Aimer... ?

Débats Gay et Lesbien
lestump
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Message par lestump »

avec intelligence !!
Mizc
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Message par Mizc »

Gil a écrit :... je me pose une question très idiote... là
si tout réside dans la "nature", la biologie. Ayant vu des tas de documentaires sur "comment un homme/une femme choisit son/sa partenaire" avec des réponses toujours en rapport avec la reproduction de l'espèce...

Comment, nous homosexuel-les, "choisissons-nous" nos partenaires... alors?
Hum, d'après certaines études scientifiques TRES contestées, il s'agirait de nos récepteurs à phéromones qui seraient impliqués, ces derniers s'étant différenciés en devenant sensibles aux molécules du même sexe. Et il paraît même que ce serait un déterminisme plus ou moins inné.

Mais à côté de cela, y'a tout de même un chœur discordant de chercheurs qui disent que l'organe voméro nasal, aka le récepteur à phéromones des mammifères, n'est plus du tout fonctionnel chez l'homme et que ne réagissons donc presque plus du tout aux phéromones.

Bref, c'est une thèse possible, bien que comme toute thèse scientifique, elle soit contestée.

(Bon, si je remettais la main sur l'article en question, ce serait mieux. Je cherche.)
Kliban
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Message par Kliban »

La biochimie de l'amour et de la reproduction humaines est une chose en plein boum - et c'est une chose où il vaut mieux ne pas mettre le nez si on n'a pas le cœur bien accroché, c'est histoire de molécules et de réactions physiologiques pas toujours ragoûtantes - et de comportements totalement amoraux (par exemple, la fréquence des adultères n'est pas indépendante du cycle ovarien). :lol:

La question du choix du partenaire homosexuel ne pourra être résolue que lorsqu'on en saura un peu plus sur la nature biologique de l'homosexualité, ce qui n'est pas le cas pour le moment - même si on progresse.

Ce qui n'empêche pas de parler d'amour :) J'avais destiné le passage suivant à un autre post - ou quelqu'un parlait de trouver son homme. L'expression me semble... inadéquate :) .
-------------

On ne trouve pas son homme, vous savez.

Il n'y a pas de moitié perdue qu'il faudrait retrouver - Aristophane blaguait !

Il n'y a pas de script pré-écrit qui ferait du bonheur une annexe de la vie de couple.

Le bonheur n'est pas une chose que l'on programme, c'est un temps où l'on se donne sans arrière-pensée à ce qui arrive pour la première fois, toujours.

Bien sûr, d'abord, vivre ce qui est à vivre. Et l'esseulement pèse parfois, je serais mal placé pour soutenir le contraire. Mais plutôt vivre seul que de vivre à deux si c'est pour sortir juste de solitude. Pas de petits arrangements avec les morts.

Non, on ne trouve pas son homme.

On rencontre une occasion de transformation, une fidélité diffuse et sans forme figée. On est pris par une nouveauté, par surprise et bien en deçà de toute manigance et programmation. Trop nombreux sommes-nous à thésauriser sur l'amour - comme si l'on pouvait !

Alors vivre, oui. Poser les deux pieds sur terre, fermement. Et puis s'ouvrir à ce qui vient. Et se débarrasser ce faisant des idées sans corps, des scénarios tout faits qui transigent toujours sur la dignité de nos exigences réelles - non pas de nos fantasmes.

On n'a le droit des régularités qu'à avoir charge de vie. Et encore. Et encore faut-il rester attentif, toujours, à ce qui vient d'imprévu révéler nos raideurs.

Nous sommes poulpes, à devoir ainsi être battus sur les roches, avant que de nous attendrir à tant de beauté.
Manchette
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Message par Manchette »

Reproduction de l'espèce ou sauvegarde de ses gènes ?

Il est cependant amusant de constater que l'homosexualité est bien plus répandue qu'on ne le pense dans le monde animal, et ce sans aucune répression ni réprobation. Et dire que l'on commence seulement à s'y intéresser.

Ce qui m'inquiète un peu, dans cette recherche à tout crin des origines de l'homosexualité, laisse la porte ouverte à l'eugénisme (voir la nouvelle Cocon de Greg Egan, in Radieux).
Kliban
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Message par Kliban »

OFF-Topic :
[quote="Olivierz"]Reproduction de l'espèce ou sauvegarde de ses gènes ?[/quote]

Je ne suis pas Dawkins là-dessus. Le bouquin récent de Kupiec me paraît bien moins "théologique" dans sa structure. Ce n'est pas le gène qui se perpétue. C'est la biosphère en son ensemble. En séparer le gène laisse la porte ouverte à un finalisme... laïque :)

Je te rejoins sur tout le reste.

La tentation de l'eugénisme est forte en effet. Mais si elle touche un jour l'homosexualité, elle ne touchera pas que cela... La nmainupalation du vivant ne fait que commencer.

Ce qui nous éloigne de l'amour :)
schatzy
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Message par schatzy »

Amor vanitas est.
Omnia vanitas.
Vanita Vanitatum.

Looks like I had a bad day
Manchette
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Message par Manchette »

Mais si elle touche un jour l'homosexualité, elle ne touchera pas que cela...
Certes, mais l'homosexualité me parait être une cible assez consensuelle, question eugénisme.
Kliban
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Message par Kliban »

Olivierz a écrit :
Mais si elle touche un jour l'homosexualité, elle ne touchera pas que cela...
Certes, mais l'homosexualité me parait être une cible assez consensuelle, question eugénisme.
Au côté de tas de maladies, oui. Cela pose la question de l'eugénisme de prévention : jusqu'à quel point est-il ou non un eugénisme de normalisation ?

Mais la question qui se posera de toute façon, c'est (si l'hs est génétique) : pourquoi a-t-elle été sélectionnée ? Pourquoi des gènes qui influent si notablement sur le potentiel reproductif d'un individu ont-ils pu être sélectionné ?


Une autre question, plus lointaine, qui se posera est sans doute : pourquoi la reproduction sexuée a-t-elle été sélectionnée, et de quelle sorte d'association du vivant ressortit-elle ?

Parce que ça non plus, ça ne va pas de soi, qu'il faille deux sexe différents pour se reproduire.

D'une certaine façon, l'homme est une forme de parasite de la femme :mrgreen:
spécimen
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Message par spécimen »

Kliban a écrit :Une autre question, plus lointaine, qui se posera est sans doute : pourquoi la reproduction sexuée a-t-elle été sélectionnée, et de quelle sorte d'association du vivant ressortit-elle ?

Parce que ça non plus, ça ne va pas de soi, qu'il faille deux sexe différents pour se reproduire.

D'une certaine façon, l'homme est une forme de parasite de la femme :mrgreen:
Je crois les données sont mal présentées. Il serait sans doute plus juste d'écrire : "Parce que ça non plus, ça ne va pas de soi, qu'il faille deux individus différents pour se reproduire."

La question ne porte pas tant sur le sexe que sur la différence génétique de 2 individus. Ils vont se reproduire pour donner une descendance récupérant, dans son patrimoine génétique, une partie des gènes de ses parents pour donner un troisième individu différent des 2 premiers.

Car on voit bien très vite la faiblesse de la parthénogenèse ou de la scissiparité en cela qu'elles ne donnent naissance qu'à des individus rigoureusement identiques génétiquement au "parent".

Dans le cas d'une maladie globale ou d'un changement climatique généralisé et brutal, ces individus "clonés", pourvus des mêmes caractéristiques phénotypiques peuvent ne pas supporter ce changement dans les conditions environnementales. Si l'aïeul est bien pourvu pour se prémunir de ce changement brutal, tout va bien pour les descendants. Mais si, dès le départ, l'aïeul n'est pas adapté à ce changement, c'est toute sa lignée qui disparait en une seule génération.

La différence des deux individus reproducteurs constitue alors la base de la biodiversité naturelle. Elle garantit des individus toujours adaptés (dans le cas de la reproduction sexuée) aux conditions environnementales, aussi changeantes qu'elles puissent être à l'échelle des ères géologiques.

Enfin, j'avoue je n'ai pas compris la dernière phrase citée :ah:
Kliban
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Message par Kliban »

spécimen a écrit :[Je crois les données sont mal présentées. Il serait sans doute plus juste d'écrire : "Parce que ça non plus, ça ne va pas de soi, qu'il faille deux individus différents pour se reproduire."
[...]
Enfin, j'avoue je n'ai pas compris la dernière phrase citée :ah:
Il y a un lien entre l'obscurité de ma dernière phrase et ta reformulation. Je maintiens bien : la reproduction dont je parlais est sexuée, pas simplement un mélange de matériel génétique en provnance d'individus différents.

Pour ce que j'en sais, l'échange de matériel génétique est couramment pratiqué par les bactéries. En droit on pourrait très bien imaginer que la biosphère se soit limitée à une reproduction par parthénogenèse (mitose) couplée à des mécanismes d'échange de matériel génétique entre individus.

En fait, on pense aujourd'hui qu'une des origines de la reproduction sexuée pourrait être une symbiose fusionnelle (avec fusion des membranes, puis des noyaux) entre des cellules primitives, l'une finissant par devenir ovule, et l'autre spermatozoïde. L'origine de cette symbiose serait une tentative de nutrition qui n'a pas "totalement" réussi (deux cellules qui fusionnent au lieu de se bouffer). Sur tout ça : Comment la vie a commencé, Alexandre Meinesz (parfois contestable, mais bon, comme toute bonne science).

Mon invocation du "parasitisme" est une boutade à cette idée beaucoup plus sérieuse que mâles et femelles sont en réalité des organismes symbiotiques, ou issus d'une symbiose.

Mais un biologiste évolutionniste nous en dirait sûrement plus :). Et sûrement mieux. Il y en a un dans la salle ?
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