Ce manga au design très soigné (et très particulier il faut bien le dire) nous raconte l’histoire et les mésaventures de Kimihiro Watanuki. Ce jeune lycéen orphelin depuis quelques années à en effet quelques soucis particuliers, il est constamment harcelé par des esprits en tout genre et comme vous pouvez vous en douter nombre d’entre eux s’avèrent belliqueux.
Mais un jour où une fois de plus il était mis à mal par des esprits, son destin va basculer et ce, simplement en touchant la barrière d’une maison qui, pour une raison qu’il ignore, fit disparaître les esprits en question. Suite à quoi une force étrange le pousse à rentrer (contre son gré) dans la mystérieuse demeure, tombant nez à nez avec la propriétaire il s’empresse de lui présenter ses excuses, celle-ci lui répondant simplement qu’il n’a pas à s’excuser et que sa venue en ce lieu était inéluctable.
C’est ainsi que Kimihiro fit pour la première fois connaissance avec l’étrange Yûko Uchihara (bien sûr ce n’est pas son vrai nom comme elle tient à le préciser), ainsi que ces deux assistantes Marudachi et Morodachi ( à poil et à oilpé littéralement… ) celle-ci, après s’être moqué gentiment de Kimihiro en lui disant que sa demeure est entouré par un kekkaï et après lui avoir donné la définition du dictionnaire (Kekkai : barrière de force utilisée par les moines bouddhistes pour ne pas être dérangés pendant leur entraînement. Désigne également la zone intérieure, l’enceinte de la barrière, interdisant l’accès aux indésirables) elle lui explique également qu’il est rentré dans une boutique, une boutique spéciale où l’on exauce des vœux.
Le jeune homme quelque peu agacé par le comportement pour le moins cavalier de cette femme étrange commence à prendre la mouche lorsque Yûko lui rappel qu’il a lui-même un souhait, un souhait en rapport avec l’occulte, Kimihiro souhaitant effectivement de tout cœur ne plus avoir toutes ces visions qui le dérange.
Yûko décide alors d’exaucer son souhait, mais toute peine méritant salaire, elle ne l’exaucera que lorsque la somme de travail effectuée pour elle par Kimihiro aura atteint celui qu’elle aura à faire pour exaucer son vœu. C’est ainsi que bon gré mal gré le jeune homme se retrouve (sans avoir eu son mot à dire certes) au service de Yûko, devant satisfaire le moindre de ses caprices !
Il faut aussi préciser que ce manga à été créé en parallèle d’un autre manga des Clamp, « Tsubasa Reservoir Chronicle », ainsi dès la fin du premier tome, Yûko (en tenue de cérémonie) se poste dans son jardin pour attendre des invités très particulier…
Peu après, sortant de nulle part (comme part magie me dites vous et bien vous avez raison) apparaissent Shaolan (aka Lionel dans la version française de l’anime Cardcaptor Sakura) tenant dans ses bras une Sakura (oui oui, la fameuse Sakura chasseuse de carte, enfin c’est une autre « elle » ) au plus mal. Shaolan demande alors à Yûko si c’est elle la fameuse sorcière des dimensions et si elle peut aider Sakura.
Pour ce faire Yûko demande à Kimihiro d’aller chercher « quelque chose » dans la réserve avec Maru et Moro, ce « quelque chose » qu’elle à créé avec l’aide d’un certain Clow Lead (là encore ceux qui connaissent Cardcaptor Sakura savent de qui je parle, d’une magicien trèès puissant pour le coup) s’avère être deux boules de poils, une boule de poils blancs et l’autre noir, enfin boule de poil, comme il le dit « Mokona est Mokona ! ».
Le Mokona blanc étant destiné aux invités de Yûko (Shaolan, Sakura et deux autre personnes, ne vous inquiétez pas je développerais tout ça lorsque je ferais un sujet sur TRC) afin de leur permettre de traverser les dimensions, le noir restant avec Yûko.
Ici les Clamp nous plongent dans un univers qui rappel beaucoup celui d’un de leur ancien manga « Tokyo Babylon » (j’y reviendrais un de ces jours), prenant comme contexte le milieu urbain pour nous raconter de nombreuses histoires faisant apparaître des créatures tirées du folklore nippon, des histoires servant pour la plupart à faire une critique de certains comportements peu glorieux des êtres humains ainsi que de la société actuelle.
C’est aussi à travers du cheminement personnel de Kimihiro et de ses nombreuses rencontres (d’êtres humains, mais pas que) que héros tout comme le lecteur finira petit à petit par faire évoluer son regard sur le monde, ou pour être plus exact sur les mondes, prenant conscience peu à peu que certaines choses, que certaines vérités ne sont pas aussi évidentes que l’on pourrait le croire à prime abord.
Xxxholic nous livre une grande variétés de portraits de personnages, humains, êtres fantastiques, des plus intéressants, tant par leur graphisme que dans leur approche psychologique, évitant de tomber dans un manichéisme primaire, allant d’esprits d’êtres humains, à des personnages typiques des légendes japonaises comme la Zashikiwarashi ou bien le tenancier (et son fils) de l’Oden du Renard.
Ceci dit ne vous y trompez pas, ce manga, bien que sous la coupe d’une fatalité sous-jacente permanente, de part le fameux « le hasard n’appartient pas à ce monde, tout n’est que fatalité » comme répète à de nombreuses reprises Yûko, n’est pour le moins pas dénué d’humour.
Entre Yuko qui passe son temps à boire et à se comporter comme une gamine capricieuse et autoritaire envers Kimihiro, Mokona qui lui aussi a une sacré descente (on se demande bien où il peut caser tout ce qu’il boit et ce qu’il mange le bougre vu sa petite taille) et qui s’amuse toujours à gentiment casser les pieds de Kimihiro c’est souvent un sacré remue ménage.
Il ne faut pas oublier le pauvre Watanuki (dans le manga il est toujours appelé par son nom) qui se retrouve toujours à être le dindon de la farce, d’autant qu’il part toujours au quart de tour ce qui fait de lui un « bon client » comme on dit, aussi bien dans ses rapports avec Yûko et les différentes missions qu’elle lui confie, que dans ses rapports avec ses deux amis Himawari (la fille dont il est amoureux) et Domeki (qu’il ne supporte pas depuis leur première rencontre mais avec qui il va être emmener à coopérer assez régulièrement à son plus grand damne).
Pour conclure je dirais qu’a travers ce manga inaugurant une nouvelle patte graphique particulière à l’éventail déjà large des Clamp, les mangakas ouvrent de nouvelles perspectives visuelles et narratives, signant là une œuvre riche plus mature qu’il peut y paraître, bref un manga à lire de toute urgence pour peu que vous ne soyez pas allergique à l’univers et au trait si particulier
Vu que je suis gentil, quelques images
Voici l'une des splendides couvertures du manga avec Yûko à gauche et Watanuki à droite
Voici les Mokona !!
) et j'en passe des meilleurs.
