Certains me diront sans doute que j'arrive après la bataille mais bon ce n'est pas grave, peut être aussi que ce que j'ai à dire certains vont penser qu'il s'agit là de hors sujet et de crier au loup pour rien mais ce n'est pas grave.
Quand j'étais à l'école j'avais honte parce que je me considérais comme une personne plutôt faible en orthographe par rapport à ce que mes instituteurs appelés "mes capacités intellectuelles". La raison : la flemme. J'ai toujours été quelqu'un qui apprenait sans difficulté mais j'ai toujours été fainéante, donc apprendre les règles de l'orthographe qui ne rentraient pas automatiquement c'était du surplus. Pourtant même si je ne sais dire si j'utilise tel ou tel type de tournure (comme ma topine mestic

) je sais parler la France à peu près correctement.
Aujourd'hui dans mon monde professionnel, dans mon métier (juriste), j'ai compris que ce qui me sauvait c'était justement une tournure de phrase, un mot bien placé ou autre. Certains me diront que s'exagère mais il m'est déjà arrivé de gagner une affaire devant un tribunal uniquement parce que ma présentation était meilleure que celle de mon adversaire qui ne maîtriser pas certaines subtilités de notre belle langue nationale.
Le pire je crois je l'ai appris ce jour. Je participais à un jury qui faisait passer des soutenances de licence de droit. Les deux personnes présentes avec moi dans le jury (le doyen de la fac, et le responsable du diplôme) étaient chargés de TD quand moi même j'étais étudiante dans cette même fac et quand j'ai passé ma soutenance. A l'époque trois fautes dans le mémoire valaient -1 sur la note finale et ceux qui ne savaient pas faire ressortir leur pensée par des phrases claires et bien établies n'avaient pas la moyenne. Quand j'ai lu ces mémoires (dont l'un avait été fait par une de mes stagiaires) j'ai indiqué qu'il y avait de graves manques, que les idées n'étaient pas clairement présentées, que le tout manquait de rigueur tant au niveau du vocabulaire, que de l'orthographe ou de la grammaire. Résultat la pensée juridique qui se doit d'être précise et indémontable en devenait flou et parfois incompréhensible.
Les enseignants m'ont regardé avec désespoir en me disant que j'avais dans l'absolu raison mais si nous ne m'étions pas un 13 à ce mémoire nous allions devoir recaler plus de 80% des étudiants de l'année et que le pire étaient qu'ils faisaient le même constat avec les mémoires de masters. Ils m'ont indiqué qu'ils étaient aujourd'hui contraints de remonter leurs notes de 4 voir 5 points et de revoir leurs exigences à la baisse car la base n'était plus maîtrisée par les étudiants.
Alors oui simplifions, nivelons par le bas, des métiers comme le mien ne pourront plus être exercés avec efficacité et notre pays passera encore un peu plus pour un pays d'ignards auprès du monde enfin sauf peut être auprès des américains. Mais bon a priori c'est là aujourd'hui le modèle à suivre.
Notre pays était le pays des lumières il deviendra bientôt celui de l'obscurité car n'en déplaise à certains la richesse d'une langue n'est pas uniquement au nombre de mots mais aussi et surtout dans la manière dont ils sont utilisés dans un schéma cohérent de pensée.
J'ai fait des subtilités de notre langage une arme dans mon métier le fait que je sache causer la phrase fait de moi une juriste d'exception paraît-il. Ce qui me désole c'est qu'aujourd'hui je ne parviens plus à trouver (ou de manière très difficile) de personnes sachant faire ce que mon équipe et moi faisons alors que comme je l'ai dit j'étais loin à l'époque d'être la meilleure de ma classe en la matière.
Pourtant j'ai la naïveté de croire que les jeunes d'aujourd'hui en sont ni plus ni moins capables que ceux de ma génération à la base, alors à qui la faute si aujourd'hui ils ne savent plus écrire ?
Mais bon je suis comme Guillaume et mestic une vieille réac
