deadxkorps a écrit :hmmm.... tu m'excuseras, je m'auto-cite : "se raccrocher à quelque chose d'autre, qui serait plus fort, plus grand ou je ne sais quoi. "
Yep, et c'est pour cela que j'ai dit que tu aurais dû te limiter au "plus grand", c'est tout
deadxkorps a écrit :Le croyant ne marche pas "seul" puiqu'il pense avoir dieu à ses côtés ! Il vit selon les règles qui lui ont été dictées par ce dieu. Et il n'assume pas ses erreurs quand il va se "confesser" (que ce soit dans la religion catholique 1 fois par semaine, ou la purification du ramadan etc ) : il lui demande pardon. Il demande pardon à son dieu au lieu de demander pardon aux hommes et à sa conscience propre.
Exactement comme l'a dit tkf : le croyant, lorsqu'il va se confesser, n'est pas absout s'il ne s'amende pas (et je ne parle pas des quatre
pater et trois
ave). Il doit changer son comportement. La confession, ce n'est pas simplement demander pardon et oublier, c'est surtout penser qu'on regrette, c'est formuler ses erreurs, les reconnaître, réfléchir dessus et s'en servir pour avancer, bref, les "assumer", comme tu dis. Et c'est les assumer devant Dieu et devant les hommes. Maintenant, il est certain que tous les croyants ne font pas cet effort , tout comme certains athées ne reconnaissent jamais leurs erreurs et pensent qu'ils n'ont de compte à rendre à personne. Mais, dis-moi, es-tu dans le secret de la confession et de la conscience des croyants pour savoir combien adoptent ce comportement ? Penses-tu pouvoir sérieusement les envisager comme de "bons" croyants alors qu'ils ne font que ce qui les arrange ? C'est un procès d'intention que tu leur fais.
Et, à ce propos, je n'ai pas dit que les athées sont égoïstes -loin de moi cette idée, j'ai dit que
certains athées peuvent être égoïstes, et que face à un croyant altruiste, c'est le croyant que je préfère. C'était pour montrer que la religion n'est pas le déterminant premier de la qualité "adulte" d'un homme. Tout comme n'importe quel religieux ne va pas se faire exploser en avion sur les tours jumelles.
Revenons-en à nos moutons, animaux auxquels tu as une fâcheuse tendance à assimiler les croyants. Le croyant est bien seul face à ses actes, face à ses pensées (c'est ça, son espace de liberté : sa conscience). Un exemple : les catholiques ont pour devoir d'agir en conscience, et non par rapport à la Tradition ou aux directives du Saint Siège. Ces dernières sont des guides, mais en dernier recours, le catholique est responsable et doit, si sa conscience le lui dicte, ne pas les respecter. C'est bien pour cela que des prêtres et des sœurs distribuent des préservatifs en Afrique ou en Amérique latine. Ils croient au mieux, mais agissent de façon pragmatique, parce qu'ils ont le choix entre s'aveugler sur une utopie et sauver des vies.
Le croyant au sens religieux est donc seul responsable de ses actes. D'ailleurs, c'est le principe du Jugement Dernier. Par contre, son espoir divin en est le moteur et le garde-fou. Les croyants font ce que leurs écritures et leurs traditions leur commandent de faire, ou en tout cas, essaient. Mais cela n'enlève pas pour autant l'esprit critique ni la tolérance envers d'autres croyances. Encore une fois, c'est l'affaire de chacun et ça ne dépend aucunement de la croyance : certains athées sont tout aussi intolérants.
Tu fonde l'intégralité de ton discours sur ton expérience, qui déborde de fondamentalistes, semble-t-il, en la généralisant à l'ensemble des croyants ; c'est sûr qu'avec ça, on ne peut pas aller bien loin. Et, au cas où tu ne t'en serais pas aperçue, tu reproches aux croyants exactement ce que les croyants reprochent aux athées : infantilisme, désespoir, manque d'autonomie et de réflexion ; dans la grande cour de récré des croyances, les athées et les adeptes d'une religion s'entre-accusent d'être prisonniers de leurs convictions...
Ce qui est un peu étonnant, c'est que tu acceptes le concept de Loi (tu soutiens la justice des hommes), que tu soutiens la responsabilité et la liberté de chacun, mais que dès qu'on place le nom de Dieu comme origine de ces concepts, tu refuses tout en bloc. Mais as-tu déjà vu quelqu'un se débrouiller vraiment tout seul, sans héritage, sans références, sans guide ? D'un côté, tu dis que les croyants obéissent à des lois édictées par leur Dieu, mais d'un autre côté, tu crois, toi, qu'il n'y a pas de Dieu. Donc, pour toi, les règles religieuses sont bien d'origine humaine (on les estampille "made by God©" après). Quelle différence alors avec les lois humaines que tu défends ? Nous sommes d'accord, le problème, c'est l'estampillage qui permet de les croire universelles. Mais notre République laïque ne suit-elle pas exactement le même schéma en posant les valeurs démocratiques comme universelles ?
Nous sommes tous des croyants. Adhérer à un message, c'est croire en sa véracité. Qu'est-ce qui te permet d'affirmer que la croyance en une transcendance divine n'est pas compatible avec la croyance en l'homme, et qu'elle lui est inférieure ? Parce que, finalement, c'est cette idée qui sous-tend l'intégralité de ton discours sur les religions.
Sinon, en vrac, les religions ne sont pas mises en place par les régimes au pouvoir. Parfois, le pouvoir se sert de la religion comme ciment socio culturel (culte de l'empereur chez les romains, Napoléon et le catholicisme, etc...), mais les religions naissent hors du pouvoir. Pouvoir et religion sont voués à se rncontrer un jour ou l'autre, mais l'un ne naît pas de l'autre et réciproquement.
Et tout athée ne croit pas nécessairement en l'homme... Ne va pas non plus confondre athéisme et humanisme. Les totalitarismes du XXè siècle sont athées, et pourtant, ils ne sont pas tellement humanistes ni philanthropes, c'est le moins qu'on puisse dire
Au sujet de la différence entre les polythéismes et les monothéismes, il faut remarquer que ce qu'on appelle "les trois grands monothéismes" que sont l'Islam, le Christianisme et le Judaïsme ont des racines culturelles communes (en gros, le Moyen Orient suivi de l'Occident, avec comme point de départ Israël). Les polythéismes actuels sont africains, asiatiques et autres, et ne correspondent pas du tout à la même vision du divin -même entre eux ils ne forment pas un tout homogène. Un exemple : les trois religions sus-citées tiennent leur Dieu pour la Cause première, alors que les polythéistes n'ont pas nécessairement cette conception de la divinité... Donc on ne peut pas les mettre dans le même panier, notamment lorsqu'on considère la relation des croyants au divin. On peut, à la limite, considérer le christianisme comme un hénothéisme, mais à ce propos, il faut distinguer les croyances populaires du dogme.