parce qu'il n'y a pas tellement d'autre critère que la subjectivité pour déterminer à partir de quand il est "légitime" (???) d'être vexé-e, gêné-e, offensé-e, etc. Après, une fois que tout le monde a exprimé son sentiment personnel là-dessus, on peut voir ce qu'on fait et jusqu'où on va pour éviter aux gens un maximum de désagrément. On n'est pas obligé de dire "amen" à toutes les demandes. Mais effectivement, je crois qu'on ne peut pas discuter rationnellement et universellement du fait de se sentir vexé-e, offensé-e, dans telle ou telle situation.Cette histoire me semble être le symptôme d'une société sur-atomisée. L'individu est sacré et son ressenti forcément respectable. Il y a comme l'idée qu'il y a une légitimation a priori des opinions, des pensées, des conceptions de chacun : on transpose une forme de respect obligatoire de l'individu à ce qu'il produit : puisque l'individu est respectable, alors tout ce qui gravite autour de lui (et mieux, qui prend sa source en lui) est au moins autant digne d'approbation. J'ai l'impression qu'on retrouve ça dans la phrase d'Harmodius, dans le post plus haut : "mais si un beau jour des femmes namuriennes considèrent que cette oeuvre est offensante, je ne vois pas de quel droit je mépriserais leur sentiment". Je suis très mitigé face à cette nouveauté : oui, cette demande me semble passablement ridicule, sacralisant à outrance des réactions anachroniques, et je ne vois pas pourquoi je devrais la traiter avec sérieux.
Re: Faut-il interdire "Tintin au Congo" ?
Je ne crois pas qu'un texte ait besoin d'être cité dans un "argumentaire" raciste (au fait, c'est quoi l'"argumentaire" raciste ? Une telle chose existe-t-elle ? Le racisme repose-t-il toujours sur un "argumentaire", est-ce toujours une idéologie assez rationnelle pour cela ?) pour transporter des préjugés et les entretenir ; par ailleurs le caractère performatif d'une oeuvre raciste ne vient pas seulement du fait qu'elle donnerait des billes au raciste ou qu'elle le conforterait dans sa vision du monde, mais aussi du fait qu'elle humilie le ou la racisé-e, au même titre qu'une insulte raciste.
Par ailleurs, vouloir faire cesser les désagréments, même petits, et les contrariétés, même infimes, c'est tout à fait normal. Après il faut peser ce qu'on est prêt à sacrifier pour faire cesser ou pour minimiser ces désagréments (et si par exemple il s'agit de retirer Tintin au Congo des librairies, alors clairement, je ne suis pas d'accord).
Par ailleurs, vouloir faire cesser les désagréments, même petits, et les contrariétés, même infimes, c'est tout à fait normal. Après il faut peser ce qu'on est prêt à sacrifier pour faire cesser ou pour minimiser ces désagréments (et si par exemple il s'agit de retirer Tintin au Congo des librairies, alors clairement, je ne suis pas d'accord).
Si tu réfutes le critère de la subjectivité (symptôme selon toi d'une société sur-atomisée) et que tu réfutes en même temps le critère de la discussion objective, rationnelle et universelle, qu'est-ce qui te reste ?Où ai-je dit qu'il était possible d'en discuter objectivement, rationnellement et/ou universellement ?
Re: Faut-il interdire "Tintin au Congo" ?
Bin, ouais, mais ça c'est pas un scoop. les idéologies sont mortes, la grande période de la psycho est passée et trépassée par là, et on est dans l'univers post-structuraliste, ça fait trente ans qu'on le sait.Kefka a écrit :Je suis bien évidemment en désaccord avec la volonté d'interdire Tintin au Congo. Néanmoins, notons que cette demande démesurée (qui ne sera jamais accordée) est avant tout un coup de pub et relève d'une technique de manipulation : le véritable objectif n'est pas l'interdiction, mais l'insertion d'un commentaire préalable à toutes les éditions (pour demander quelque chose de gros, réclamer d'abord quelque chose d'énorme !).
Sinon, deux remarques :
1) Cette histoire me semble être le symptôme d'une société sur-atomisée.
Par contre je suis pas d'accord avec tes conclusions. Ou plutôt, avec la position difficile que tu tiens en rapport avec le paragraphe d'en dessous : comment tu peux reprocher l'ethno et l'historio centrisme de 'lavocat tout en faisant preuve d'un "réactiono-centrisme", comme je néologierais ? Tu peux pas harmoniser le sentiment d'offense entre des gens venant du groupe dominant (blanc européen éduqué homme, etc) et des gens racisé-e-s venant du groupe en l'occurence qui était dominé (noir venant des colonies, etc etc)L'individu est sacré et son ressenti forcément respectable. Il y a comme l'idée qu'il y a une légitimation a priori des opinions, des pensées, des conceptions de chacun : on transpose une forme de respect obligatoire de l'individu à ce qu'il produit : puisque l'individu est respectable, alors tout ce qui gravite autour de lui (et mieux, qui prend sa source en lui) est au moins autant digne d'approbation. J'ai l'impression qu'on retrouve ça dans la phrase d'Harmodius, dans le post plus haut : "mais si un beau jour des femmes namuriennes considèrent que cette oeuvre est offensante, je ne vois pas de quel droit je mépriserais leur sentiment". Je suis très mitigé face à cette nouveauté : oui, cette demande me semble passablement ridicule, sacralisant à outrance des réactions anachroniques, et je ne vois pas pourquoi je devrais la traiter avec sérieux.
tout comme on peut pas essayer de comprendre et juger les points de vue d'il y a un siècle en appliquant une grille de valeurs actuelle, on ne peut pas comprendre et juger des réactions venant des groupes opprimés si on ne se sépare pas de sa culture de dominant.
et là je redeviens d'accord avec toi, c'est très clairement une déclaration ethnocentrée historiquement et anachronique.2) Je suis perplexe face à cette déclaration d'un des deux avocats : "Ce procès est celui des préjugés racistes de l’époque coloniale, une époque abominable que Hergé s’est contenté de décrire, où les Africains sont tous idiots, ahuris et s’expriment très mal en français". De quoi ? Depuis quand peut-on se permettre de "juger" une période historique avec ses critères légaux contemporains ? Depuis quand c'est le travail de la justice de dire que "bouh, les vilains, ils étaient racistes alors que nous avons décidé que c'était pas bien ?". C'est moi ou l'accusation nage en plein ethnocentrisme historique et anachronique ?
Mais comme tu l'as dit plus haut, là est la stratégie de communication pour faire passer l'encart "contexte". Et comme un encart "contexte" c'est ajouter de la connaissance à l'oeuvre, on peut pas être contre, non
