Je partage cet avis. En même temps j'essaie de relativiser en me disant que Mitterand se défendait aussi pas mal dans son style.Fade Out a écrit :Moi ce qui m'énerve dans cette histoire c'est la censure qui a eu lieu dans les grandes chaines de télé.
Ce type passe 10 minutes dans chaque journal télé depuis 2 ans, sur tous les sujets, (ce qui revient à lui faire une publicité monstrueuse), mais dès que quelque chose peut égratigner un peu son image de superman qui a tout le temps réponse à tout, là on n'a plus le temps de le passer...
En fait je crois qu'au delà de tout, et je l'ai déjà dit, c'est le niveau des considérations que l'on peut lire en politique qui me consternent, et pas seulement de la part des journalistes.
Oui j'avoue que cela m'a bien fait rire de voir ce type hagard, bourré ou non. Oui l'idée qu'il puisse avoir été bourré par Poutine est amusante, certes.
Mais je ris beaucoup moins quand je l'entends réutiliser tous les sujets sur lesquels il est lui-même critiquable, la liberté de la presse, des homos, et plus généralement de toute dissidence, pour relater les sujets de sa discussion avec Poutine. Il y a un côté "ce n'est pas moi, c'est lui". Et que dire lorsqu'il dépeint Poutine comme un homme ouvert à la discussion quand on connaît ses méthodes, les faits ?
Certes il faut y voir un lien avec le marketting autour du terme "ouverture" appliqué à son gouvernement, mais cela signifie plus que jamais que les mots n'ont plus aucun sens. L'histoire non plus d'ailleurs si on regarde la façon dont il fait référence à l'histoire. Et c'est typiquement avec ce manque de déontologie que tout peut partir de travers...
Et comme le remarque fredouille, que penser de notre président rencontrant B**s*h hors protocole (avec les conséquences que cela a eu peu après lors de sommets à l'ONU), Poutine au G8 pour en vanter immédiatement l'ouverture, et maintenant notre couple de frères Polonais dont on connait les positions ultra conservatrices, alors qu'il n'a rencontré aucun chef d'état reconnu pour avoir mené une politique économique et sociale qualifiable de progressiste. Quand en plus ces faits sont relativement occultés alors qu'il sont d'une importance capitale pour la démocratie.
Alors quand j'entends les propos de certains sur les gaffes d'une candidate alors que l'opposant principal n'a pas fait mieux (la connerie est-elle génétique pourrait être un sujet de philo de nos jours), ou cette focalisation sur Sarko bourré (et je reconnais que cela m'a amusé un temps), je ne suis plus étonné de voir un pareil président élu.
La démocratie repose sur la base d'une masse éduquée. Sensibilisée aux rouages, tant sur le plan politique, économique que social. Sensibilisée aux finesses rhétoriques. Et sur une masse consciente d'elle même. Ces conditions ne sont évidemment pas réunies. Et nous nous en éloignons depuis des années.
Bien sûr il y a la tentation du vote capacitaire évoqué par DeadX, mais est-ce vraiment une solution ? Quels seraient alors les critères ? Et comment maximiser le bien être de tous, dans une longue perspective, avec un système ne représentant pas l'ensemble de la population ?
La démocratie est peut-être le moins mauvais des systèmes politiques. Mais, inexorablement, ce système (comme probablement tout système d'ailleurs) ne peut prémunir d'une phase d'obscurantisme, tant qu'il est régi par une relative minorité de décideurs. La seule issue est alors l'éducation et la sensibilisation. A commencer par soi-même, en partageant ensuite ses réflexions avec les autres. Toutes les luttes pour les droits que nous connaissons aujourd'hui en sont passées par là. Et nous sommes loin d'avoir atteint un idéal de société. Mais plus le régime sera autoritaire, et donc obscurantiste, plus la démarche sera difficile...
A vous de voir.