Les prostitué(e)s demandent un statut pour leur profession
En les reconnaissant, on ne cautionne pas la prostitution, on cherche juste à éviter l'exploitation de certaines. C'est en fermant les yeux sur leur existence que leurs conditions se dégradent. Et puis la prostitution n'est pas interdite tant qu'il n'y a pas de raccolage ou de mineurs inclus. Elles ont le droit à un statut.
Cela dit si elles sont censées déclarer leurs revenus en tant que BNC, je doute que ce soit mis en pratique. Je vois bien l'inspecteur des impôts dire : "ah mais madame, vous faites 10 pipes par nuit en moyenne et vous ne déclarez que la moitié de l'argent que vous en tirez, je vais devoir vous mettre en redressement fiscal!":roll:
Cela dit si elles sont censées déclarer leurs revenus en tant que BNC, je doute que ce soit mis en pratique. Je vois bien l'inspecteur des impôts dire : "ah mais madame, vous faites 10 pipes par nuit en moyenne et vous ne déclarez que la moitié de l'argent que vous en tirez, je vais devoir vous mettre en redressement fiscal!":roll:
Excuse moi mais... Je ne vois pas bien le rapport. Bien évidemment que la prostitution est un acte qui est dur. Mais ce n'est parce qu'on leur donne un statut légal que ça incite les gens à devenir prostitués. Ca n'en fera pas un acte moins difficile. Moins dangeureux oui, mais tout aussi âpre. Je n'ai pas bien compris quoi.Points.de.suspension a écrit : Ce que je veux dire, c'est que ce "métier" n'est pas à la portée de tout le monde, d'un point de vue psychologique.

Ensuite, pour ce qui est de cautionner. Je crois qu'il y faut faire la part des choses entre le proxénétisme et la prostitution. Le proxénétisme, dans des pays comme la Hollande, a fortement baissé suite à la création d'un statut pour les travailleurs du sexe. Et la prostitution dans son ensemble n'a pas augmenté.
Oui, mais ça c'est un mélange de ton ressenti à toi et de morale, ce qui n'a rien à faire dans la loi.Points.de.suspension a écrit :Être "putes", comme elles le disent elles-mêmes, je ne crois pas que ce soit rien. OK, ça peut être très bien payé, mais - je parle de mon point de vue - donner son corps à un inconnu n'est pas un acte anodin... Dans ce cas-là, que resterait-il lorsqu'on aime quelqu'un ? L'acte sexuel reste (pour moi, hein) quelque chose d'intime...
Justement: créer un statut clair et défini permettrait à celles qui ont choisi le métier d'être mise en avant, et celles qui sont forcées par d'autres personnes d'être relativement mises sur la touche, ce qui diminuerait les problèmes de proxénétisme.Ce que je veux dire, c'est que ce "métier" n'est pas à la portée de tout le monde, d'un point de vue psychologique.
J'ai pu discuter avec certaines prostituées sur des fora de discussion, et le fait est qu'on se donne peut-être une mauvaise image de ce que peut être une prostituée qui a choisi son métier, ainsi que de son quotidien. Un exemple tout simple qui peut étonner: j'ai déjà lu des témoignages de prostituées qui choisissaient leur client selon leurs critères à elles, comme l'allure générale ou le comportement. Il faut se sortir d'esprit l'image de la fille sans personnalité qui se fait troncher, posséder, battre et pourquoi pas payer à la fin, si elle a été efficace. C'est probablement le cas, mais chez celles qui justement, ne font pas ça par leur volonté.
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Le rapport, euh, c'est sans doute juste que j'ai du mal à m'exprimer (: Ce que je voulais dire, c'est justement ce que tu précises ensuite : dans ma tête, donner un statut légal aux prostituées était faire de cet acte un acte banal, ce qui est loin d'être le cas, et en le banalisant, d'augmenter la prostitution... ce que tu démens ensuite. Mais mettons qu'une étudiante fauchée ait besoin d'argent, le fait que la prostitution soit légale l'incitera peut-être à se prostituer, plutôt que de chercher un tout autre job, qui serait moins bien payé, avec pour conséquence les difficultés - notamment psychologiques - que ça entraînerait. Mais ce que je dis est basé sur mes préjugés, et de toute façon, les étudiantes (c'est un exemple) n'ont pas attendu que les prostituées aient un statut légal pour le devenir...Zünisch a écrit :Excuse moi mais... Je ne vois pas bien le rapport. Bien évidemment que la prostitution est un acte qui est dur. Mais ce n'est parce qu'on leur donne un statut légal que ça incite les gens à devenir prostitués. Ca n'en fera pas un acte moins difficile. Moins dangeureux oui, mais tout aussi âpre. Je n'ai pas bien compris quoi.Points.de.suspension a écrit : Ce que je veux dire, c'est que ce "métier" n'est pas à la portée de tout le monde, d'un point de vue psychologique.![]()
Ensuite, pour ce qui est de cautionner. Je crois qu'il y faut faire la part des choses entre le proxénétisme et la prostitution. Le proxénétisme, dans des pays comme la Hollande, a fortement baissé suite à la création d'un statut pour les travailleurs du sexe. Et la prostitution dans son ensemble n'a pas augmenté.
Ce n'est pas clair du tout, ce que j'écris. La prostitution est "le plus vieux métier du monde", paraît-il, mais il n'en reste pas moins difficile et euh, bon... Au final, je suis d'accord avec la mise en place de droits, d'un statut, qui pourraient rendre les conditions plus "confortables".
Est-ce que c'est un peu plus clair ? En fait, tu as bien résumé mes "craintes" et tu as su les "éclairer". (:
Edit -> Je n'avais pas vu ton post, Brutal, et pareil que Zünisch, tu m'as cernée.

Justement, héhéPoints.de.suspension a écrit : Mais mettons qu'une étudiante fauchée ait besoin d'argent, le fait que la prostitution soit légale l'incitera peut-être à se prostituer, plutôt que de chercher un tout autre job, qui serait moins bien payé, avec pour conséquence les difficultés - notamment psychologiques - que ça entraînerait.

Qu'elles puissent avoir un statut clair et défini, avec des lois qui les protégeraient, afin qu'elles puissent choisir leurs clients comme elles le veulent. Je suis d'accord que se faire troncher par un gros tas poilu derrière un buisson sans avoir la possibilité de se plaindre sous peine de se prendre une amende ou un séjour en taule peut entraîner des séquelles psychologiques, mais je ne pense pas que l'étudiante qui choisit comme client un étudiant puceau timide (8)) risque de le regretter toute sa vie.
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- Inscription : lun. juin 16, 2008 12:56 pm
mestic a écrit :La France est quand même loin de prendre le chemin du statut légal (CF Loi pour la Sécurité Intérieure pondue par notre président, alors ministre de l'Intérieur qui incrimine à nouveau le racolage passif...)
Sinon pour info :
Ah oui et j'aurais préféré lire "Les prostitué(e)s [...]" comme titre. ce n'est pas une activité réservée qu'aux femmes...En droit, le régime des prostituées est défini par un décret du 5 novembre 1947 : "l'activité d'une personne qui consent habituellement à des rapports sexuels avec un nombre indéterminé d'individus moyennant rémunération", par ailleurs, il n'est pas nécessaire d'être déclaré(e) au registre du commerce pour exercer cette profession : le fisc considère en effet la prostitution comme une profession dont les revenus doivent être déclarés dans la rubrique des bénéfices non commerciaux.

Sinon, je trouve ce que tu cites d'un hyprocrisie totale. Le prostitution est un métier fiscalement. Mais pour le reste, ils peuvent aller mourir. Minable.

Oui, en fait cela concerne tous les "revenus d'activités illicites". En théorie, il faut aussi déclarer les revenus de la contrebande, de l'extorsion, des vols, des détournements de fonds, du métier de tueur à gage, des activités paranormales, des mères porteuses... Ils sont tous imposables à l'impôt sur le revenu dans la catégorie "Revenus non commerciaux"... Y'a même une exception pour les revenus du proxénétisme hôtelier qui sont imposés en Bénéfices Industriels et Commerciaux !Zünisch a écrit :Le prostitution est un métier fiscalement. Mais pour le reste, ils peuvent aller mourir. Minable.Il existe d'autres cas de ce genre en France ?

En pratique, ce genre de revenus n'est évidemment imposé que lors des contrôles fiscaux pendant lesquels l'administration découvre ces revenus non déclarés...
C'est l'application de la théorie de la "neutralité morale de la fiscalité" aussi appelée la théorie du "je m'en fous d'ou viens le fric, j'en veux une partie"
