Et votre CO à vous même ?

Sortez de l'ombre !
Chrysé
Messages : 635
Inscription : mar. avr. 10, 2007 12:08 pm

Message par Chrysé »

:? mon conditionnement hétéro résiste encore... oui là je te comprend et je trouve le terme approprié, car même si on nait pas forcément homo (techniquement), on peut avoir disons une sensibilité qui pourrait y amener... et le paradox c'est que souvent les parents (homophobes) croyants éviter ce qu'ils caractérisent comme le "pire" (pour eux surtout :roll: bande d'EGO...istes) ont tendance à pousser l'enfant dans ses retranchements et donc à s'interroger sur lui même bien plus qu'il ne le ferait peut-être... ce qui semble pousser à une introspection et à renouer finalement très tôt avec un soi intime, essence profonde qui se révèle mais que le formatage éducatif à tendance à perturber d'où un flou et un égarement... jusqu'au jour où on découvre que "ainsi on est bien" et "autrement on est mal", une fois l'intérieur/extérieur accordés l'harmonie peut régner... et on se remet en marche ! :D D'ailleurs swakk06 décrit très bien je pense ce "Déclic" où soudain tout est clair, lumineux, donc possible enfin ! :wink

On se re...connait alors si toutefois on se connaissait mal jusque là !
Eirama
Messages : 153
Inscription : ven. oct. 19, 2007 12:57 pm

Message par Eirama »

Le conditionnement hétéro persiste encore chez moi aussi. Je sais que je suis plus attiré par les garçons et je me vois vivre un bout de ma vie avec un homme, mais il y a cette sorte d'espoir de tomber éperdumment amoureux d'une fille, que ce soit réciproque et que tout se passe bien. Espoir qui peut être concrêtisé vraiment, on n'est jamais 100% homo...

Je me demande si toute cette incertitude et cette quête d'un petit ami idéal est le centre de tous mes bloquages, si je n'avance pas réellement dans ma vie scolaire et professionnelle à cause de ça. J'ai envie de me fixer sexuellement, de vivre une relation pour pouvoir démarrer ma vie, pour débloquer quelque chose. C'est triste et je ne devrais pas attendre ça pour vivre... :cry:
Kebeon
Messages : 48
Inscription : mer. janv. 02, 2008 8:27 pm

Message par Kebeon »

Je plusune un peu avec le monsieur du dessus.


Mais j'ajouterais que niveau Coming-out à soi même... ça répond à la question si je dis que je suis toujours incapable de prononcer la phrase je suis gay (ou bi, hein, faut pas se fermer des voies, non plus. La Bissexualité c'est un peu comme la Term S, ça permet de garder toutes les portes ouvertes) à haute voix dans une pièce vide exempte de micros ?
Chrysé
Messages : 635
Inscription : mar. avr. 10, 2007 12:08 pm

Message par Chrysé »

Eirama exprime je pense parfaitement ce que les scientifiques nomment le sexe physique instinctuel et le sexe mental intellectuel, qui est notre propre à chacun, l'un étant l'essence profonde et l'autre le resultat souvent d'une influence culturelle extérieur mais là encore ce serait réduire les dimensions et étiquetter donc réduire les nuances propres à chacun et donc les possibles (créativité individuelle propre... et/ou alchimie à deux...)! :^^:

La nature n'a pas de projet, elle est... elle avance... dans l'espace temps... elle réinvente tout au fur et à mesure, il n'y a pas une hétérosexualité ou une homosexualité etc..., il y a des personnes avec chacun une sexualité propre et une capacité d'amour diversifiée à l'infinie...
On peut être "homo" et rêver de la princesse Imagedont nos parents nous ont lu les aventures enfants, on peut aussi attendre son prince Imageet ce quelque soit le sexe physique de base... Chacun verra dans le conte le héro qu'il rêve de rencontrer même si les parents avaient eux dans l'esprit une intention plus précise de qui devrait être prince et princesse... Image or ce qu'on a dans la tête est à nous, et est souvent bien différent de que les autres s'attendent à y trouver... et rien n'oblige à s'y conformer surtout quand il s'agit de trouver son équilibre et l'amour... :copain: Image
zphyr
Messages : 6444
Inscription : mer. janv. 30, 2008 6:10 pm

Message par zphyr »

Finalement, ceux qui se sentent complètement homo ont une chance : c'est tellement évident, qu'ils ne se posent pas la question éternellement !
Pour moi, ça a été la valse pendant des années, d'autant que j'adore faire l'amour avec une femme ! Alors, il a fallut que mon ex se plaigne d'un manque "viril" (qui sans doute entraîna le divorce) pour que tout revienne et que je conçoive une préférence pour les garçons.
Mais cela ne m'enferme pas pour autant dans une case : serais-je homo demain ?
Dans ces conditions, le CO était de ne pas se couper des possibles.
black clown
Messages : 469
Inscription : sam. sept. 29, 2007 4:56 pm

Message par black clown »

Zphyr, ceux qui se sentent competement homo ont une chance ?

J'ai toujours su que j'aimais les filles, donc un CO a moi-meme ne s'est pas impose. J'ai su que certaines personnes pouvaient concevoir ce genre d'amour comme different en regardant un film niais et completement sans importance, mais a qui je dois pas mal.
C'est vers dix ans que j'ai vu se film, apres, avec ma soif d'en savoir plus, j'ai regarde dans les dicos et sur le net.
D'ailleurs je ne conseil a personne de faire ca : La plupart du temps on tombe sur des sites pornographiques parce que la lesbienne est encore le fantasme le plus repute des hommes. Et meme apres avoir subit des choses abominables par une femme, je ne peux me dire que j'en suis degoutee.
Se faire un CO a sois-meme reste le plus difficile pour certains et le plus facile pour d'autre.
Oui, je trouve ca tellement evident que je ne me pose pas de question. Oui, je suis homo, et je le sais, ou le sens, depuis toujours. Et alors ?

(WALA, et la, tout le monde pose delicatement des fleurs a mes pieds pour ce superbe final ! 8))
toumimi
Messages : 239
Inscription : mar. août 22, 2006 11:41 pm

Message par toumimi »

Déjà voilà tes fleurs black clown :gentil: lol

Quand j'y réfléchis, j'ai toujours eu des désirs pour les mecs, du plus loin que je me souvienne, je devais avoir 4 ans et c'est déjà les gars que je regardais le plus dans les séries à la tv ou dans les jeux télévisés.

A 11 ans j'étais sur de moi et fixé même si je faisais tout pour changer...

A 15, j'essayais de faire ce que j'avais à faire en solitaire en pensant à des femmes, je n'ai réussi qu'une fois et je me trouvais soulagé d'un côté et très con d'autre part...

Le problème de base pour que je ne parvienne pas à m'accepter était ma famille, à savoir, pas de père déjà, que j'ai décidé de ne plus voir vers 8 ans parce qu'il n'avait de père que l'intitulé, ensuite une mère très affective, beaucoup trop même mais pas ouverte sur les questions essentielles, comme l'homosexualité, la sexualité tout court et un désir trop grand de vouloir décider pour ses enfants...

Quant au beau-père, eh bien, disons encore pire que le pseudo père, aucune discussion, juste là pour gueuler et vouloir me formater dans son idéal d'éducation stricte et intolérente... En gros, pleurer pour un homme c'est une honte, dormir 10h le week-end alors qu'on a passé la semaine entre école et boulot à dormir que 3-4 heures par nuit c'est être une feignasse, tomber par terre et s'ouvrir le genou pendant une course de vitesse en vacances c'est bien fait pour soi car on à pas à courir... Enfin bref, principes légèrement inquisiteurs...

Ma mère étant orpheline depuis ses 7 ans, je ne lui jette pas la pierre, quand on a pas de présence familiale, on peut pas être parfait, penser à tout remettre en question mais bon malgré ses défautselle est une mère aimante et attentionnéeet a beaucoup de qualités et ça va très bien avec elle maintenant...

Donc dans un tel contexte familial, sans repères masculin, sans amis à l'époque, sans internet ni personnes à qui parler puisque dans un ptit village mentalité très restreinte et basique,ce fut dur...

A 16 ans j'ai craqué et ai avoué mon homosexualité à ma mère, là, crise de larmes, remontrance des autres membres de ma famille à qui elle n'était pas censée le dire, habilité de mon beau-père à vouloir m'envoyer voir un psy parce que je perds la raison selon lui et me cherche encore...

Et au final, confirmation pour eux à 18 ans où je ne leur ai pas laissé le choix et où j'ai du me battre jusqu'à mes 20 ans (où j'ai rencontré mon copain) pour enfin être libéré un peu de ce côté là...

Je me suis donc accepté vers 16 ans malgré la pression forte de ma famille à me dire que je savais pas ce que je voulais etc...
mais c'est surtout à 18 ans que j'ai commencé à moins me cacher d'eux et enfin à 20 ans, je les emmerdais, je faisais ce que je voulais, s'ils étaient pas contents bah il me foutaient dehors et je couperais enfin les ponts pour vivre pour moi et plus par leregard et les pensées des autres...

C'est dans cette ambiance libre à 20 ans que j'ai rencontré mon copain, ma famille vit loin maintenant, mon beau-père n'est plus avec ma mère et j'ai peu de contact mais lui dirai très bientôt ce que j'ai sur le coeur avant de ne plus jamais le cottoyer. Au final, je suis bien accepté par chacun, même ma soeur, et tout le monde semble avoir oublié l'enfer qu'ils m'ont fait vivre quand ils ont su pour moi...

Maintenant, je m'accepte super bien, mieux que mon copain avec qui je suis depuis plus de 4 ans. Le plus dur par contre c'est de devoir vivre quand même caché pour éviter un maximum de soucis, de pas le dire à tous ses amis, à des voisins etc au boulot mais après chacun fait comme il le sent...

Pour finir mon roman (désolé pour ceux qui liront jusqu'au bout de vous avoir monopolysé de votre temps lol)
S'accepter est un travail long à faire sur soi, le fait de se connaitre et reconnaitre différent, d'éliminer de sa tête tous les clichés qu'on nous apprends depuis la naissance (un couple c'est un homme et une femme, c'est fait pour faire des gosses, il faut croire en Dieu, le vol c'est pas bien (sans distinguer des voleurs les cas de gens qui crèvent de faim)... être gay c'est pécher, c'est avoir le sida, être malheureux etc... j'en passe et des meilleurs).

Le plus dur est de se construire la vérité dans un soucis de tolérence qu'on a pas eu pour éducation depuis petit, le travail là est long mais nécessaire et il faut en outre apprendre à se respecter soi, respecter les autres et aussi respecter tous ces gens ignorants qui croient sans réfléchir outre à tout ce qu'on leur a inculqué car sinon on se mets à leur niveau et en plus on devient critique envers eux comme ils le sont avec nous...

En tout cas, bon courage à tous, acceptez-vous et ne croyez pas les conneries qu'on a inculqué à vos détracteurs depuis petit, et surtout ne devenez pas aussi critique envers eux qu'ils le sont avec nous, ce serait valoir autant qu'eux casiment...
Merci d'avoir lu lol
zphyr
Messages : 6444
Inscription : mer. janv. 30, 2008 6:10 pm

Message par zphyr »

Chapeau bas pour ton courage et ton honnêteté envers toi même malgré le contexte ! Et entièrement d'accord avec la conclusion : surtout, ne jugeons pas les juges !

Ah tiens, pendant que j'y pense ! Il y a quelquechose que je n'ai pas raconté qui pourtant m'a bouleversé mon CO ! Quand j'ai annoncé à mon frère (avant mes parents) que je vivais désormais avec un mec (2ans environ après le divorce) sa réaction a été : "Ah, ouf ! Enfin tu n'es plus seul, me voilà rassuré !" Pas une remarque sur l'homosexualité ! Ben je peux vous dire que ça dégage les bronches ! (C'était à se demander si je n'étais pas plus réticent à l'homosexualité que mon frère hétéro !!!)
toumimi
Messages : 239
Inscription : mar. août 22, 2006 11:41 pm

Message par toumimi »

Merci Zephyr mais tu sais, je n'ai fais que prendre mes responsabilités... lol

Concernant ce que tu dis oui, on est tellement conditionné dans une atmosphère de crainte d'homophobie que des fois on en devient parano et on se met la pression là ou des fois y'a pas besoin d'en avoir, la remarque de ton frère montre bien ça...

Mon osteopathe m'a fait la même remarque la dernière fois, il m'a dit: " vous savez je le sais depuis que vous êtes venu me voir la première fois, cela vous stresse de me le cacher, vous avez des noeuds dans le dos à cause de ça des que j'aborde de près oou de loin le sujet..."

Et c'est vrai, y'a des gens qui sont pas là pour juger et je pense qu'en y réfléchissant bien, on peut parvenir à déceler à qui on peut en causer ou pas...
Ka
Messages : 104
Inscription : sam. oct. 13, 2007 5:24 pm

Message par Ka »

Je me suis toujours accepté moi même depuis que je m'en suis vraiment rendu compte (11-12 ans ou avant, mais je n'ai jamais eu de désir pour une fille, et je n'ai jamais essayé de me persuader du contraire))(et j'ai mis exactement le mot "homosexualité" dessus vers 13 ans)
Répondre