Votre religion.

Débats Gay et Lesbien
tkf
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Message par tkf »

deadxkorps a écrit : Je ne nie pas que pour un croyant la confession est une aide, mais c'est bien ce que je critique. Le besoin du pardon divin :
Le croyant croit au paradis et veux y aller. D'où le besoin du Pardon divin.
deadxkorps a écrit : Ce que je critique est cette attitude assez répandue chez les croyants de venir se confesser, et une fois que les prètres les ont pardonné, (ou qu'ils se sont "purifiés" par le jeun comme chez les musulmans) rpartir comme en 40 (waoh la super expression)...
C'est qu'ils n'ont pas bien compris le principe religieux du pardon divin. Pas forcément étonnant vu l'encadrement plus qu'imparfait des fidèles... et surtout du comportement des gens qui prennent la religion comme un produit dans un supermarché pour répondre à leur besoin quotidien. Ne nous leurrons pas : le croyant agit de plus en plus en consommateur de la foi, ne prenant que ce qui l'intéresse et jetant le reste à la poubelle. C'est une dérive récente de nos sociétés occidentales contemporaines.
Potiron
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Message par Potiron »

deadxkorps a écrit :hmmm.... tu m'excuseras, je m'auto-cite : "se raccrocher à quelque chose d'autre, qui serait plus fort, plus grand ou je ne sais quoi. "
Yep, et c'est pour cela que j'ai dit que tu aurais dû te limiter au "plus grand", c'est tout :wink:
deadxkorps a écrit :Le croyant ne marche pas "seul" puiqu'il pense avoir dieu à ses côtés ! Il vit selon les règles qui lui ont été dictées par ce dieu. Et il n'assume pas ses erreurs quand il va se "confesser" (que ce soit dans la religion catholique 1 fois par semaine, ou la purification du ramadan etc ) : il lui demande pardon. Il demande pardon à son dieu au lieu de demander pardon aux hommes et à sa conscience propre.
Exactement comme l'a dit tkf : le croyant, lorsqu'il va se confesser, n'est pas absout s'il ne s'amende pas (et je ne parle pas des quatre pater et trois ave). Il doit changer son comportement. La confession, ce n'est pas simplement demander pardon et oublier, c'est surtout penser qu'on regrette, c'est formuler ses erreurs, les reconnaître, réfléchir dessus et s'en servir pour avancer, bref, les "assumer", comme tu dis. Et c'est les assumer devant Dieu et devant les hommes. Maintenant, il est certain que tous les croyants ne font pas cet effort , tout comme certains athées ne reconnaissent jamais leurs erreurs et pensent qu'ils n'ont de compte à rendre à personne. Mais, dis-moi, es-tu dans le secret de la confession et de la conscience des croyants pour savoir combien adoptent ce comportement ? Penses-tu pouvoir sérieusement les envisager comme de "bons" croyants alors qu'ils ne font que ce qui les arrange ? C'est un procès d'intention que tu leur fais.

Et, à ce propos, je n'ai pas dit que les athées sont égoïstes -loin de moi cette idée, j'ai dit que certains athées peuvent être égoïstes, et que face à un croyant altruiste, c'est le croyant que je préfère. C'était pour montrer que la religion n'est pas le déterminant premier de la qualité "adulte" d'un homme. Tout comme n'importe quel religieux ne va pas se faire exploser en avion sur les tours jumelles.

Revenons-en à nos moutons, animaux auxquels tu as une fâcheuse tendance à assimiler les croyants. Le croyant est bien seul face à ses actes, face à ses pensées (c'est ça, son espace de liberté : sa conscience). Un exemple : les catholiques ont pour devoir d'agir en conscience, et non par rapport à la Tradition ou aux directives du Saint Siège. Ces dernières sont des guides, mais en dernier recours, le catholique est responsable et doit, si sa conscience le lui dicte, ne pas les respecter. C'est bien pour cela que des prêtres et des sœurs distribuent des préservatifs en Afrique ou en Amérique latine. Ils croient au mieux, mais agissent de façon pragmatique, parce qu'ils ont le choix entre s'aveugler sur une utopie et sauver des vies.

Le croyant au sens religieux est donc seul responsable de ses actes. D'ailleurs, c'est le principe du Jugement Dernier. Par contre, son espoir divin en est le moteur et le garde-fou. Les croyants font ce que leurs écritures et leurs traditions leur commandent de faire, ou en tout cas, essaient. Mais cela n'enlève pas pour autant l'esprit critique ni la tolérance envers d'autres croyances. Encore une fois, c'est l'affaire de chacun et ça ne dépend aucunement de la croyance : certains athées sont tout aussi intolérants.

Tu fonde l'intégralité de ton discours sur ton expérience, qui déborde de fondamentalistes, semble-t-il, en la généralisant à l'ensemble des croyants ; c'est sûr qu'avec ça, on ne peut pas aller bien loin. Et, au cas où tu ne t'en serais pas aperçue, tu reproches aux croyants exactement ce que les croyants reprochent aux athées : infantilisme, désespoir, manque d'autonomie et de réflexion ; dans la grande cour de récré des croyances, les athées et les adeptes d'une religion s'entre-accusent d'être prisonniers de leurs convictions...

Ce qui est un peu étonnant, c'est que tu acceptes le concept de Loi (tu soutiens la justice des hommes), que tu soutiens la responsabilité et la liberté de chacun, mais que dès qu'on place le nom de Dieu comme origine de ces concepts, tu refuses tout en bloc. Mais as-tu déjà vu quelqu'un se débrouiller vraiment tout seul, sans héritage, sans références, sans guide ? D'un côté, tu dis que les croyants obéissent à des lois édictées par leur Dieu, mais d'un autre côté, tu crois, toi, qu'il n'y a pas de Dieu. Donc, pour toi, les règles religieuses sont bien d'origine humaine (on les estampille "made by God©" après). Quelle différence alors avec les lois humaines que tu défends ? Nous sommes d'accord, le problème, c'est l'estampillage qui permet de les croire universelles. Mais notre République laïque ne suit-elle pas exactement le même schéma en posant les valeurs démocratiques comme universelles ?

Nous sommes tous des croyants. Adhérer à un message, c'est croire en sa véracité. Qu'est-ce qui te permet d'affirmer que la croyance en une transcendance divine n'est pas compatible avec la croyance en l'homme, et qu'elle lui est inférieure ? Parce que, finalement, c'est cette idée qui sous-tend l'intégralité de ton discours sur les religions.

Sinon, en vrac, les religions ne sont pas mises en place par les régimes au pouvoir. Parfois, le pouvoir se sert de la religion comme ciment socio culturel (culte de l'empereur chez les romains, Napoléon et le catholicisme, etc...), mais les religions naissent hors du pouvoir. Pouvoir et religion sont voués à se rncontrer un jour ou l'autre, mais l'un ne naît pas de l'autre et réciproquement.
Et tout athée ne croit pas nécessairement en l'homme... Ne va pas non plus confondre athéisme et humanisme. Les totalitarismes du XXè siècle sont athées, et pourtant, ils ne sont pas tellement humanistes ni philanthropes, c'est le moins qu'on puisse dire :wink:



Au sujet de la différence entre les polythéismes et les monothéismes, il faut remarquer que ce qu'on appelle "les trois grands monothéismes" que sont l'Islam, le Christianisme et le Judaïsme ont des racines culturelles communes (en gros, le Moyen Orient suivi de l'Occident, avec comme point de départ Israël). Les polythéismes actuels sont africains, asiatiques et autres, et ne correspondent pas du tout à la même vision du divin -même entre eux ils ne forment pas un tout homogène. Un exemple : les trois religions sus-citées tiennent leur Dieu pour la Cause première, alors que les polythéistes n'ont pas nécessairement cette conception de la divinité... Donc on ne peut pas les mettre dans le même panier, notamment lorsqu'on considère la relation des croyants au divin. On peut, à la limite, considérer le christianisme comme un hénothéisme, mais à ce propos, il faut distinguer les croyances populaires du dogme.
La Noiraude
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Message par La Noiraude »

Bon, je vais être à la limite du hors-sujet, mais à propos de la confession...
deadxkorps a écrit : Je ne nie pas que pour un croyant la confession est une aide, mais c'est bien ce que je critique. Le besoin du pardon divin : pour moi l'homme doit agir selon sa propre conscience
Moi, je crois que depuis que la confession est tombée dans la désuétude, les gens parlent à leur psy un peu comme ils parlaient à leur curé ? moine ? (excusez le flou, je n'ai été élevée dans aucune religion je ne sais pas à qui on se confesse).

En lisant l'analyse de Potiron, je trouve exactement pourquoi je rapproche la confession de la psychologie, et même de la psychothérapie.
Potiron a écrit :le croyant, lorsqu'il va se confesser, n'est pas absout s'il ne s'amende pas (et je ne parle pas des quatre pater et trois ave). Il doit changer son comportement. La confession, ce n'est pas simplement demander pardon et oublier, c'est surtout penser qu'on regrette, c'est formuler ses erreurs, les reconnaître, réfléchir dessus et s'en servir pour avancer (...)


Il me semble que, même si on ne s'adresse pas au même destinataire, l'intention est la même, on tend à se libérer puis à s'améliorer, non ?
tkf
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Message par tkf »

cecile77 a écrit : Moi, je crois que depuis que la confession est tombée dans la désuétude, les gens parlent à leur psy un peu comme ils parlaient à leur curé ? moine ? (excusez le flou, je n'ai été élevée dans aucune religion je ne sais pas à qui on se confesse).

En lisant l'analyse de Potiron, je trouve exactement pourquoi je rapproche la confession de la psychologie, et même de la psychothérapie.
Tous deux sont des outils régulateurs de l'auto-absolution. La confession fut installée par l'Eglise, la psychologie et la psychothérapie est apparue avec le développement des sciences humaines. Mais leur fonction peuvent converger.
Dolly Prane
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Message par Dolly Prane »

Je ne pense pas que la logique soit vraiment exactement la même, mais il y a en tout cas concurrence dans la pratique... D'autant que la psychanalyse est apparue au moment où les sciences (humaines et dures) sont venus contester le primat du spirituel dans les société occidentales, si je ne m'abuse...


Potiron, arrete moi si je dis une bêtise, je retournerai à mes casseroles, promis! :P
new-york
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Message par new-york »

musulman dans la théorie, je ne sais pas trop en quoi je crois.
Fantash
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Message par Fantash »

madoman a écrit :j'aime pas la religion, elle te prive de presque tout sauf prier et vénérer le "Grand Dieu Tout Puissant"...
Ah bon ? Ce n'est pas une religion qui t'empeche quoi que ce soit, mais ceux qui l'interpretent.
Ainsi la Bible par exemple n'interdit pas grand chose (Tu ne tueras point,...)
C'est l'Eglise catholique qui interdit pas mal de choses et a fait et fait encore autant de mal.
Xochipilli
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Message par Xochipilli »

Merci, Ankh :wink:

Tes interventions sont toutes très intéressantes :D
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Message par »

Max_ter a écrit :
Gé a écrit :Non le pape n'est pas mieux que moi pour se prononcer, et effectivement je ne suis pas d'accord avec le Pape.. Rappelons que celui ci est seulement le chef de l'Eglise catholique et qu'il n'est pas forcément nécessaire d'adhérer à ce qu'il dit pour être un bon chrétien!
Ca n'empêche que le Pape connaît sûrement mieux les textes fondateurs du christianisme (je ne parle pas seulement du catholicisme, mais bel et bien des textes relatifs à la vie de Jésus sur lesquels se base toutes les religions du christianisme) et qu'il a accès à bien d'autres sources dont tu n'as sans doute même pas idée. Pas la peine d'être catholique religieux pour reconnaître que le Pape est autrement mieux renseigné que n'importe quel forumeur pour parler de cela!
Je ne reconnais pas le pape comme une autorité et je suis en désaccord sur beaucoup de points avec lui et même avec sa propre existence alors me dire qu'il a accès à des textes, mouais.. faut voir comment il les lit..
Car tout dépend de la lecture, alors il peut bien lire les textes qu'il veut et donner la vision qu'il veut.. J'ai tout à fait le droit de penser qu'il se trompe et qu'il n'est pas mieu renseigné que moi...
Evangile selon Matthieu chapitre 17 v11 à 26 a écrit : On fit comparaître Jésus devant Pilate, le gouverneur, qui l'interrogea : « Es-tu le roi des Juifs ? » Jésus déclara : « C'est toi qui le dis. » 12 Mais, tandis que les chefs des prêtres et les anciens l'accusaient, il ne répondit rien. 13 Alors Pilate lui dit : « Tu n'entends pas tous les témoignages portés contre toi ? » 14 Mais Jésus ne lui répondit plus un mot, si bien que le gouverneur était très étonné. 15 Or, à chaque fête, celui-ci avait coutume de relâcher un prisonnier, celui que la foule demandait. 16 Il y avait alors un prisonnier bien connu, nommé Barabbas. 17 La foule s'étant donc rassemblée, Pilate leur dit : « Qui voulez-vous que je vous relâche : Barabbas ? ou Jésus qu'on appelle le Messie ? » 18 Il savait en effet que c'était par jalousie qu'on l'avait livré.

19 Tandis qu'il siégeait au tribunal, sa femme lui fit dire : « Ne te mêle pas de l'affaire de ce juste, car aujourd'hui j'ai beaucoup souffert en songe à cause de lui. »

20 Les chefs des prêtres et les anciens poussèrent les foules à réclamer Barabbas et à faire périr Jésus. 21 Le gouverneur reprit : « Lequel des deux voulez-vous que je vous relâche ? » Ils répondirent : « Barabbas ! » 22 Il reprit : « Que ferai-je donc de Jésus, celui qu'on appelle le Messie ? » Ils répondirent tous : « Qu'on le crucifie ! » 23 Il poursuivit : « Quel mal a-t-il donc fait ? » Ils criaient encore plus fort : « Qu'on le crucifie ! »

24 Pilate vit que ses efforts ne servaient à rien, sinon à augmenter le désordre ; alors il prit de l'eau et se lava les mains devant la foule, en disant : « Je ne suis pas responsable du sang de cet homme : cela vous regarde ! » 25 Tout le peuple répondit : « Son sang, qu'il soit sur nous et sur nos enfants ! »

26 Il leur relâcha donc Barabbas ; quant à Jésus, il le fit flageller, et le leur livra pour qu'il soit crucifié.
Ankh Neferkheperou
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Message par Ankh Neferkheperou »

Chrétien par tradition familiale et éducation, je comprends bien ce à quoi tu fais référence, Gé. Mais le texte de Mathieu est affaire de croyance ; il n'a pas de portée historique, puisque nul texte romain ne fait référence à cet épisode.

De plus, sur la question du pape, tout dépend si tu es catholique, protestante ou orthodoxe. Dans les deux derniers cas, le pape ne représente rien, en effet. Mais si tu es catholique, il est le chef spirituel suprême de ta religion ; c'est lui qui définit la ligne directrice du catholicisme, en tant que successeur de St Pierre selon la tradition et en cela représentant du Christ sur terre. L'Eglise catholique a une hiérarchie et c'est cette hiérarchie qui définit le dogme que les fidèles doivent suivre.

C'est une des raisons qui, personnellement, m'ont détourné du catholicisme, puisque je refuse qu'un pape et son armée de cardinaux et évêques me disent ce que je dois croire et ne pas croire, penser ou ne pas penser ; et dès lors je suis "hérétique", ce que j'assume pleinement. Surtout, je ne peux pas accepter de considérer que je suis "une abomination", que mon homosexualité soit "un grand péché" et que le représentant de mon Dieu proclame qu'il condamne la sexualité hors mariage et le préservatif.

Pour ce qui est de la connaissance que le pape a des textes, il est certain que les hauts responsables de l'Eglise ont fait des études de théologie. Mais surtout, eux connaissent certaines vérités difficilement accessibles au commun des mortels. Non pas qu'ils parlent à Dieu par portable ou par e-mail (ça se saurait ! :lol: ) ! Tout simplement parce que l'Eglise, durant des siècles, a tout fait pour cacher certains textes qui vont à l'encontre de ses dogmes et de ses intérêts : les apocryphes proprement dits (textes non reconnus par le "canon", donc considérés comme faux ou hérétiques, comme l'évangile de St Thomas, l'évangile de St Pierre, etc.) et les versions anciennes de la Bible chrétienne et des Evangiles (traduits et retraduits, reformulés, rectifiés au point que le résultat est très éloigné des textes d'origine).

Imaginons ne serait-ce que la seule difficulté linguistique : le Christ s'exprimait en araméen (langue encore pratiquée, distincte de l'hébreu), ses disciples parlaient hébreu ou grec et les premiers textes sont notés en hébreu et surtout en grec ; de grec, ils sont traduits en latin ; et de latin en langue vernaculaire ; ça signifie perte possible de sens à chaque traduction, où interviennent des choix du traducteur. De plus, les langues orientales, comme l'araméen et l'hébreu, se caractérisent par une utilisation d'images pouvant avoir plusieurs sens et une grande multiplicité des sens au niveau de la langue elle-même (c'est un peu difficile à expliquer, mais je pense que Max pourra nous confirmer) ; multiplicité des sens qui se retrouve aussi en latin, où une même phrase peut être traduite de différentes façons. Bref, il faut se lever de bonne heure pour y retrouver le message d'origine.
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