L'Eglise a été dépossédée de ses biens sous la Révolution, avec les assignats. On a vendu ses biens (en particulier ses terres) pour renflouer les caisses de l'Etat.il y a aussi eu la loi de séparation de l'état des religions et à cette occasion l'immobilier s'est trouvé confirmé comme propriété de l'état qui prête ou loue à l'église... n'appartient à l'église que ce qu'elle a acheté ou reçu depuis (sinon presque toute la France serait sa propriété !)
Contrairement à ce que l'on pense, l'essentiel de la fortune immobilière de l'Eglise (une bonne partie de la place Vendôme notamment) date des accords du Latran. Lors de l'unification italienne, l'Etat du Vatican (qui devait faire pas loin d'un quart de l'Italie) a été dissous, le pape est resté cloitré dans ce qui est aujourd'hui le Vatican.
C'est avec Mussolini que l'Eglise trouvera un terrain d'entente : le catholicisme devient religion d'Etat, le divorce est interdit, etc. Mais surtout, l'Eglise est grassement indemnisée pour compenser ses pertes territoriales. Elle a tout placé dans la pierre, dans les grandes villes de l'époque.
Et devinez qui est logé à bas coût par le Vatican, à deux pas du Sénat ? Kouchner. Celui-là même qui signe un accord très avantageux pour l'Eglise, en matière de reconnaissance des diplômes de l'enseignement catholique. Tout lien de cause à effet...
On ne gère que des monuments classés.comment se fait il que ce soit quasi seulement les chrétiens qui en bénéficient ? (catholiques et protestants)
Les communes sont libres de raser les églises ou les temples, et certaines ne se privent pas de le faire, faute d'argent pour entretenir des églises.
Ensuite, reste effectivement la délicate question de l'héritage culturel chrétien. Pourquoi le nier, puisqu'il existe bel et bien ?
L'application stricte de la loi de 1905, telle qu'elle fut votée à l'époque, à l'ensemble du territoire français reste la meilleure solution. La France a un héritage chrétien, mais cela fait partie de son passé.
Son actualité, c'est la laïcité, qui gère effectivement un héritage chrétien devenu, laïcité aidant, bien plus culturel que cultuel.
Entretenir des Eglises présentant un intérêt certain sur le plan culturel (gothique, romande, etc.) ne me choque pas plus que d'entretenir des menhirs ou des dolmens, autre lieu de culte, ou l'Opéra Garnier ou encore la Mairie de Paris. Pourquoi ? Parce que c'est du patrimoine architectural, culturel.
Et restons-en là : il est hors de question de subventionner des lieux de culte. Pourquoi ? Tout simplement parce qu'il ne s'agit pas de monuments, de lieux ouverts à tous sans condition (comme peut l'être un musée ou une bibliothèque). Un lieu de culte se destine à ses croyants pratiquants, pas à tout le monde.
La liberté de conscience est un droit individuel, garanti par la République depuis 100 ans (Vichy a abrogé la loi de 1905 et s'est rapproché de l'Eglise). Garantir cette liberté veut dire que les lieux de culte n'ont pas à être financés par de l'argent public (sans compter que l'Etat étant en déficit, on a mieux à faire de l'argent public). En finançant des lieux de culte, l'Etat reconnaitrait des religions (violation de la loi de 1905, et tout le monde voudrait que sa religion soit reconnue) et perdrait ainsi sa neutralité : on ne peut être juge et parti. Autoriser en retour chacun à mettre la main à la poche pour payer un lieu de culte, y compris des athées ou des croyants d'une autre religion si ça leur chante, ne me choque pas du tout. L'Etat est neutre, et il le reste en laissant chacun libre de payer ou non pour un lieu de culte. La liberté de conscience est à ce prix, et ce n'est pas cher payé !