La gauche italienne inscrit le PACS dans son programme de go
Publié : ven. sept. 23, 2005 4:00 am
Dans le monde daté du vendredi 23 septembre:
La proposition de Romano Prodi, chef de l'opposition, provoque de vives réactions au Vatican et dans les milieux catholiques
Y a-t-il du Zapatero dans Romano Prodi ? Les plus modérés de la coalition de centre-gauche conduite par l'ancien président de la Commission européenne,
Romano Prodi, commencent à se poser la question avec effarement.
Catholique pratiquant et adepte d'une prudente neutralité sur la plupart des questions de société, l'austère " Professore" a surpris son monde en promettant
à la principale association de défense des homosexuels italiens, Arcigay, qu'une solution inspirée du pacte civil de solidarité (pacs) français figurerait
en bonne place dans le programme final de l'" Unione", ce rassemblement de toute la gauche qu'il espère conduire aux élections législatives de 2006. Dans
une lettre rendue publique récemment, Romano Prodi exprime son soutien à une proposition de loi visant à instaurer l'union civile signée en 2004 par 160
parlementaires.
Aussitôt, l'Osservatore Romano a dénoncé " une déchirure inacceptable de la famille" pour des motifs purement électoraux. Président de la conférence épiscopale,
le cardinal Camillo Ruini est revenu à la charge, lundi 19 septembre, devant une assemblée d'évêques. " Au-delà de certaines prudences verbales, ces projets
inspirés du pacs institué en France sont modelés en bonne partie sur l'institution du mariage et préfigurent ce qu'on pourrait appeler un petit mariage",
a déclaré le chef de l'Eglise italienne qui, naguère, avait célébré l'union de M. et Mme Prodi. Le cardinal Sodano, secrétaire d'Etat du Vatican, a également
exprimé son hostilité : " Le modèle dont on parle - les couples de fait - n'est pas le nôtre."
DIVERGENCES À DROITE
Grand ou petit, le mariage homosexuel ne fait pas partie des plans de Romano Prodi : " J'ai été le premier à dire à José Luis Zapatero de ne pas aller dans
cette direction", a-t-il assuré, précisant que le pacs " n'est pas une nouvelle conception de la famille", mais " sert à mettre en règle des situations
qui, autrement, feraient souffrir des centaines de milliers de gens". L'ensemble de la gauche soutient la proposition de M. Prodi, hormis de nettes réticences
chez les catholiques des partis du centre. A droite, la défense de la famille traditionnelle " fondée sur le mariage entre un homme et une femme" n'exclut
pas des divergences : quand la populiste Ligue du Nord se déchaîne contre " les unions contre nature", Gianfranco Fini, leader d'Alliance nationale (AN),
allié de Silvio Berlusconi, trouve " juste d'éliminer les éventuelles discriminations qui mettent en péril les droits des citoyens qui créent des couples
de fait".
D'après un sondage publié par le quotidien La Repubblica, 64 % des Italiens sont favorables au pacs pour les couples hétérosexuels, mais seulement 31 %
pour les homosexuels. Parmi les " sans-opinion" doit figurer Silvio Berlusconi : le président du Conseil italien est l'un des rares à ne pas s'être encore
exprimé sur ce sujet électoralement délicat. En octobre 2004, les propos du catholique Rocco Buttiglione assimilant l'homosexualité à un " péché" avaient
créé moins de remous en Italie que dans le reste de l'Europe. Privé de son poste de commissaire européen à Bruxelles, il avait conservé celui de ministre
à Rome.
J-J. B.
La proposition de Romano Prodi, chef de l'opposition, provoque de vives réactions au Vatican et dans les milieux catholiques
Y a-t-il du Zapatero dans Romano Prodi ? Les plus modérés de la coalition de centre-gauche conduite par l'ancien président de la Commission européenne,
Romano Prodi, commencent à se poser la question avec effarement.
Catholique pratiquant et adepte d'une prudente neutralité sur la plupart des questions de société, l'austère " Professore" a surpris son monde en promettant
à la principale association de défense des homosexuels italiens, Arcigay, qu'une solution inspirée du pacte civil de solidarité (pacs) français figurerait
en bonne place dans le programme final de l'" Unione", ce rassemblement de toute la gauche qu'il espère conduire aux élections législatives de 2006. Dans
une lettre rendue publique récemment, Romano Prodi exprime son soutien à une proposition de loi visant à instaurer l'union civile signée en 2004 par 160
parlementaires.
Aussitôt, l'Osservatore Romano a dénoncé " une déchirure inacceptable de la famille" pour des motifs purement électoraux. Président de la conférence épiscopale,
le cardinal Camillo Ruini est revenu à la charge, lundi 19 septembre, devant une assemblée d'évêques. " Au-delà de certaines prudences verbales, ces projets
inspirés du pacs institué en France sont modelés en bonne partie sur l'institution du mariage et préfigurent ce qu'on pourrait appeler un petit mariage",
a déclaré le chef de l'Eglise italienne qui, naguère, avait célébré l'union de M. et Mme Prodi. Le cardinal Sodano, secrétaire d'Etat du Vatican, a également
exprimé son hostilité : " Le modèle dont on parle - les couples de fait - n'est pas le nôtre."
DIVERGENCES À DROITE
Grand ou petit, le mariage homosexuel ne fait pas partie des plans de Romano Prodi : " J'ai été le premier à dire à José Luis Zapatero de ne pas aller dans
cette direction", a-t-il assuré, précisant que le pacs " n'est pas une nouvelle conception de la famille", mais " sert à mettre en règle des situations
qui, autrement, feraient souffrir des centaines de milliers de gens". L'ensemble de la gauche soutient la proposition de M. Prodi, hormis de nettes réticences
chez les catholiques des partis du centre. A droite, la défense de la famille traditionnelle " fondée sur le mariage entre un homme et une femme" n'exclut
pas des divergences : quand la populiste Ligue du Nord se déchaîne contre " les unions contre nature", Gianfranco Fini, leader d'Alliance nationale (AN),
allié de Silvio Berlusconi, trouve " juste d'éliminer les éventuelles discriminations qui mettent en péril les droits des citoyens qui créent des couples
de fait".
D'après un sondage publié par le quotidien La Repubblica, 64 % des Italiens sont favorables au pacs pour les couples hétérosexuels, mais seulement 31 %
pour les homosexuels. Parmi les " sans-opinion" doit figurer Silvio Berlusconi : le président du Conseil italien est l'un des rares à ne pas s'être encore
exprimé sur ce sujet électoralement délicat. En octobre 2004, les propos du catholique Rocco Buttiglione assimilant l'homosexualité à un " péché" avaient
créé moins de remous en Italie que dans le reste de l'Europe. Privé de son poste de commissaire européen à Bruxelles, il avait conservé celui de ministre
à Rome.
J-J. B.