Et alors ?

Bonjour à tous. Des semaines après mon inscription, je me lance dans ce qui apparaît comme être ma situation. Je vais essayer d’être clair, alors que pour moi tout m’a l’air très compliqué. C’est toujours délicat de s’ « auto-analyser ».
Le titre est une partie du problème.

Je suis un jeune homme de 29 ans. Lorsque je fus en âge d’avoir mes premiers émois, j’ai eu la sensation d’être amoureux de tout le monde. Vivant dans une famille n’acceptant pas vraiment l’homosexualité, je me suis concentré sur les filles de mon âge. Alors des noms, j’en ai à la pelle. Avec le temps, j’ai compris qu’il ne s’agissait pas de sentiment d’amour, mais plutôt d’admiration… Disons que je trouvais ces filles intéressantes, et peut-être qu’il me suffisait que de ça pour croire aimer. Cela n’a rien à voir avec le refus d’être homosexuel puisque j’avais conscience que certains hommes m’attiraient également. Je me suis toujours senti bisexuel, sans accepter d’assumer de trouver certains hommes à mon goût.

Après avoir pris conscience de cela, je me suis plutôt refermé sur mes relations amoureuses. Je n’ai jamais connu de sérieux, puisque je ne suis jamais tombé amoureux, c’est triste ! Aujourd’hui, je fais place à la réflexion de ma personne car je n’avance pas dans ma vie. Tout m’effraie ! Si je perçois qu’une personne me drague (que des filles pour le moment.), je mets systématiquement une barrière et fais preuve d’énormément de prudence. Je réfléchis trop selon certain. Mais je suis ainsi fait.

Au début de ma vingtaine, l’asexualité, dont j’ai pu connaitre l’existence par la TV, a été une excuse pour ne jamais aller plus loin, dans mes relations affectives, que de simple câlin ou baiser. Mais il faut être honnête avec moi-même, la définition de l’asexualité ne me correspond pas. Le sexe ne me dégoûte pas au point de ne pas y songer parfois. Je l’annonce au cas où certains ne l’auraient pas encore deviné, je n’ai aucune expérience dans le domaine du sexe. Que ce soit avec une femme ou avec un homme. 29 ans, toujours vierge et je ne sais même plus ce qui me fais le plus peur. Est-ce de l’avouer ? Le montrer ? Est-ce l’acte qui me terrifie en lui-même ou de me tromper ? Je n’ai pas une libido débordante, je pense qu’on l’aura compris. C’est vrai que je préfère la simple tendresse d’une étreinte que la pensée d’une nuit torride. (Ne jamais dire sans avoir testé me dit-on… ^^). Bref, curieux de nature, Peureux de malheur, je suis un peu bloquer dans tout ça.

Aujourd’hui, je crois que je suis plus attiré par les hommes que par les femmes. Je me suis beaucoup interrogé et fais de petites études sur mon cas. D’après Wiki, sur l’échelle de Kinsey, je suis au niveau 4 ou 5. Haha ! Après, y’a d’autres questions qui se soulèvent… Mais s’il me faudrait numéroter le nombre de question que je me pose, je n’aurai pas assez de ma vie pour le faire. J’ai pris le taureau par les cornes et, n’étant pas fêtard et surtout casanier, je me suis inscrit sur des applications… Mais soyons clair, les attentes des membres de ces plateformes sont plutôt claires et précises, alors que moi suis proie au doute.

Je pourrais tirer un trait sur une vie sentimentale (cela arrangerait mon père… Mouahaha !). Mais j’ai conscience que j’ai besoin de compagnie, de tendresse et qu’un chat ou un chien ne suffit pas. J’ai besoin d’affection humaine. C’est certain ! Mais en même temps, je suis totalement paumé. Je ne sais même plus quel genre de question me posaient pour savoir où j’en suis. Je lis souvent que lorsque je trouverai LA personne, tout se dévoilera… Je veux bien, mais pour la trouver, ce n’est pas évident.

Je ne sais pas si des gens ressentent ou on ressentie ce genre de chose ? Peut-être avez-vous un meilleur point de vue sur ce que je traverse ? Je ne sais pas comment plus peaufiner ce qui a été dit, donc s’il y a des questions pour creuser, je serai ravie d’y répondre.

Je le mets dans « débat » j’espère que ca ira. C’est un peu un débat en moi-même…
J'espère avoir fait les choses correctement.
Merci de votre lecture.

C'est drôle mais je me reconnais un peu là-dedans. (tout ça pour dire que tu n'es pas le seul à te poser ce genre de questions, loin de là).

Comme toi j'ai songé au fait que je puisse être asexuelle et pourtant, finalement ce n'est pas ça. Après - puisque c'est le titre de ton sujet - est-ce que le désir sexuel est obligatoire, ben clairement non ; si tu n'en as pas eh bien tu n'en as pas. Si tu n'en as pas beaucoup, inutile de forcer. Et si ça dépend des moments, eh ben dans ce cas c'est que ça dépend des moments, et c'est très bien comme ça. Là où ça peut coincer, ça ne devrait pas être par rapport à toi mais par rapport aux attentes des autres.
Et puis on vit dans une société qui fait du sexe une des obligations quasi-absolues (ça, et le fait d'être entouré, beau et heureux, et j'en passe). Sans quoi on est des losers. (non ?) C'est peut-être ça qui te bloque ?
Ne pas avoir d'expérience dans ce domaine, eh bien c'est comme ça, c'est pas grave, absolument rien ne dit que ça ne changera pas (et il ne faut pas penser qu'il y a un âge particulier qui, une fois passé, signifierait que ça y est on est le loser par excellence, il n'y a plus d'espoir ou que sais-je encore. J'ai jamais compris pourquoi certains le voyaient de cette manière), mais dans le fond il y a des tas de choses tout aussi importantes et passionnantes et nécessaires si ce n'est plus à faire dans la vie.
J'ai commencé à me mettre tout un tas de pressions dernièrement et je me suis rendu compte que, en très peu de temps, des questions et des pseudos-impératifs pourtant très bêtes se sont mis à me bouffer la vie et m'inhibaient plus qu'autre chose. Alors qu'en me forçant à ne plus penser aux doutes superflus, en essayant de me détacher de ce que je pouvais percevoir comme étant la norme, ça n'était plus du tout un problème, tout comme ça ne l'avait jamais été auparavant. (je dis ça, c'est bien plus facile à dire qu'à faire justement. Ce n'est pas du tout une leçon de morale, qui serais-je pour la donner d'ailleurs )

Bonsoir Djo,

Comme le souligne Thymian à la fin de son commentaire, nous aurons instinctivement tendance à nous comparer à une moyenne, ou à une perception de ce qu’est la « moyenne », mais la moyenne n’est pas une norme.
Dans nos sociétés, le marketing tire beaucoup sur la ficelle pulsionnelle pour vendre, ce qui peut également générer une fausse impression d’obligation.
Alors qu'en vérité nous avons tous des besoins différents. D’ailleurs une même personne peut voir sa libido varier au cours d’une année ou au cours d’une vie. Nous attachons également à l’idée du sexe des pratiques, des éthiques et des modes de fonctionnement différents, que nous adoptons, construisons ou abandonnons tout au long de notre parcours.

Alors bien sûr, un minimum de désir est nécessaire pour entretenir une relation amoureuse. Ça fait mal de lire sur les forums « Mon conjoint ne me touche plus depuis un an » . Si tu estimes que tu es une personne à faible libido, tu trouveras un partenaire à qui cela convient, ou un mode de fonctionnement qui vous convienne à tous les deux.

A toi de faire ton cheminement, sans te forcer, mais sans te bloquer non plus à cause de peurs qui n’ont rien à voir. L’initiation sexuelle, ne t’en fais pas une obligation, car c’est un jeu avant tout . Écoute ton corps autant que ton cœur et tes principes. Oui, cède à la curiosité. Découvre, teste par étapes ce qui te fait plaisir, avec une personne attirante à tes yeux, de confiance, et avec qui tu auras été clair sur tes intentions. N’attends pas forcément le nirvana de tes premières expériences, les « échecs » serviront aussi à déterminer ce qui te plait. Pour le plaisir sexuel, c’est comme pour l’amour, il faut apprendre à se connaître.

Ne te limite pas aux applications pour les rencontres. C’est vrai que les membres semblent y avoir des attentes précises, or quand on expérimente on a besoin de pouvoir procéder par tâtonnements, au feeling. Fais-toi des amis gays qui te présenteront d’autres amis dans la vie réelle.

S'ajoute aussi la question de la gestion de la bisexualité, sur laquelle je laisse les autres te conseiller.

Kaori a écrit :Alors bien sûr, un minimum de désir est nécessaire pour entretenir une relation amoureuse.

Euh... juste non.

Merci pour vos réponses.
Je pense un peu comme vous, c'est à dire que le monde nous impose des normes qui ne sont en réalité qu'une moyenne, plus ou moins, sur des avis aiguillant sur comment dois être les gens.
J'ai jamais ressenti l'envie d'aller plus loin avec une personne. Peut-être est-ce parce que je n'ai pas encore trouvé la bonne personne. Ou peut-être est-ce parce que le sexe ne m'intéresse pas. Toujours est-il que de ce fait, trouver une personne qui nous comprenne, qui accepte qui l'on est et tout, ca devient de plus en plus compliqué. Même si c'est pour se trouver. C'est vraiment très difficile car beaucoup de personnes partent ou font partie de cette moyenne...

Aria, je pense aussi qu'un minimum de désir est important dans une relation amoureuse. J'entend par là "désir" et non "désir sexuel"... Enfin...un couple qui ne se désir pas du tout ne s'embrasse pas, ne s'étreint pas, n'éprouve pas de bonheur à vivre l'un a côté de l'autre. C'est plus une relation amicale. Tu ne crois pas ? Après, désir plus intime, tout dépend de la conception de chacun, en effet.

En gros, je vous suis sur ce que vous dites, mais le plus difficile est de se trouver dans cette optique.
Et pas simple de se faire des amis gays. Comme je le disais, je ne fréquente pas les bars. Du coup, je cherche un peu comment rencontrer des gens qui ne pensent pas tout de suite à bruler les étapes ou qui ne cherche pas plus que des amis... mais c'est très difficile... Même si les gens disent le contraire, on sent la drague à plein nez.

Merci de vos réponse encore.

Djo a écrit :Aria, je pense aussi qu'un minimum de désir est important dans une relation amoureuse. J'entend par là "désir" et non "désir sexuel"... Enfin...un couple qui ne se désir pas du tout ne s'embrasse pas, ne s'étreint pas, n'éprouve pas de bonheur à vivre l'un a côté de l'autre. C'est plus une relation amicale. Tu ne crois pas ? Après, désir plus intime, tout dépend de la conception de chacun, en effet.

Tu as plein d'asexuels qui pourront t'en parler plus précisément.
(Et il y a plein d'amis qui sont contents de vivre avec leurs potes en coloc après tout).

Il y a ne pas avoir envie de sexe, et ne pas en avoir envie sous sa forme la plus brute, mais traduit sous la forme d'une rêverie ou d'un fantasme. On peut aussi éprouver un désir sexuel sans imaginer la moindre façon de le réaliser, parce que les pratiques sexuelles nous répugnent. On peut du même coup ne pas savoir que l'on a envie de sexe. En tout cas, ne pas être intéressé par les relations sexuelles ne signifie pas nécessairement que l'on est dépourvu de désir sexuel.

Quant à désirer avant tout et peut-être exclusivement de l'affection, de la tendresse, des câlins, je ne vois pas en quoi cela serait interdit. Et je trouve ça réconfortant de voir que nous sommes plusieurs ici dans cette situation. Mais je ne me fais guère d'illusions sur ce que recherche le plus grand nombre.