Ton témoignage est très intéressantTxacher a écrit :Sinon, pour revenir au sujet, moi, c'était une question qui m'intriguait beaucoup. J'ai une amie protestante qui est ouvertement homosexuelle, et je n'osais pas trop aborder le sujet, ça me paraissait indiscret. Enfin voilà, on a quand même fini par en parler. Je trouvais ça étrange quand même, "Dieu prône l'amour entre les hommes" mais l'Eglise n'accepte pas qu'on aime quelqu'un de son sexe, parce que "Dieu ne nous a pas créés dans ce but" ? En bref, elle m'a dit que c'était comme ça, qu'elle aimait Dieu quand même, mais qu'elle aimait les filles aussi. Je n'ai pas poussé la discussion plus que ça, mais elle ne se sent pas "en tort". M'enfin, quand l'église a découvert son homosexualité, elle a quand même été foutue dehors pendant deux semaines et elle a dû s'excuser publiquement aux parents de sa copine, qu'elle n'a plus pu revoir après ça (elle vit aux Etats-Unis, je précise quand même, la religion étant plus importante là-bas). Après ça, elle s'est faite plus discrète.
Dans le même registre, je me suis investie pendant une quinzaine d'années en église de par mon éducation catholique. Parmi les paroissien(ne)s se trouvaient un homme, marié de longue date à une femme avec qui il avait eu quatre enfants. C'est sur le tard qu'il s'était décidé à changer de vie pour se mettre en couple avec un autre homme. La nouvelle avait évidemment fait grand bruit dans le cercle paroissial (et plus largement sur l'ensemble du quartier). Je vous prie de croire qu'il s'en est ramassé plein la gueule au travers de cette communauté qui s'est toujours revendiquée "fraternelle". Mais il a eu le courage de s'accrocher et de rester investi en paroisse.
C'est d'ailleurs au sein même de cette église qu'il m'avait un jour été donnée, dans le cadre d'une fête paroissiale, d'écouter une conversation sur le thème de l'homosexualité à un moment où nous étions en plein repas. J'ai été sidérée par les jugements hâtifs et le manque de considération à l'égard des homosexuels aussi bien que de leurs droits, ou de leur capacité à élever un enfant. Restée silencieuse pendant une bonne partie de la conversation (et ce n'est pas l'envie de balancer mon assiette sur certains intervenants qui manquait), je me suis permis une seule remarque dans une tentative désespérée de relever le niveau. Les couverts se sont alors posés, les bouches se sont arrêtées de mâcher, et j'ai pu constater que l'on me fixait avec des yeux ronds. Ce sont pourtant ces mêmes personnes qui, un peu plus tard après le repas, ont chanté l'Hymne à la joie la bouche en coeur. J'en ai eu la nausée...