Le 40e anniversaire de la mort du Général a offert à Nicolas Sarkozy l'occasion d'appeler de Gaulle à la rescousse. Et à l'opposition de lui dénier l'exclusivité de cette filiation.

Nicolas Sarkozy et François Fillon se recueillant devant la tombe du général de Gaulle.
AFP
Nicolas Sarkozy : au pied de la Croix de Lorraine et sous le crachin froid de Colombey-les-Deux-Églises, le Président, en présence de François Fillon et de Michèle Alliot-Marie, présidente du mouvement gaulliste Le Chêne, a exalté hier le souvenir du « sauveur » de la France. Il a placé son action sous l'héritage de son illustre prédécesseur.
Exemples : « Quand il avait dit que la politique de la France ne se faisait pas à la corbeille de la Bourse [...] à sa façon il appelait à la régulation des lois du marché. » Le général de Gaulle « n'a jamais reculé devant la nécessité de décider [...] parce qu'il savait qu'en repoussant la décision, les souffrances seraient plus grandes encore ».
Il a même repris quelques citations, comme pour mieux justifier sa gouvernance : « Si la France m'a appelé à lui servir de guide, ce n'est certes pas pour présider à son sommeil [...] Dans notre pays, dire ce qu'il y a à dire, ça, ça va, c'est facile. Faire ce qu'il y a à faire, voilà la première leçon du général de Gaulle. » Ou celle de De Gaulle souhaitant que du Président « émanent réellement toute décision importante aussi bien que toute autorité ».
Il a ajouté que les problèmes auxquels il était lui-même confronté étaient plus « complexes » que ceux auxquels a dû faire face le général de Gaulle.
Martine Aubry : tout en rendant hommage au général, elle a aussi estimé que Nicolas Sarkozy ne pouvait se prévaloir de son héritage. « Alors que cet héritage est aujourd'hui mis à bas, nous ne l'oublions pas. » « Du général, Nicolas Sarkozy n'a retenu pour l'essentiel que le penchant autoritaire », ajoute Bruno Le Roux, vice-président du groupe PS à l'Assemblée.
Nicolas Dupont-Aignan : le député souverainiste (ex-UMP) parle « d'imposture, de discours indécent ». « Quand on rentre dans l'Otan, on n'affirme pas l'indépendance de la France, quand on bafoue le référendum (européen) de 2005 en faisant voter par le Parlement, ce que les Français ont désavoué, on ne respecte pas le peuple. Or le principe même du gaullisme, c'est le respect du peuple. » Le président de Debout la République, gaulliste incontestable, est par ailleurs furieux de s'être vu interdire le dépôt d'une gerbe.
Jean-Pierre Chevènement : pour le président d'honneur du Mouvement républicain et citoyen, « il ne reste du gaullisme que la Constitution de 1958 mais avec un président très diminué et une Constitution qui a été profondément altérée ».
Source: Ouest Françe