Pygargue a écrit :J'ai mis du temps à répondre car la question initiale car ma réponse me semble trop évidente : je n'en sais rien.
J'ai le sentiment d'après mes souvenirs que mon homosexualité est née avec moi : je jouais avec des filles à la maternelle et je cherchais à mater et à toucher les corps des garçons dès l'école primaire. J'ai construit mon monde, mes envies, mes fantasmes, mon regard et même ma culture sur mon homosexualité. Je comprends mieux les hétéros exclusifs que les bis car j'ai le même regard biaisé, délaissant la moitié du monde dans mes considérations. Je m'entends très bien avec les femmes, je les respecte totalement mais mon absence de désir pour elles les objectivisent : je m'amuse de leurs efforts de séduction, des petits trucs de comportement qui tombent totalement à plat avec moi alors qu'un mec mignon me fait perdre une partie de mes moyens par son charme et le trouble plus ou moins voyant qu'il fait naître chez moi. Je n'y peux rien, c'est dans ma nature.
M'imaginer en hétéro est donc totalement infondé, il faudrait tout reconsidérer depuis ma petite enfance, me reconstruire entièrement. L'homosexualité est bien plus qu'un comportement sexuel ou même social, c'est un mode de pensée, d'appréhension du monde. Mon caractère serait sans doute moins introverti car je me serais senti plus dans le moule (et mieux dans la moule mais c'est un autre sujet), j'aurais cherché à laisser une trace organique dans le monde alors que c'est le moindre de mes soucis aujourd'hui.
J'ai le sentiment que je serais devenu beaucoup plus chiant en étant hétéro. Faire partie d'une minorité, devoir prouver plus que les autres qu'on a sa place m'a poussé à en faire plus, à faire des efforts. Les mecs hétéros de mon âge sont facilement bedonnants avec des peaux flasques, je savoure le fait qu'on me lance encore des 'jeunes hommes' alors que j'ai plus de 40 balais. Globalement, être gay me semble une chance, m'imaginer en hétéro est plutôt un cauchemar...
j'approuve...même si a ma grande honte j'ai le physique d'un hétéro...
comme c'est moi qui est ouvert le débat je donne mon point de vue, tout d'abord être gay pour moi est une horreur sans nom, de part mon milieu, ma famille, mon entourage proche, tout celà combiné est une "pression" trop lourde pour moi, chaque femme avec qui je passe du temps est pour eux source de supputations les + incroyables, difficile de nier sans éveiller les soupçons, donc je mens, je mens depuis toujours...tout aurait été plus simple pour moi, en étant hétéro...
facile ! change de monde, désolé mais c'est mon monde, le seul que je connaisse, le seul ou je me sent presque bien, pour X raisons, je ne peux pas changer de monde...
mais être gay, c'est aussi une chance, celà m'a permit de m'ouvrir aux autres, un hétéro né déja dans un monde qui est fait pour lui, tout ce qui va lui arriver, tous les modéles, tous les exemples bon ou mauvais, toutes les expériences, tout a été fait avant lui et pour lui, ses amis seront ses voisins, les histoires qui va entendre seront a son image, les films qu'il va voir, les pubs, les livres, les gens autour de lui... un homo doit chercher ses propres repéres, ses propres modéles, ses amis, sa personnalité, il doit se construire son monde, c'est dur, long, mais celà oblige a se poser des questions, a chercher des réponses, a se forger un caractére..combien sommes nous sur ce forum est même ailleurs quand les questions sur notre sexualité se sont posés a se mettre a la recherche de modéles, de réponses, que ce soit dans un film a guetter la moindre scéne ambigue, a rechercher si tel ou tel homme ou femme célébre n'était pas comme nous. Ca nous ouvre aussi aux autres, on fait attention pour reconnaitre si dans l'autre on ne trouve pas des signes similaires a notre personnalité...
oui hétéro ma vie aurait été plus facile, et certaines choses ne seraient pas arrivé en celà je le regrette toujours, mais être gay m'a donné une force de ne pas rester tel que le monde m'attendait, j'ai et je continue a développer une personnalité qu n'existe pas, et en celà je me sens chanceux...
et pour finir je dirai, je n'ai aucune fibre paternel, aucune envie d'enfant, je ne sais pas si c'est mon orientation ou juste ma nature, je n'ai pas d'avis a ce sujet....
) mais il y aura des manques, des ratages, qui feront leur personnalité et qui les feront s'éloigner de moi pour se construire complètement.
).