floridjan a écrit :
Ce recul face au "mariage pour tous" est de mauvais augure pour les autres projets sociétaux de campagne faisant polémique. Quid de la loi pour l'euthanasie et du droit des votes des étrangers ?... Liberté de conscience aussi ?
Pas de liberté de conscience, mais suppression du "problème"... Projet de loi remis sine die http://www.huffingtonpost.fr/2012/11/21 ... ref=france
Et pour l'euthanasie, c'est pire. L'équipe chargée de remettre un rapport (en décembre...) sur la question est constituée de 80% d'anti...
Je poursuis les analyses de Crown et Kefka, j'ajoute que le message donné n'est rien moins que celui de la tolérance à l'homophobie (qui pourtant est réprimé par la loi !)
On a donc le droit, si l'on est maire, de manifester son homophobie et ce devant toute la commune.
Mais quel message pour les jeunes ! Ceux qui se traitent de "sale gay" au lycée trouveront encre plus normal de le faire, quant aux jeunes homos en questionnement, les seuls grands bénéficiaires de cette réforme parce que au détour d'un cortège, ils pouvaient voir de leurs yeux qu'être homo n'est pas une honte mais une des composantes de la vie citoyenne, ben là, on leur dit qu'on les tolère, mais bon faut pas qu'ils choquent trop dans le paysage, quoi ! On se croirait au sortir de lois apartheids, tout juste tolérés.
Non à l'octroi d'une liberté de conscience qui légitime l'homophobie !
Interpellé sur les futures célébrations de mariages de couples de même sexe, le président de la République a déclaré devant les maires de France réunis en congrès à Paris : « les possibilités de délégations (d'un maire à ses adjoints) existent et peuvent être élargies ». Il a précisé que « la loi s'applique pour tous dans le respect, néanmoins, de la liberté de conscience ».
SOS homophobie exprime son incompréhension, sa déception et son désaccord total avec cette annonce, qui, deux jours à peine après des manifestations contre le projet de loi mariage pour tou-te-s qui se sont achevées par des violences révoltantes, ne peut apparaître que comme une concession faite aux opposant-e-s les plus bruyant-e-s et les plus violent-e-s. Christine Boutin, fervente opposante à cette réforme, qualifiait immédiatement cette annonce comme une victoire qui lui laisse espérer d'autres reculs.
Le projet de loi sur l'ouverture du mariage aux couples de même sexe, pourtant déjà réduit à son minimum, est violemment attaqué, il a plus que jamais besoin de recevoir le soutien ferme et déterminé du gouvernement et du président de la République.
Au-delà du seul sujet du mariage pour tou-te-s, SOS homophobie s’inquiète de cette possibilité d'invoquer la liberté de conscience d'élu-e-s qui ont l'obligation de respecter la loi. Où s'arrêtera cette liberté ? S'appliquera-t-elle également aux mariages de couples mixtes, aux mariages de couples de certaines religions ?
SOS homophobie considère que cette concession est une légitimation des préjugés homophobes de certain-e-s maires, en contradiction totale avec la volonté affichée par le gouvernement de lutter contre l'homophobie.
Il est temps de prendre conscience que de la même manière qu'une différence de traitement imposée aux femmes s'appelle du sexisme, une différence de traitement imposée aux homosexuel-les s'appelle de l'homophobie.
Alors qu'au même moment la ministre Najat Vallaud-Belkacem rappelait à l'Assemblée son plan d'action contre l'homophobie, alors que des manifestantes féministes et des journalistes ont été violemment agressé-e-s dimanche, comment comprendre cette reconnaissance d'une liberté de conscience présentée comme pouvant aller jusqu’à camoufler une discrimination purement homophobe ?
SOS homophobie s'oppose totalement à l'élargissement des possibilités actuelles de délégation aux adjoint-e-s des célébrations de mariage. Nous appelons les parlementaires à empêcher cet élargissement.
Alors même que les homosexuel-le-s sont violemment insulté-e-s depuis plusieurs semaines par des élu-e-s de la République, nous exigeons l'égalité des droits pleine et entière, nous refusons une semi-égalité accordée du bout des lèvres.
En tout cas pour moi si les promesses ne sont pas tenues dans leur intégralité concernant le mariage pour tous et la pma, la coupe sera pleine. Pour la première fois, après hésitation, j'avais voté "utile" aux présidentielles et pour une fois je n'avais pas voté blanc au deuxième tour des législatives. C'était aussi la dernière fois, en application de mon propre droit à la liberté de conscience de citoyen. Je préfère être dirigé par des homophobes qui interdisent les propos homophobes que par des homophiles qui songent à la légaliser.
Sur ce je m'en vais trouver l'adresse de mon député de la majorité pour lui en faire part.