harcèlement scolaire

[luluth]

Ben, il y a un moment où il faut savoir reconnaître que la discussion est impossible, non ?...

[Tiobb]

Vous pensez que je suis un troll et un harceleur???

Pourquoi???

Il est possible de discuter d'idées, même divergentes, de se prendre la tête quelques instants tout en se respectant, et de revenir ensuite sur d'autres discussions???
Non???

[Régal Délice]

Je ne dis pas ça, je dis que dans mon expérience des forums, j'ai déjà vu ce genre d'interventions et elles étaient menées par les harceleurs qu'on voulait dénoncer.

On s'en fout un peu des idées, dans la mesure où c'est un topic qui parle d'expériences vécues, douloureuses et personnelles ; moi j'aimerai savoir quelle est vraiment ton expérience personnelle du harcèlement ? Tu as déjà été harcelé ? Tu as assisté à une situation de harcèlement ? Tu as déjà harcelé quelqu'un ?

[luluth]

Ah, oui. Ce serait intéressant, et on pourrait revenir à une discussion plus sereine. Régal Délice le sage.

[Tiobb]

Je vais essayer d'expliquer mes moments à l'école:

Déjà, mon physique, j'ai toujours été un gringalet, pas très grand et maigre par rapport aux enfants de mon âge.

J'étais assez bon élève dans la moyenne, pas très apprécié par mes instits car j'était dissipé et pas très attentif. Mais avec les autres élèves, en primaires, ça allait (c'était de petites écoles rurales avec peu d'élèves tous ruraux).
Mais c'était difficile chez moi, car une mère dépressive qu'il fallait surveiller sans cesse pour qu'elle ne se suicide pas.

Arrivé au collège, ce fut différent: il y avait beaucoup plus d'élèves qu'on ne connaissait pas tous, et qui venaient d'univers différents (pas tous ruraux) et qui pour certains n'aimaient pas les enfants ayant des parents agriculteurs, car ils n'avaient pas beaucoup d'argent et ça se voyait sur moi, car j'étais habillé au moins cher et ça me mettais souvent à l'écart à cause des moqueries et autres bousculades et autres coups de poings que je recevais souvent dans le bus malgré le fait que je me mettais à l'écart pour éviter ces personnes.
Le retour à la maison était tout aussi difficile, car ma mère était toujours cycliquement dépressive avec des envies suicidaires, et ayant l'age de pouvoir travailler un peu, je donnais un coup de main à mon père et ma sœur surveillait ma mère (mes parents étaient agriculteurs-éleveurs de vaches laitières).

Pour éviter les brimades des autres au collège, j'avais des amis qui avaient des parents agriculteurs aussi, nous étions tous assez mis à l'écart des autres élèves, car pas de loisirs, et on ne partait jamais en vacances.
ça ne me choquait pas, et même en recevant quelques coups physiques d'autres élèves, je faisais avec...

Le lycée fut tout autre, car ce fut une école agricole, donc tous le monde ou presque avait le même train de vie pas très élevé, et pas habillé avec des vêtements de marque. Là, il était plus facile de travailler et d'avoir des amis fiables que j'ai toujours aujourd'hui.
Ma mère était toujours malade et a même déclencher un cancer entre temps, mais comme j'étais en internat, j'arrivais à étudier en semaine, et boulot sur la ferme les week end et vacances.
J'ai quand même sorti ma mère d'une fosse à purin, car elle avait malgré tout arrivé à passer à l'acte en échappant à notre surveillance, elle s'en est sorti. J'avais environ 17 ans.

Je vit aujourd'hui simplement, en attachant une très très grande importance au respect des personnes, ce qui m'a valu quelques problèmes avec des personnes qui ont abusé de ma confiance mal intentionnellement.

Je ne pense pas déjà avoir harceler quelqu'un, puisque je suis assez solitaire, et quand je vois du monde, c'est dans des associations où j'ai des responsabilités ( membre du bureau, président, etc...). Mais quand même assez populaire quand même...

Je suis assez maladroit dans la parole, mais souvent apprécié par les autres.

Fortement provocateur pour faire parler les autres et attire souvent les problèmes ( quelqu'un qui a des soucis me le confie facilement quand on se connaît).

En résumé, je ne m'estime pas comme harcelé, ni comme harceleur, parce que j'affronte les problèmes de la vie en me disant qu'il y a pire, et avec de l'humour ( le rire est un très bon antistress).

Par contre, je n'aime pas causer de problème, mais ne me laisserais jamais marcher sur les pieds, tous ça, dans le respect des personnes.
Qu'une personnes soit black, blanc, chinois, russe, ait de l'argent ou pas etc... elles sont pour moi toutes les mêmes si elles se respectent entre elles et acceptent les autres avec leurs différences quelles qu'elles soient...

Déjà, là, je n'aime pas trop qu'on s'intéresse à moi parce que j'ai foutu le bordel dans le post, mais je répond sincèrement, par respect pour les personnes qui ont posé la question.

J'espère avoir répondu à la question posée...

[Régal Délice]

Oui, je pense que tu as tout à fait répondu à la question posée et c'était une réponse intéressante.

Je crois que tu as vécu une situation qui aurait peut-être pu tourner au harcèlement si, au collège, tu t'étais retrouvé seul face aux autres, heureusement tu as pu intégrer un petit groupe de personnes avec qui tu partageais un certain milieu social et un mode de vie rural, ce qui t'a évité pas mal de problèmes ; évidemment, avec ta mère dépressive et l'absence de loisirs, tu n'as pas eu une vie facile, mais tu as vécu autre chose que ce qu'ont vécu les victimes de harcèlement (je ne dis pas que c'était moins pénible, mais c'était un problème différent), donc je pense que tu ne te rends pas compte de ce que ça peut être en réalité et de l'état de souffrance dans lequel peuvent se retrouver les jeunes harcelés : il y en a qui se suicident à cause de ça. Personnellement, j'ai subi un harcèlement scolaire mais je vivais des trucs qui me traumatisaient davantage à la maison, donc dans mes souvenirs ce n'est pas le point essentiel, c'est un détail pour moi ; pour d'autres ça représente un vrai cauchemar et il faut respecter ça, c'est leur vécu, différent du tien comme du mien.

Dire "positivons, il y a pire dans la vie" est une attitude qui peut marcher pour soi-même ; je vis un truc pourri, de toute façon il faut faire avec donc je me dis qu'il y a pire et je positive, OK. Mais quand on essaie de l'appliquer aux autres, ça pose un problème : si tu dis "Il y a pire" à quelqu'un qui vit un truc et qui en souffre, et tu ignores à quel point il en souffre en réalité (l'autre ce n'est pas toi et tu ignores ce qu'il ressent) en lui disant "il y a pire" et bien tu nies, par maladresse, qu'il subit une violence ou une injustice, ce qui ne peut que le faire souffrir davantage et ne règle pas son problème. De plus, il y a toujours pire : il n'y a aucune limite au mal et à la violence, celui qui a été blessé pourrait avoir été mutilé, celui qui a été mutilé pourrait être mort, celui qui est mort pourrait avoir été tué de façon plus douloureuse : dire "il y a pire" ça nie les souffrances des victimes et ça dissipe la responsabilité des agresseurs (après tout ils auraient pu faire pire). C'est un raisonnement très dangereux quand on cherche à l'appliquer à quelqu'un d'autre que soi-même. Il ne faut pas dire aux gens "il y a pire".

Je crois que cet échange n'est pas stérile et apporte quelque chose à la discussion, parce qu'il ouvre des pistes pour s'en sortir face au harcèlement : en gros Tiobb nous dit qu'il ne comprend pas de quoi on parle parce que ça échappe complètement à son vécu, et ça devrait, dans un monde parfait, être le cas pour tout le monde : personne ne devrait vivre ce genre de situation ! En somme Tiobb y a échappé parce qu'il a trouvé le moyen de faire partie d'un groupe, et c'est certainement un bon conseil à donner à ceux qui pourraient subir des harcèlements scolaires : ne restez pas seuls !

[TheEchelon]

Je suis totallement daccord avec Régal délice.

Certaines personnes considèrent les autres comme des doubles d'eux mêmes. Alors, certes les autres sont un miroir en quelque sorte. On les voit comme on se voit. Mais de là à fermer son esprit et à ne pas essayer de comprendre que tout le monde n'a pas le même vécu, je trouve cela puérile.

[Sarablue]

Régal Délice + 1000

[otsoa]

Bonjour,

merci d'avoir déjà témoigné sur ce forum, maintenant j'aimerais savoir si vous accepteriez de répondre à des questions pour témoigné (en message privé) pour m'aider dans mon mémoire ? c'est des questions un peu plus poussé et des fois plus privée ... d'où le fait de le faire par MP

ça m'aiderait beaucoup pour avancer ...

Merci d'avance.

[Tromignon]

Comme je me sent lesbienne seulement depuis le lycée je ne peux en parler qu'a partir de là.
Personnellement je n'ai pas fais mon CO auprès de ma classe mais seulement avec mes amies. (1/3 de la classe grosso-modo)
Cependant j'en parle très librement avec elles, du coup régulièrement mes autres "camarades" entendent par ci par là "bie" "lesbienne" tout ça, mais il n'y a qu'une seule fois où la petite pouf-faux-cul de la classe est venue empiéter dans la conversation pour me demander si j'étais bie.
Je suis une très grande spécialiste des embrouilles (grande gueule, j'aime pas qu'on me fasse ch*er, je dis ce que je pense a moins de blesser directement quelqu'un), et pourtant la je me suis "écrasée" et ai réfutée. Chose bête par ce que mon égo en a pris un coup, d'habitude je suis m'en-foutiste, ça prouve que ça me touche, me rend faible, je déteste.
Du coup ça en est resté là mais je pense que si je l'avais affirmé ça aurait fait le tour du bahut en 20mn et qu'ils m'en aurait bien fait baver.
Quelques jours après dans les vestiaires en sport j'entends parler cette nanas et son groupe de l'homosexualité. Clairement les gays leurs posaient problème. Concernant les lesbiennes c'était plus hétérogène, certaine n'avait aucun problème, pour d'autre c'était crade et "elle n'oserait pas se changer si il y en avait une dans la classe" (lol heureusement quelle ne savait pas qu'il y en avait même deux ! )

Je pense surtout que la réaction dans le milieu scolaire dépend de ton statut social avant le CO, si on est populaire ça va être considéré comme "cool" alors que si on est plus franc, moins faux-cul, ça va plus être utilisée comme une arme.
A méditer.