Je me pose certaines questions concernant la prostitution.
C'est un sujet délicat qui donne lieu à beaucoup de polémiques, les positionnements lors de discussions sont parfois bancales ou empruntes d'un certain malaise.
Au début, quand je commençais à lire et à discuter sur ce sujet, j'étais partagée. Toute personne a le droit de faire ce qu'elle entend de sa vie, de son corps, si c'est de sa propre volonté. A côté de ça, on sait qu'il existe des réseaux mafieux, une réelle industrie proxénète qui détruit et tue des femmes. La prostitution recouvre des réalités différentes apparemment.
Ensuite, j'ai pris connaissance du syndicat des travailleur.ses du sexe. Une demande de respect pour cette activité avec les droits légitimes pour les personnes qui la pratiquent en indépendante, par choix. Elles déclarent que c'est un métier comme un autre.
Sur ce débat, se tapent dessus les libertaires, les prohibitionnistes, les réglementaristes, les abolitionnistes.
Personnellement, j'ai du mal à penser que c'est un métier comme un autre.
c'est la marchandisation d'un corps, des émotions (certains clients disent qu'ils viennent chercher de la tendresse tout en sachant que c'est artificiel), d'une sexualité sans relation de confiance, sans préliminaires, sans la dimension du désir. En fait, j'ai vu récemment un reportage où des clients témoignaient de ce qu'ils venaient y chercher, ils présentaient aussi leur vision des femmes, et sincèrement, ça m'a effrayée. Il montre le gouffre qui existe entre les genres.
Les clients interrogés sont conscients que tout est factice, que la prostituée n'a pas de plaisir. Ils disent clairement qu'elle n'est pas une femme mais une pute. Ils respectent leur femme et c'est pour cette raison qu'ils préfèrent enculer une pute.
Au final, j'ai le sentiment que les rapports marchands établis au lieu d'une vraie relation basée sur le dialogue fausse les rapports entre les genres. Pourquoi ne pas discuter avec sa femme de ses désirs ? Pourquoi certaines femmes sont-elles rassurées par l'existence des prostituées qui les protègent de la violence des hommes ? Pourquoi faut-il tjrs penser que les hommes ont des pulsions sexuelles plus intenses que la femme, qu'il faut les canaliser ? La plupart des clients avouent qu'ils ont besoin d'être un peu bourrés pour y aller les premiers temps, ils n'y vont pas vraiment par pulsions sexuelles irrésistibles...
Je suis pour la liberté sexuelle. Mais cette marchandisation ça fout en l'air toutes les revendications des femmes et des trans concernant leur indépendance, le respect, l'égalité. Les hommes continuent d'exercer leur domination finalement.
Notre société aujourd'hui est basée sur le capitalisme, l'argent. Tout est dépersonnalisé. Le lien humain se délite. J'ai svt le sentiment qu'on est tous embarqués dans une roue folle de la loi de l'offre et de la demande.
C'est sans doute un peu confus (je fais plusieurs choses en même temps en fait là). Il y a des tas de questions à soulever par rapport à la prostitution. J'espère que vous apporterez votre point de vue pour débrouiller (ou pas) tout ça.
La prostitution
je vais être claire... par pur égoïsme personnel et par atavisme culturel je suis pour la pénalisation de la clientèle (j'ai bien dit la clientèle) et cela lourdement.
égoïsme personnel : parce que j'en ai assez des crevards misogynes, homophobes et-ou racistes qui me demandent, exigent, etc. des rapports sexuels et-ou sm contre argent (les offres sont allées jusque 100 000€ la nuit jusqu'à présent), ils me gonflent, je les hais, je les méprise car ils ne font qu'exprimer leur haine et leur mépris de la femme, lesbienne et dominante que je suis par leurs offres
atavisme culturel : parce que la pénalisation des clients a fait que mon pays n'avait pas de prostituées locales à l'arrivée des français ce qui les d'ailleurs a fait que leurs toutes premières lois coloniales ont été sur l'obligation faite aux indigènes de livrer des petites filles (con gai = enfant féminin autrefois et aujourd'hui cela veut dire "pute à blanc") à leurs bordels militaires afin de rentrer dans leur modèle du monde occidental d'exploitation sexuelle des personnes de sexe féminin...
bref, la prostitution ça pue !!! et pour connaitre qq putes et bien la réalité derrière leur "plaisir" et leur "profession" c'est uniquement la joie de toucher du fric et de le dépenser comme une drogue anesthésiante...
égoïsme personnel : parce que j'en ai assez des crevards misogynes, homophobes et-ou racistes qui me demandent, exigent, etc. des rapports sexuels et-ou sm contre argent (les offres sont allées jusque 100 000€ la nuit jusqu'à présent), ils me gonflent, je les hais, je les méprise car ils ne font qu'exprimer leur haine et leur mépris de la femme, lesbienne et dominante que je suis par leurs offres
atavisme culturel : parce que la pénalisation des clients a fait que mon pays n'avait pas de prostituées locales à l'arrivée des français ce qui les d'ailleurs a fait que leurs toutes premières lois coloniales ont été sur l'obligation faite aux indigènes de livrer des petites filles (con gai = enfant féminin autrefois et aujourd'hui cela veut dire "pute à blanc") à leurs bordels militaires afin de rentrer dans leur modèle du monde occidental d'exploitation sexuelle des personnes de sexe féminin...
bref, la prostitution ça pue !!! et pour connaitre qq putes et bien la réalité derrière leur "plaisir" et leur "profession" c'est uniquement la joie de toucher du fric et de le dépenser comme une drogue anesthésiante...
Re: la prostitution
Déjà la prostitution n'est pas quelque chose de nouveau. Le trafic de femmes, la loi de l'offre et la demande, ça existe depuis belle lurette dans ce domaine. Il n'y pas la même définition de nos jours mais je ne suis pas sûre qu'on puisse rejeter la faute sur notre société.Gil a écrit :Notre société aujourd'hui est basée sur le capitalisme, l'argent. Tout est dépersonnalisé. Le lien humain se délite. J'ai svt le sentiment qu'on est tous embarqués dans une roue folle de la loi de l'offre et de la demande.
C'est pour ça que je suis pour la reconnaissance d'un statut aux prostituées. C'est pour ça que je crois que l'interdiction des maisons closes n'a pas été une bonne chose. C'est pour ça que je suis outrée par les lois qui interdisent le racolage et qui ont refoulé les prostituées sur les airs d'autoroute. Où personne ne les voient, où elles sont à la merci de leurs macs.Gil a écrit :Je suis pour la liberté sexuelle. Mais cette marchandisation ça fout en l'air toutes les revendications des femmes et des trans concernant leur indépendance, le respect, l'égalité. Les hommes continuent d'exercer leur domination finalement.
Je ne pense pas qu'on puisse éradiquer la prostitution. Et je crois même que je ne vois pas l'intérêt d'essayer. En revanche, leur donner les moyens d'institutionnaliser leur profession, leur donner une reconnaissance sur le plan juridique, leur permettra de prendre leur vie en main. De ne plus être à la merci d'un mec qu'elles croiseront sur le trottoir. Et peut être d'éviter qu'un tiers des prostituées soient mineures. Oh bien sur, ça n'éradiquera pas non plus le proxénétisme. Ca me parait utopique d'y croire. Mais ça donnera des moyens de luttes à ces filles qui pour l'instant, n'en ont pas des masses.
Dernière modification par Zünisch le dim. mars 07, 2010 11:49 am, modifié 1 fois.
Zu, c'est une façon de penser qui revient à dire que la prostitution doit exister...
pénaliser les clients n'interdit pas de racoler ou de toucher la sécu (elles cotisent autant qu'elles touchent) par contre cela réduit réellement la prostitution
alors que seulement l'autoriser sans pour autant pénaliser les clients l'augmente et finit par faire atterrir les offres d'emploi des proxénètes dans les agences pour l'emploi officielles...
pénaliser les clients n'interdit pas de racoler ou de toucher la sécu (elles cotisent autant qu'elles touchent) par contre cela réduit réellement la prostitution
alors que seulement l'autoriser sans pour autant pénaliser les clients l'augmente et finit par faire atterrir les offres d'emploi des proxénètes dans les agences pour l'emploi officielles...
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ExMembre
Je ne vais certainement pas faire l’apologie de la prostitution, mais en voyant les arguments généralement utilisés pour prôner son abolition, j’ai envie de me faire l’avocat du diable.
L’un des arguments généralement utilisés est la marchandisation de la personne. Ben oui. Sauf que si c’est un travail indépendant, j’entends sans proxénétisme, c’est un petit peu volontaire, non ? Un de mes ex est fils d’une prostituée. Il m’a déjà parlé de sa mère, et du métier qu’elle faisait. Je lui ai déjà demandé si ça ne le choquait pas et il m’a répondu quelque chose qui m’a fort frappé : « Ben non. La pute choisit le client, non ? C’est elle qui a le pouvoir ! ». Il m’a ensuite tenu un long discours sur le fait que le travail salarié dans un bureau ou une usine n’était pas mieux, qu’on louait ses heures sous peine de se retrouver au chômage, à disposition pleine et entière de son boss 8 heures et plus par jour, et qu’à la limite c’était pire parce qu’on en a pas conscience, alors que la prostituée, elle, elle sait ce qu’elle fait.
Un deuxième argument qui me fait bondir est « l’image de la femme que se font certains hommes ». Alors ça, ça me fait marrer doucement parce que c’est le même argument qu’utilisent celles qui voudraient abolir la pornographie. Et la prostitution masculine ? Et la pornographie gay ? Nulle image dévalorisante de la femme dans ce genre de cas … Y aurait-il une prostitution et une pornographie à deux vitesses ? Je crois que le Monsieur anonyme qui veut se faire menotter au lit et fouetter par Miss Domina en l’appelant « Maman » ne dévalorise pas vraiment l’image de la femme …
Je risque de choquer pas mal de monde, mais si une madame ou un monsieur veut faire commerce de ses charmes, pourvu qu’il soit majeur et librement consentant, je m’en fous complètement.
L’un des arguments généralement utilisés est la marchandisation de la personne. Ben oui. Sauf que si c’est un travail indépendant, j’entends sans proxénétisme, c’est un petit peu volontaire, non ? Un de mes ex est fils d’une prostituée. Il m’a déjà parlé de sa mère, et du métier qu’elle faisait. Je lui ai déjà demandé si ça ne le choquait pas et il m’a répondu quelque chose qui m’a fort frappé : « Ben non. La pute choisit le client, non ? C’est elle qui a le pouvoir ! ». Il m’a ensuite tenu un long discours sur le fait que le travail salarié dans un bureau ou une usine n’était pas mieux, qu’on louait ses heures sous peine de se retrouver au chômage, à disposition pleine et entière de son boss 8 heures et plus par jour, et qu’à la limite c’était pire parce qu’on en a pas conscience, alors que la prostituée, elle, elle sait ce qu’elle fait.
Un deuxième argument qui me fait bondir est « l’image de la femme que se font certains hommes ». Alors ça, ça me fait marrer doucement parce que c’est le même argument qu’utilisent celles qui voudraient abolir la pornographie. Et la prostitution masculine ? Et la pornographie gay ? Nulle image dévalorisante de la femme dans ce genre de cas … Y aurait-il une prostitution et une pornographie à deux vitesses ? Je crois que le Monsieur anonyme qui veut se faire menotter au lit et fouetter par Miss Domina en l’appelant « Maman » ne dévalorise pas vraiment l’image de la femme …
Je risque de choquer pas mal de monde, mais si une madame ou un monsieur veut faire commerce de ses charmes, pourvu qu’il soit majeur et librement consentant, je m’en fous complètement.
Je ne dis pas que la prostitution doit exister. Je dis qu'elle ne peut pas ne pas exister.Miss Hada a écrit :Zu, c'est une façon de penser qui revient à dire que la prostitution doit exister...
pénaliser les clients n'interdit pas de racoler ou de toucher la sécu (elles cotisent autant qu'elles touchent) par contre cela réduit réellement la prostitution
alors que seulement l'autoriser sans pour autant pénaliser les clients l'augmente et finit par faire atterrir les offres d'emploi des proxénètes dans les agences pour l'emploi officielles...
Pénaliser le client, ok, moi je m'en fous. Je n'irais pas les plaindre. Mais je parle de protection des prostitués. La situation légale de leur activité est catastrophique. La Sécu, c'est bien joli, ils sont censés en bénéficier. Mais en réalité, laissez moi rire. Et le rapport à la police est tout simplement exécrable car on criminalise de plus en plus la prostitution.
Ensuite, je ne suis pas sûre que la prostitution augmente avec son "autorisation". Je me suis souvent posée la question. Et si quelqu'un a une étude sur le sujet, en se basant sur les Pays-Bas par exemple, je suis preneur.
les pays bas non cela fait trop longtemps que c'est autorisé, par contre tu peux regarder du coté de l'Allemagne, elle a même faillit devenir obligatoire pour les chômeurs(euses) dans le cadre de l'obligation d'accepter les offres d'emplois envoyés par le système d'indemnisation chômage, là bas la guerre des prix règne et les prostituées sont à des niveaux très bas de revenus l'offre étant abondante
tu peux aussi regarder du coté du Danemark qui lui pénalise les clients... il y a encore des prostituées mais uniquement du haut de gamme
tu peux aussi regarder du coté du Danemark qui lui pénalise les clients...
il y a encore des prostituées mais uniquement du haut de gamme
Dernière modification par Miss Hada le dim. mars 07, 2010 11:51 am, modifié 1 fois.
On dit souvent, au contraire, que l'Homme a une tendance à transgresser les interdits... un peu comme les enfants, ils testent, testent, pour voir jusqu'où s'étendent leur Liberté.Zünisch a écrit :Ensuite, je ne suis pas sûre que la prostitution augmente avec son "autorisation".
Du coup, je suis assez d'accord avec Zünisch sur la reconnaissance d'un statut de prostituée, cela permettrai de laisser les discussions plus ouvertes et libres à ce sujet, de manière à ce que les prostituées puissent exposer leur point de vue, et aussi à ce que les trafics souterrains puissent être mieux controler. Mais pour l'instant, parait que c'est un sujet tabou !
Dernière modification par Erual le dim. mars 07, 2010 12:02 pm, modifié 1 fois.
il y a des chaines de bordel en Allemagne avec des spécialités... ce ne sont pas les travailleurs(euses) qui touchent l'argent mais les investisseurs
de plus il est interdit de se nourrir, d'acheter des produits d'hygiène, capotes, etc hors bordel et donc c'est vendu 3 ou 4 fois plus cher qu'au super marché
et puis il y a la Suisse, la suisse considère cela comme une profession libérale que l'on peut pratiquer dès 16 ans, il suffit de s'inscrire au registre communal et d'avoir ses papiers en règle
il y a d'ailleurs des établissements spécialisés dans les apprenties...
de plus il est interdit de se nourrir, d'acheter des produits d'hygiène, capotes, etc hors bordel et donc c'est vendu 3 ou 4 fois plus cher qu'au super marché
et puis il y a la Suisse, la suisse considère cela comme une profession libérale que l'on peut pratiquer dès 16 ans, il suffit de s'inscrire au registre communal et d'avoir ses papiers en règle
il y a d'ailleurs des établissements spécialisés dans les apprenties...