Thyrsis a écrit :Salut !
A l'origine, tout est parti d'un complexe sur une partie de mon visage. Petit à petit ça a commencé à se muer en dysmorphophobie, c'est-à-dire être persuadé d'être difforme alors que les autres ne voient rien d'anormal. Encore aujourd'hui, j'évite au maximum de me faire prendre en photo, c'est quelque chose que je déteste. J'ai conscience que c'est un vrai trouble psychologique mais je rechigne à aller voir un spécialiste, persuadé que les choses vont rentrer dans l'ordre toutes seules. J'ai fait quelques progrès donc j'ai bon espoir. Et puis par la suite, le mal-être engendré par ce complexe s'est généralisé. Je ne me trouve pas spécialement idiot mais étant d'une nature plutôt réservée, ça m'a donné l'impression de n'avoir rien d'intéressant à dire. C'est bien simple, quand je parle avec quelqu'un que je ne connais pas vraiment, tout se passe bien, je ne suis pas spécialement timide. Mais dès qu'une troisième personne s'immisce, je me mets inconsciemment en retrait, j'écoute, je ris aux blagues, mais je n'interviens pas énormément. Je précise quand même que ça ne s'applique pas à mes amis proches avec lesquels je suis complètement détendu et ouvert. Je précise aussi que si la discussion à deux se passe bien, j'ai bien du mal à aller entamer ladite conversation. Et enfin, je précise qu'il y a des moments où j'apprécie me retrouver seul, ce n'est pas un problème pour moi. Je n'ai pas besoin d'être entouré en permanence, au contraire, la solitude me fait du bien. Seulement parfois, force est de constater que j'aimerais pouvoir aller plus spontanément vers les autres. Mon but, ce n'est pas de devenir hyper sociable et populaire ; juste de prendre confiance et de pouvoir parler à quelqu'un sans me demander si cette personne me voit comme un alien.
Hahahahaha, il y a encore quelques années j'aurais pu écrire mot pour mot ce post (bon, sans aller aussi loin dans la dysmorphophobie).
Pour le côté physique, je suis passé du "je suis moche, et pour la vie" au constat que j'arrivais quand même à séduire (et pas des plus moches que moi

), ce qui a abouti à une certaine évolution. C'est plutôt devenu "si les gens ont des goûts de merde, tant mieux pour moi", puis "bon quand même ça doit aller, en fait", et maintenant ce n'est plus vraiment un drame. Sans aller jusqu'à te persuader que tu es beau, comme le suggère Jumbo (parce que les gens qui se croient beaux sont souvent assez imbuvables

), il faut faire des efforts pour ne plus te persuader que tu es moche (et ensuite te persuader que tu n'es pas moche, ce qui est le pas suivant).
Essaie d'accepter les compliments qu'on te fait (y compris venant d'amies partiales), détends-toi, ne considère pas qu'il y a erreur quand quelqu'un manifeste de l'intérêt pour toi, et tu gagneras petit à petit en confiance en toi.
Pour le côté "je parle à deux mais dès qu'un groupe se forme, je disparais", je n'ai toujours pas trouvé la solution, et en ce qui me concerne je pense que c'est simplement un trait de mon caractère. Je suis réservé et je n'aime pas me la ramener (à l'oral en tout cas

). Là non plus, ce n'est pas un drame et ça n'empêche pas les gens de m'aimer. C'est juste qu'ils se rendent compte que s'ils veulent une discussion profonde avec moi sur un sujet (intime ou pas), elle n'aura pas lieu en public : je ne suis pas un débatteur, je ne suis pas une grande gueule, je n'aime pas le conflit et j'ai besoin de temps pour organiser mon discours et élaborer mes blagues, ce qui ne se prête pas à des échanges à bâtons rompus dans un groupe. Défendre mon point de vue quand il s'oppose au groupe me fatigue (je peux avoir envie de convaincre une personne, pas tout un groupe), et je ne vois pas l'intérêt de blablater quand mon point de vue est le même que celui du groupe (je trouve ça prétentieux) et que le beau-parleur du lot l'a déjà exprimé (je ne suis pas non plus lèche-cul

).
Je crois que je suis plutôt le type qu'on va voir quand on a envie de discuter posément, le mec qui écoute et qui reprend les éléments qu'on lui donne à son compte pour apporter un autre éclairage et tenter de faire avancer le schmilblick, ou changer les idées. C'est clair que c'est moins flamboyant que le gars qui lance un débat philosohico-politique après deux bières en soirée, mais à mon avis ça ne rend pas ma (et par extension ta, si tu te retrouves là-dedans) personnalité moins intéressante et mon (ton) amitié moins "valuable".
Je suis un peu chiant en soirée, peut-être, j'en sais rien, je me rattrape ailleurs. Je n'irai pas forcément raconter ma vie et mes problèmes à la personne qui fait l'animation dans mes groupes de potes, parce que ce n'est pas la bonne personne pour ça, ce n'est pas ce que j'attends de notre relation. De la même façon, mes amis n'attendent pas de moi que j'enflamme leurs soirées. Les deux caractères ont leur intérêt et leur "utilité sociale", les deux peuvent attirer et il n'y a aucune raison d'en dévaluer un par rapport à l'autre.
Se forcer un peu à être plus présent, plus visible, c'est possible et peut-être même souhaitable, mais tu ne pourras quand même pas aller contre ta nature. Si tu n'es pas frustré par cet aspect de toi, il ne me paraît pas nécessaire de souhaiter un changement radical.
J'avoue que c'est relou pour rencontrer des gens, mais là, ma technique c'est de me reposer sur mes amis extravertis, justement : ils nouent le contact avec des inconnus et je me greffe dessus, ou ils me présentent leurs amis, et après je me débrouille par moi-même.