Oui, c'est juste. Mais parler de dépravation, sans guillemet, indique que l'on affirme le statut moral. "Dépravé" ne signifie pas "personnes que l'on appelle dépravées" mais "personnes jouissant de quelque chose que je trouve mal". De la même façon que "ce type est un con" ne signifie pas "ce type est quelqu'un que l'on trouve con autour de moi" mais "quelqu'un que je trouve con". C'est un point important : dans le jugement moral, le différent, le stigmatisé, sauf exceptions littéraires notables (Sade, Genet, etc.), c'est toujours l'autre. Ce type de jugement est fait aussi pour fabriquer des contre-images. Ce n'est pas un discours descriptif que élus qui parle de dépravation (je me répètefanathyk a écrit :Mais il y a répression. Ces quelques mots que j'ai écrits tôt ce matin, ne sont-ils pas réprouvés par bien des gens? La jouissance physique a été réprimée pendant des siècles (monde judeo-chrétien). On apprend aux enfants à vivre dans leurs limites, une norme existe, quoi qu'on en dise. Le champ sexuel en est un dont les contour ne sont définis que par le consentement du ou des partenaires (et la loi mais là c'est un autre sujet). N'y a-t-il pas une notion de "mal" ancrée quelque part, à la jouissance? D'où répression?

On a bel et bien trouvé du mal dans la jouissance, mais toute la question est de savoir si c'est intrinsèque à la jouissance (sexuelle) ou si c'est culturel. Dans ce dernier cas, confirmé par notre histoire, ce me semble, la notion de dépravation est relative - et considérer un jouisseur comme intrinsèquement dépravé en dit plus sur le locuteur que sur ce dont il.elle parle
