La prostitution
A la réflexion, je me rends compte que les différents intervenants de ce topic ont tous une vision différente de la prostitution, ce qui peut provoquer des malentendus. Certains ont l’air de la connaître de l’intérieur ou de très près … j’avoue que ce n’est pas mon cas.
Je n’ai jamais été client d’un(e) prostitué(e). A part les péripatéticiennes qui professent dans mon quartier depuis que j’y habite, la seule vision que j’en ai est celle d’une de mes aïeules françaises qui a laissé tomber son mari devenu invalide, a traversé la frontière, et comme elle était relativement sans éducation mais très jolie fille, elle a délibérément choisi de travailler dans un bordel plutôt qu’en usine parce qu’elle croyait que cela rapporterait plus. Son calcul était juste : elle avait parmi ses clients les notables de la ville – curé compris – et elle a pu mettre suffisamment d’argent de côté pour pouvoir s’acheter un café.
C’est évidement une vision un peu romantique de la chose, d’autant que cette histoire se passait avant la dernière guerre. Je me rends compte en lisant ce topic que la prostitution a bien changé depuis, et recouvre parfois des réalités tout à fait différentes : filières d’êtres humains, exploitation de jeunes parfois mineurs …Je me rends compte que la prostitution revêt de très nombreux aspects, parfois très divers, et que la vision un peu idéalisée que j’en avais cachait des aspects beaucoup plus sordides.
J'en viens à me poser la question si c’est vraiment l’acte lui-même de se prostituer qui pose problème, ou si c’est la relative clandestinité et la honte qui y est souvent attachée qui rend les conditions de cette profession parfois (souvent ?) infernales (cadence, précarité absolue pour certain(e)s, manque d’hygiène). Entre la poule de luxe qui travaille à son compte et qui « escorte » le temps d’une soirée, un homme d’affaire dans un hôtel 5 étoiles pour arrondir ses fins de mois parce que traductrice-interprète ça ne rapporte pas tant que ça, et la pauvre fille albanaise et sans papiers sur qui toute une mafia a mis la main parce que vendue par sa famille … il y a un monde de différences.
Mais je ne pense pas non plus que pénaliser unilatéralement le(la) client(e) soit la solution.
Je n’ai jamais été client d’un(e) prostitué(e). A part les péripatéticiennes qui professent dans mon quartier depuis que j’y habite, la seule vision que j’en ai est celle d’une de mes aïeules françaises qui a laissé tomber son mari devenu invalide, a traversé la frontière, et comme elle était relativement sans éducation mais très jolie fille, elle a délibérément choisi de travailler dans un bordel plutôt qu’en usine parce qu’elle croyait que cela rapporterait plus. Son calcul était juste : elle avait parmi ses clients les notables de la ville – curé compris – et elle a pu mettre suffisamment d’argent de côté pour pouvoir s’acheter un café.
C’est évidement une vision un peu romantique de la chose, d’autant que cette histoire se passait avant la dernière guerre. Je me rends compte en lisant ce topic que la prostitution a bien changé depuis, et recouvre parfois des réalités tout à fait différentes : filières d’êtres humains, exploitation de jeunes parfois mineurs …Je me rends compte que la prostitution revêt de très nombreux aspects, parfois très divers, et que la vision un peu idéalisée que j’en avais cachait des aspects beaucoup plus sordides.
J'en viens à me poser la question si c’est vraiment l’acte lui-même de se prostituer qui pose problème, ou si c’est la relative clandestinité et la honte qui y est souvent attachée qui rend les conditions de cette profession parfois (souvent ?) infernales (cadence, précarité absolue pour certain(e)s, manque d’hygiène). Entre la poule de luxe qui travaille à son compte et qui « escorte » le temps d’une soirée, un homme d’affaire dans un hôtel 5 étoiles pour arrondir ses fins de mois parce que traductrice-interprète ça ne rapporte pas tant que ça, et la pauvre fille albanaise et sans papiers sur qui toute une mafia a mis la main parce que vendue par sa famille … il y a un monde de différences.
Mais je ne pense pas non plus que pénaliser unilatéralement le(la) client(e) soit la solution.
Dernière modification par ExMembre le mer. mars 10, 2010 4:10 pm, modifié 1 fois.
Non, du tout. Parce que ce que tu évoques là ne relève pas de la pulsion, et c'est bien ce terme qui me fait bondir.Brutaldeath a écrit : Si je te dis que je travaille parce que j'ai besoin d'argent, tu vas me rétorquer que le besoin d'argent est la principale raison des braquages de banque et que donc je devrais travailler pour une autre raison ?
D'une part, la pulsion est un concept psychanalytique freudien, et est à différencier de l'instinct.
D'autre part, comme tu me diras sûrement que je joue sur les mots, je te rétorquerai que les pulsions sont contrôlables, sinon, cela relève de la pathologie.
Ah, donc dans un débat, il faut se garder de toute contextualisation ? Parce que ça ne me paraît pas si débile que ça, à moi, de parler de violence, de machisme, de proxénétisme, etc. lors d'une discussion autour de la prostitution. Que tu le veuilles ou non d'ailleurs, ce sont des points à aborder pour avoir une vue d'ensemble du sujet.Brutaldeath a écrit :Argument débile, mais bon, s'il faut commencer à tout mélanger (viol, prostitution, machisme, proxénétisme, femmes battue, etc...), je peux aussi le faire.
Je ne le mets pas non plus sur le même plan, ce qui ne m'empêche pas d'y voir parfois une corrélation.Brutaldeath a écrit :J'ai l'impression d'être le seul à ne pas mettre "violer une femme" et "faire appel à une prostituée" sur le même plan. Je trouve ça relativement grave, en fait.
Et pour finir de te répondre : je ne considère pas les prostitué-e-s comme des sous-humains, loin de là. Et prendre en compte le désarroi dans lequel un grand nombre peut se trouver ne change rien à cette considération.
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je ne vois pas la corrélation entre femme violée et prostitutionGina Ker a écrit :Non, du tout. Parce que ce que tu évoques là ne relève pas de la pulsion, et c'est bien ce terme qui me fait bondir.Brutaldeath a écrit : Si je te dis que je travaille parce que j'ai besoin d'argent, tu vas me rétorquer que le besoin d'argent est la principale raison des braquages de banque et que donc je devrais travailler pour une autre raison ?
D'une part, la pulsion est un concept psychanalytique freudien, et est à différencier de l'instinct.
D'autre part, comme tu me diras sûrement que je joue sur les mots, je te rétorquerai que les pulsions sont contrôlables, sinon, cela relève de la pathologie.
Ah, donc dans un débat, il faut se garder de toute contextualisation ? Parce que ça ne me paraît pas si débile que ça, à moi, de parler de violence, de machisme, de proxénétisme, etc. lors d'une discussion autour de la prostitution. Que tu le veuilles ou non d'ailleurs, ce sont des points à aborder pour avoir une vue d'ensemble du sujet.Brutaldeath a écrit :Argument débile, mais bon, s'il faut commencer à tout mélanger (viol, prostitution, machisme, proxénétisme, femmes battue, etc...), je peux aussi le faire.
Je ne le mets pas non plus sur le même plan, ce qui ne m'empêche pas d'y voir parfois une corrélation.Brutaldeath a écrit :J'ai l'impression d'être le seul à ne pas mettre "violer une femme" et "faire appel à une prostituée" sur le même plan. Je trouve ça relativement grave, en fait.
Et pour finir de te répondre : je ne considère pas les prostitué-e-s comme des sous-humains, loin de là. Et prendre en compte le désarroi dans lequel un grand nombre peut se trouver ne change rien à cette considération.
Correction: TU as parlé de "pulsion". Moi, j'ai parlé de "besoin". C'est pas pareil.Gina Ker a écrit : Non, du tout. Parce que ce que tu évoques là ne relève pas de la pulsion, et c'est bien ce terme qui me fait bondir.
D'une part, la pulsion est un concept psychanalytique freudien, et est à différencier de l'instinct.
D'autre part, comme tu me diras sûrement que je joue sur les mots, je te rétorquerai que les pulsions sont contrôlables, sinon, cela relève de la pathologie.
Bien sûr, mais de là à en faire un argument dans le cadre de ce débat, non. Ce n'est pas la prostitution qui entraîne les viols. C'est n'en est qu'une facette malsaine. Comme le proxénétisme, le machisme, etc.Parce que ça ne me paraît pas si débile que ça, à moi, de parler de violence, de machisme, de proxénétisme, etc. lors d'une discussion autour de la prostitution. Que tu le veuilles ou non d'ailleurs, ce sont des points à aborder pour avoir une vue d'ensemble du sujet.
Ce n'est pas la prostitution qu'il faut combattre, mais tout les trucs malsains qui gravitent autour. Si on donnait aux prostituées le choix de pouvoir se prostituer si elles en ont envie (même ponctuellement) puis d'arrêter et de trouver une autre source d'argent si elles en ont marre, de pouvoir refuser un client sans la peur se faire tabasser et/ou violer, etc, etc.. ben tout s'arrangerait. Et je ne suis pas sûr qu'il y aurait plus de prostituées.
Et pour ça, ben... je me répète encor' et encor', mais une solution simple et viable me semble être des hôtels associatifs ou des maisons closes. Publics (et non privés) comme ça, pas (ou moins) de problèmes.
J'en suis bien conscient, mais je ne suis pas sûr que tout le monde pense comme ça. A force de les présenter sans arrêt comme des victimes, des déchets humains qu'il va être dur de sauver, sans personnalité, sans envies, contaminées par toutes les maladies, etc... ça ne peut entraîner que des problèmes.Gina Ker a écrit : Et pour finir de te répondre : je ne considère pas les prostitué-e-s comme des sous-humains, loin de là.
Ce n'est pas de moi, mais de l'association Le Nid, et ça résume tout à fait ma pensée :Obsidienne a écrit : je ne vois pas la corrélation entre femme violée et prostitution
"La justification et la banalisation de la prostitution, lieu de violence sexuelle par nature, barre la route au changement des mentalités qui rendrait possible une diminution des viols."
D'où la corrélationque j'effectue.
Voilà, tout à fait le genre de conneries que je ne peux pas supporter. Je connais plusieurs personnes qui ont déjà été clients de prostituées, pas une fois ça s'est passé comme ça. Que ce soit en France, en Allemagne ou aux Pays-Bas.Gina Ker a écrit :"prostitution, lieu de violence sexuelle par nature"
Encore des mal-baisées qui n'ont pas supporté de voir leurs maris se taper une autre gonzesse

Quand bien même tu connais plusieurs personnes (...), je t'invite fortement à cliquer sur le lien inséré dans de terme "corrélation" de mon post, et tu comprendras que l'avis de tes quelques connaissances ne font pas le poids par rapport aux professionnels-les de terrain (et je ne parle pas là des prostitué-e-s, cela va de soi).
Quand à l'accusation de mal-baisée, ton emploi du terme "encore" ne peut faire penser à autre chose qu'aux féministes qui sont très souvent traitées de la sorte, et là, vraiment, je ris : ça confirme bien des choses, notamment la bêtise.
Quand à l'accusation de mal-baisée, ton emploi du terme "encore" ne peut faire penser à autre chose qu'aux féministes qui sont très souvent traitées de la sorte, et là, vraiment, je ris : ça confirme bien des choses, notamment la bêtise.

Eheh. C'était ironique
, ça serait quand même mal joué de décrédibiliser d'un coup tout mon argumentaire avec une remarque aussi débile dite sérieusement.
Cela dit, je trouve vraiment leurs descriptions exagérées.
Ca me rappelle un peu les débats sur les jeux-vidéos: les jeux-vidéos, c'est MAL, parce que c'est à cause d'eux qu'il y a des accidents de la route ou des meurtres.
Bon, enfin, de toutes façons:

Cela dit, je trouve vraiment leurs descriptions exagérées.
Ca me rappelle un peu les débats sur les jeux-vidéos: les jeux-vidéos, c'est MAL, parce que c'est à cause d'eux qu'il y a des accidents de la route ou des meurtres.
Bon, enfin, de toutes façons:
C'est bon, ça explique tout. Ca m'étonne à peine.Wikipedia a écrit :Mouvement du nid est une association française d'aide aux personnes prostituées, d’inspiration catholique et membre du Comité catholique
Dernière modification par anonymeB le mer. mars 10, 2010 5:23 pm, modifié 3 fois.