Un peu de nouveau depuis la dernière fois, à savoir que j'ai eu ma mère au téléphone il y a quelques jours.
Je ne m'attendais pas à grand chose, mais j'avoue que j'espérais quand même pouvoir aborder le sujet.
Non, rectification: j'espérais qu'ELLE allait aborder le sujet.
Evidemment elle n'en fit rien. Blabla superficiel à propos de tout et n'importe quoi, le temps, les résultats scolaires de mon frère, son boulot, les vacances d'été... Je n'écoute que d'une oreille, en me demandant quoi faire.
J'ai voulu essayer de mettre en pratiques les conseils de Zeish et de La Noiraude, et de lui parler normalement, en faisant comme si elle avait tout assimilé. Par exemple lui dire que je serai à Montpellier en mai pour le mariage de la mère d'hybride, et que donc je ne pourrai pas rentrer à ce moment là. Glissé dans la conversation.
Mais pas moyen, blocage. A part répondre à ses questions et ponctuer ses monologues de "mmh" "ok" et autres "ah oui?", je n'ai rien fait, et on a fini par raccrocher comme si encore une fois il ne s'était rien passé.
Du coup j'ai opté pour l'autre solution.
J'ai écrit une lettre destinée à mes deux parents jeudi, un peu sur un coup de tête j'avoue, dans un moment d'égarement comme on dit, même si au fond j'ai écrit ce que j'avais plus ou moins prévu de dire à ma mère si elle m'avait laissé finir (ou plutôt continuer),. Donc c'était quand même un minimum réfléchi.
J'ai écrit à mes deux parents pour ne pas exclure mon père de tout ça. Ca n'était pas prévu que je commence par le CO à ma mère, dans l'idéal j'aurais voulu le dire aux deux en même temps, mais bon on ne contrôle pas tout, et le jour où je me suis sentie prête il n'y avait que ma mère.
Je ne sais pas si c'était une bonne idée de ne faire qu'une seule lettre, mais en faire deux était au dessus de mes forces, et faisait un peu trop "on fait tout chacun de notre côté", alors qu'au contraire j'aimerais vraiment que mes parents en parlent entre eux (ça les changera des résultats scolaires de mon frère, qui doit être leur principal sujet de discussion et de dispute, ils devraient me remercier).
Bref, j'ai un peu déballé dans cette lettre ce que j'avais dans le ventre, en faisant toutefois attention à ne pas la transformer en réquisitoire, et à ne pas tout mélanger.
C'est ça que j'ai à tout prix essayé d'éviter. C'est clair que j'ai plein de trucs de cet ordre à dire à ma mère, mais ce sera pour une autre fois.lulu galipette a écrit :Attention aussi à distinguer les problèmes et à ne pas tout mélanger. Ce qui est amusant c'est que comme c'est si dur de balancer son homosexualité que du coup ça libère une quantité d'autres blocages du style "maman j'ai jamais osé te le dire mais tu sais ce cartable rose que tu m'as imposé quand j'avais troi ans! je le déteeeeeeeste! RHAAAAAAAA cri primal de libération"
J'ai simplement expliqué les faits plus en détail que je ne l'aurais sûrement fait à l'oral.
Je ne reproche absolument rien à aucun de mes parents, je ne parle ni de mon oncle, ni du manque de communication, rien de tout ça, juste de comment je vois ma vie et mon orientation sexuelle.
Et bien sûr, je leur dis aussi que je les aime!

(ce qui, soit dit en passant, m'a fait sacrément bizarre, puisque jamais au grand jamais je n'ai dit ou écrit ça depuis mes 5 ans, mais bon c'est une autre histoire)
Voilà, la lettre a dû partir hier, avec un peu de chance elle est arrivée au moment où j'écris. Je sais par ma soeur que mon père est absent ce week-end, c'est donc ma mère qui l'aura en sortant du boulot en fin d'aprem.
Y'a plus qu'à attendre, je sais que si réaction il y a ma soeur me tiendra au courant, et j'en ferai de même pour vous.