Les enfances sont’ elles toutes malheureuses ?

Débats Gay et Lesbien
Deckard2501
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Les enfances sont’ elles toutes malheureuses ?

Message par Deckard2501 »

Il y a deux jours, je regardais 93, Faubourg Saint-Honoré sur la chaine Paris Première. L’un des invités à fait une affirmation intéressante : « toutes les enfances sont malheureuses », Thierry Ardisson à rajouter « non seulement les enfances sont toutes malheureuses mais nous passons notre vie à essayer de corriger cela ».

Il y a une forme d’amnésie de l’enfance. J’ai construit ma personnalité d’adulte sur des actes, des vécus dont je me souviens pas ou très partiellement. Les seuls faits marquants dont je me souviens sont souvent des événements tristes ou douloureux. Rien de comparable évidement à un viol ou à un abandon mais il est indéniable que mes choix, mes attentes ont une relations directes avec des événements infantiles dont je n’ais plus la conscience.

Souvent mes parents, ma famille me rapporte des faits de mon enfance dont je ne me souviens plus ou imparfaitement. Je pense que cette amnésie est nécessaire au développement de l’adulte. Je ne sais pas si les faits malheureux de mon enfance sont une nécessité à la construction de ma personnalité, je ne sais pas non plus si une enfance « heureuse » permettrais la création de l’adulte.
luluth
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Message par luluth »

Quand je pense à mon enfance les premiers souvenirs qui me vienne c'est que j'étais toujours très seul (mes amis actuels les plus vieux datent du lycée, avant rien...) et que j'ai la sensation que mes parents ne l'ont pas cultivé en me faisant faire d'un instrument de musique, en m'ouvrant plus sur la culture et tout.

Beaucoup de mes amis ont mis à contribution leur enfance et ont derrière eux des années de pratique artistique, moi pas. Moi ma vie elle commence avec l'entrée au lycée à 16, ans j'étais un gosse qui perdait son temps.

Le bon point c'est que ça me donne une force par rapport à eux, je veux toujours montrer que je suis pas plus bas (surtout qu'ils ne le pensent pas mais bon) et du coup je me retrouve souvent plus haut, au niveau des cours surtout, mais au niveau art bas je sens le décalage quand même.

Voilà. A bas les enfances !!
hybride
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Message par hybride »

J'ai de nombreux et precis souvenirs de mon enfance, et ils me servent a me construire, a m'analyser. J'en ai besoin pour devenir quelqu'un de coherent.
J'ai le souvenir d'avoir beaucoup souffert dans mon enfance, d'avoir vecu des trucs durs (pere pas tres paternel, belle-mere qui me maltraitait, deux de mes nounous aussi, un autre divorce etc...) mais pour autant je ne definirais pas mon enfance comme malheureuse. Parce que malgre les epreuves je n'ai pas traverse mon enfance en etant malheureuse, j'ai eu de nombeux moments de joie aussi.
Bref tout ca pour dire que je ne sais pas si toutes les enfances sont malheureuses, mais il y a de grandes chances pour que tout le monde ait vecu quelque chose de traumatisant qui sert de repere dans la construction de sa vie adulte par la suite (consciemment ou inconsciemment).
numb22z
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Re: Les enfances sont’ elles toutes malheureuses ?

Message par numb22z »

Deckard2501 a écrit :Les seuls faits marquants dont je me souviens sont souvent des événements tristes ou douloureux.
Totalement vrai, quand je repense à la primaire ou au collège, j'ai des souvenirs que de solitude et de tristesse surtout. Surtout pour le primaire, aucun véritable souvenir joyeux et pourtant j'ai longuement cherché. Alors je me demande aujourd'hui si j'étais si malheureuse que ça (je l'étais un peu c'est sûr mais à quel point ?) et on s'en rend vraiment compte que plus tard.
Souvent mes parents, ma famille me rapporte des faits de mon enfance dont je ne me souviens plus ou imparfaitement. Je pense que cette amnésie est nécessaire au développement de l’adulte. Je ne sais pas si les faits malheureux de mon enfance sont une nécessité à la construction de ma personnalité, je ne sais pas non plus si une enfance « heureuse » permettrais la création de l’adulte.
ça a un nom particulier le fait qu'après que nos parents souvent nous ai raconté un souvenir qu'on se rappellait pas et de croire qu'on le connaît au final comme si on l'avait encore en tête parfaitement *je sors*

les parents sont même souvent étonnés de savoir que l'on se souvient pas de tel ou tel truc. j'ai cru lire un truc un jour comme quoi c'était dû au développement du cerveau quand on est enfant. On a pas fini de grandir & Co alors on ne garde que les 'informations' essentiel à notre développement vers le stade de l'adulte.

il faudrait trouver un exemple d'enfance heureuse pour vraiment savoir si ça existe, après en apparence on peut croire que certains ont eu une jeunesse heureuse alors que y'a toujours des zones d'ombres... peut-être que ça n'existe pas .. où que les personnes qui en ont eu une n'ose pas le dire !

le malheur ça amène de la faiblesse, fragilité, de la crainte, beaucoup de questionnement sur soi, ... alors je pense que c'est assez essentiel pour nous permettre d'aller de l'avant même si parfois ayant véçu pleins de choses pas 'gaies', c'est encore plus dur d'arriver à l'étape d'adulte en temps et en heure ! un énième effort à faire plus dur que les autres, mais bon faut bien marquer le changement entre l'adolescence et la vie adulte.

Faut que j'arrête de trop aprler sérieux moi, pas dans mes habitudes ça !! :lol: :arrow:
Nomade
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Message par Nomade »

Je n'ai que peu de souvenirs de mon enfance, mais je sais qu'elle n'a pas été malheureuse, loin de là.

Au niveau des parents, rien à dire, affection, compréhension, humour et autorité, tout ce dont un enfant normal a besoin.
Au niveau de l'école, manque d'attaches dûs à des déménagements successifs, donc solitude, mais pas "malheur".

Toute les enfances ne sont pas malheureuses.
numb22z
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Message par numb22z »

Affection: zéro :roll: :roll:
Trop de manque partout que je veux tout et en plus intense maintenant mais comme j'ai jamais rien et bah 'cest encore plus frustrant, donc pas encore prête d'un côté à accéder totalement au stade de l'adulte même si sur certains côtés je pense que j'y suis déjà arrivé.

Toute les enfances ne sont pas malheureuses.
je suis d'accord mais bon, toutes les enfances ne sont pas heureuses aussi même si y'a pas eu de grandes périodes de malheur, y'a tjs des évènements un peu plus triste que els autres qui nous sont arrivés et on s'en souvient peut-être plus que le reste. Surtout si des évènements de ce genre arrivaient fréquemment!
sandoval

Message par sandoval »

J'ai reçu toute l'affection et l'amour qu'un enfant ait besoin donc je peux dire que j'ai eu une enfance "heureuse",presque normale en somme.

Mais (y'a toujours un mais) comme certains j'ai toujours eu un sentiment extrême de solitude.Le fait d'être à part.Je me suis toujours senti différent des autres. J'aimais jouer seul,je pouvais passer des heures tout seul je ne m'ennuyais jamais.

Finalement la solitude m'est restée encore maintenant.Discret,toujours en retrait,anormalement timide.

Malgré cet accroc,je peux dire que j'ai une bonne enfance.

Pour le collège et le lycée,là c'est une autre histoire...
cerber
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Message par cerber »

Mes parents ont toujours été absents, partagés entre le travail, les invitations ou des soirées à la maison (ils sont très mondains: avoir un frère -mon oncle- ambassadeur ça aide), les voyages... Ne pas les voir pendant la semaine était une habitude. Je vous rassure, c'était notre grand-mère qui nous élevait, une femme que je respecte énormément. Nous ne manquions de rien, nous avions une grande liberté quant à nos envies et nos sorties... Nous avions beaucoup d'amis dans la ville, sans compter les enfants des amis et relations de nos parents qui s'ajoutaient.

Au collège, j'étais tranquille.
Au lycée, j'étais tranquille aussi, sauf que mon nouveau groupe d'amis était populaire. Nous étions invités partout. J'étais même le "porte-parole" du groupe pour négocier avec les profs (report d'un contrôle etc) - et ça marchait parfois :wink:
Du monde, du monde, ... Mais je me sentais quand même seul face à mon secret (être homo).
Au moment du déménagement chez mon copain et passage à la fac, j'ai coupé les ponts car cette vie ne me ressemblait pas. J'aime être seul, les soirées en petit comité, tous les moments d'intimité...

Mes souvenirs d'enfance sont tous heureux. Les délires, les nuits blanches, les moments de gloire...

Mais bon, il n'empêche que je ne vais pas bien aujourd'hui. Rassurés? :wink:
AngeOuDemon
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Message par AngeOuDemon »

Je crois que ça doit être à peu près pareil pour tout le monde (je suppose), mais je ne suis pas certain que ça soit uniquement un fait de l'enfance.

C'est bien connu, en général on occulte plus facilement un bref moment heureux qu'un autre long et malheureux. L'être humain est ainsi fait, on ne retient toujours que ce qui n'a pas été bien...

Il est, semble-t-il, plus "facile" de se rappeler d'une cicatrice (les traces, qu'elles quelles soient restent souvent présentent), d'un mauvais souvenir, d'une déconvenue ou plein d'autres évènements tristes, malheureux, parce que cela nous marque profondémment au niveau de l'affectif. Alors qu'un évènement heureux, aussi instense qu'il ait pu être, ne dure (en général pour celui qui le vit) que trop brièvement et trop rarement.

En temps qu'enfant, je pense qu'on ne doit pas beaucoup faire attention avec l'importance réelle de l'évènement. Seul est important l'intensité de la chose et la façon dont cela nous marque... et malheureusement, bien trop souvent les moments malheureux laissent mieux et plus facilement leur traces au plus profond de nous que les moments de joie et de gaieté.

Moi aussi je n'ai pas grand souvenir de véritables moments de joie dans mon enfance, de bonheur intense etc... etc... mais j'ai par contre le souvenir de quelques moments marquants que je n'ai pas vécu particulièrement avec plaisir ! Sans compter le manque total d'affection par des parents "absents". Mais j'ai certainement dû vivre des moments de bonheur... :roll: simplement je ne m'en souviens pas !

C'est bien connu, les bonheurs sont petits... les malheurs sont grands !
maria
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Message par maria »

Je trouve comme Guillaume l'affirmation un peu trop stricte.

Du point de vue d'un enfant ou d'un adolescent surement que l'enfance est malheureuse puisqu'au moment de la construction on a souvent mal, on est souvent tristes...

De la a dire que toutes les enfances sont malheureuses et meme si j'ai parfaitement conscience que dans certains pays c'est surement vrai a cause des conditions de misere j'ai quand meme un doute en ce qui concerne la france (ou plus generalement les pays riches).

Apres on peut egalement avoir eu une enfance heureuse et en garder des traumatismes est ce cela qu'entendait l'invite de cette emission pour lancer sa phrase...? C'est possible.

C'est vrai que l'on a plus tendance a se souvenir des instants de malheur plutot que des moments de bonheur... allez pour lutter contre ca... la boite a bonheur... une petite boite dans laquelle consigner sur des petits morceaux de papier les moments intenses et heureux de vos vies (avant de les zapper... !!)
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