Il y a dans l'histoire de l'église catholique une laïcité qui s'oppose et qui s'affronte avec la définition faite de la république, je m'explique : Une émanant de l'Église qui à été définie par le pape Pie XII (jugé par lui comme "une saine et légitime laïcité") et qui est la distinction entre le spirituel et le temporel (symboliser en théologie par les 2 glaives). Cette "juste et saine laïcité" s'applique exclusivement à l'état pour justifier son autonomie temporelle par rapport au spirituel mais en aucun cas son insubordination : Rendre à César ce qui est à César ne dispense pas César de rendre à Dieu ce qui est à Dieu. Il existe d'ailleurs une formule d'Anouilh qui résume parfaitement cette distinction : "Il y a un aumônier sur chaque navire mais on ne lui demande pas de fixer la ration de vivres de l'équipage, ni de faire le point". La finalité de l’Église n'est pas de diriger ni de gouverner, mais d'enseigner (d'après leur version évidement).
Et puis il y a une deuxième laïcité qui n'est pas du tout la même chose et qui est issue de l'idéologie Française révolutionnaire qui à pour effet la totale laïcisation de la société : On ne doit même pas faire mention du nom de Dieu. Cette laïcité quand elle prétends séparer le temporel du spirituel, elle les confonds au vrai en une théocratie à l'envers qui subordonne le spirituel au temporel : "il faut rendre à César ce qui est à César et tout est à César" (Clemenceau). Cette deuxième laïcité utilise la citation du nouveau testament "Rendez à césar etc" en ne retenant que politiquement de ce message que la première partie de la citation puisqu'occulte la deuxième "Rendez à Dieu ce qui est à Dieu", relégué et devenant simplement affaire privée ou affaire de religions subordonnées aux exigences de l'Etat. Il n'y a plus alors double souveraineté (les deux glaives) mais souveraineté spirituelle du temporel.
Ensuite chacun choisira la version qui lui convient.
L'islamophobie, c'est mal ?
Re: L'islamophobie, c'est mal ?
Je ne suis pas d'accord sur la définition de la laïcité française. Je trouve que dieu n'a rien à faire dans l'espace public, puisque c'est une violation de la liberté de conscience : parler de dieu en public veut dire qu'il existerait, et qu'il serait unique (puisqu'on ne parle pas de dieux). Ce qui a pour effet d'exclure les athées, les agnostiques, les polythéistes voire les panthéistes.
Refuser de prononcer dieu en public implique au contraire que chacun est libre d'avoir une idée sur son existence (oui, non, ne se prononce pas) et son essence (mono- ou poly-).
Le fait d'exclure dieu de l'espace public, et de considérer que César est l'espace public, et dieu l'espace privé permet à mon sens une cohabitation plus pacifique, et favorise bien davantage le pluralisme, avec ce que cela implique (aucun financement public pour les religions, abolition de toute loi relative au blasphème puisqu'il n'existe que pour les croyants).
Enfin, dans la conception républicaine, seul le peuple est souverain dans le domaine de César. Libre à chacun ensuite de se soumettre à dieu (en même temps, quand on voit la quantité d'interdits du Lévitique, je souhaite bien du plaisir à ceux qui voudraient vraiment vivre selon la Bible : j'attends par exemple de voir s'ils peuvent ou non manger de l’ornithorynque) ou de vivre libre de toute divinité -et de tous glaives- dans l'espace privé.
La laïcité à la française est universaliste, et c'est justement en cela qu'elle s'oppose au catholicisme, qui l'a si longtemps combattu, notamment avec la crise moderniste (Léon XIII s'opposait à toute vaccination, puisque la maladie était un châtiment divin !).
Refuser de prononcer dieu en public implique au contraire que chacun est libre d'avoir une idée sur son existence (oui, non, ne se prononce pas) et son essence (mono- ou poly-).
Le fait d'exclure dieu de l'espace public, et de considérer que César est l'espace public, et dieu l'espace privé permet à mon sens une cohabitation plus pacifique, et favorise bien davantage le pluralisme, avec ce que cela implique (aucun financement public pour les religions, abolition de toute loi relative au blasphème puisqu'il n'existe que pour les croyants).
Enfin, dans la conception républicaine, seul le peuple est souverain dans le domaine de César. Libre à chacun ensuite de se soumettre à dieu (en même temps, quand on voit la quantité d'interdits du Lévitique, je souhaite bien du plaisir à ceux qui voudraient vraiment vivre selon la Bible : j'attends par exemple de voir s'ils peuvent ou non manger de l’ornithorynque) ou de vivre libre de toute divinité -et de tous glaives- dans l'espace privé.
La laïcité à la française est universaliste, et c'est justement en cela qu'elle s'oppose au catholicisme, qui l'a si longtemps combattu, notamment avec la crise moderniste (Léon XIII s'opposait à toute vaccination, puisque la maladie était un châtiment divin !).
Re: L'islamophobie, c'est mal ?
Tout cela me paraît confus et faux. Que Dieu n'ait rien à faire dans l'espace public, je pourrais être d'accord en tant qu'athée. En tout cas ce n'est pas moi qui l'y mettrais. Mais comme je suis aussi attaché à la liberté d'expression, eh bien je considère qu'il est normal que la personne qui veut parler de Dieu en public puisse le faire.Manchette a écrit :Je ne suis pas d'accord sur la définition de la laïcité française. Je trouve que dieu n'a rien à faire dans l'espace public, puisque c'est une violation de la liberté de conscience : parler de dieu en public veut dire qu'il existerait, et qu'il serait unique (puisqu'on ne parle pas de dieux). Ce qui a pour effet d'exclure les athées, les agnostiques, les polythéistes voire les panthéistes.
Refuser de prononcer dieu en public implique au contraire que chacun est libre d'avoir une idée sur son existence (oui, non, ne se prononce pas) et son essence (mono- ou poly-).
Et qu'on prononce le nom de Dieu en public ne m'empêche aucunement d'avoir une idée très ferme sur son existence. Etrange conception que celle qui conçoit la diffusion publique d'idées religieuses comme une atteinte contre les libertés individuelles.
La distinction espace public/espace privé n'est pas du tout pertinente. La rue appartient à l'espace public. C'est une revendication légitime que de pouvoir afficher sa religion dans la rue.Le fait d'exclure dieu de l'espace public, et de considérer que César est l'espace public, et dieu l'espace privé permet à mon sens une cohabitation plus pacifique, et favorise bien davantage le pluralisme, avec ce que cela implique (aucun financement public pour les religions, abolition de toute loi relative au blasphème puisqu'il n'existe que pour les croyants).
Oui, ça d'accord, mais je ne vois pas trop le rapport.Enfin, dans la conception républicaine, seul le peuple est souverain dans le domaine de César. Libre à chacun ensuite de se soumettre à dieu (en même temps, quand on voit la quantité d'interdits du Lévitique, je souhaite bien du plaisir à ceux qui voudraient vraiment vivre selon la Bible : j'attends par exemple de voir s'ils peuvent ou non manger de l’ornithorynque) ou de vivre libre de toute divinité -et de tous glaives- dans l'espace privé.
je ne sais pas trop ce qu'est la "laïcité à la française" (celle de la loi de 2004 n'est pas celle de la loi de 1905, par exemple, mais si certains aimeraient bien faire croire qu'il y a un rapport entre les deux), mais le fait de restreindre la liberté d'expression des croyants n'a rien d'universaliste.La laïcité à la française est universaliste, et c'est justement en cela qu'elle s'oppose au catholicisme, qui l'a si longtemps combattu, notamment avec la crise moderniste (Léon XIII s'opposait à toute vaccination, puisque la maladie était un châtiment divin !).
Re: L'islamophobie, c'est mal ?
Non seulement, l'islamophobie c'est mal, mais en plus certains hebdomadaires la pratiquent avec zèle.
http://www.acrimed.org/article3595.html
http://www.acrimed.org/article3595.html
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Re: L'islamophobie, c'est mal ?
L'article est très bien foutu et explique clairement la direction portée à ce dossier de Marianne.
Au fond je ne suis pas étonné au vu déjà même du titre du dossier: "pourquoi l'Islam fait peur", cela en dit long sur la tournure ambigüe que le dossier va prendre.
Je suis surtout étonné que cela soit aussi "gros" et manquant de subtilité, l'utilisation facile des clichés afin d'illustrer leurs propos.
Le pire c'est que certains lecteurs ne vont pas porter un regard critique sur ce dossier mais le lire passivement.
Au fond je ne suis pas étonné au vu déjà même du titre du dossier: "pourquoi l'Islam fait peur", cela en dit long sur la tournure ambigüe que le dossier va prendre.
Je suis surtout étonné que cela soit aussi "gros" et manquant de subtilité, l'utilisation facile des clichés afin d'illustrer leurs propos.
Le pire c'est que certains lecteurs ne vont pas porter un regard critique sur ce dossier mais le lire passivement.