Aux profs! Aux amoureux de l'Histoire! Aux Scientifiques.

Débats Gay et Lesbien
Goldenvrack
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Message par Goldenvrack »

Ca fait vite fait partie de la culture générale de calculer l'aire sous une courbe, faire des équations horaires ou trouver le pH d'une solution... Alors qu'apprendre l'histoire de notre pays, l'histoire actuelle du monde, les conneries qui s'y sont faites etc peut nous (en tant que citoyen) faire réfléchir sur l'actualité et mieux la comprendre.
Si j'avais eu le choix de prendre ou pas cette matière j'aurais sans doute refusé, mais je l'aurais regretté.
Kefka
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Message par Kefka »

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Lyanes
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Message par Lyanes »

@ Brutal: Créer un bon lieu de débat (qui tourne nécessairement un peu en rond.. ) ou comment apprendre la notion de "Loi de Goldwin". Pour les non geek (!! ) qui ne saurait pas, comme moi ...
wikipedia a écrit :La loi de Godwin est un adage, partie du folklore Usenet, énoncé en 1990 par Mike Godwin : « Plus une discussion sur Usenet dure longtemps, plus la probabilité d'y trouver une comparaison impliquant les nazis ou Hitler s'approche de 11. » Dans un débat, atteindre le point Godwin revient à signifier à son interlocuteur qu'il vient de se discréditer en vérifiant la loi de Godwin.
Donc j'ai appris.. un truc. Siouper.
Maintenant, si tu veux fuir le débat qui tentais de s'éloigner de vos expériences de vies "mais que c'est merveilleux j'ai fais une Série S .. RTL", trouve autre chose...
Pourquoi je te parle de vote FN? Pas en réference au nazisme... Mais en référence à la particularité de votre Région a ne pas avoir séparé l'Eglise de l'Etat en 1905 ... la prégnance de la Religion fait qu'en Alsace, les cathos votent traditionnellement à droite, la "bonne " droite, pour éviter l'extrème .. alors que les protestants votent .. aux extrèmes. A droite ou a gauche.
Tiens, par ici tu as un condensé d'une étude sociologique d'un Mossieur de Robert Shuman, tu sais, une fac de science trèèèès molle.
Thèse de B.Schwengler

L'Histoire a toujours été l'épine dans le pied des politiques. Que dire? De quoi se remémorer? Comment éviter le côté sulfureux de l'histoire, et de la géo politique aussi (!!) qui pourrait "gangréner" nos têtes blondes?!
Marrant de voir que ce sont les étudiants sup' en histoire justement qui sont le plus enclins à protester, à s'agiter...
Mais je ne vais pas redire ce que d'aucun ont deja dit.
Les moutons, cey le bien.
Luka
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Message par Luka »

En fait Brutal, tu te trompes. Les gens sont bien conscients de ce dont ils discutent. Sauf que toi tu pointes absolument l'arbre que l'on coupe et qu'eux veulent aussi voir la forêt en cours de déracinement derrière.
Et c'est la même chose que tu fais en ce qui concerne l'intérêt de telle ou telle matière en S.

Il va falloir ôter de la tête du système français que ce qu'il offre ce sont des savoirs. C'est en partie vrai, évidemment, mais l'important, ce qui fait qu'un élève de S a BESOIN d'HG ou de philo, c'est parce que leur but c'est d'apporter un savoir-faire. Alors autant je suis la première à critiquer la rigidité stupide de certains exercices, autant je trouve indispensable d'apprendre à organiser/formuler sa pensée. Lis une rédaction de 3e puis une dissertation de Terminale et (si tout va bien) tu comprendras. On grandit seul, certes, mais on apprend à penser parce qu'on nous donne des outils pour le faire. Que tu n'en aies rien à faire, peu importe, au final, ces cours apportent une culture (même minime, même plus ou moins éphémère, des choses restent).

De plus, je rejoins Moilux sur le questionnement des filières supérieures généralistes. Il n'y a pas que la fac dans la vie, et notamment les prépas (tant littéraires que scientifiques, sans parler des prépas cinéma, etc) demandent à tous leurs élèves (y compris les S) un niveau minimum en HG, philo, etc. Déjà les S qui étaient dans ma classe ont galéré en littérature (ça faisait plus d'un an qu'ils n'avaient pas étudié de texte) et en HG (parce qu'ils ont déjà bien moins d'heures), ainsi qu'en philo (bah oui...), alors rendre l'HG optionnelle en Term S ne ferait qu'aggraver des difficultés déjà existantes et cloisonner totalement les sections. Contrairement à ce que certains semblent insinuer, tous les S ne sont pas de purs scientifiques. On me répondra que quelqu'un passionné par l'HG pourra toujours prendre l'option. Mais 1/ ce sera un choix qui s'effectuera en fin de 1ère, quand nombre d'élèves ne savent pas encore ce qu'ils vont demander comme orientation, 2/à quel prix ? Quelle autre option devra-t-il sacrifier ? Ou son travail personnel, ou ses loisirs ? De plus, je ne suis pas certaine qu'à 16 ou 17 ans, on soit forcément capable de discerner ce qui est important de ce qui est juste "trop de boulot puis ça compte même pas pour le bac". Parce que l'option sera forcément exigeante, donc peu attirante.

Je n'ai pas aimé l'enseignement des maths et des sciences en 1ère L, et pourtant, je trouverais stupide qu'on les supprime. D'ailleurs, je serais plutôt pour un renforcement en tout cas de la qualité de ces cours. Parce que la pensée mathématique, ou scientifique en générale est quelque chose qui ne coule pas de source et qui s'apprend. Parce qu'en dehors d'être une élève, je suis aussi une citoyenne et que dans ce rôle là, mon devoir est d'avoir un minimum de connaissances et SURTOUT une possibilité de réflexion.

Admettons qu'on s'en fiche de savoir quand la guerre d'Algérie a commencé (ce qui ne peut être défendable, d'ailleurs, mais enfin). Ok. Simplement, n'ai-je pas besoin de savoir comment les processus de colonisation et de décolonisation ont façonné le monde d'aujourd'hui tant économiquement, que culturellement, que linguistiquement, que géographiquement, que démographiquement ? Comment comprendre le monde sans analyse de son histoire et de sa géographie ?
De plus, on apprend à disserter, à exposer un point, à en prendre d'autres en compte, à tenter de comprendre les mécanismes de la pensée. Ce n'est pas forcément conscient, la plupart des apprentissages ne le sont pas. On apprend par habitude, par répétition aussi. Pas que, mais aussi.

Puis, d'un point de vue personnel, on met l'histoire géo en balance après avoir menacé très fort les options artistiques et ça me fait mal. Parce qu'on touche à tout ce qui n'est pas rentable en soi, mais à ce qui nous construit en tant qu'êtres humains responsables.

Croyez-moi, j'ai eu face à moi des gens qui devant l'Atlantique n'étaient pas capables de dire de quelle mer il s'agissait, et on ne me convaincra pas que c'est une bonne solution. Moi aussi ça m'a saoulée d'apprendre les villes russes, ou les fleuves nord-américains. Je ne parle même pas du Japon. Mais ma culture vient de mon éducation (en partie en tout cas). Et l'éducation ne se fait pas en 2 ans tout ratatinés de rien du tout. Cela ne pourra mener qu'à une simplification terrible de l'histoire. Et s'il y a bien une chose qu'on ne doit pas simplifier, c'est ça. Sinon, on amène les gens à croire que 2nde guerre mondiale en France = résistance. Et que Guy Môquet = héro. Jean Moulin ? "Oh, je sais pas, c'était pas au programme". La guerre du Golfe ? "La guerre du quoi ? D'abord, golf ça prend pas de e, je sais, mon papa il en fait."

Le bac en tant qu'épreuve, on s'en fiche. Ca dure quelques mois de boulot, quelques semaines de révisions, quelques jours d'épreuves, et un joli diplôme à ne pas accrocher surtout. Ce qui compte c'est que c'est la porte aux études supérieures et aussi, quelque part, au monde adulte. Et je me sentirais bien plus rassurée si je savais que ces futurs adultes-là ont la possibilité de devenir conscients et responsables.

"Si vous pensez que l'éducation coûte cher, essayez l'ignorance"

Enfin, un dernier mini point. Je suis maintenant dans un système scolaire où mon année de terminale et sa pluridisciplinarité comptent tellement qu'elles m'ont permis de valider la première année universitaire sans la faire. Parce qu'à l'étranger, on considère que ce qu'a la France est exceptionnel. Et vu que ce n'est pas grâce à la qualité de nos facs qu'ils nous admirent (et par conséquent nous embauchent), ce serait bien de garder ce qu'on a réussi à préserver au fil des années. La France est le seul pays au monde où la philosophie est encore enseignée en tronc commun sous la forme de questions et non d'histoire de la philosophie au lycée. Parce que c'est trop dur pour les autres pays qui en ont perdu l'habitude et que c'est possible uniquement par ce qu'on a appris tout au cours du lycée. Trop dur. Ça veut dire pas de retour en arrière.
Idem pour l'histoire-géo. Ce qui n'est plus dans la mémoire commune n'y revient pas autrement que par l'école. C'est peut-être malheureux mais c'est ainsi. (A quelques exceptions près, évidemment).

En gros ? Je suis outrée qu'on puisse toucher à notre conscience collective, parce que moi, mon identité nationale, ce n'est pas chanter la Marseillaise tous les matins (mesure qui a été évoquée par le Président, qui a été touché en visitant des écoles anglo-saxonnes), ce n'est pas être blanche ou violette, ce n'est pas ce qui est écrit sur ma carte d'identité. Non, maintenant que j'ai à faire au monde étranger tous les jours, je sais que ce qui me rend française, c'est mon éducation. C'est elle qui tous les jours (sans exagérer) me fait dire : "Of course, that's cause you're not French" ou "If you were French, you'd understand". Pas par supériorité, pas par infériorité, simplement parce que ce système avec ses nombreux défauts et ses qualités quand même bien présentes nous rend uniques au monde, point. Et qu'y toucher pour des raisons budgétaires et parce qu'on veut construire des petits robots capables de "faire de l'argent" (anglicisme choisi en connaissance de cause) et non de réfléchir.

Honnêtement, Brutal, combien de personnes dans ta classe auraient pris option HG ? option philo ? option français ? option LV2 ?
La connaissance scientifique n'est rien sans la connaissance du monde, elle est comme un livre de Zola donné à un analphabète. C'est beau, ça pourrait faire de grandes choses mais en fait, non.

Sur ce, merci Lyanes d'avoir lancé le sujet, ça agace de lire certaines choses (j'ai cité Brutal parce que je me souviens particulièrement de ses posts, mais pas forcément lui) mais ça défoule aussi de pouvoir défendre ce en quoi on croit. Naïvement et utopiquement, hein, comme toujours.
Dernière modification par Luka le mer. déc. 02, 2009 9:14 pm, modifié 1 fois.
Kefka
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Message par Kefka »

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Eosyn
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Message par Eosyn »

Brutaldeath a écrit :
P!nk a écrit : pensant qu'il n'y a que les sciences dans une section S.
Oh, il n'y a pas que les sciences dans une section S, mais ce qui est sûr, c'est qu'exceptions mises à part, l'histoire et la philosophie, ça ne vaut plus rien en fac de bio, mis à part 10 heures d'histoire/éthique des sciences que j'ai eu en l'espace de 5 ans. Au bout de 2 séances, y'avait plus personne.

J'dis pas ça au hasard, j'y étais.
en même temps la SVT ça ne vaut plus rien en fac de physique-chimie...
Pourtant en S option physique j'avais de la bio...

Par contre étrangement à la fac (sciences de la matière très exactement) j'avais des cours d'économie (que je n'ai pas eu au lycée...).

si on suit ton raisonnement Brutal faut aussi retirer le sport, en faire une matière optionnelle, juste pour ceux que ça intéresse...

Ben oui on peut faire S sans faire fac de bio derrière. D'ailleurs beaucoup de section S s'orientent vers une fac de droit et même philo (car math et philo c'est très proche). Je vois pas comment un élève de S pourrait s'orienter autre que scientifique s'il n'avait pas ces cours généraux, notamment d'H-G et de philo.


Il ne faut pas oublier qu'on parle d'une filière générale. Il est donc normal que la série S ne soit pas composée uniquement de matières scientifiques. Y'a des filières pro pour ne faire que de la science (STI, electronique ...)
Lyanes
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Message par Lyanes »

Luka a écrit : Sur ce, merci Lyanes d'avoir lancé le sujet, ça agace de lire certaines choses (j'ai cité Brutal parce que je me souviens particulièrement de ses posts, mais pas forcément lui) mais ça défoule aussi de pouvoir défendre ce en quoi on croit. Naïvement et utopiquement, hein, comme toujours.
Juste un truc: j'te kiffe. Grave.
:huhu:

(très intéressante ton analyse comparée avec les US, j'ai appris sur cette notion de "particularisme" français!)
a-loner
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Message par a-loner »

(Désolé si je reprends dans ce message des choses déjà dites, je l'ai écrit il y a quelques heures et votre bienheureuse loquacité me perd)

Je comprends ton point de vue, Brutaldeath, sortant de terminale S et ayant connu beaucoup d'élèves qui ne s'intéressaient pas aux matières dites "littéraires".
Je serais d'accord pour rendre des matières optionnelles, mais qu'il y ait un choix d'options vraiment libre et un tronc commun par filière (S : Maths, Sciences Physiques, SVT/SI, Info, Anglais ; ES : Maths, Histoire-Géo, SES, LVA et LVB ; L : Littérature, Philo, Histoire-Géo, LVA et LVB, Latin (si, si) )
Par exemple, que l'on puisse avoir des sciences sociales en L et en S (ce qui est le cas avec la réforme en seconde). Il ne faut pas oublier que beaucoup de gens vont en S par défaut, parce qu'ils ont le niveau en Maths et que c'est la filière la plus généraliste (manque seulement de Sciences Sociales justement, mais qui peuvent se rattraper) et offrant le plus de débouchés. D'autres vont aussi en Médecine, où les Sciences Humaines et Sociales sont enseignées...
De plus, les SES de lycée sont abordables par des L non-matheux et peuvent constituer un débouché sur les sciences sociales (ou du moins une initiation).

Je suis actuellement en Hypokhâgne BL (prépa littéraire avec Maths et SES) : 27 élèves viennent de S, 13 de ES Spé Maths. Aucun ES non spé Maths et aucun L (à cause du niveau en Maths), pour une prépa "littéraire" ça peut poser problème. Le fait est que les Maths (voire d'autres matières scientifiques) devraient être enseignées en terminale L (tout comme le sont (pour l'instant) l'Histoire-Géo, l'Anglais, la Philo en terminale S). Sinon le seul débouché possible hors fac et BTS est une prépa AL à l'ENS ou aux Chartes (pour une extrême minorité), ou Science Po qui a la fâcheuse tendance d'attirer les élèves de S et de ES en priorité.

Pour en revenir à la réforme, s'ils veulent vraiment un rééquilibrage des filières, qu'ils ne mettent pas en option des enseignements de S, mais plutôt qu'ils ajoutent des possibilités d'enseignements en L (Maths (même obligatoire en Terminale), Droit, Géopolitique, Sociologie, Économie, Civilisations...) et ES ("Culture scientifique", Environnement, Droit...).
Le double enseignement de détermination en seconde a l'air positif, mais 1h30 par semaine, c'est assez peu... surtout que selon notre filière on ne pourra pas forcément continuer cet enseignement en 1ère et Terminale.
De même les enseignements artistiques et sportifs devraient être développés, et en option... mais ça demande des moyens, ce qui va à l'encontre de la politique d'éducation actuelle.
En ce qui concerne les langues étrangères, je trouve l'idée d'enseignement par groupes de niveaux pas si mauvaise. Même si cela peut accentuer l'écart de niveau entre les élèves, ça ne peut qu'améliorer le niveau global...

Le PDF complet sur la réforme : http://media.education.gouv.fr/file/11_ ... 127068.pdf
aldo
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Message par aldo »

Kefka a écrit :1) Rendre optionnel l'histoire-géo en terminale scientifique ne fera pas disparaître la matière de cette filière. Pourquoi ? Tout simplement parce que l'histoire est au programme (pas sous ce nom, mais c'est kif-kif) des programmes des concours des grandes écoles de commerce pour les ECS et que je doute que l'on puisse rentrer dans une grande école d'ingénieur sans une bonne (voire très bonne) maîtrise des acquis historiques et géographiques (ne serait-ce que pour être capable de tenir la route sur une question de culture générale).
Pour les écoles d'ingénieur, c'est discutable. Pour la seule raison que généralement, par le jeu des coefficients des oraux, un examinateur scientique peut s'assurer facilement que le candidat qu'il a devant lui rentre (ou ne rentre pas). Et de fait, je connais des inclutes profonds qui, parce qu'ils étaient suffisamment doués en science, ont pu rentrer dans de très grandes écoles.

Après, j'aurais tendance à dire que la culture générale ne se construit pas lors de la seule année de terminale. Or on parle bien ici, comme l'a répété Brutal, de l'année de terminale scientifique. Pour moi, il faudrait que toute la culture minimale en histoire géographie qu'on est en droit d'attendre d'un lycée généraliste soit déjà acquise à cette période. Après, il est vrai que l'Histoire-Géographie en terminale permet de travailler un peu plus sur ses qualités rédactionnelles. Mais j'ai comme l'impression que le gain qui est fait ici est négligeable pour la majorité des élèves.

Si j'étais ministre, je la remplacerais donc en terminale scientifique par de la véritable éducation civique, parce que d'une part c'est à ces âges que l'on commence à voter, et que d'autre part je pense que certains concepts qui gagneraient à être connus demandent une certaine maturité, notamment en droit. Malheureusement, je doute que ce soit ce que le gouvernement prépare.
Kekfa a écrit : A mon avis, voilà quelles seront les conséquences : l'histoire-géo deviendra une option discriminante et élitiste dans la sélection des dossiers pour les classes préparatoires (parce que Rusalka a raison : il y a plus de scientifiques en HK que de littéraires et qu'en plus, les prépas reconnues, toutes sections confondues, préfèreront, naturellement, un élève qui aura fait de l'histoire-géo). On va donc voir ces classes optionnelles envahies par des élèves qui auront été poussés par leurs parents (majoritairement issus des classes supérieures ou moyennes supérieures) qui mettront ainsi en place de stratégies afin que leurs rejetons puissent optimiser leurs chances d'aller dans les "bonnes" écoles (et pour éviter qu'ils atterrissent à la fac, quelle déchéance !).

Ca va concourir à rendre le système encore plus élitiste, alors qu'il l'est déjà un peu trop et qu'il l'est, qui plus est, un peu trop tôt.
Le risque est réel, je pense, pour les écoles de commerce. En sciences, ayant une petite idée de comment le recrutement a lieu en classes préparatoires scientifiques, clairement non. Peut-être même que les classes supérieures, qui pousseront sans doute leurs enfants à poursuivre l'histoire-géographie, conduiront ceux-ci à se disperser, alors que les élèves d'origine plus modestes pourront abandonner cette matière et reconcentrer leurs efforts sur les sciences.
Kefka a écrit : 2) Le monde est beaucoup plus complexe qu'il ne l'était il y a à peine cent ans. Sans connaissances historiques qui soient autre chose que de la brume, il est strictement impossible de comprendre les enjeux géopolitiques actuels, parce que la géopolitique, c'est en partie la science qui étudie la manière qu'a l'histoire de s'inscrire dans des territoires. Alors, quand il faut prendre position quant au conflit israëlo-palestinien ou, plus simplement, quand il faut s'exprimer sur la Turquie et l'Europe, je suis désolé, cela requiert des connaissances historiques et géographiques que l'on obtient en partie au lycée. Ca me ferait vraiment chier que le système scolaire français produisent des citoyens encore plus ineptes qu'ils ne le sont actuellement.
Rien qui ne puisse se faire plus tôt. Et si cela permet de produire des citoyens moins ineptes dans d'autres domaines, pourquoi pas.
aldo
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Message par aldo »

Ah, et pour répondre à un vieux message :
Kefka a écrit :
OFF-Topic :
Il est vrai que faire de l'histoire des sciences ou encore de la philosophie des sciences n'est d'aucune utilité à tout chercheur qui veut se prétendre réellement chercheur ... Rien que pour la philo, ce que doit être une pensée scientifique pose des problèmes d'énonciation du Vrai. Et je ne parle pas des problèmes d'éthique, de formation de la connaissance et tutti quanti.
Aucune. Et je suis très sérieux.

À moins que je ne change d'orientation, je suis bien parti pour finir enseignant-chercheur en mathématiques. Pourtant, je n'ai jamais étudié ni la philosophie des sciences, et encore moins l'histoire d'icelles. Je n'en ressens pas le besoin, et je pense qu'il en va de même pour une grande majorité des scientifiques.

Évidemment, en apprennant les mathématiques, on fait un peu d'histoire, mais c'est généralement sans le savoir, et sans s'interroger plus que cela. En effet, on voit plus ou moins les choses dans l'ordre où elles sont apparues : on étudie d'abord l'intégrale de Riemann parce qu'elle est plus simple à formuler, puis l'intégrale de Lebesgue, qui la complète d'une manière révolutionnaire. Et il est vrai que comprendre ce qu'il y a de fondamentalement différent entre les deux permet de mieux comprendre ce que la seconde apporte. Mais étudier véritablement l'histoire des mathématiques en elle-même n'apporte rien.

Quant aux problèmes d'énonciation du Vrai ou de transmission des connaissances... Seule ma curiosité personnelle m'empêche de m'en contrefoutre totalement.
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