Obsidienne a écrit :je n'ai JAMAIS rencontré une seule personne qui m'a dit faire ça pour le plaisir.
Un énorme +1.
J'ai une tante qui dirige une association pour la réinsertion des prostituées (femmes) dans la société et croyez moi aucune n'a jamais déclaré être heureuse dans son métier.
Les filles qu'elle rencontre tous les jours sur le terrain sont souvent des filles des pays de l'Est qui se sont faites embrigadées dans leur pays d'origine et à qui on a donné l'illusion du rêve occidental. Elles partent donc en France, ne sachant ni parler la langue et n'ayant fait aucune étude avec le rêve d'une vie meilleure. Se prostituer ne faisait pas vraiment parti de leur plan mais on leur fait croire qu'elles doivent passer par là et que c'est le seul moyen pour rester en France.
La réinsertion est évidemment très difficile. L'impression d'avoir été souillée est omniprésente et il y en a peu qui parviennent à retrouver un équilibre après cette expérience.
Evidemment, dans une association de réinsertion de prostituées, tu ne vas pas voir de "volontaires". Mais cela ne veut pas dire qu'il n'y en a pas. C'est comme si on se basait sur les patients d'un psychiatre pour dire qu'il n'y avait pas de personne sans problème psychiatrique dans la population mondiale.
En effet, je n'ai pas dit qu'il n'y avait que des personnes qui font ça parce qu'elles n'ont pas le choix, j'ai juste dit que dans mon expérience, je n'en ai jamais croisées.
thib8500 a écrit :Evidemment, dans une association de réinsertion de prostituées, tu ne vas pas voir de "volontaires". Mais cela ne veut pas dire qu'il n'y en a pas. C'est comme si on se basait sur les patients d'un psychiatre pour dire qu'il n'y avait pas de personne sans problème psychiatrique dans la population mondiale.
Attends, ce ne sont pas les prostituées qui viennent trouver l'association, ce sont les membres de l'association qui vont les chercher sur place.
Après, en effet, il y a en a certainement un petit pourcentage qui fait ce métier volontairement. Mais combien ? Une sur mille ? Wahooo super.
de ma petite expérience, je dirai aussi que je n'ai jamais rencontré de gens faisant ce métier de façon "volontaire"... je veux dire que certain(e)s affirmeront bien haut que c'est un choix, une voie choisi en toute indépendance mais si tu creuses un peu, tu trouveras toujours dans leur vie, un moment, un instant, une rencontre qui les a fait basculé du "mauvais" côté... on ne se réveille pas un matin en disant "tiens et si je faisais la pute, ca m'a l'air chouette !" on écrit pas a l'école dans "profession que vous voulez faire plus tard : prostitué"... c'est souvent la derniére solution, et quand les personnes affirment qu'elles le font en toute conscience et par choix, c'est souvent pour garder un peu de dignité, pour avoir l'impression de contrôler encore un peu leur vie..
le peu de prostitués que j'ai rencontré, étaient souvent toxico, assez souvent séropos, faisait leur travail sans capote, (demande des clients ) dans des endroits glauques, le plus souvent dans les voitures, et la concurence a fait baisser les prix... on l'est retrouvé le soir, dans un bar, elles semblaient presque heureuse, parler fort, et riant a gorge déployés, mais si tu attendais un peu, l'alcool aidant, tu avais droit a des confidences qui faisaient frémir... elles te parlaient de cette haine d'eux mêmes, de cette impression d'être un "objet" qu'on utilise une fois et puis qu'on oublie au fond du placard, du nombre de fois ou elles ont été agressé, violé, battu par les clients ou même entre elles ou un mac... elle ne te parlaient jamais d'avenir ou juste pour faire croire, se persuader qu'un jour elles se sortiront de là, mais elles savaient bien que leur passé les acompagneraient toujours..mais tout ceci n'est pas une vérité, juste un instantané de ceux et celles que j'ai rencontré...
quand au bordel ou maison closes, je ne sais pas, en espagne, il ne se passe pas une semaine sans qu'un de ses établissement soit fermés, pour des raisons lier aux mafia, traite des femmes, insalubrité, il rouvraient 2 semaines plus tard sous une autre forme... et puis il est si facile de changer les appelations parfois ce ne sont pas des prostitués, juste des hotesses qui en fait font le même job, mais personne ne veut savor...
Proxima a écrit :Après, en effet, il y a en a certainement un petit pourcentage qui fait ce métier volontairement. Mais combien ? Une sur mille ? Wahooo super.
C'est sûr que dans un pays comme le nôtre, où prostitution signifie Rue-Précarité-Aucune Reconnaissance-etc..., ça ne motive personne.
Moi, j'aimerais bien connaître l'avis de celles qui travaillent dans une société où les gens sont un peu plus ouverts, où la prostitution est considérée comme une activité professionnelle comme une autre (tant qu'elle est volontaire, hein) comme en Nouvelle-Zélande.
Je me répète, mais une telle solution me parait autrement plus convenable pour tout le monde et moins décalée avec la réalité que des idées prohibitionnistes. Tant que l'humain sera humain, homme ou femme, l'un de ses besoins sera celui des relations sexuelles, et même avec toutes les lois du monde, ça m'étonnerait qu'on arrive un jour à faire disparaître la prostitution.
Brutaldeath a écrit :
Tant que l'humain sera humain, homme ou femme, l'un de ses besoins sera celui des relations sexuelles
Exactement le type d'argument qu'on entend pour excuser un viol.
Et pour être investie dans la lutte contre le viol, je peux t'assurer qu'on l'entend tous les jours, cet "argument". Tout comme le fameux : "elle l'a bien cherché, avec son string et sa mini-jupe."
Gina Ker a écrit :
Exactement le type d'argument qu'on entend pour excuser un viol.
Peut-être bien, même si ça me parait un peu stupide, je m'en fous, c'est pas le sujet.
Si je te dis que je travaille parce que j'ai besoin d'argent, tu vas me rétorquer que le besoin d'argent est la principale raison des braquages de banque et que donc je devrais travailler pour une autre raison?
C'est pas un argument, c'est une réalité. Que l'on se contrôle ou pas est une chose complètement différente, mais tu ne nieras pas que les humains ont besoin de relations sexuelles, non? Donc 'faudrait peut-être pas sortir ça du contexte, surtout en citant les arguments pour justifier des actes criminels tels que le viol. A ce que je sache, payer pour du sexe ou se faire payer pour n'en est pas un.
Et puis, tiens, si tu veux parler du viol, j'ai qu'à dire alors que les prostituées permettent aux gens de se décharger de leur trop plein de libido, ce qui fait donc baisser le taux de viols.
Argument débile, mais bon, s'il faut commencer à tout mélanger (viol, prostitution, machisme, proxénétisme, femmes battue, etc...), je peux aussi le faire.
J'ai l'impression d'être le seul à ne pas mettre "violer une femme" et "faire appel à une prostituée" sur le même plan. Je trouve ça relativement grave, en fait.
Dernière modification par anonymeB le mer. mars 10, 2010 3:18 pm, modifié 1 fois.
Brutaldeath a écrit :
J'ai l'impression d'être le seul à ne pas mettre "violer une femme" et "faire appel à une prostituée" sur le même plan, c'est assez marrant.
tu n'es pas le seul, ce sont aussi deux choses totalement différentes pour moi !
Ce qui me fait marrer, c'est de voir que les premiers à stigmatiser les prostituées sont ceux qui veulent les défendre. "Les prostituées sont des femmes meurtries, violées, déchirées par la vie et les hommes, elles n'ont d'autre choix que se faire troncher par des pervers dans une ruelle lugubre, drogue, pas capote, SIDA, gosses non voulus, maladies, etc..".
Ce sont les premiers à les présenter comme des "sous-femmes", des déchets de la société. C'est censé les aider à améliorer leur quotidien, vraiment? On ne vit certainement pas dans le même société, alors.
Donc, je réitère: commençons déjà par leur améliorer leur situation (améliorer leurs conditions de travail, leurs droits, etc...) changer la vision des gens sur elles, leur donner les moyens de décider par elles-mêmes de ce qu'elles veulent faire (rester ou non dans la prostitution, refuser ou non tel ou tel client, etc...), et ensuite on pourra peut-être penser à la suite.