La résilience
Super (c'est très ironique quand j'écris ou je dis "super" dans la vraie vie
)
En moins d'une semaine je découvre incidemment un nouveau terme grâce à Nicofoto et Obsidienne. Je parviens à mettre des mots dessus par le ressentis, je suis même fier de penser que je fais partie des vrais... parce que je pense tout de même mener une vie "équilibrée" hein
par rapport à tout ce que je parviens à réaliser dans la vie, sans pour autant m'en gausser, mais au moins m'en satisfaire ; mais en fait non je suis un faux
Si j'en parlais si librement, c'est parce que je me pensais honnêtement et sincèrement "guéri/soigné/sauvé", je pensais que toutes ces merdes étaient derrière moi justement
Super un échec de plus
C'est en fait Fade Out qui m'a mis la puce à l'oreille le premier l'année dernière quand il a écrit qu'il y avait plus qu'un problème vis à vis de l'homosexualité à mon sujet, mais plutôt un problème au niveau du relationnel
Bon ça c'était pas un scoop, mais j'ai fait rapidement le lien grâce à une conversation avec Lulu
sauf qu'à l'époque je n'ai pas fait le rapprochement avec cette résilience...
On croit tout faire bien pourtant pour essayer de passer pour quelqu'un de bien... mais non, y a toujours un truc qui fini par déconner, par clocher, et on se fait rattraper
Mais y en a tellement que c'est particulièrement difficile de faire face à tous. C'est comme si plusieurs piles d'assiettes de front et d'1m80 de hauteur tombaient toutes en même temps... vous réussissez à en rattraper certaines, mais pas toutes... et les autres ne remarquent que celles que vous avez laissées tomber, celles qui font un bruit épouvantable en se fracassant contre le sol, et non celles que vous avez réussi à épargner, à préserver
Alors y a des gens qui "tolèrent" - ceux qui ont une bonté d'âme comme tu l'écris Tempérance
Pour plaisanter ils disent que je sors direct d'un autre monde, celui des bisounours à faire mon autiste. Ils sont gentils ceux là. Mais y a des pires connards (ou connasses) qui comprennent que dalle et là c'est l'horreur... :"( sont comme figés ces débiles
Et là patatras, c'est comme s'ils avaient vu quelque chose de moi qu'ils n'auraient pas dû... comme quelque chose à la fois obscène, indécent et impudique.
Quand bien même on ne devient pas résilient, il y a pourtant des moments dans la vie pendant lesquels on parvient à ne pas être affecté par son passé. Ces moments là devraient être transposables en toutes situations, en toutes circonstances, même les "pires", celles qui déclenchent justement ces mécanismes ataviques ?
Tempérance ? Fredouille ? Obsidienne ? comment peut-on pallier à un défaut de résilience ? Je n'ai jamais consulté, faut-il s'y soumettre ? L'introspection honnête et sincère du passé, l'acceptation de ce qui c'est passé ne suffisent pas, seul sans psy ? Pffiouh le cas "lourd" là. Vais finir vieux, seul et con devant la tâche à accomplir.

En moins d'une semaine je découvre incidemment un nouveau terme grâce à Nicofoto et Obsidienne. Je parviens à mettre des mots dessus par le ressentis, je suis même fier de penser que je fais partie des vrais... parce que je pense tout de même mener une vie "équilibrée" hein



Si j'en parlais si librement, c'est parce que je me pensais honnêtement et sincèrement "guéri/soigné/sauvé", je pensais que toutes ces merdes étaient derrière moi justement

Super un échec de plus



On croit tout faire bien pourtant pour essayer de passer pour quelqu'un de bien... mais non, y a toujours un truc qui fini par déconner, par clocher, et on se fait rattraper


Alors y a des gens qui "tolèrent" - ceux qui ont une bonté d'âme comme tu l'écris Tempérance


Quand bien même on ne devient pas résilient, il y a pourtant des moments dans la vie pendant lesquels on parvient à ne pas être affecté par son passé. Ces moments là devraient être transposables en toutes situations, en toutes circonstances, même les "pires", celles qui déclenchent justement ces mécanismes ataviques ?
Tempérance ? Fredouille ? Obsidienne ? comment peut-on pallier à un défaut de résilience ? Je n'ai jamais consulté, faut-il s'y soumettre ? L'introspection honnête et sincère du passé, l'acceptation de ce qui c'est passé ne suffisent pas, seul sans psy ? Pffiouh le cas "lourd" là. Vais finir vieux, seul et con devant la tâche à accomplir.
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spécimen a écrit :Super (c'est très ironique quand j'écris ou je dis "super" dans la vraie vie)
En moins d'une semaine je découvre incidemment un nouveau terme grâce à Nicofoto et Obsidienne. Je parviens à mettre des mots dessus par le ressentis, je suis même fier de penser que je fais partie des vrais... parce que je pense tout de même mener une vie "équilibrée" heinpar rapport à tout ce que je parviens à réaliser dans la vie, sans pour autant m'en gausser, mais au moins m'en satisfaire ; mais en fait non je suis un faux
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Si j'en parlais si librement, c'est parce que je me pensais honnêtement et sincèrement "guéri/soigné/sauvé", je pensais que toutes ces merdes étaient derrière moi justement![]()
Super un échec de plusC'est en fait Fade Out qui m'a mis la puce à l'oreille le premier l'année dernière quand il a écrit qu'il y avait plus qu'un problème vis à vis de l'homosexualité à mon sujet, mais plutôt un problème au niveau du relationnel
Bon ça c'était pas un scoop, mais j'ai fait rapidement le lien grâce à une conversation avec Lulu
sauf qu'à l'époque je n'ai pas fait le rapprochement avec cette résilience...
On croit tout faire bien pourtant pour essayer de passer pour quelqu'un de bien... mais non, y a toujours un truc qui fini par déconner, par clocher, et on se fait rattraperMais y en a tellement que c'est particulièrement difficile de faire face à tous. C'est comme si plusieurs piles d'assiettes de front et d'1m80 de hauteur tombaient toutes en même temps... vous réussissez à en rattraper certaines, mais pas toutes... et les autres ne remarquent que celles que vous avez laissées tomber, celles qui font un bruit épouvantable en se fracassant contre le sol, et non celles que vous avez réussi à épargner, à préserver
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Alors y a des gens qui "tolèrent" - ceux qui ont une bonté d'âme comme tu l'écris TempérancePour plaisanter ils disent que je sors direct d'un autre monde, celui des bisounours à faire mon autiste. Ils sont gentils ceux là. Mais y a des pires connards (ou connasses) qui comprennent que dalle et là c'est l'horreur... :"( sont comme figés ces débiles
Et là patatras, c'est comme s'ils avaient vu quelque chose de moi qu'ils n'auraient pas dû... comme quelque chose à la fois obscène, indécent et impudique.
Quand bien même on ne devient pas résilient, il y a pourtant des moments dans la vie pendant lesquels on parvient à ne pas être affecté par son passé. Ces moments là devraient être transposables en toutes situations, en toutes circonstances, même les "pires", celles qui déclenchent justement ces mécanismes ataviques ?
Tempérance ? Fredouille ? Obsidienne ? comment peut-on pallier à un défaut de résilience ? Je n'ai jamais consulté, faut-il s'y soumettre ? L'introspection honnête et sincère du passé, l'acceptation de ce qui c'est passé ne suffisent pas, seul sans psy ? Pffiouh le cas "lourd" là. Vais finir vieux, seul et con devant la tâche à accomplir.
Maintenant que l'on s'est dit en lisant ces livres : "bon ben c'est moi, c'est ma vie, c'est mon parcours" .... la question inévitable est de se poser la question, mais le suis-je un(e) résilient(e) ?
Petite anecdote en passant

Lorsque j'ai commencé ma jeune vie d'adulte qui travaille, qui a un compte en banque, des horaires de boulot, des factures, un téléphone, une télé et son programme perso à voir de la semaine sans négocier avec qui que ce soit pour décider de la chaine à regarder

Ben en fait, à certain moment, je me sentais super bien dans ma vie et puis à d'autres, je ramais lamentablement, mais bon, je vivais la vie que j'avais toujours voulu avoir, une vie active, en somme une vie comme les autres et j'avais la sensation d'avoir gagné la bataille sur ceux qui m'avaient seriné à longueur de temps , que j'étais stupide, ignorante et que je ne ferais jamais rien de ma vie et que je dépendrais toujours de quelqu'un qui déciderait de mon quotidien

C'est pas que tout d'un coup, je me sentais intelligente et cultivée hein !

Mais je me répétais, tu vis ta vie, tu prends les décisions en fonction de ce que tu veut vivre (et surtout pour être honnête, de ce que tu n'acceptes plus de subir) et si tu te prends des gamelles, tu assumes, tu l'as toujours fait, cela continue, c'est tout.
Bref, tout cela pour dire que je me suis longtemps cru "arrivée" à bon port. Quand on se découvre des aptitudes, ou quand on a l'impression de se connaitre mieux, le sentiment de réussite s'accompagne d'un sentiment de liberté, la pression intérieure diminue et c'est un peu quand on se fait des ami(e)s ou que "l'on tombe en amour", on se rend compte que la vie vaut la peine d'être vécue.
Mais la réalité, en toute logique, n'a pas manqué aussi de me placer devant mes contradictions, mes erreurs de jugement, mes doutes, mes craintes irraisonnées, mes impasses.
Une rencontre quelques années plus tard, m'avait confié qu'il avait décelé chez moi le fait que je m'interdisais beaucoup de choses, beaucoup trop de choses, la réflexion c'est bien pour limiter la casse, mais en faire trop empêche le naturel besoin en chacun de nous d'être au mieux avec le monde qui nous entoure et avec soi même.
Pourquoi continuer à se brimer soi même sur le même mode de ce que d'autres se sont autorisés à vous interdire pour la simple raison que vous étiez enfant/jeune et assujetis à leurs lois ? Et j'ai décidé malgrès tout de continuer ma "petite" vie avec tous mes contradictions, mes erreurs de jugements....etc

La résilience, c'est pareil, qui décide si vous la vivez au sens plein du terme ou par intermittence ? Ce n'est pas une loi écrite dans le marbre, alors je me suis fait ma petite définition personnelle, voui messieurs/dames

Je me suis dit : Tu vis une vie telle que tu l'as toujours voulu, dans le monde tel que tu le vois, tels que tu le perçois, tu ne subis plus dans ton quotidien de brimades, de contraintes, d'arbitraires, de violences ...etc, et j'avais beau de ne pas avoir de diplome, ne pas avoir de tissu social structurant et être dans la précarité, je comptais sur mes forces vives pour me sentir être dans le monde et dans mon monde. Je me suis dit, c'est bien en forme de résilience en action.
Maintenant, en ce qui concerne les blocages de l'intime, avec les années qui passent, j'arrives à en parler librement, deux choses m'ont aidée pour cela, le fait de comprendre que nous étions des millions dans cette situation et le fait qu'il y ait des millions de façon de vivre, aucune n'as plus de valeur qu'une autre, ce qui fait que la sensure que je m'étais imposée par la honte qui m'envahissait à chaque fois ne me régisse plus au point de me paralyser, il y a juste le bon moment et les bons interlocuteurs à croiser pour que cela se produise, sans en être une obligation non plus, mais sans que cela soit une part d'ombre trop importante dans ma vie actuelle.
Quand à : "Vais finir vieux, seul et con devant la tâche à accomplir." comme tu le crains Spécimen


Au contraire des personnes qui s'interrogent, qui cherchent, qui se confrontent aux autres, qui gagnent et qui perdent dans leurs questionnements intérieurs, comme tout à chacun en somme

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rhooo
ca vient petit a petit specimen, moi y m'a fallu bien 10 ans. Quant à consulter, ça peut effectivement t'aider, mais ce n'est pas quelque chose de magique. Tu es sur le bon chemin, il faut juste laisser du temps au temps, c'est tout.
en ce qui me concerne, j'ai effectivement consulté, et ca a ete rapide et efficace (6 mois), par contre ca faisait un moment que je savais ou ca coincait. Mais tout ca, il n'y a qu'une personne qui peut le dire, toi meme
ca vient petit a petit specimen, moi y m'a fallu bien 10 ans. Quant à consulter, ça peut effectivement t'aider, mais ce n'est pas quelque chose de magique. Tu es sur le bon chemin, il faut juste laisser du temps au temps, c'est tout.
en ce qui me concerne, j'ai effectivement consulté, et ca a ete rapide et efficace (6 mois), par contre ca faisait un moment que je savais ou ca coincait. Mais tout ca, il n'y a qu'une personne qui peut le dire, toi meme
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rhoooooospécimen a écrit :Tempérance![]()
Fredouille(ce n'est pas une invitation à des trucs dégueulasses hein Fred ces smileys
)
Et pis encoreà vous deux. Et puis ça
pour finir.
t'inquiete, un comparaison qui vaut ce qui ça vaut sur le phenomene: c'est l'apprivoisement. Ca se fait petit a petit et ca fonctionne bien souvent par palier. et rien n'est jamais acquis ni fini.
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Pour paraphraser Boris Cyrulnik dans son livre Les Vilains Petits Canards, dans sa conclusion, page 259, on peut y lire : "La résilience, c'est l'art de naviguer dans les torrents"fredouille a écrit :rhoooooospécimen a écrit :Tempérance![]()
Fredouille(ce n'est pas une invitation à des trucs dégueulasses hein Fred ces smileys
)
Et pis encoreà vous deux. Et puis ça
pour finir.
t'inquiete, un comparaison qui vaut ce qui ça vaut sur le phenomene: c'est l'apprivoisement. Ca se fait petit a petit et ca fonctionne bien souvent par palier. et rien n'est jamais acquis ni fini.

Je précice que sa conclusion se termine page 263, il nous l'a fait construite sa conclusion

Dernière modification par Tempérance le sam. oct. 03, 2009 8:50 am, modifié 1 fois.
(faux et vrai, c'est un mauvais vocabulaire. Je me reprend de l'avoir employé. Il a des connotations qui ne sont pas justes.
Ne pas se faire une fixette sur "résilient, est-ce que je le suis ou pas ?". Ce qui compte c'est : est-ce que je suis en paix avec moi-même ? est-ce que je me sens bien ? est-ce que je suis heureux ?
Et si on veut changer les choses, il y a des moyens. Qu'on soit spontanément résilient ou pas. "résilient", c'est un mot pour les savants. Pas un mot pour ceux qui doivent naviguer dans les torrents. C'est un art qui s'acquiert. La décision d'y aller vient de soi. Et c'est toujours une décision qui finit par payer.)
Ne pas se faire une fixette sur "résilient, est-ce que je le suis ou pas ?". Ce qui compte c'est : est-ce que je suis en paix avec moi-même ? est-ce que je me sens bien ? est-ce que je suis heureux ?
Et si on veut changer les choses, il y a des moyens. Qu'on soit spontanément résilient ou pas. "résilient", c'est un mot pour les savants. Pas un mot pour ceux qui doivent naviguer dans les torrents. C'est un art qui s'acquiert. La décision d'y aller vient de soi. Et c'est toujours une décision qui finit par payer.)
Je me sens abattu en ce moment car je réalise de plus en plus de choses à mon sujet
et notamment la sociabilité.
Ces 3 dernières semaines, je me suis attaché à observer mes attitudes et mes comportements en société. Le constat est là, c'est un véritable désastre.
Quoiqu'il arrive, quoiqu'il advienne je ne me sens pas à l'aise quand je suis dans un groupe de plus de 3 personnes. Je suis soumis à des pulsions de terreur et de fuite qui se manifestent le plus souvent par de l'autisme. Je me renferme dans un monde figé à regarder fixement un objet du décor. C'est comme si je perdais pied, comme si je perdais raison face au bruit, face aux odeurs, face aux gestes brusques et soudains des gens avec qui je suis, face au monde, face à la foule, face aux éclats de voix. C'est proprement infernal, c'est plus fort que moi.
Je me rends compte que je me sens bien et que je m'épanouis dans un groupe quand ce groupe a intégré justement qu'il ne faut pas se comporter avec moi comme avec une personne normale, mais plutôt se comporter avec une personne qui est en fait véritablement handicapée par ses sens, par sa façon très particulière d'appréhender le monde et l'environnement qui l'entoure.
Je sais que ce n'est pas méchant quand un collègue ou un ami fait une mauvaise blague ou une boutade à mon sujet, quand il pense que ce qu'il dit est fait pour amuser la galerie et non pour me vexer. Mais voilà, le moindre mot de travers, la moindre plaisanterie, la moindre phrase peu précise ou ambigüe et me voilà replongé 30 ans en arrière soudainement dans cette cours de récréation
à la maternelle à devoir supporter les méchancetés gratuites de mes congénères de l'époque.
En fait je réalise que je tolère un seul type d'attitude qui ne me fait pas fuir dans ma coquille. Et à y regarder de plus près, je m'aperçois que je n'ai vécu ces moments d'apaisement que 3 fois seulement dans ma vie. Une fois de façon récurrente avec un ami qui doit être également d'une très grande sensibilité pour avoir compris assez vite comment réagir avec moi. Une deuxième fois avec une forumeuse ici
avec qui j'étais sur un petit nuage pendant 2 jours
Et pourtant, j'ai même fait de la moto, c'est dire si j'étais en confiance
Et enfin avec un groupe de personnes le temps d'un week-end
et qui ont dû être prévenus/drivés pour jouer patte de velours avec douceur au moins le vendredi pour m'aider à gagner en confiance ensuite...
C'est con, en fait je réalise que tant que je ne règlerais pas mes propres problèmes, je suis incapable de me "maitriser" pour réagir normalement en société et c'est alors aux autres de faire des efforts à ma place, sinon je fuis
Super hein pour se sociabiliser dans ces conditions en demandant à l'autre de faire des efforts sinon c'est la fuite garantie
J'ai alors commencé à lire le livre de Cyrulnick que vous m'avez conseillé Tempérance et Fredouille. Mais j'ai été terrassé par les mots qu'il contient et par ce qu'il décrit. J'ai préféré m'arrêter au paragraphe d'introduction de 17 pages avant même d'entamer le premier chapitre
C'est très invasif comme lecture. C'est écrit d'une telle façon que cela agit comme un pied de biche implacable. Il entrouvre de nombreuses portes en même temps que j'avais pris soin de fermer à quintuple tours et de camoufler derrière une tonne de bardas de façon à ne même plus en avoir conscience aujourd'hui à 35 ans.
Mais voilà, quand je suis en situation de stress, même anodine pour la plupart d'entre vous, j'entends des choses qui frappent derrière ces portes. Je n'entends pas au sens d'entendre, je ne suis pas fou, c'est juste une métaphore pour signifier que beaucoup de souffrances remontent ainsi en fait à la surface sans aucun moyen pour moi, ni de les traiter, ni de les contenir, ni de les dompter, ni de les intégrer. Elles arrivent là, elles prennent à la gorge, elles sont vindicatives, elles sont effrayantes, elles sont paralysantes. Elles rappellent à la fois des souffrances physiques, des souffrances affectives et des souffrances mentales.
Je réalise en fait qu'il faut être extrêmement courageux pour vivre en société avec du monde et pour être prêt à aimer quelqu'un, ne serait-ce que l'accepter dans sa sphère privée/intime. J'ai des images, j'ai des pensées, j'ai des peurs qui viennent m'assaillir quand je réfléchis, quand je m'imagine avec quelqu'un. J'ai beaucoup de tendresse quand je vois un couple se tenir par la main par exemple. Mais tout de suite dans la foulée, j'ai un certain malaise à l'idée qu'en fait pour vivre à deux, il faut intégrer l'autre dans sa propre vie, et lui faire confiance.
Lui faire confiance pour lui montrer nos faiblesses, lui faire confiance de partager avec lui nos doutes, nos peines, nos craintes. Lui faire confiance de l'aimer et de le laisser nous aimer. Lui faire confiance de s'abandonner dans ses bras, de partager des moments intenses. Lui faire confiance de devenir dépendant tellement on l'aime.
J'ai le sentiment que pour vivre en communauté, il faut être extrêmement courageux pour ne pas voir tous les dangers auxquels on peut être confrontés. Ou alors il faut être littéralement inconscient de ne pas voir ce à quoi on peut être soumis. J'ai l'impression qu'il faut être extrêmement courageux pour ne pas voir en un geste brusque et imprévisible d'une personne la volonté de frapper ou de blesser. J'ai la certitude qu'il faut être extrêmement courageux de ne pas penser qu'une personne est en train de vous humilier ou de vous gronder/punir quand elle élève le ton de sa voix dans une conversation anodine/banale
Je suis convaincu qu'il faut être extrêmement courageux pour ne pas voir qu'une personne que vous apprécier fortement est en train de vous abandonner lâchement alors qu'elle ne vous dit au revoir que le temps d'une semaine.
Bref, pleins de petits détails qui résonnent en moi et qui rappellent des souvenirs ou des situations définitivement trop pénibles à vivre quand je les ai vécus pour la première fois trop jeune, trop souvent et qui suscitent exactement les mêmes sentiments/craintes/frayeurs aujourd'hui encore à 35 ans
Je le sais en plus, je me rends compte que je redeviens ce petit garçon complètement paumé dans le monde réel qu'il a préféré fuir à l'époque en se réfugiant dans les livres, dans les volcans, dans la science et dans le modélisme.
J'ai parfaitement conscience que les mots que j'emploie, vous les trouverez pour la plupart exagérés. Peut-être même vous vous direz une fois de plus l'inextricable des premiers mois de son arrivée sur le forum revient en force. Le troll du forum, le fake nous refait un come-back avec ses états d'âme à la noix. Certains même me trouveront une fois de plus pleurnichard - ça faisait longtemps que je ne vous avais pas fait le coup hein
- à se lamenter sur son propre sort alors qu'il suffirait de vivre, d'essayer, de tenter, d'oser, de se planter, de tester, d'éprouver, de ressentir comme l'a si justement écrit Dryss.
Ben oui mais non, j'en ai ras le bol justement de ressentir, d'éprouver de me buter contre cette muraille de merde que je sais à présent psychologique et non réelle. Mais je ne sais pas, je ne suis pas en train de pleurnicher en fait, je suis en train d'écrire que je ne sais pas comment faire. Je ne sais pas comment faire confiance, je ne sais pas comment intégrer une personne, comment l'aimer, ou comment la laisser m'aimer. Je ne sais pas comment on fait pour aborder quelqu'un, pour accepter quelqu'un, pour le laisser découvrir un peu de moi-même pour mieux partager et vivre une vie à deux. Je ne sais pas comment on fait pour se comporter normalement en société sans sombrer rapidement dans un autisme aussi handicapant qu'effrayant pour les autres qui me voient dans cet état.
Voilà désolé pour le pavé, d'ailleurs je ne suis même pas certain qu'il y aura beaucoup de gens pour le lire tellement il est long, ennuyeux et imbuvable, mais je trouve que c'est l'illustration parfaite de ce thread. Merci en tout cas pour ceux qui ont lu jusqu'à cette dernière ligne. Je n'attends pas spécialement de réponse (enfin si quand même), je voulais juste verbaliser ce qui me bloque aujourd'hui. Et je pense que cela demandera infiniment plus de courage et d'effort pour surmonter cela, qu'il m'en aura fallu pour accepter mon homosexualité.

Ces 3 dernières semaines, je me suis attaché à observer mes attitudes et mes comportements en société. Le constat est là, c'est un véritable désastre.
Quoiqu'il arrive, quoiqu'il advienne je ne me sens pas à l'aise quand je suis dans un groupe de plus de 3 personnes. Je suis soumis à des pulsions de terreur et de fuite qui se manifestent le plus souvent par de l'autisme. Je me renferme dans un monde figé à regarder fixement un objet du décor. C'est comme si je perdais pied, comme si je perdais raison face au bruit, face aux odeurs, face aux gestes brusques et soudains des gens avec qui je suis, face au monde, face à la foule, face aux éclats de voix. C'est proprement infernal, c'est plus fort que moi.
Je me rends compte que je me sens bien et que je m'épanouis dans un groupe quand ce groupe a intégré justement qu'il ne faut pas se comporter avec moi comme avec une personne normale, mais plutôt se comporter avec une personne qui est en fait véritablement handicapée par ses sens, par sa façon très particulière d'appréhender le monde et l'environnement qui l'entoure.
Je sais que ce n'est pas méchant quand un collègue ou un ami fait une mauvaise blague ou une boutade à mon sujet, quand il pense que ce qu'il dit est fait pour amuser la galerie et non pour me vexer. Mais voilà, le moindre mot de travers, la moindre plaisanterie, la moindre phrase peu précise ou ambigüe et me voilà replongé 30 ans en arrière soudainement dans cette cours de récréation

En fait je réalise que je tolère un seul type d'attitude qui ne me fait pas fuir dans ma coquille. Et à y regarder de plus près, je m'aperçois que je n'ai vécu ces moments d'apaisement que 3 fois seulement dans ma vie. Une fois de façon récurrente avec un ami qui doit être également d'une très grande sensibilité pour avoir compris assez vite comment réagir avec moi. Une deuxième fois avec une forumeuse ici




C'est con, en fait je réalise que tant que je ne règlerais pas mes propres problèmes, je suis incapable de me "maitriser" pour réagir normalement en société et c'est alors aux autres de faire des efforts à ma place, sinon je fuis


J'ai alors commencé à lire le livre de Cyrulnick que vous m'avez conseillé Tempérance et Fredouille. Mais j'ai été terrassé par les mots qu'il contient et par ce qu'il décrit. J'ai préféré m'arrêter au paragraphe d'introduction de 17 pages avant même d'entamer le premier chapitre

Mais voilà, quand je suis en situation de stress, même anodine pour la plupart d'entre vous, j'entends des choses qui frappent derrière ces portes. Je n'entends pas au sens d'entendre, je ne suis pas fou, c'est juste une métaphore pour signifier que beaucoup de souffrances remontent ainsi en fait à la surface sans aucun moyen pour moi, ni de les traiter, ni de les contenir, ni de les dompter, ni de les intégrer. Elles arrivent là, elles prennent à la gorge, elles sont vindicatives, elles sont effrayantes, elles sont paralysantes. Elles rappellent à la fois des souffrances physiques, des souffrances affectives et des souffrances mentales.
Je réalise en fait qu'il faut être extrêmement courageux pour vivre en société avec du monde et pour être prêt à aimer quelqu'un, ne serait-ce que l'accepter dans sa sphère privée/intime. J'ai des images, j'ai des pensées, j'ai des peurs qui viennent m'assaillir quand je réfléchis, quand je m'imagine avec quelqu'un. J'ai beaucoup de tendresse quand je vois un couple se tenir par la main par exemple. Mais tout de suite dans la foulée, j'ai un certain malaise à l'idée qu'en fait pour vivre à deux, il faut intégrer l'autre dans sa propre vie, et lui faire confiance.
Lui faire confiance pour lui montrer nos faiblesses, lui faire confiance de partager avec lui nos doutes, nos peines, nos craintes. Lui faire confiance de l'aimer et de le laisser nous aimer. Lui faire confiance de s'abandonner dans ses bras, de partager des moments intenses. Lui faire confiance de devenir dépendant tellement on l'aime.
J'ai le sentiment que pour vivre en communauté, il faut être extrêmement courageux pour ne pas voir tous les dangers auxquels on peut être confrontés. Ou alors il faut être littéralement inconscient de ne pas voir ce à quoi on peut être soumis. J'ai l'impression qu'il faut être extrêmement courageux pour ne pas voir en un geste brusque et imprévisible d'une personne la volonté de frapper ou de blesser. J'ai la certitude qu'il faut être extrêmement courageux de ne pas penser qu'une personne est en train de vous humilier ou de vous gronder/punir quand elle élève le ton de sa voix dans une conversation anodine/banale

Bref, pleins de petits détails qui résonnent en moi et qui rappellent des souvenirs ou des situations définitivement trop pénibles à vivre quand je les ai vécus pour la première fois trop jeune, trop souvent et qui suscitent exactement les mêmes sentiments/craintes/frayeurs aujourd'hui encore à 35 ans

J'ai parfaitement conscience que les mots que j'emploie, vous les trouverez pour la plupart exagérés. Peut-être même vous vous direz une fois de plus l'inextricable des premiers mois de son arrivée sur le forum revient en force. Le troll du forum, le fake nous refait un come-back avec ses états d'âme à la noix. Certains même me trouveront une fois de plus pleurnichard - ça faisait longtemps que je ne vous avais pas fait le coup hein

Ben oui mais non, j'en ai ras le bol justement de ressentir, d'éprouver de me buter contre cette muraille de merde que je sais à présent psychologique et non réelle. Mais je ne sais pas, je ne suis pas en train de pleurnicher en fait, je suis en train d'écrire que je ne sais pas comment faire. Je ne sais pas comment faire confiance, je ne sais pas comment intégrer une personne, comment l'aimer, ou comment la laisser m'aimer. Je ne sais pas comment on fait pour aborder quelqu'un, pour accepter quelqu'un, pour le laisser découvrir un peu de moi-même pour mieux partager et vivre une vie à deux. Je ne sais pas comment on fait pour se comporter normalement en société sans sombrer rapidement dans un autisme aussi handicapant qu'effrayant pour les autres qui me voient dans cet état.
Voilà désolé pour le pavé, d'ailleurs je ne suis même pas certain qu'il y aura beaucoup de gens pour le lire tellement il est long, ennuyeux et imbuvable, mais je trouve que c'est l'illustration parfaite de ce thread. Merci en tout cas pour ceux qui ont lu jusqu'à cette dernière ligne. Je n'attends pas spécialement de réponse (enfin si quand même), je voulais juste verbaliser ce qui me bloque aujourd'hui. Et je pense que cela demandera infiniment plus de courage et d'effort pour surmonter cela, qu'il m'en aura fallu pour accepter mon homosexualité.