eskratzz a écrit :J'en ai entendu parler la semaine derniere a la radio et ca m'a bien fait rire, surtout que les gens du zoo ont l'air de prendre cette nouvelle vraiment au serieux.
Moi aussi c'est à la radio que j'en ai entendu parler...
Mardi soir vers 18 h 50 dans l'excellente chronique de Philippe Collin à la fin de l'émission
Charivari sur France Inter
Mystigris a écrit :J'avais un lien dans mes favoris qui relatait plein d'histoires de ce genre chez pas mal d'espèces animales, malheureusement je l'ai plus.
http://www.algi.qc.ca/asso/ggul/ggul/d047.htm
Lu dans
Libé
Le personnel du zoo de Bremerhaven en Allemagne aura tout essayé pour tester les préférences sexuelles de ses manchots. Jusqu'à faire venir d'un zoo suédois
quatre «poules» pour briser trois «couples» homosexuels. Sur les dix mâles du zoo, six vivent depuis longtemps en couple. Ils se seraient même mis à couver
des pierres fautes d'œufs. Mais l'expérience se solde pour l'instant par un échec. Rien n'y fait, les mâles se désintéressent totalement de leurs nouvelles
voisines. «Il n'y a encore eu aucun contact entre les anciens animaux et les nouveaux», se désespère Heike Kueck, la directrice du zoo. L'initiative du
zoo de Bremerhaven a fait le tour des médias allemands, jusqu'au très sérieux hebdomadaire «Spiegel» qui y consacre deux pages dans son édition de lundi,
titrées «Ils portent un costume et sont de l'autre bord».
La presse n'est pas la seule à s'être emparée de «l'affaire des manchots». L'arrivée des quatre Suédoises a provoqué les foudres d'associations gays et
lesbiennes, choquées par la volonté du zoo de «modifier l'orientation sexuelle» des animaux. Un site gay autrichien est allé jusqu'à lancer une pétition,
adressée aux représentants politiques locaux, pour dénoncer une mesure jugée «clairement discriminatoire». Et de prendre pour modèle le zoo de New York
où «des pingouins mâles forment depuis longtemps des couples monogames». Le zoo croule sous les appels téléphoniques et les mails de protestation.
Excédée par l'ampleur de la polémique, la directrice du zoo se défend de s'immiscer dans les affaires de cœur de ses manchots: «Nous ne forçons aucun animal,
on ne peut même pas parler d'expérience.» Heike Kueck préfère évoquer la protection de l'espèce. Les manchots de Humboldt, l'espèce à laquelle appartiennent
tous ceux de Bremerhaven, sont menacés de disparition. Ils ne sont plus qu'entre 12.000 et 15.000 sur les côtes chiliennes et péruviennes, à cause notamment
de la pêche industrielle qui a raréfié les anchois dont ils se nourrissent. D'où «le devoir d'en assurer la reproduction» que la directrice du zoo met
en avant.
«Absurde», répond Boris Culik, chercheur à l'Institut de recherche sur la mer de Kiel, qui poursuit: «Ce n'est pas parce qu'ils sont menacés qu'on doit
essayer à tout prix de favoriser leurs naissances dans un zoo». Le manque de curiosité des mâles pour les femelles pourrait aussi avoir des origines hormonales
ou être lié à la captivité. Heike Kueck se résigne: «La période de reproduction est désormais terminée. S'il y a de nouveaux couples, ils ne se formeront
qu'au début de l'an prochain». Pour ne pas laisser se morfondre les quatre femelles, le zoo songerait à recruter deux mâles certifiés hétérosexuels.
Et même dans
Le Monde
TOUT DROIT arrivées de Suède, les représentantes du beau sexe vont-elles brusquer le cours des événements et convaincre les mâles de s'intéresser à elles
? C'est ce qu'ont voulu savoir les responsables du zoo de Bremerhaven, dans le nord-ouest de l'Allemagne. Intrigués de voir trois couples de manchots mâles
devenir inséparables, puis, faute d'oeufs, tenter de faire éclore des pierres, ils ont cherché à vérifier si ces oiseaux étaient homosexuels, ou s'ils
s'étaient accouplés entre eux par manque de femelles. La démarche, toute scientifique, n'a pas été au goût de certaines associations gays et lesbiennes,
très inquiètes à l'idée que l'on force ces animaux à changer leur nature.
Après les mouches, les canards, les éléphants et tant d'autres, voici donc les manchots soupçonnés de moeurs en flagrante contradiction avec l'orthodoxie
darwinienne... Ce qui ne surprendra pas le naturaliste américain Bruce Bagemihl, qui recensait dans Biological Exuberance - ouvrage chaudement accueilli
par la communauté gay lors de sa parution aux Etats-Unis, en 1999 - plus de 300 espèces d'animaux pouvant entretenir des relations homosexuelles. Ni le
professeur Keisuke Ueda, spécialiste du comportement animal à l'université Rikkyo de Tokyo, qui comptabilisait en 2004, après enquête dans divers zoos,
une vingtaine de couples de manchots de même sexe (mâle ou femelle).
Ces amitiés que l'on disait jadis particulières sont-elles répandues dans la nature ? Ou bien surviennent-elles avec une fréquence accrue en captivité,
faute pour les palmipèdes d'y trouver un partenaire de sexe opposé ? La question est d'autant plus cruciale aux yeux des responsables du zoo de Bremerhaven
que leurs pensionnaires sont des manchots de Humboldt. Une espèce de taille moyenne qui ne vit en liberté que sur la côte Pacifique du Pérou et du Chili,
et que le phénomène climatique El Niño, en réchauffant et en appauvrissant son écosystème, rend particulièrement vulnérable.
D'où l'idée, somme toute naturelle, de présenter aux manchots de Bremerhaven quelques femelles afin de tester leur capacité de reproduction... Mais à peine
l'information avait-elle filtré dans la presse allemande que les reproches commençaient à pleuvoir. « Un grand nombre de groupes de gays et lesbiennes
ont envoyé des courriers électroniques et téléphoné en signe de protestation », a déclaré le porte-parole du zoo. « Personne ici n'essaie de briser par
la force des couples du même sexe », a affirmé la directrice de l'établissement, Heike Kueck.
Aux dernières nouvelles, les femelles fraîchement débarquées semblaient d'ailleurs n'avoir remporté aucun succès auprès des six mâles concernés. Au point
que le zoo prévoit déjà d'héberger deux manchots supplémentaires, certifiés hétérosexuels, afin de ne pas laisser ces reproductrices inactives.