Bonsoir,
Ca me fait tout bizarre de relire un topic que j’avais posté il y a plus d’un an!

J’ai bien envie de faire une petite mise à jour.
Je ne sais pas si ça pourra être utile à quelqu’un mais au moins ça me permettra de faire un petit bilan (rien que pour moi).
Depuis novembre 2005, mes interrogations existentielles et questionnements en tout genre ont un peu changé de nature. Avec le temps, je crois que j’ai réussi à cerner ce que je ressens et à trouver des réponses à mes angoisses de définition.
Pour autant, l’acceptation / la prise de conscience de mon homosexualité n’ont pas mis fin à mon envie de parler, d’échanger, de discuter sur ces questions avec d’autres gays.
On se pose toujours des tas de questions, je crois, et on a besoin des témoignages, de l’expérience et des conseils de coreligionnaires pour y répondre et pour aller de l’avant.
J’avais posté ce topic notamment un peu pour me forcer à franchir le pas et m’obliger à tordre le cou à ma timidité.
Avant cela, j’avais fait 2 tentatives infructueuses.
Au début de l’été 2005, j’étais allé dans une assoc de jeunes gays à Montpellier.
L’accueil avait été sympa.
Mais, vacances obligent, il y avait peu de monde ce jour là, peu de conversation. Et peu de conversation autour de l’homosexualité notamment. Mais surtout j’avais vraiment eu beaucoup de mal à me sentir à l’aise dans le groupe.
Malheureusement je crois que ce mal aise n’est pas simplement dû à l’homosexualité, c’est surtout que j’ai de manière générale beaucoup de mal à me sentir bien dans un nouveau groupe. J’ai tendance à être muet comme une carpe et à être un peu coincé.
Là-dessus sont arrivées les vacances et mon admission à Paris, résultat : je n’ai pas persévéré.
C’est un tort, je sais, puisque pour être à l’aise dans un tel groupe, seul le temps peut aider.
Rentrée 2005 à Paris.
Un ex-monchoiteur avec qui j’avais gardé contact me propose de venir dans une assoc parisienne.
Je me motive et j’y vais.
Et là aussi je ne me sens pas super à l’aise. L’ambiance est sympa mais j’ai beaucoup de mal à m’insérer dans les conversations et à me détendre un peu.
Je me dis que franchement je dois vraiment avoir l’air d’un boulet.
Encore une fois, je ne fais pas l’effort de revenir et c’est probablement un tort.
J’abandonne aussi l’idée de l’assoc gay de mon école.
Ils tardent un peu à répondre à mon mail et quand j’ai une réponse ma motivation a un peu fondu.
Ca me perturbe légèrement de peut-être retrouver des gens que je croise dans les couloirs tous les jours. C’est carrément irrationnel je sais.
En fait à chaque fois la peur de ne pas me sentir bien dans le groupe, de sentir une gêne des autres à mon égard a fait que j’ai préféré renoncer. C’est très con dans la mesure où généralement ces craintes ne sont pas fondées et ou c’est plus de la parano de ma part qu’autre chose.
Mais heureusement l’histoire se finit bien.
A l’occasion de la nouvelle année, j’ai pris quelques résolutions et je me suis dit que cette fois serait la bonne.
Je pense que le fait d’être dans un pays étranger, dans un environnement totalement nouveau loin de ce que je connaissais à Paris m’a bien aidé.
Une fois de plus je ne me sentais pas super à l’aise pour aller dans l’assoc gay de mon université.
J’ai donc recherché une assoc de jeunes gays hors campus.
Première étape : la prise de contact.
Je recommande à tous les timides pathologiques de prendre contact avant de venir à l’assoc. Un p’tit mail par exemple. Comme ça, on se met une petite pression et ça oblige à se bouger.
Là le 1er contact a été très bon, vraiment très aimable.
Demander des précisions sur l’itinéraire pour se rendre au local, ça peut être un bon prétexte.
Deuxième étape : le grand jour.
Cœur qui bat plus vite en arrivant.
Boum boum.
Ouais je sais je suis émotif. Mais je suis sensibleuh moi !
En arrivant, je rencontre 2 gars qui y vont aussi, donc pas moyen de reculer.
Accueil très chaleureux, l’accueillant avec qui j’avais échangé par mail me fait faire le tour des personnes présentes et m’explique un peu le fonctionnement de la rencontre.
Le fait qu’il y ait une discussion qui soit organisée autour d’un thème et avec l’ensemble du groupe m’a permis de commencer un peu à parler.
Et ça permet aussi aux autres de voir qui on est.
Et ensuite, en prenant sur moi pour me joindre à certains petits groupes à la pause et aussi grâce à ceux qui sont venus vers moi, j’ai pu m’intégrer au groupe.
J’arrivais à avoir une discussion naturelle et non forcée.
Je serais bien incapable de dire pourquoi là je me suis senti bien.
Peut-être qu’en un an j’ai changé.
Peut-être que le groupe était différent.
Et donc au bout de plusieurs fois, on se sent vraiment bien et on y retourne sans se forcer.
Ce qui fait que maintenant je vais pouvoir répondre à mon propre topic.
Oui tout ça pour en arriver là.
Même si je m’acceptais déjà, ça m’a beaucoup aidé de voir que je n’étais pas seul à me poser des tas de questions, à me torturer l’esprit et à m’interroger sans cesse à propos de mon homosexualité.
Ca aide donc à trouver des réponses. Que ce soit sur le coming out ou sur d’autres thématiques.
Ensuite, ça permet d’avoir des modèles, des référents. J’aime pas du tout ce terme mais je vois pas comment exprimer la chose différemment. On rencontre des gays, parfois un peu plus avancés dans la vie ou dans leur acceptation, qui le vivent bien, sont en couple, ont une vie équilibrée et ça aide à casser les préjugés que la société a pu ancrer en nous.
Et enfin, ça fait rencontrer des gens, ça permet de vaincre la timidité et surtout c’est convivial donc on passe un bon moment.
Je suis désolé mais je sais pas faire bref.
Tiens je réalise que je n'ai pas cité ladite asso il s'agit de
Jeunesse lambda qui peut éventuellement intéresser d'autres jeunes gays vivant au Québec.
Mais je ferai peut-être un article spécifique à ce sujet.
Merci à celles et ceux qui m’auront lu.
