Le mariage gay, moins épineux qu'hier

Trois jours avant la Gay Pride, le magazine Têtu révèle que six Français sur dix (61 %) sont favorables au mariage des homosexuels, soit 4 points de plus qu'en mai 2004 et 13 points de plus qu'en septembre 2000. Ils ne sont pas les seuls à changer d'avis. Ségolène Royal, qui estimait il y a quatre mois qu'« une famille, c'est un père et une mère », se dit favorable au mariage homo dans une interview au même magazine. Accusée par le philosophe Alain Etchegoyen d'avoir fait l'amalgame entre pédophile et homosexuel lorsqu'elle était ministre déléguée à l'Enseignement scolaire en 1997 – ce qu'elle dément –, elle déclare désormais que « la revendication d'égalité des droits est cohérente avec l'émergence de libertés nouvelles ».
Surfant sur l'évolution des moeurs, le PS a inscrit pour la première fois dans son programme la promesse que « le mariage et l'adoption seront ouverts aux couples de même sexe ». Alain Piriou, l'organisateur de la Gay Pride croit en « un scénario à l'espagnole ». « Quand le chef du gouvernement, Zapatero, a pris le sujet à bras-le-corps, il a retourné l'opinion publique. »
Si les politiques misent sur le mariage homo pour draguer les électeurs, il n'est en revanche pas sûr que les gays eux-mêmes soient séduits par les vertus de l'union. On estime en effet que seuls 16 % des pacsés sont homosexuels.