Si le steward décédé devient un étendard gay
(La Repubblica, Francesco Merlo, 23/08/2008)
"Nous sommes tous homosexuels", donc il faut dire que l'homophobie, dans le cas de la mort horrible du pauvre Domenico Riso, est une obsession, mais seulement pour
Arcigay qui a accusé les médias italiens d'”avoir censuré la relation entre le steward et son compagnon français” [NdT: la phrase entre guillemets n'apparaît pas dans le communiqué des représentants LGBT, qui appartiennent à d'autres associations aussi...]. Mais « nous sommes tous heterosexuels » aussi.
Donc nous regrettons de dire que seulement Arcigay, qui est obsédée par l'idéologie et ne comprend pas la réalité, pouvait penser que dans ce four crématoire de Madrid il n'y avait pas 153 personnes, mais seulement deux homosexuels déclarés.
Je veux dire que la sexualité est un détail insignifiant face à cette tragédie atroce, c'est comme être supporter du Milan ou de la Juventus. Donc personne, et surtout Arcigay, que nous ne laisserons jamais seule dans sa lutte contre les discriminations, n'a le droit d'instrumentaliser la vie privée du steward mort avec un ami, avec le fils de l'ami et avec 150 autres personnes, que M. le Deputé
Grillini [NdT: le plus connu des signataires du communiqué LGBT] ne regarde pas avec ses yeux pétrifiés par l'obsession et par l'indécence.
Et seulement pour ces deux personnes, pour Domenico Riso et son copain, Arcigay veut que « l'exhaustivité de l'information » fouille sous les draps, et que leur pulsion d'amour, qui a la même valeur que les autres pulsions d'amour, soit affichée comme une militance, un grand drame et une vertige
post mortem.
Mais qu'est-ce qu'ils ont à voir l'orientation sexuelle, les pratiques conjugales, les traditions, les conventions et les humeurs, avec la mort dans un désastre aérien? Selon la logique sexo-centrée d'Arcigay, les journaux et les télés de l'Italie, qui a ses ennuis mais est encore civile et sait distinguer entre tragédie et farce, auraient du devenir vulgaires, comme il l'a fait malheureusement M. le Député Grillini, pour chercher à pénétrer et raconter - « sans hypocrisie », parbleu!- si quelqu'un des passagers sexagénaires utilisait le Viagra, s'il y avait des fétichistes, des transexuels ou des bisexuels, et combien de femmes ou d'hommes a eu chaque victime, combien il y avait de vierges et de sodomites...
Nous soupçonnons bien que c'est M. le Député Grillini qui a l'obsession de l'homophobie, C'est lui qui a besoin d'un ennemi pour combattre ses batailles dépassées, jusqu'au point d'être fier de la sexualité d'une victime d'une tragédie aérienne et de le célébrer en tant que héros de la différence, de la pensée latérale et de l'anticonformisme.