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Le bilan de la bataille pour tous ?
Re: Le bilan de la bataille pour tous ?
Re: Le bilan de la bataille pour tous ?
Vu comment ils ont maltraité leurs enfants en les exposant dans les manifs, pas étonnant qu'ils ne soient pas venus !zigomio a écrit :
OFF-Topic :
hier chez par moi il y avait une réunion d'information d'une association qui lute contre la maltraitance des enfants : il y avait a peine 40 personnes ... je me demande vraiment ou ils étaient ces personnes qui sont monté a Paris pour défendre " les droits des enfants " car je sais de source sure qu'il y avait au moins un bus qui montait a Paris a l'époque des manifs et cette réunion étaient prévu de longue date et y'avait des affiche partout.. comme quoi surement que certain préfère se bronzer au bord de l'eau plutôt qu'aller au bout de leur conviction
Re: Le bilan de la bataille pour tous ?
Tiens quand je disais que ça servait à rien de voter dans les pseudo-sondages : regardez les commentaires de celui-ci (Il y avait Oui à 90% hier apparemment). Quand ça va dans leur sens c'est totalement normal sinon c'est un complot de la dictature socialiste et des bobos gauchistes.
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Microcosmos
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Re: Le bilan de la bataille pour tous ?
+10!irvel a écrit :Nous savons tous qu'en acceptant le poste de maire on accepte aussi de faire appliquer la loi, que ceux qui s'y refuse soient mis face à leurs responsabilité et renoncent à leurs postes électifs !
D'ailleurs, je trouve ça complètement con de laisser aux maires la possibilité de refuser de célébrer les mariages homos. On a voté une loi, mais si tu n'as pas envie de l'appliquer, ne t'embête pas!
Okay, moi ça m'emmerde de payer mon loyer donc ...
Bah ça, c'est un peu le propre de tous les partis ^^.Tinnitus a écrit :Quand ça va dans leur sens c'est totalement normal sinon c'est un complot de la dictature socialiste et des bobos gauchistes.
Quand c'est dans leur sens, tout va bien. Quand ça va dans le sens de l'autre, c'est qu'il y a forcément une couille dans le potage, parce que forcément, ce sont eux et personne d'autre qui détiennent la vérité.
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Œil-de-nuit
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[ressenti] Le mariage pour tous... 7 mois après
Je crée ce topic dans le but de tenter de restituer les impressions de chacun sur ce qui a changé -ou pas- suite au fameux débat sur le mariage pour tous. A moins d'être doté d'une carapace de fer, comme tout le monde vous avez plus ou moins péniblement encaissé pendant ces longs mois, au point de parfois devenir un peu extrémiste sur les bords. C'est une réaction tout à fait normale.
Ce qui m'intéresse ici, c'est votre ressenti. La manière dont vous avez vécu les choses. Les stratégies que vous avez mises en place pour survivre. Comment ça s'est passé avec votre entourage, amis ou famille... Et comment voyez vous les choses évoluer aujourd'hui: ce débat a t-il ravivé l'homophobie d'une partie de la population qui auparavant était plus "calme"? Est on revenu dix ans en arrière? Ou a t-il permis au contraire d'apporter de la visibilité à la communauté LGBT, et d’œuvrer dans la voie de la normalisation de cette minorité?
Bref, si vous en avez le courage et l'envie, j'aimerais entendre votre histoire. Parce que cette histoire fera toujours partie de notre vie, et que si on l'a fait, c'est ENSEMBLE.
******************************************************************************
Pour ma part cette période n'a pas été facile. Bien que j'ai déménagé pour l'Allemagne en septembre 2012, j'ai malgré tout subis à distance tous les coups des antis. J'ai assisté incrédule à la montée de la haine, et ai passé l'automne en Allemagne à voir progressivement le truc se mettre en place. Notamment les premières actions ridicules d'action vitae (l'assoc de Christine Boutin, je ne me rappelle plus du nom exact), et la première manif de décembre des antis...
J'ai enragé de ne pouvoir être présent à la 1ère grande manifestation en faveur du mariage et de pas pouvoir participer à notre défense. Mais bon rien à faire, j'habitais loin et le train me revenait vraiment pour trop cher et trop longtemps pour un weekend. J'ai donc rongé mon frein en silence et tout de même observé avec espoir que beaucoup d'entre nous (sur ce forum ou ailleurs) semblaient très impliqué et prendre ce problème à bras le corps. Bref, les deux manifs s'étaient révélées d'une taille relativement similaire, et la situation était encore tenable. Étant issu d'un milieu très catholique, je redoutais particulièrement le retour à Noël dans la famille. Surtout que je passais plusieurs jours dans la famille de ma mère, qui est la pire de ce côté là. Tout le monde est "clean", on ne parle d'habitude jamais d'homosexualité, ça serait sûrement vu comme une tare dans la famille... Bref j'y suis allé en tremblant intérieurement. Coup de chance, personne n'a abordé le sujet. J'ai passé finalement des jours assez agréables à la montagne. Mais cela devait ensuite se corser par la suite. C'était trop beau pour durer.
Après avoir passé le réveillon en France, je rentrais en Allemagne début janvier et reprenais le cours normal de ma vie. Pendant ce temps, la 2ème grande manif des antis arrivaient à grand pas, pour le 13 janvier. La polémique commençait vraiment à devenir conséquente, et les antis s'excitaient suffisamment pour créer un foin médiatique inquiétant. Peu avant le 13, mes parents m'ont appelé sur skype pour me souhaiter mon anniversaire... Pour que j'entende à la fin de l'appel mon père me dire qu'il va "monter dimanche sur Paris pour défendre le mariage homme-femme"... "Ah ok... Bah c'est bien...". Même pas envie de protester. Juste stupéfait et dégouté de voir qu'il n'a même pas une once de respect pour me faire ça le jour de mon anniversaire. Bien évidemment je ne suis pas outé auprès de mes parents, et donc il ne peut pas en avoir conscience. Mais quand même. Je n'oublierai jamais. Bref je raccroche dépité, et apprends par la même occasion qu'une partie de ma famille maternelle ira rejoindre mon père lors de la manif. J'ai même accepté de leur donner le numéro de portable de mon père pour qu'ils puissent se retrouver. Je suis trop bon. A la fin ils ont même eu le culot de demander si moi aussi je participais à la manif:
"-non je ne peux pas, je suis rentré en Allemagne depuis une semaine... Et puis de toutes façons, si je participais à une manif, ce serait à celle du 27.
-Ah bon? Il y a une autre manif le 27?
-Oui. En faveur du mariage."
Fin de la conversation. Plus aucune réponse de la part de ma marraine. Je tremble de rage mais je suis en même temps fier d'avoir pu émettre mon avis sans tomber dans la critique de leur comportement. Je n'ai pas envie de créer un climat de guerre familial alors que je ne suis pas encore outé à 100%.
Et puis le jour J de la manif arrive, comme vous le savez tous ils viennent de toute la France et sont très nombreux, et là on commence à être dans le dur. Sous pression. On a l'impression que la majorité des français sont homophobes. Les médias ne parlent plus que de ça et donnent constamment la parole à des extrémistes/rigolos genre Christine Boutin, Frigide Barjot ou encore Xavier Bonguibaud. Pour les entendre déverser leur fiel et faire l'étendu de leur stupidité. Certains sont tout de même un peu moins stupide que les autres et savent ou est la frontière entre le décent et l'indécent. Je parle bien entendu de Frigide Barjot, qui a toujours pris soin de mettre en scène -de façon plus ou moins réussie- son engagement contre l'homophobie. Le problème, et elle le savait très bien, c'est qu'elle avait lancé une machine qui ne pouvait que conduire au développement de l'homophobie et à la surreprésentation d'extrémistes. Et ce qui devait arriver arriva: le débat s'envenima. Furieux de ne pas avoir pu être là en décembre, cette fois ci je me suis organisé et ai tout fait pour être présent le 27 janvier. J'ai réservé mes billets de train au nez et à la barbe de mes parents, et ai passé un weekend merveilleux à Paris. Ça faisait tellement du bien de pouvoir enfin participer!!! L'ambiance était super lors de la manif, tout le monde souriait, la météo était avec nous avec un superbe soleil qui venait d'émerger en début d'après midi, sans compter une douceur exceptionnelle pour une fin janvier. J'en garde un excellent souvenir.
Malheureusement, le soir même le décompte est tombé: nous étions beaucoup moins nombreux que les antis lors du 13. Ils nous avaient battus. Parce que notre camp, porté par le gouvernement, était moins mobilisé. Parce que nos potes hétéros et gay friendly n'avaient pas senti le besoin de venir renforcer nos rangs. Il y avait sans doute plein d'autres raisons. Mais cette défaite, on l'a prise en pleine gueule. On a eu l'impression -biaisée- qu'une majorité de français étaient homophobes et contre le mariage. Et les antis se sont crus tout puissants. Devenir le centre du monde. Et ont crée presque dans la foulée le mouvement du "printemps français", et ont commencé à se croire en pleine révolution. Douce folie des grandeurs qui masque mal leur nostalgie de la monarchie. Certains de ces gens là semblent tout simplement ne toujours pas avoir accepté notre système démocratique. Cela fait froid dans le dos. Et bien évidemment, la polémique continue à enfler, le débat s'envenime sérieusement, et à ce moment là, en février/mars, ça commence à vraiment faire mal. Cela fait maintenant plus de 6 mois que la situation dure depuis la fameuse prière du 15 aout 2012, et personnellement je deviens de plus en plus à cran. Et en Allemagne, j'ai du faire face aux regards des allemands: en l'espace de quelques semaines, leur perception des français était passé d'une certaine admiration à la surprise, la stupeur, l'incompréhension, le dégout. Ces sentiments étaient d'autant plus exacerbés qu'ils avaient auparavant une réelle admiration envers nous, surtout dans la région de Stuttgart. J'ai été écœuré de voir tout le mal que pouvaient répandre ces ordures à l'étranger. J'ai toujours tenté de répondre, d'expliquer que cela concernait au maximum 1% de la population... Mais le mal était fait, et ces derniers avaient la visibilité médiatique pour eux.
Les derniers mois du "débat" ont été de mal en pis. La manif du 26 mars est arrivée, avec son lot de radicalisation. Là, ce n'était plus rigolo du tout. Des gens ont commencé à se faire agresser. L'ambiance est devenue franchement nauséabonde. Et le gouvernement trainait toujours dans le déroulement de son calendrier pour le vote de la loi. Ca devenait franchement flippant. Et à chaque fois que je revenais en France pour les vacances, j'avais le droit à des discussions très houleuses avec la famille, mes parents en particulier. J'ai eu la preuve douloureuse lors de ces discussions qu'ils étaient réellement homophobes. Au point d'affirmer qu'un parent seul fait mieux qu'un couple homosexuel dans l'éducation des enfants. Partant de ce point, j'ai arrêté de débattre. Ils n'étaient pas ouverts à la discussion et aux arguments rationnels que je leur présentais. Et je ne pouvais pas non plus me permettre d'aller trop loin au risque de m'outer. Mon frère parfois présent, au courant pour moi et supposé gay friendly n'a jamais levé le petit doigt pour me défendre face à eux. Je ne l'oublierai pas. Je commence à me brouiller avec certaines personnes de la famille, supprime des gens sur facebook... Je rentre en mode auto-défense face à cette déferlante de haine qui n'en finit pas. Tout le monde se permet de parler des "pédés", et pas du tout forcément en bons termes. Moralement c'est très dur. Surtout que le soutien qu'on attend de pied ferme de la part de ses potes hétéros et gay friendly se fait souvent attendre. C'est là que j'ai perçu que foncièrement, l'homme est égoïste par nature et défend vraiment uniquement son steack. J'ai vu ces mêmes potes se précipiter pour aller défiler contre les lois guéant -à raison!-. Mais dés qu'il s'agissait d'un problème concret, pour lequel des amis proches étaient concernés de plein fouet, et bien là, il n'y avait plus personne. Ça m'a fait vraiment très mal, et aujourd'hui je crois que je ne leur ai pas encore totalement pardonné.
La fin du débat a heureusement finit par arriver, avec son apogée de violence et de propos complètement incitant à la haine des responsables de la manif pour tous, y compris de Frigide Barjot qui a finit par sortir de ses gongs en appelant notamment "au sang". Intéressant. Quelqu'un appelle au sang, à notre meurtre, et peut ensuite se permettre de se balader librement sans risquer rien du tout. Si cela avait été énoncé lors d'une manif anti musulmans ou juifs, cette personne serait depuis longtemps derrière les barreaux. C'est là qu'on constate qu'on est vraiment la dernière des minorité. Celle qui acquiert ses droits en dernier. Et les perd en premier en cas de régression (quoique...). Et puis est venu l'énorme SOULAGEMENT lors du vote de la loi, et de la confirmation du conseil constitutionnel. Ça y'est. C'est fait. On des vrais citoyens. Et tout ceux qui nous ont craché dans la gueule pendant 9 mois peuvent aller se faire foutre. Je suis dégouté d'être en Allemagne et de ne pas pouvoir aller fêter ça le soir même en France. Mais je le fête à distance, par procuration. Je suis fier de nous. D'avoir résisté, d'avoir tenté pendant 9 mois d'expliquer, de convaincre. De faire le boulot que n'a pas vraiment fait le gouvernement.
Aujourd'hui, avec quelques 7 mois de recul, je me demande si malgré l'impression très négative qu'on a eu durant ces mois difficiles les choses n'ont pas évolué dans le bon sens. Avant le débat, j'avais l'impression que les LGBT restaient vraiment en marge de la société, et que peu de personne connaissait dans son entourage un gay ou une lesbienne. Alors que le débat a eu le mérite de mettre ça sur le haut de la pile: les langues se sont déliées, des gens ont parlé, ont parfois fait leur coming-out, et beaucoup de gens ont pu voir que ce sont des gens comme les autres. Avant le débat, "l'homophobie" n'était pas encore vraiment un gros mot. Aujourd'hui ça l'est devenu, au point que les antis sont devenus maitre dans l'art d'utiliser la rhétorique "je ne suis pas homophobe, mais...". Je ne sais pas si vous avez vu la série game of thrones, mais dans la saison 1, un des stark a un fameux proverbe comme quoi tout ce qui est dit avant le mais dans une phrase ne compte pas. En retirant leur première partie de phrase, ça devient très clair. Néanmoins je persiste à croire que nous avons tiré partie de cette situation difficile pour vraiment expliquer aux gens qui n'y connaissent rien ce qu'il retournait de tout ça. Car il ne faut pas se voiler la face: la majorité des français n'avait pas d'avis sur la question, et devenait franchement agacée avec le temps de voir qu'on ne parlait plus que de ça. Ce sont ces gens là qu'il fallait convaincre, pas les antis débiles emplis de haine. En leur parlant, tout simplement. J'ai eu parfois l'occasion de le faire et je pense avoir contribué a très légèrement influencer favorablement leur vision, à commencer à leur ouvrir les yeux. Malheureusement je ne suis pas un très bon orateur et j'ai tendance à m'énerver rapidement, mais j'ai essayé. Avec les moyens du bord. C'était frustrant. Aujourd'hui je caresse l'espoir que ces gens "sans avis" ont commencé à lentement intégrer dans leur esprit que cela peut arriver à n'importe qui d'avoir un frère, une sœur, un père, un cousin ou une mère LGBT. Et on peut au moins aussi relever autre chose: cette période difficile m'aura justement aussi beaucoup appris à comment réagir en cas d'adversité, à comment débattre et détruire des arguments qui n'en sont pas. Ça m'a un peu forgé le caractère. Aujourd'hui, j'ai coupé des liens avec certains membres de la famille, ou avec d'autres connaissances, voire d'anciens amis. C'est comme ça. Ça me rend triste, mais ils me méritaient pas de place dans ma vie.
J'ai terminé. Si quelqu'un se sent le courage de prendre la suite et d'apporter son témoignage... N'hésitez pas.
Ce qui m'intéresse ici, c'est votre ressenti. La manière dont vous avez vécu les choses. Les stratégies que vous avez mises en place pour survivre. Comment ça s'est passé avec votre entourage, amis ou famille... Et comment voyez vous les choses évoluer aujourd'hui: ce débat a t-il ravivé l'homophobie d'une partie de la population qui auparavant était plus "calme"? Est on revenu dix ans en arrière? Ou a t-il permis au contraire d'apporter de la visibilité à la communauté LGBT, et d’œuvrer dans la voie de la normalisation de cette minorité?
Bref, si vous en avez le courage et l'envie, j'aimerais entendre votre histoire. Parce que cette histoire fera toujours partie de notre vie, et que si on l'a fait, c'est ENSEMBLE.
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Pour ma part cette période n'a pas été facile. Bien que j'ai déménagé pour l'Allemagne en septembre 2012, j'ai malgré tout subis à distance tous les coups des antis. J'ai assisté incrédule à la montée de la haine, et ai passé l'automne en Allemagne à voir progressivement le truc se mettre en place. Notamment les premières actions ridicules d'action vitae (l'assoc de Christine Boutin, je ne me rappelle plus du nom exact), et la première manif de décembre des antis...
J'ai enragé de ne pouvoir être présent à la 1ère grande manifestation en faveur du mariage et de pas pouvoir participer à notre défense. Mais bon rien à faire, j'habitais loin et le train me revenait vraiment pour trop cher et trop longtemps pour un weekend. J'ai donc rongé mon frein en silence et tout de même observé avec espoir que beaucoup d'entre nous (sur ce forum ou ailleurs) semblaient très impliqué et prendre ce problème à bras le corps. Bref, les deux manifs s'étaient révélées d'une taille relativement similaire, et la situation était encore tenable. Étant issu d'un milieu très catholique, je redoutais particulièrement le retour à Noël dans la famille. Surtout que je passais plusieurs jours dans la famille de ma mère, qui est la pire de ce côté là. Tout le monde est "clean", on ne parle d'habitude jamais d'homosexualité, ça serait sûrement vu comme une tare dans la famille... Bref j'y suis allé en tremblant intérieurement. Coup de chance, personne n'a abordé le sujet. J'ai passé finalement des jours assez agréables à la montagne. Mais cela devait ensuite se corser par la suite. C'était trop beau pour durer.
Après avoir passé le réveillon en France, je rentrais en Allemagne début janvier et reprenais le cours normal de ma vie. Pendant ce temps, la 2ème grande manif des antis arrivaient à grand pas, pour le 13 janvier. La polémique commençait vraiment à devenir conséquente, et les antis s'excitaient suffisamment pour créer un foin médiatique inquiétant. Peu avant le 13, mes parents m'ont appelé sur skype pour me souhaiter mon anniversaire... Pour que j'entende à la fin de l'appel mon père me dire qu'il va "monter dimanche sur Paris pour défendre le mariage homme-femme"... "Ah ok... Bah c'est bien...". Même pas envie de protester. Juste stupéfait et dégouté de voir qu'il n'a même pas une once de respect pour me faire ça le jour de mon anniversaire. Bien évidemment je ne suis pas outé auprès de mes parents, et donc il ne peut pas en avoir conscience. Mais quand même. Je n'oublierai jamais. Bref je raccroche dépité, et apprends par la même occasion qu'une partie de ma famille maternelle ira rejoindre mon père lors de la manif. J'ai même accepté de leur donner le numéro de portable de mon père pour qu'ils puissent se retrouver. Je suis trop bon. A la fin ils ont même eu le culot de demander si moi aussi je participais à la manif:
"-non je ne peux pas, je suis rentré en Allemagne depuis une semaine... Et puis de toutes façons, si je participais à une manif, ce serait à celle du 27.
-Ah bon? Il y a une autre manif le 27?
-Oui. En faveur du mariage."
Fin de la conversation. Plus aucune réponse de la part de ma marraine. Je tremble de rage mais je suis en même temps fier d'avoir pu émettre mon avis sans tomber dans la critique de leur comportement. Je n'ai pas envie de créer un climat de guerre familial alors que je ne suis pas encore outé à 100%.
Et puis le jour J de la manif arrive, comme vous le savez tous ils viennent de toute la France et sont très nombreux, et là on commence à être dans le dur. Sous pression. On a l'impression que la majorité des français sont homophobes. Les médias ne parlent plus que de ça et donnent constamment la parole à des extrémistes/rigolos genre Christine Boutin, Frigide Barjot ou encore Xavier Bonguibaud. Pour les entendre déverser leur fiel et faire l'étendu de leur stupidité. Certains sont tout de même un peu moins stupide que les autres et savent ou est la frontière entre le décent et l'indécent. Je parle bien entendu de Frigide Barjot, qui a toujours pris soin de mettre en scène -de façon plus ou moins réussie- son engagement contre l'homophobie. Le problème, et elle le savait très bien, c'est qu'elle avait lancé une machine qui ne pouvait que conduire au développement de l'homophobie et à la surreprésentation d'extrémistes. Et ce qui devait arriver arriva: le débat s'envenima. Furieux de ne pas avoir pu être là en décembre, cette fois ci je me suis organisé et ai tout fait pour être présent le 27 janvier. J'ai réservé mes billets de train au nez et à la barbe de mes parents, et ai passé un weekend merveilleux à Paris. Ça faisait tellement du bien de pouvoir enfin participer!!! L'ambiance était super lors de la manif, tout le monde souriait, la météo était avec nous avec un superbe soleil qui venait d'émerger en début d'après midi, sans compter une douceur exceptionnelle pour une fin janvier. J'en garde un excellent souvenir.
Malheureusement, le soir même le décompte est tombé: nous étions beaucoup moins nombreux que les antis lors du 13. Ils nous avaient battus. Parce que notre camp, porté par le gouvernement, était moins mobilisé. Parce que nos potes hétéros et gay friendly n'avaient pas senti le besoin de venir renforcer nos rangs. Il y avait sans doute plein d'autres raisons. Mais cette défaite, on l'a prise en pleine gueule. On a eu l'impression -biaisée- qu'une majorité de français étaient homophobes et contre le mariage. Et les antis se sont crus tout puissants. Devenir le centre du monde. Et ont crée presque dans la foulée le mouvement du "printemps français", et ont commencé à se croire en pleine révolution. Douce folie des grandeurs qui masque mal leur nostalgie de la monarchie. Certains de ces gens là semblent tout simplement ne toujours pas avoir accepté notre système démocratique. Cela fait froid dans le dos. Et bien évidemment, la polémique continue à enfler, le débat s'envenime sérieusement, et à ce moment là, en février/mars, ça commence à vraiment faire mal. Cela fait maintenant plus de 6 mois que la situation dure depuis la fameuse prière du 15 aout 2012, et personnellement je deviens de plus en plus à cran. Et en Allemagne, j'ai du faire face aux regards des allemands: en l'espace de quelques semaines, leur perception des français était passé d'une certaine admiration à la surprise, la stupeur, l'incompréhension, le dégout. Ces sentiments étaient d'autant plus exacerbés qu'ils avaient auparavant une réelle admiration envers nous, surtout dans la région de Stuttgart. J'ai été écœuré de voir tout le mal que pouvaient répandre ces ordures à l'étranger. J'ai toujours tenté de répondre, d'expliquer que cela concernait au maximum 1% de la population... Mais le mal était fait, et ces derniers avaient la visibilité médiatique pour eux.
Les derniers mois du "débat" ont été de mal en pis. La manif du 26 mars est arrivée, avec son lot de radicalisation. Là, ce n'était plus rigolo du tout. Des gens ont commencé à se faire agresser. L'ambiance est devenue franchement nauséabonde. Et le gouvernement trainait toujours dans le déroulement de son calendrier pour le vote de la loi. Ca devenait franchement flippant. Et à chaque fois que je revenais en France pour les vacances, j'avais le droit à des discussions très houleuses avec la famille, mes parents en particulier. J'ai eu la preuve douloureuse lors de ces discussions qu'ils étaient réellement homophobes. Au point d'affirmer qu'un parent seul fait mieux qu'un couple homosexuel dans l'éducation des enfants. Partant de ce point, j'ai arrêté de débattre. Ils n'étaient pas ouverts à la discussion et aux arguments rationnels que je leur présentais. Et je ne pouvais pas non plus me permettre d'aller trop loin au risque de m'outer. Mon frère parfois présent, au courant pour moi et supposé gay friendly n'a jamais levé le petit doigt pour me défendre face à eux. Je ne l'oublierai pas. Je commence à me brouiller avec certaines personnes de la famille, supprime des gens sur facebook... Je rentre en mode auto-défense face à cette déferlante de haine qui n'en finit pas. Tout le monde se permet de parler des "pédés", et pas du tout forcément en bons termes. Moralement c'est très dur. Surtout que le soutien qu'on attend de pied ferme de la part de ses potes hétéros et gay friendly se fait souvent attendre. C'est là que j'ai perçu que foncièrement, l'homme est égoïste par nature et défend vraiment uniquement son steack. J'ai vu ces mêmes potes se précipiter pour aller défiler contre les lois guéant -à raison!-. Mais dés qu'il s'agissait d'un problème concret, pour lequel des amis proches étaient concernés de plein fouet, et bien là, il n'y avait plus personne. Ça m'a fait vraiment très mal, et aujourd'hui je crois que je ne leur ai pas encore totalement pardonné.
La fin du débat a heureusement finit par arriver, avec son apogée de violence et de propos complètement incitant à la haine des responsables de la manif pour tous, y compris de Frigide Barjot qui a finit par sortir de ses gongs en appelant notamment "au sang". Intéressant. Quelqu'un appelle au sang, à notre meurtre, et peut ensuite se permettre de se balader librement sans risquer rien du tout. Si cela avait été énoncé lors d'une manif anti musulmans ou juifs, cette personne serait depuis longtemps derrière les barreaux. C'est là qu'on constate qu'on est vraiment la dernière des minorité. Celle qui acquiert ses droits en dernier. Et les perd en premier en cas de régression (quoique...). Et puis est venu l'énorme SOULAGEMENT lors du vote de la loi, et de la confirmation du conseil constitutionnel. Ça y'est. C'est fait. On des vrais citoyens. Et tout ceux qui nous ont craché dans la gueule pendant 9 mois peuvent aller se faire foutre. Je suis dégouté d'être en Allemagne et de ne pas pouvoir aller fêter ça le soir même en France. Mais je le fête à distance, par procuration. Je suis fier de nous. D'avoir résisté, d'avoir tenté pendant 9 mois d'expliquer, de convaincre. De faire le boulot que n'a pas vraiment fait le gouvernement.
Aujourd'hui, avec quelques 7 mois de recul, je me demande si malgré l'impression très négative qu'on a eu durant ces mois difficiles les choses n'ont pas évolué dans le bon sens. Avant le débat, j'avais l'impression que les LGBT restaient vraiment en marge de la société, et que peu de personne connaissait dans son entourage un gay ou une lesbienne. Alors que le débat a eu le mérite de mettre ça sur le haut de la pile: les langues se sont déliées, des gens ont parlé, ont parfois fait leur coming-out, et beaucoup de gens ont pu voir que ce sont des gens comme les autres. Avant le débat, "l'homophobie" n'était pas encore vraiment un gros mot. Aujourd'hui ça l'est devenu, au point que les antis sont devenus maitre dans l'art d'utiliser la rhétorique "je ne suis pas homophobe, mais...". Je ne sais pas si vous avez vu la série game of thrones, mais dans la saison 1, un des stark a un fameux proverbe comme quoi tout ce qui est dit avant le mais dans une phrase ne compte pas. En retirant leur première partie de phrase, ça devient très clair. Néanmoins je persiste à croire que nous avons tiré partie de cette situation difficile pour vraiment expliquer aux gens qui n'y connaissent rien ce qu'il retournait de tout ça. Car il ne faut pas se voiler la face: la majorité des français n'avait pas d'avis sur la question, et devenait franchement agacée avec le temps de voir qu'on ne parlait plus que de ça. Ce sont ces gens là qu'il fallait convaincre, pas les antis débiles emplis de haine. En leur parlant, tout simplement. J'ai eu parfois l'occasion de le faire et je pense avoir contribué a très légèrement influencer favorablement leur vision, à commencer à leur ouvrir les yeux. Malheureusement je ne suis pas un très bon orateur et j'ai tendance à m'énerver rapidement, mais j'ai essayé. Avec les moyens du bord. C'était frustrant. Aujourd'hui je caresse l'espoir que ces gens "sans avis" ont commencé à lentement intégrer dans leur esprit que cela peut arriver à n'importe qui d'avoir un frère, une sœur, un père, un cousin ou une mère LGBT. Et on peut au moins aussi relever autre chose: cette période difficile m'aura justement aussi beaucoup appris à comment réagir en cas d'adversité, à comment débattre et détruire des arguments qui n'en sont pas. Ça m'a un peu forgé le caractère. Aujourd'hui, j'ai coupé des liens avec certains membres de la famille, ou avec d'autres connaissances, voire d'anciens amis. C'est comme ça. Ça me rend triste, mais ils me méritaient pas de place dans ma vie.
J'ai terminé. Si quelqu'un se sent le courage de prendre la suite et d'apporter son témoignage... N'hésitez pas.
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inconnu n
Re: [ressenti] Le mariage pour tous... 7 mois après
Moi j'ai eu pas mal de chance, puisque mes parents sont ouverts. L'un comme l'autre hallucinaient de voir le "Printemps français", la manif pour tous... Donc j'ai pas eu de réflexions débiles à me coltiner chez moi.
Parmi mes amis, connaissances... La plupart de mes amis ne se sentaient pas super concernés mais étaient pro-mariage et hallucinaient aussi (une amie m'a envoyé un texto pour se foutre de la gueule de la manif pour tous qui s'habillaient en rose et passaient du Céline Dion sous ses fenêtres).
J'avais des camarades de fac anti-mariage, mais bon, j'avais déjà vu leurs opinions sur pas mal d'autres sujets, et déjà été déçu donc j'ai juste haussé les épaules en y voyant une preuve supplémentaire de leur manque de réflexion.
Après, j'avoue que j'ai en quelque sorte échappé au plus gros de ça. Parce que les connaissances anti, je les avait déjà zappées avant, donc. Les amis que j'avais gardé étaient pour mais sans s'en préoccuper des masses, donc ça occupait peu les discussions. Ma mère en parlait pas mal parce qu'elle en revenait pas des manifs anti.
Et mon père en parlait un peu, pour la même raison, mais tout en trouvant qu'on en parlait trop, d'ailleurs honnêtement j'étais assez d'accord avec lui. Quand je dis "qu'on en parlait trop", c'est dans le sens que ce sujet (et les anti, concrètement) envahissaient complètement la place médiatique, au point qu'on ne parlait presque plus (au JT du moins, mais c'est le plus regardé donc bon...) d'autres sujets politiques, économiques, sociaux...cruciaux. Que ça faisait une diversion commode pour pas parler des problèmes urgents du moment (quelque part les anti rendaient presque service au gouvernement en faisant autant de bruit sur ce sujet). Et à côté de ça, il était quand même estomaqué de voir le côté anti-républicain et réac présent dans ce mouvement.
Et moi en ce qui me concerne, j'ai été aux manifs, mais le reste du temps je me suis arrangé pour pas en entendre parler, en continuant à ne pas regarder les infos et en suivant l'actu sur Internet (pour me concentrer sur le reste), j'avais pas non plus envie d'entendre parler de ça tous les jours... Donc, j'ai vécu le truc avec pas mal de détachement (ça a été possible parce que j'avais un entourage qui le permettait, je sais), et je me suis pas impliqué émotionnellement, perso. Ce qui m'a pas empêché d'aller manifester (comme j'aurais pu aller manifester pour l'IVG ou la ségrégation des Noirs dans un autre contexte, pas parce que MOI j'étais potentiellement concerné mais parce que c'est le choix juste).
J'ai pas reproché à mes amis leur manque d'implication, moi, en revanche, parce que honnêtement moi-même je suis pas forcément plus impliqué pour d'autres causes autant (voire largement plus) importantes pour d'autres gens, je suis pas quelqu'un qui va régulièrement aux manifs pour défendre les autres (ça m'arrive mais pas super souvent), honnêtement. Donc je considère que j'ai pas de leçons de militantisme et d'implication à donner aux autres.
Et que quelque part, c'est logique qu'ils se sentent peu concernés, puisque moi-même je me sens assez peu concerné par la cause des Kurdes ou des Tibétains, tout en reconnaissant que ce sont aussi des causes justes.
Parmi mes amis, connaissances... La plupart de mes amis ne se sentaient pas super concernés mais étaient pro-mariage et hallucinaient aussi (une amie m'a envoyé un texto pour se foutre de la gueule de la manif pour tous qui s'habillaient en rose et passaient du Céline Dion sous ses fenêtres).
J'avais des camarades de fac anti-mariage, mais bon, j'avais déjà vu leurs opinions sur pas mal d'autres sujets, et déjà été déçu donc j'ai juste haussé les épaules en y voyant une preuve supplémentaire de leur manque de réflexion.
Après, j'avoue que j'ai en quelque sorte échappé au plus gros de ça. Parce que les connaissances anti, je les avait déjà zappées avant, donc. Les amis que j'avais gardé étaient pour mais sans s'en préoccuper des masses, donc ça occupait peu les discussions. Ma mère en parlait pas mal parce qu'elle en revenait pas des manifs anti.
Et mon père en parlait un peu, pour la même raison, mais tout en trouvant qu'on en parlait trop, d'ailleurs honnêtement j'étais assez d'accord avec lui. Quand je dis "qu'on en parlait trop", c'est dans le sens que ce sujet (et les anti, concrètement) envahissaient complètement la place médiatique, au point qu'on ne parlait presque plus (au JT du moins, mais c'est le plus regardé donc bon...) d'autres sujets politiques, économiques, sociaux...cruciaux. Que ça faisait une diversion commode pour pas parler des problèmes urgents du moment (quelque part les anti rendaient presque service au gouvernement en faisant autant de bruit sur ce sujet). Et à côté de ça, il était quand même estomaqué de voir le côté anti-républicain et réac présent dans ce mouvement.
Et moi en ce qui me concerne, j'ai été aux manifs, mais le reste du temps je me suis arrangé pour pas en entendre parler, en continuant à ne pas regarder les infos et en suivant l'actu sur Internet (pour me concentrer sur le reste), j'avais pas non plus envie d'entendre parler de ça tous les jours... Donc, j'ai vécu le truc avec pas mal de détachement (ça a été possible parce que j'avais un entourage qui le permettait, je sais), et je me suis pas impliqué émotionnellement, perso. Ce qui m'a pas empêché d'aller manifester (comme j'aurais pu aller manifester pour l'IVG ou la ségrégation des Noirs dans un autre contexte, pas parce que MOI j'étais potentiellement concerné mais parce que c'est le choix juste).
J'ai pas reproché à mes amis leur manque d'implication, moi, en revanche, parce que honnêtement moi-même je suis pas forcément plus impliqué pour d'autres causes autant (voire largement plus) importantes pour d'autres gens, je suis pas quelqu'un qui va régulièrement aux manifs pour défendre les autres (ça m'arrive mais pas super souvent), honnêtement. Donc je considère que j'ai pas de leçons de militantisme et d'implication à donner aux autres.
Et que quelque part, c'est logique qu'ils se sentent peu concernés, puisque moi-même je me sens assez peu concerné par la cause des Kurdes ou des Tibétains, tout en reconnaissant que ce sont aussi des causes justes.
Re: [ressenti] Le mariage pour tous... 7 mois après
Bon peu de gens répondent parce qu'il y avait déjà eu un topic de "bilan" il y a quelques mois.. j'essaie de le retrouver et de fusionner les deux ou de mettre le lien.. 
EDIT Floridjan : voilà, c'est fait.
EDIT Floridjan : voilà, c'est fait.
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The ChaBox
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Re: Le bilan de la bataille pour tous ?
J'ai lu ton topic/post ce matin mais n'ai pas pu répondre par manque de temps sur le coup.
En tous cas, merci d'avoir partagé ton point de vue. J'ai trouvé ça très intéressant et je me retrouve dans pas mal de tes points.
Pour ma part j'ai difficilement suivi le débat puisque j'étais également à l'étranger. Mais c'était plutôt genre à 8000km et je ne parlais quasiment jamais à ma famille donc pas d'occasion d'en discuter. Par contre, mes souvenirs ne sont de loin pas aussi clairs et précis que les tiens. Je suivais quand même les news sur internet et je ne vous cache pas que toutes ces histoires m'ont fait verser quelques larmes. C'est un sentiment assez désagréable que de se dire que les gens descendent manifester dans la rue contre ce que vous êtes. Au début, c'est vrai que j'ai aussi été un peu attristée par "l'égoïsme humain" dans le sens où, comme tu le dis, les "gay-friendly" ne se sentant pas concernés n'ont pas vraiment participé au débat. Je me disais que les gens ne se battent pas pour ce qu'ils pensent être juste, ils se battent juste quand leur propre cu* est en jeu... Mais comme dit N.S., au final c'est un comportement assez normal et je ne suis pas du genre à manifester non plus. Donc ce qui m'a surtout énervée c'était cette battle du genre "quelle manif rassemblera le plus de monde?" qu'il y a eu. Parce que ce n'était même pas possible de comparer!
Bref! D'un côté, je suis soulagée de ne pas avoir été en France au cours de cette période car je pense que je n'aurai pas supporté tout ça. D'un autre, je me sentais totalement impuissante et j'avais tellement honte. De moi ou de notre chère patrie, j'en suis pas encore sûre.
Quand la loi est finalement passée, encore une fois des larmes mais de joie cette fois. J'ai quand même vite déchanté en me rendant compte qu'on était loin de la fin de nos tracas. Que la loi n'arrangerait rien, du moins pas à court terme. Que ça relançait des débats, encourageait les gens à se monter les uns contre les autres. Que toutes les combines étaient bonnes pour donner une mauvaise images aux homosexuels, et qu'apparemment, rien n'empêchait le prochain gouvernement de revenir en arrière. Dès mon retour, j'ai du subir les petits pics et commentaires désagréables de la famille ou amis de la famille. Et puisque c'était encore un sujet souvent abordé aux infos à cette époque, je ne compte plus les "Olala, il n'y avait rien de plus important à faire que de voter ce genre de truc?! Et de tout façon ce n'est pas naturel." et autres.
Mais je suis consciente que c'est positif tout ça. Ça va prendre du temps et d'autres coups dans la tronche mais ça ne sera pas pour rien!
En tous cas, merci d'avoir partagé ton point de vue. J'ai trouvé ça très intéressant et je me retrouve dans pas mal de tes points.
Pour ma part j'ai difficilement suivi le débat puisque j'étais également à l'étranger. Mais c'était plutôt genre à 8000km et je ne parlais quasiment jamais à ma famille donc pas d'occasion d'en discuter. Par contre, mes souvenirs ne sont de loin pas aussi clairs et précis que les tiens. Je suivais quand même les news sur internet et je ne vous cache pas que toutes ces histoires m'ont fait verser quelques larmes. C'est un sentiment assez désagréable que de se dire que les gens descendent manifester dans la rue contre ce que vous êtes. Au début, c'est vrai que j'ai aussi été un peu attristée par "l'égoïsme humain" dans le sens où, comme tu le dis, les "gay-friendly" ne se sentant pas concernés n'ont pas vraiment participé au débat. Je me disais que les gens ne se battent pas pour ce qu'ils pensent être juste, ils se battent juste quand leur propre cu* est en jeu... Mais comme dit N.S., au final c'est un comportement assez normal et je ne suis pas du genre à manifester non plus. Donc ce qui m'a surtout énervée c'était cette battle du genre "quelle manif rassemblera le plus de monde?" qu'il y a eu. Parce que ce n'était même pas possible de comparer!
Bref! D'un côté, je suis soulagée de ne pas avoir été en France au cours de cette période car je pense que je n'aurai pas supporté tout ça. D'un autre, je me sentais totalement impuissante et j'avais tellement honte. De moi ou de notre chère patrie, j'en suis pas encore sûre.
Quand la loi est finalement passée, encore une fois des larmes mais de joie cette fois. J'ai quand même vite déchanté en me rendant compte qu'on était loin de la fin de nos tracas. Que la loi n'arrangerait rien, du moins pas à court terme. Que ça relançait des débats, encourageait les gens à se monter les uns contre les autres. Que toutes les combines étaient bonnes pour donner une mauvaise images aux homosexuels, et qu'apparemment, rien n'empêchait le prochain gouvernement de revenir en arrière. Dès mon retour, j'ai du subir les petits pics et commentaires désagréables de la famille ou amis de la famille. Et puisque c'était encore un sujet souvent abordé aux infos à cette époque, je ne compte plus les "Olala, il n'y avait rien de plus important à faire que de voter ce genre de truc?! Et de tout façon ce n'est pas naturel." et autres.
Mais je suis consciente que c'est positif tout ça. Ça va prendre du temps et d'autres coups dans la tronche mais ça ne sera pas pour rien!
Re: Le bilan de la bataille pour tous ?
Non, non, rien n'a changé, tout, tout a continué: hé hé!
Bilan plus que pourri pour moi, mais comme je viens de me prendre dans la gueule une bien belle claque, hein, on va dire que mon jugement est biaisé.
Retour en arrière.
Octobre 2012, je demande officiellement à ma grand mère, patriarche de son état, si ma meuf de l'époque peut venir au Noel familial. Et donc, je lui fait mon CO par la même occaz'.
J'ai déclenché un véritable cataclysme familial, et j'ai aussi provoqué un bond en arrière de 10 ans pour mon père, qui m'a quasi "re-renié". Oui, parce que le fait que ma bonne-maman le sache, et ne l'accepte pas ( ah ah ), entraînant a sa suite les 7 frères et soeurs de mon père ou presque, ça a provoqué chez lui un gros gros rejet de l'homosexualité, et de la vie de sa fille. Voilà voila.
Regard de l'autre et image de marque quand tu nous tiens ...
Noël pourrav', que je passe dans la famille de mon ex.
Dur. Ma soeur souffre beaucoup de la situation.
Je me pousse au cul pour aller sur Lille pour ses 18 piges, et accepte que mon père soit là. Terrain neutre. Hors de question de remettre les pieds chez mes parents.
Fin janvier, 2ème manif, Paris. Énorme. Kiffant. Chaud au coeur. Les potes, et des membres de la famille qui prennent position. Du bon côté. Je love.
Mars. Les antis, ultra tout. Connards. Des cousins et ma grand mère à la pointe de l'orga. Je love moins. Mon père qui ne parle pas. Ma meuf qui me largue, un monde, MON monde qui s'écroule, l'impression d'être seule. D'être rien. Mes frères et soeurs qui sont distants, le cul entre deux chaises vis à vis de mon père.
Avril. Les débats à l'AN, et enfin le vote de la loi. A trois jours de mon Bday. Je suis sur place, je kiffe, je pleure, j'hurle. Ma soeur exprime (enfin) sa satisfaction.
Mai. Je découvre l'engagement d'un de mes cousins (contre son propre père, donc mon oncle, qui a carrément drivé la vieille -ma grand mère- à Paname pour les manifs ...) pour la Cause, ainsi que les avancées certaines dans la tête d'un de mes frère.
Côté maternel, je me retrouve pendant 4 jours de cousinades dans le rôle de LA lesbienne de service. A devoir expliquer pourquoi je suis pour le mariage, etc etc. Pénible.
Juillet. Je décline l'invitation au mariage de cousine parfaite. Je serais avec l'un de mes frères (solidaire) la seule manquante de la famille.
Pendant tout ce temps, au taf, rien n'a changé (j'y suis Out). Les collègues n'en ont a peu près rien à foutre de tout ça.
Automne 2013: je reviens chez mes parents. En mode statut quo avec mon père, mais ma mère m'assure qu'il ... qu'il regrette les mots qu'il a eu un an auparavant. Ma soeur m’exhorte à renouer avec lui. Ce que je fais, sans trop de mal, le fait que je sois célib' jouant beaucoup dans la tête de mon père (espoir, espoir..)
Ma marraine de confirmation refait surface dans l'intervalle, en mode " je suis sortie de ma communauté religieuse, et je renoue avec mes amis". Ah ouais. Bon.
Noel 2013. Le resto de la grand mère, où cette année je décide d'aller. Facile, je suis seule, pas besoin de devoir négocier quoi que ce soit... Bon. Je fais ça pour ma soeur, sachant que c'est hypra important pour elle, la famille.
C'était dimanche.
Et à la fin du repas, le discours de la grand mère. Où elle explique que cousine parfaite va lui donner son 1er "arrière", il faut qu'on suive l'exemple [...] "la famille c'est important, je vous invite donc à me rejoindre le 2 février prochain à Paris pour la grande manif pour la défense de la famille"
Voilà voilà.
Première claque. Je veux dire, c'est pas comme si je venais de me faire insulter en mode "normal".
Mais du coup, petite soeur de moi est énervée de ce qu'elle vient d'entendre. Et cousin solidaire aussi. Donc on commente tout les trois le discours PENDANT que la bonne maman l’énonce, et ce, fort et clair.
( moi qui balance " ah bah oui, et faudra pas oublier vos bonnets roses, hein!" et mon cousin qui rajoute que lui, il viendra et qu'il mettra même son bonne rouge, parce que , quand même, ..Etc etc )
Et là, je vois débarquer 3 tontons, en mode vénères. Qui me demandent d’arrêter mon "mauvais esprit" (sic) et de me lever si j'ai qq chose à dire.
Je réponds que je n'ai pas à me lever. Pas à me justifier. De quoi que ce soit. Que si je veux exprimer ma réprobation de ce que j'entends, c'est mon droit vu que c'est une attaque directe. De l'homophobie. On me réponds que c'est de la liberté d'expression ( LAUL ), et que si c'est ma conception de la famille, je peux prendre mes affaires et me barrer.
Et réponds que oui, je vais me barrer. Mais que j'étais là pour une personne (ma soeur en l’occurrence, qui fulminait a côté de moi) et certainement pas pour le reste du monde. Que cette famille d'hypocrites, je la vomissais.
Nous sommes partis.
Et avec les frangins et deux cousins, 'verts' du déroulé des choses, nous avons ensuite passé une excellente soirée à boire comme des trous -et plus si affinités- à la santé de tout ces connards de réac.
Bon. Et mardi soir, messe de minuit. On y a été à 6, les parents et mes trois frères et sœur. A l'ancienne. Je m'y suis senti trèèèèèèèès mal. ( en même temps, je n'avais pas foutu les pieds à une messe depuis 10 ans, donc bon).
Après l'homélie du curé, je me suis détendue. Il n'a rien dit de réac, il est resté super consensuel. Trèès bien. J'ai donc pu continuer a focaliser sur ma marraine, que j'avais aperçue dans la chorale en train de chanter avec ma mère. Bon bon bon. Donc, faudrait que j'aille lui dire bonjour. Voui voui voui. Nan parce que pour le moment, on est resté au message facebook. Très bien. Okay okay. Hum.
Fin de la messe, je me dirige vers elle .. blablabla, tendue comme un string je suis. Euh. Ok. Je ne peux pas m'éterniser, mais on convient de se revoir .. le lendemain, 25 décembre donc. Autour d'un café.
Alléluia.
Je passe la nuit à me demander dans quelle mesure elle a changé depuis son départ du couvent/communauté.
Ahem.
Et donc hier soir, on a tchatché pendant 4 heures. Normal. Ma soeur a appelé ça la "grâce de Noel". Et H. aussi.
Certes.
N'empêche que bon. D'une homophobe convaincue, je suis passé à qq'un qui ressemble à ce que j'ai connu (et apprécié...) quand j'avais 16 ans. Et c'est foutrement perturbant.
Bilan plus que pourri pour moi, mais comme je viens de me prendre dans la gueule une bien belle claque, hein, on va dire que mon jugement est biaisé.
Retour en arrière.
Octobre 2012, je demande officiellement à ma grand mère, patriarche de son état, si ma meuf de l'époque peut venir au Noel familial. Et donc, je lui fait mon CO par la même occaz'.
J'ai déclenché un véritable cataclysme familial, et j'ai aussi provoqué un bond en arrière de 10 ans pour mon père, qui m'a quasi "re-renié". Oui, parce que le fait que ma bonne-maman le sache, et ne l'accepte pas ( ah ah ), entraînant a sa suite les 7 frères et soeurs de mon père ou presque, ça a provoqué chez lui un gros gros rejet de l'homosexualité, et de la vie de sa fille. Voilà voila.
Regard de l'autre et image de marque quand tu nous tiens ...
Noël pourrav', que je passe dans la famille de mon ex.
Dur. Ma soeur souffre beaucoup de la situation.
Je me pousse au cul pour aller sur Lille pour ses 18 piges, et accepte que mon père soit là. Terrain neutre. Hors de question de remettre les pieds chez mes parents.
Fin janvier, 2ème manif, Paris. Énorme. Kiffant. Chaud au coeur. Les potes, et des membres de la famille qui prennent position. Du bon côté. Je love.
Mars. Les antis, ultra tout. Connards. Des cousins et ma grand mère à la pointe de l'orga. Je love moins. Mon père qui ne parle pas. Ma meuf qui me largue, un monde, MON monde qui s'écroule, l'impression d'être seule. D'être rien. Mes frères et soeurs qui sont distants, le cul entre deux chaises vis à vis de mon père.
Avril. Les débats à l'AN, et enfin le vote de la loi. A trois jours de mon Bday. Je suis sur place, je kiffe, je pleure, j'hurle. Ma soeur exprime (enfin) sa satisfaction.
Mai. Je découvre l'engagement d'un de mes cousins (contre son propre père, donc mon oncle, qui a carrément drivé la vieille -ma grand mère- à Paname pour les manifs ...) pour la Cause, ainsi que les avancées certaines dans la tête d'un de mes frère.
Côté maternel, je me retrouve pendant 4 jours de cousinades dans le rôle de LA lesbienne de service. A devoir expliquer pourquoi je suis pour le mariage, etc etc. Pénible.
Juillet. Je décline l'invitation au mariage de cousine parfaite. Je serais avec l'un de mes frères (solidaire) la seule manquante de la famille.
Pendant tout ce temps, au taf, rien n'a changé (j'y suis Out). Les collègues n'en ont a peu près rien à foutre de tout ça.
Automne 2013: je reviens chez mes parents. En mode statut quo avec mon père, mais ma mère m'assure qu'il ... qu'il regrette les mots qu'il a eu un an auparavant. Ma soeur m’exhorte à renouer avec lui. Ce que je fais, sans trop de mal, le fait que je sois célib' jouant beaucoup dans la tête de mon père (espoir, espoir..)
Ma marraine de confirmation refait surface dans l'intervalle, en mode " je suis sortie de ma communauté religieuse, et je renoue avec mes amis". Ah ouais. Bon.
Noel 2013. Le resto de la grand mère, où cette année je décide d'aller. Facile, je suis seule, pas besoin de devoir négocier quoi que ce soit... Bon. Je fais ça pour ma soeur, sachant que c'est hypra important pour elle, la famille.
C'était dimanche.
Et à la fin du repas, le discours de la grand mère. Où elle explique que cousine parfaite va lui donner son 1er "arrière", il faut qu'on suive l'exemple [...] "la famille c'est important, je vous invite donc à me rejoindre le 2 février prochain à Paris pour la grande manif pour la défense de la famille"
Voilà voilà.
Première claque. Je veux dire, c'est pas comme si je venais de me faire insulter en mode "normal".
Mais du coup, petite soeur de moi est énervée de ce qu'elle vient d'entendre. Et cousin solidaire aussi. Donc on commente tout les trois le discours PENDANT que la bonne maman l’énonce, et ce, fort et clair.
( moi qui balance " ah bah oui, et faudra pas oublier vos bonnets roses, hein!" et mon cousin qui rajoute que lui, il viendra et qu'il mettra même son bonne rouge, parce que , quand même, ..Etc etc )
Et là, je vois débarquer 3 tontons, en mode vénères. Qui me demandent d’arrêter mon "mauvais esprit" (sic) et de me lever si j'ai qq chose à dire.
Je réponds que je n'ai pas à me lever. Pas à me justifier. De quoi que ce soit. Que si je veux exprimer ma réprobation de ce que j'entends, c'est mon droit vu que c'est une attaque directe. De l'homophobie. On me réponds que c'est de la liberté d'expression ( LAUL ), et que si c'est ma conception de la famille, je peux prendre mes affaires et me barrer.
Et réponds que oui, je vais me barrer. Mais que j'étais là pour une personne (ma soeur en l’occurrence, qui fulminait a côté de moi) et certainement pas pour le reste du monde. Que cette famille d'hypocrites, je la vomissais.
Nous sommes partis.
Et avec les frangins et deux cousins, 'verts' du déroulé des choses, nous avons ensuite passé une excellente soirée à boire comme des trous -et plus si affinités- à la santé de tout ces connards de réac.
Bon. Et mardi soir, messe de minuit. On y a été à 6, les parents et mes trois frères et sœur. A l'ancienne. Je m'y suis senti trèèèèèèèès mal. ( en même temps, je n'avais pas foutu les pieds à une messe depuis 10 ans, donc bon).
Après l'homélie du curé, je me suis détendue. Il n'a rien dit de réac, il est resté super consensuel. Trèès bien. J'ai donc pu continuer a focaliser sur ma marraine, que j'avais aperçue dans la chorale en train de chanter avec ma mère. Bon bon bon. Donc, faudrait que j'aille lui dire bonjour. Voui voui voui. Nan parce que pour le moment, on est resté au message facebook. Très bien. Okay okay. Hum.
Fin de la messe, je me dirige vers elle .. blablabla, tendue comme un string je suis. Euh. Ok. Je ne peux pas m'éterniser, mais on convient de se revoir .. le lendemain, 25 décembre donc. Autour d'un café.
Alléluia.
Je passe la nuit à me demander dans quelle mesure elle a changé depuis son départ du couvent/communauté.
Ahem.
Et donc hier soir, on a tchatché pendant 4 heures. Normal. Ma soeur a appelé ça la "grâce de Noel". Et H. aussi.
Certes.
N'empêche que bon. D'une homophobe convaincue, je suis passé à qq'un qui ressemble à ce que j'ai connu (et apprécié...) quand j'avais 16 ans. Et c'est foutrement perturbant.
Re: Le bilan de la bataille pour tous ?
Hé ben, hé ben, sympa le Noël en famille ! ça valait bien la peine de faire gaffe à pas trop picoler la veille ! L'année prochaine, tu sais ce qu'il te reste à faire : tu viens fêter Noël dans la famille de Raph avec moi !Lyanes a écrit :Noel 2013. Le resto de la grand mère, où cette année je décide d'aller. Facile, je suis seule, pas besoin de devoir négocier quoi que ce soit... Bon. Je fais ça pour ma soeur, sachant que c'est hypra important pour elle, la famille.
C'était dimanche.
Et à la fin du repas, le discours de la grand mère. Où elle explique que cousine parfaite va lui donner son 1er "arrière", il faut qu'on suive l'exemple [...] "la famille c'est important, je vous invite donc à me rejoindre le 2 février prochain à Paris pour la grande manif pour la défense de la famille"
Voilà voilà.
Première claque. Je veux dire, c'est pas comme si je venais de me faire insulter en mode "normal".
Mais du coup, petite soeur de moi est énervée de ce qu'elle vient d'entendre. Et cousin solidaire aussi. Donc on commente tout les trois le discours PENDANT que la bonne maman l’énonce, et ce, fort et clair.
( moi qui balance " ah bah oui, et faudra pas oublier vos bonnets roses, hein!" et mon cousin qui rajoute que lui, il viendra et qu'il mettra même son bonne rouge, parce que , quand même, ..Etc etc )
Et là, je vois débarquer 3 tontons, en mode vénères. Qui me demandent d’arrêter mon "mauvais esprit" (sic) et de me lever si j'ai qq chose à dire.
Je réponds que je n'ai pas à me lever. Pas à me justifier. De quoi que ce soit. Que si je veux exprimer ma réprobation de ce que j'entends, c'est mon droit vu que c'est une attaque directe. De l'homophobie. On me réponds que c'est de la liberté d'expression ( LAUL ), et que si c'est ma conception de la famille, je peux prendre mes affaires et me barrer.
Et réponds que oui, je vais me barrer. Mais que j'étais là pour une personne (ma soeur en l’occurrence, qui fulminait a côté de moi) et certainement pas pour le reste du monde. Que cette famille d'hypocrites, je la vomissais.
Nous sommes partis.
(Ceci est un exemple de ce que je n'arrête pas de dire à Raph : dans la vie, il ne faut pas toujours être "respectueux des grands parents". Les grands parents aussi peuvent être remis à leur place et recevoir un "je t'emmerde, toi et ta clique de connards" dans la face)