Hier soir j'ai reçu un mail d'une amie. Pour le détail, il s'agit de la deuxième femme de laquelle je suis tombé amoureux

pendant mes années d'études. Bien évidemment elle ne le sait pas... bien évidemment.
Cela faisait 4 ans que l'on n'avait plus de nouvelles l'un de l'autre. Elle, en couple et 2 adorables petits enfants et moi, ben comme d'hab' à fuir de tout, de n'importe qui, de n'importe quoi.
Nous nous sommes revus à l'
autre bout du monde cet été 2009. Ce fut un réel plaisir, mais que j'ai pris soin de
filtrer, de
tamponner pour ne pas trop m'attacher (comme d'hab'). Et puis j'étais avec 3 autres amis d'aventure du bout du monde, c'était donc facile d'avoir un contact détaché/distant. Bah, un contact comme 2 connaissances perdues de vue depuis un temps quoi.
Et puis de retour en France de mon côté, elle, comme tous les ans, ils rentrent en octobre le temps d'un mois pour retrouver leur famille et poursuivre leur travail (ils sont embauchés là-bas par une société française).
Et cette amie en a profité pour m'appeler afin que l'on se voit le temps d'une soirée.

Plus dur de faire dans la distance entre 4 yeux, même si l'on était en lieu public/neutre. Cette amie a cela de très attachant qu'elle est très attentive, très tendre, très douce, très "naïve", très angélique, très "innocente". Bref une femme comme je les aime. Nous avons passé une très bonne soirée, elle a dormi chez moi, puis nous avons passé un très bon petit déjeuner. Bref, tout était très et il m'était difficile de ne pas m'impliquer, de ne pas m'investir dans cet échange, tellement ces mots, sa voix, ses rires, ses sourires sont autant de
câlins remplis d'affection pour mon cerveau assoiffé.
Nous nous sommes quittés sur mon parking, elle repartant ailleurs en France, moi au taf'. J'avoue le soir j'ai pleuré quand j'ai vu et lu le petit message écrit sur une enveloppe qu'elle avait pris soin de laisser sur le bar du salon. Non pas par le contenu du mot gentil, mais parce que je réalise que je suis attaché (pas d'Amour, juste d'une forte, très forte amitié) à elle plus que ce que je ne veux bien l'admettre. Bah et puis ce fut vite oublié en mettant beaucoup de
bardas derrière une
énième porte. Asociabilité quand tu nous tiens
Et puis là donc hier soir, je reçois un mail d'elle. Pour faire vite, elle explique en introduction que se voir coup sur coup en 1 mois d'intervalle aux 2 extrémités de la planète, elle comptait et espérait bien en profiter de son côté pour que nous entamions une correspondance à s'écrire tout ce qui se passe chacun de notre côté.
Bon ben là, ce fut la fontaine d'eau salée aux yeux. Je pense ce fut amplifié par le fait que j'ai une véritable nostalgie de ce pays du
bout du monde avec ses volcans et parce que j'y ai passé 3 semaines formidables/inoubliables. Mais le simple fait de lire une tranche de sa vie et de réaliser que j'ai autant d'attachement envers cette amie si éloignée m'a fait rétracter dans ma coquille. Je comptais bien ne pas y répondre car c'est trop dur, c'est trop lourd. On ne se reverra sans doute que pas avant l'année prochaine.
Et là l'éclair de lucidité, je cristallise, je réalise je suis toujours en train de fuir toute forme d'attachement, toute forme de contact. Et ça résonne d'autant plus en moi que je réalise bien ma solitude actuelle. C'est plus fort que moi, je fuis l'affection, je fuis l'attachement et ça peut durer indéfiniment ainsi.
Aujourd'hui, j'ai ruminé ce mail toute la journée et je ne vois pas de sortie possible à cette impasse psychologique.
J'ai donc pris ce foutu post-it qui restait là, à portée de main. Le n° de téléphone de la psychiatre - psychanalyste débouchait sur un répondeur. 3 fois de suite en 1 heure de temps.
J'ai donc composé le 2ème, celui d'une spécialiste de thérapie comportementale cognitive. Pendant l'appel, mon cœur voulait sortir de sa cage thoracique malgré mon traitement. Je n'ai pas parlé, j'ai bredouillé une suite de mots pas très clairs je pense. La thérapeute avec un accent asiatique m'a coupé l'herbe sous le pied en proposant demain matin 10H un rendez-vous, j'ai accepté, insensé

je me suis fait prendre par surprise, je voulais me ménager du temps avant d'y aller.
On verra bien ce que cela va donner mais cette situation devient de plus en plus insupportable, il faut donc que j'avance. Merci pour vos conseils

on verra bien ce que ça va donner.