Marche de nuit féministe
Publié : jeu. nov. 25, 2010 7:59 pm
Si vous savez pas quoi faire samedi soir, les filles, l'appel m'apparaît assez intéressant :
Et de manière plus large, ça vous parle ce genre de texte ? Désolée pour la mise en page_Samedi 27 novembre_, à partir de 17h, à Paris, *marche de nuit féministe et non mixte*
« Charmante ! », « Vous êtes seule(s) ? », « Ah ! vous lisez
mademoiselle ? », « Vous n'avez pas peur ? », « T'es bonne, tu
sais... », « Tu pourrais être canon si tu mettais une jupe ! », « Tu
suces ? », « Pour qui tu te prends, salope ! », « Tu n'es qu'une sale
gouine ! », « Laquelle fait l'homme ? », « C'est il ou elle ? », « Les
gens comme toi ne devraient pas exister ! »
Pelotées dans le métro, suivies et insultées dans la rue, nous sommes
considérées, jugées et jaugées comme un morceau de viande. NON, les
violences n'ont pas d'heure, et elles sont partout : dans les maisons,
dans la rue, au travail... L'espace public (métro-bus, parcs, bars,
rues) soi-disant neutre, est recouvert de pubs de magazines, d'affiches,
banalisant la culture du viol. Les agressions masculines sont cause de
mort, d'invalidité, de handicaps pour les femmes du monde entier. La
violence des hommes contre les filles, les femmes, les lesbiennes et les
femmes trans frappe tous les milieux sociaux, toutes les cultures, tous
les pays et toutes les religions.
Nous dénonçons les violences spécifiques faites aux lesbiennes parce
qu'elles s'aiment, affirment leur existence, se réapproprient les
espaces, échappent au contrôle des hommes. Nous voulons être libres de
circuler de jour comme de nuit. Liberté et autonomie pour toutes ! Nous
marcherons contre toutes les violences patriarcales dans l'espace public
comme dans l'espace privé. L'agresseur ne sonne pas, il a la clé.
L'espace conjugal et familial reste le lieu privilégié de toutes les
maltraitances.
Nous marcherons contre tous les interdits qu'on finit par trouver
normaux et contre toutes ces normes (des normes esthétiques et de
l'obligation à la sexualité et au plaisir après leur interdiction
pendant des siècles, à la contrainte à la maternité et à
l'hétérosexualité) qui nous étouffent. « La libre disposition de notre
corps » s'est transformée en « libre exploitation de notre corps ».
Nous marcherons pour transformer nos peurs en rage, en lutte, en force.
Nous refusons la récupération de nos luttes par les partis à des fins
racistes, sécuritaires, électorales et de contrôle social. Nous sommes
contre la stigmatisation et l'exclusion des femmes voilées, et soutenons
celles qui refusent le voile imposé. Nous sommes contre la loi sur le
racolage passif qui criminalise les prostituées et les rejette vers la
périphérie et les met en danger.
Nous sommes contre les vidéos-surveillances, la rétention de sûreté, les
contrôles au faciès. Nous refusons un état qui rafle et qui expulse les
femmes sans papières. Nous marcherons contre l'économie capitaliste qui
écrase d'abord les femmes (bas salaires, CDD, temps partiels imposés).
Nous ne voulons pas d'un monde où l'on doit choisir entre rêver d'être
patronne et souffrir d'être exploitée. Nous reprendrons l'espace public
sans drapeaux ni partis.
Nous sommes libres de dire NON. Autonomie et résistance ! Fortes et
fières, Solidaires et en colère ! Nous prenons la rue et la parole pour
affirmer : Filles, femmes, femmes trans, lesbiennes et féministes, La
liberté de décider de nos vies partout et toujours ! Marchons la nuit,
pour ne plus nous faire marcher dessus le jour !
Rendez-vous à 17h devant l'hôpital Tenon, rue de la Chine, Paris 20^e
(Mo Gambetta).